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s'est transporté à cinq heures de l'après-midi, assisté de nous Michel-Louis-Etienne-Regnaud de Saint-Jean-d'Angely, comte de l'empire, ministre d'état secrétaire de l'état de la famille impériale, au palais de S, A. I. madame la grande-duchesse de Toscane.

Où étant madame Charlotte de Luchezini,dame d'atours de S. A. I., a représenté à S. A. S. en notre présence par ordre de madame Marie Anne Eliza, grande-duchesse, ayant le gouvernement des départemens de la Toscane, sœur de l'empereur et prince de Lucques et de Piombino son époux étant absent, un enfant du sexe masculin dont S. A. I. est accouchée hier trois Juillet à une heure du matin.

Lequel enfant, d'après les ordres de S. M. l'empereur et roi contenns en sa lettre close de ce jour et qui demeurera entre nos mains, a reçu les prénons de Jerôme-Charles,

De quoi nous secrétaire d'état de la famille impériale, avons d'après les ordres de S. A. S. le prince archi-chancelier de l'em pire, dressé, en vertu des articles 14 et 15 du statut impérial du 30 Mars, 1806, le présent acte, qui sera présenté demain à la signature de S. M. l'empereur et roi.

Le dit acte fait en présence de S. M. le prince Jerôme Napoléon, roi de Westphalie, frère de l'empereur.

Et de S. A. I. le prince Borghèse, gouverneur général des cinq départemens au-delà des Alpes, beau-frère de l'empereur. Témoins désignés aux termes de l'article 19 dudit statut impérial par ladite lettre close de S. M. l'empereur et roi.

Lesquels témoins ont signé avec S. A. I. madame le grandeduchesse, S. A. S. le prince archi-chancilier de l'empire, et nous. Fait à Paris au palais de S. A. I, les jours et an que dessus. Ainsi sigué, à la minute.

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Le comte R. de SAINT-JEAN-D'ANGELY,

Extrait des registres de la secrétairerie de l'état de la famille impériale.

Aujourd'hui quatrième jour du mois de Juillet de l'an milhuit-cent-dix, à cinq heures après-midi, en vertu des ordres de S. M. l'empereur et roi, contenus dans sa lettre close de ce jour, qui est restée en nos mains, laquelle autorise S.A.S. le prince archichancelier de l'empire, duc de Parme, à faire dresser l'acte con statant la naissance de madame la princesse fille de S. A. I. madame Marie-Anne-Elisa, grande-duchesse, ayant le gouvernement général des départemens de la Toscane, et de S. A. I, le prince de Lucques et de Piombino.

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A quoi voulant pourvoir, S. A. S. le prince archi-chancelier, assisté de nous Michel-Louis-Etienne Regnaud de Saint Jeand'Angely, comte de l'empire, ministre d'état, secrétaire de l'état de la famille impériale, étant au palais de S. A. L. madame la grande-duchesse, à Paris où étaient présens

S. M. le prince Jerôme Napoléon, roi de Westphalie, frère de l'empereur.

S. A. I. le prince Borghèse, gouverneur-général des cinq dé, partemens au-delà des Alpes, beau-frère de l'empereur.

Témoins indiqués par la susdite lettre close de S, M. l'em, pereur et roi, conformément à l'article dix-neuf du statut du trente Mars, mil-huit-cent-six.

Par lesquels témoins il a été attesté et reconnu, ainsi que par le prince archi-chancelier de l'empire et nous secretaire de l'état de la famille impériale, que le trois Juin mil-huit-centsix, la princesse Marie Anne-Elisa, sœur de S. M. l'empereur et roi, épouse de S. A. I. le prince de Lucques et de Piombino, est accouchée d'un enfant du sexe féminin.

En vertu de la lettre close susdatée, le prince archi-chancelier de l'empire a déclaré que la volonté de S. M. l'empereur, et roi est que ladite princesse fille de S. A. I. la princesse Marie Anne-Elisa, et de S. A. I. le prince Félix, recoive les prénoms de Elisa-Napoléon.

