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Discours de son excellence le grand-maître de l'université.

"Sire,

"L'université que les monarques, vos prédécesseurs, appelaient leur fille aînée, doit partager vivement la joie que le retour de V. M. fait naître dans tous les cœurs. Elle se félicite, en ce moment, de porter aux pieds du trône les hommages et les vœux d'une génération entière qu'elle instruit dans ses écoles à vous servir et à vous aimer.

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Oui, sire, l'université fondée par Charlemagne, relevée par Napoléon, mille ans après son premier fondateur, ne peut oublier devant ces deux grands noms les saints engagemens qu'elle a contractés envers le trône et la patrie. Son origine et son antiquité lui rappellent tous ses devoirs, dont le premier est de faire des sujets fidèles. Sage dépositaire des vieux principes, elle parle au nom des siècles et de l'expérience. Elle fut, elle sera toujours eu garde contre ces nouveautés hardies et ces systèmes désastreux qui l'entraînèrent dans la ruine universelle, avec toutes les institutions monarchiques.

"L'étude des bonnes lettres qu'elle enseigne, est fondée sur le bon seus; et le bon sens est le premier besoin des sociétés. C'est le bon sens qui montre partout l'accord de l'intérêt et du devoir. C'est lui qui révère tout ce qui est utile, même avant de l'expliquer. Il s'arrête avec respect devant le mystère du pouvoir et de l'obéissance. Il l'abandonne à la religion qui rendit les princes sacrés en les faisant l'image de Dieu même. C'est lui qui terrasse l'anarchie et les factions, en proclamant l'hérédité du trône. C'est lui qui fit de cette loj un dogme français, et, si je puis parler ainsi, un article fondamental de la foi de nos pères. La pature ordonne en vain que les rois se succèdent, le bon sens veut que la royauté soit immortelle.

"L'université conservera toujours ces antiques maximes qui font la sécurité des familles auxquelles son ort est lié. Mère commune de tous les enfans que l'état lui confie, elle vous exprime leurs sentimens avec les siens. Permettez donc, sire, qu'elle détourne un moment les yeux, du trône que yous remplissez de tant de gloire, vers cet auguste berceau où repose l'héritier de votre grandeur. Toute la jeunesse française environne avec nous de ses espérances et de ses bénédic tions cet enfant royal qui doit la gouverner un jour. Nous le confondons avec V. M. dans le même respect et dans le même amour. Nous lui jurons d'avance un dévouement sans bornes comme à vous-même.

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Sire, ce mouvement qui nous emporte vers lui ne peut déplaire à votre cœur paternel. Il vous dit que votre génie ne peut mourir; qu'il se perpétuera dans vos descendans, et que la reconnaissance nationale doit être éternelle comme votre nom.'

S. M. a répondu qu'elle agréat les sentimens exprimés par MM. les presidens de la cour de cassation, de la cour des comptes et par S. Exc. le grand-maitre de l'université.

Sire,

31 Décembre,

Rapport à l'empereur.

Paris, le 12 Septembre 1812.

Les commissaires du transport-office ont adressé, le 17 da mois dernier, au chef de la 5e division de mon ministère, deur listes des officiers français de tous grades qui se sout évadés de lieux de leur cautionnement.

La première comprend 270 personnes reprises dans lett évasion.

L'autre contient les noms de 590 personnes désignées comme ayant réussi à s'échapper.

J'ai lieu de croire qu'il y a erreur sur ce dernier nombre, c nous n'avons connaissance que de 303 prisonniers de tous grades rentrés de cette manière en France.

Les réflexions dont les commissaires du transport-office out accompagné l'envoi de ces listes, m'ont porté à me faire remettre sous les yeux, l'état des prisonniers de guerre Anglais de tous grades qui se sont évadés du lieu de leur cautionne ment en France, avec l'indication du jour où ils ont violé lear parole.

Le nombre en est de 355, non compris ceux qui ont été repris dans leur invasion.