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De quoi nous secrétaire de l'état de la famille impériale, avons dressé en notre dite qualité le présent acte; lequel, con formément aux ordres de S. M. l'empereur et roi sera présenté demain à sa signature, et a été fait comme il est dit ci-dessus, en présence de S. M. le roi de Westphalie, et de S, A, I. le prince Borghèse, témoins; lesquels ont signé avec S. A. I. madame la grande,duchesse, le prince archi-chancelier et nous. Fait à Paris, au palais de S. A. I., les jour et an que dessus, Ainsi signé à la minute;

JEROME NAPOLÉON,

CAMILLE,

NAPOLÉON.

ELISA,

CAMBACÉRÈS.

Le comte R. de SAINT-JEAN-D'ANGELY,

22 Juillet, 1810.

Paris, le 21 Juillet.

Le prince Napoléon, grand-duc de Berg, est arrivé à SaintCloud, hier Vendredi, l'empereur l'a tenu long-tems embrassé. "Venez, mon fils, lui a-t-il dit, je serai votre père, vous n'y "perdrez rien,

La conduite de votre père afflige mon cœur; sa maladie

seule peut l'expliquer. Quand vous serez grand, vous paye"rez sa dette et la vôtre. N'oubliez jamais dans quelque "position que vous placent ma politique et l'intérêt de mon "empire, que vos premiers devoirs sout envers moi, vos se"conds envers la France; tous vos autres devoirs, même ceux "envers les peuples que je pourrais vous confier, ne viennent "qu'après."

RÉVOCATION PRÉTENDUE DES DÉCRETS DE BERLIN ET DE MILAN.

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Copie de la lettre du ministre des relations extérieures, le due de Cadore, à M. Armstrong.

Monsieur,

Paris, 5 Août, 1810.

J'ai mis sous les yeux de S. M. l'empereur et roi, l'acte du congrès du 1er Mai, extrait de la gazette des Etats-Unis que vous m'avez fait passer. S. M. aurait désiré que cet acte et tous les autres actes du gouvernement des Etats-Unis qui peuvent intéresser la France, lui eussent toujours été notifiés officiellement. En général, elle n'en a eu connaissance qu'indirectement et après un long intervalle de temps. Il résulte de ce retard des inconvénients graves qui n'auraient pas lieu, si ces actes étaient promptement et officiellement communiqués.

L'empereur avait applaudi à l'embargo général, mis par les Etats-Unis sur tous les bâtimens, parce que cette mesure, si elle a été préjudiciable à la France, n'avait au moins rien d'offensant pour son honneur. Elle lui a fait perdre ses colonies de la Guadeloupe, de la Martinique et de Caïenne. L'empereur ne s'en est pas plaint. Il a fait ce sacrifice au principe qui avait déterminé les Américains à l'embargo, en leur inspirant la noble résolution de s'interdire les mers, plutôt que de se soumettre aux lois de ceux qui veulent s'en faire les dominateurs.

L'acte du 1er Mars a levé l'embargo, et l'a remplacé par une mesure qui devait nuire surtout aux intérêts de la France, dans le temps qu'il l'autorisait pour l'Espagne, Naples, et la Hol lande, c'est-à-dire, pour les pays sous l'influence française, et prononçait la confiscation contre les bâtiments qui entreraient dans les ports d'Amérique. La représaille était de droit et commandée par la dignité de la France, circonstances sur la quelle il était impossible de transiger. Le sequestre de tous les bâtimens américains en France a été la suite nécessaire de la mesure prise par le congrès.

Aujourd'hui le congrès revient sur ses pas. Il révoque l'acte du ler Mars. Les ports de l'Amérique sont ouverts au commerce français et la France n'est plus interdite aux Américains. Enfin le congrès prend l'engagement de s'élever contre celle

des puissances belligérantes qui refuserait de reconnaître les droits des neutres.

Dans ce nouvel état de choses, je suis autorisé à vous déclarer, Monsieur, que les décrets de Berlin et de Milan sont révoqués, et qu'à dater du 1er Novembre, ils cesseront d'avoir leur effet, bien entendu qu'en conséqence de cette déclaration les Anglais révoqueront leurs arrêts du conseil, et renonceront aux nouveaux principes de blocus qu'ils ont voulu établir, ou bien que les Etats-Unis, conformément à l'acte que vous venez de communiquer, feront respecter leurs droits par les An glais.

C'est avec une satisfaction toute particulière, Monsieur, que que je vous fais connaître cette résolution de l'empereur. S. M. aime les Américains. Leur prospérité et leur commerce sout dans les vues de sa politique. L'indépendance de l'Amérique est un des principaux titres de gloire de la France. Depuis cette époque, l'empereur s'est plu à agrandir les EtatsUnis, et dans toutes les circonstances, ce qui pourra contribuer à l'indépendance, à la prospérité, et à la liberté des Amériques, l'empereur le regardera comme conforme aux intérêts de son empire.

CADORE.

16 Août, 1810.

Paris, le 15 Août.

Hier à l'audience, aux Thuileries, M. l'amiral Verrhuell, président de la députation de Hollande, a porté la parole en ces

fermes.

Sire,

Vos très-fidèles sujets de la Hollande, membres du conseil, du corps-législatif, des députations des armées de terre et de mer, et la députation de la ville d'Amsterdam, ont l'honneur de se présenter aux pieds du trône de V. M. pour exprimer respectueusement les sentimens d'admiration, de confiance et d'obéissance qui les animent.

Le peuple hollandois, sire, connu dans les annales de l'his toire par les exploits de ses guerriers, l'intégrité de ses politiques, et par ses efforts à conquérir et conserver son indépen dance, possède encore le souvenir des vertus de ses ancêtres.

Les grands événemens dont l'Europe a été témoin pendant ce siècle, ont changé entièrement les systèmes et rapports poli tiques des états; et l'indépendance, que nos ancêtres avaient conquise au prix de leurs biens, au prix de leur sang, au prix de tout ce qu'ils avaient de plus cher au monde, devrait éprou ver nécessairement des modifications par la force des circon etances.

Réunis enfin au premier peuple du monde appelés par le plus grand prince de l'univers à partager les bienfaits que son vaste génie et ses bontés paternelles répandent partout en abondance sur ses sujets heureux, et dont la Hollande a déjà reçu des preuves, les Hollandais osent se flatter qu'ils mériteront la protection d'un gouvernement puissant, magnanime, juste et libéral, par leur dévouement, par leur obéissance, et surtout par leur attachement à leur prince et à leur père.

S. M. a répondu:

"Messieurs les députés du corps-législatif, des armées de "terre et de mer de la Hollande, et MM. les députés de ma "bonne ville d'Amsterdam, vous avez été depuis trente ans "le jouet de bien des vicissitudes. Vous perdites votre liberté " lorsqu'un des grands officiers de votre république, favorisé "par l'Angleterre, fit intervenir les bayonnettes prusiennes aux "délibérations de vos conseils : les constitutions politiques que " vous teniez de vos pères furent déchirées et le furent pour "toujours.

"Lors de la première coalition, vous en fites partie. Par "suite, les armées françaises conquirent votre pays, fatalité "attachée à l'alliance de l'Angleterre.

"Depuis la conquéte, vous fûtes gouvernés par une admi"nistration particulière; mais votre république fit partie de "l'empire. Vos places fortes et les principales positions de "votre pays restèrent occupées par mes troupes. Votre ad"ministration change au gré des opinions qui se succédent en "France.

"Lorsque la providence me fit mouter sur ce premier trône "du monde, je dus, en fixant à jamais les destinées de la "France, régler le sort de tous les peuples qui faisaient partie "de l'empire, faire éprouver à tous les bienfaits de la stabilité "et de l'ordre, et faire disparaître chez tous les maux de "J'anarchie. Je terminai les incertitudes de l'Italie, en plaçant sur ma tête la couronne de fer. Je supprimai le gouverne"ment qui régissait le Piémont. Je traçai dans mon acte de "médiation les constitutions de la Suisse, et conciliai les cir"constances locales de ce pays, les souvenirs de son histoire avec la sûreté et les droits de la couronne impériale.

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"Je vous donnai un prince de mon sang pour vous gou "verner. C'était un lien naturel qui devait concilier les in"térêts de votre administration et les droits de l'empire. Mes "espérances ont été trompées. J'ai, dans cette circonstance "usé de plus de longanimité que ne comportaient mon carao"tère et mes droits. Enfin, je viens de mettre un terme à la "douloureuse incertitude où vous vous trouviez et de faire "cesser une agonie qui achevait d'anéantir vos forces et vos "ressources. Je viens d'ouvrir à votre industrie le continent. "Le jour viendra où vous porterez mes aigles sur les mers qui:

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