Dans le nombre de ceux qui ont réussi à s'échapper, on distingue un membre du parlement, Thomas Brook, évadé en Octobre 1804, de Valenciennes, où il était sur parole; on y compte aussi un Sir James Crawfurd, connu par les places dis tinguées qu'il a occupées, qui s'est evadé vers le même tems d'Aix la Chapelle, en abusant de la permission qui lui avait ete donnée d'aller y prendre les eaux.

L'objet de ces rapprochemens est de démontrer que l'initiative de la violation de ces paroles d'honneur a été prise par les Auglais; car on voit à peine quelques Français des grades les plus inférieurs qui, en 1804, se sioent mis dans ce cas, alors que l'exemple en était donné par les Anglais de marque que je viens de désigner.

D'un autre côté, pour peu que l'on fasse attention que le nombre des prisonniers auglais détenus en France n'est que tiers du nombre des Français détenus en Angleterre, on voit dans la comparaison du nombre des évadés des deux nations, que les violations de cette espèce ont été proportionnellement bien plus nombreuses de la part des Anglais.

Mais il n'est pas hors de propos d'ajouter ici, que sur le nombre des Français qui sont en Angleterre, il en est sept ou huit mille provenant de la capitulation de Baylen, c'est-à-dire, qui y sont retenus contre tout droit, et par une violation scandaleuse de cette capitulation, suivant laquelle, ils devaient être renvoyés en France avec leurs armes.

Et si l'on avait à porter plus loin cet examen, on aurait encore à remarquer qu'un grand nombre de Français qui se sont échappés d'Angleterre, ne sont pas des prisonniers appartenans à cette puissance, mais qu'ils ont été pris par les Espagnols, dont plus de 2700 officiers genéraux et de tous grades prisonniers de guerre en France, se sont évadés de leur cautionnement en violant leur parole.

Tels sont, sire, les détails dont j'ai cru devoir vous rendre compte. Peut-être V. M. jugera-t-elle que la publicité qui leur serait donnée suffirait pour faire retomber sur les Anglais tout ce que dans ces derniers tems ils ont affecté de répondre d'iujurieux à cet égard contre les prisonniers français.

DECRÈS.

FIN DU QUATRIÈME ET DERNIER VOLUME.

De l'Imprimerie de R. Juigné, 17, Margaret-street, Cavendish-square.

INDEX GÉNÉRAL

PAR ORDRE

ALPHABETIQUE.

A

ABA-UJVAS, comitat d', tome iii, p. 623

Abbeville, tome i. p. 1058,-tome ii, p. 65,-tome iv, p. 628

Abel, résident, tome i. p. 1046

Abembergla ville d', tome iii, p. 734

Abensberg, d', tome iii, p. 679

Abercrombie, l' (vaisseau), tome iv, p. 721

Abo, la ville de, tome iii. p. 679

Abonnement, de l', tome iv. p. 702

Aboukir, le fort d', tome i. p. 645

Aboville, le comte d', (sénateur) tome iii. p. 710

Abrial, (sénateur) tome ii. p. 279

Abrantes, le duc d', tome iii. p. 698

Acadie, voyez (Nouvelle Ecosse.)

Académies, des, tome iii, p. 447, 489, 728,-tome iv. p. 90, 245
impériale de la musique, tome iv. p. 702

Accidens des, (police municipale) tome i. p. 57, 87

Achberg, la seigneurie d', tome ii. p. 835

Acqui. l'évêque d', tome i. p. 1004

Acre, d', tome i. p. 649, 658

Actes constitutionnels d'Espagne, tome iii, p. 385,-tome iv. p, 157
civils, des, tome iii, p. 486

-de la naissance, tome iv. p. 329

-du gouvernement, tome i. p.27; les fonctions et titres des commissaires
des guerres, 27; les assujettit à être traduits devant un conseil de
guerre, 29; le conseil de prises établi, 47; de la police, 53;
concernant les patentes, 66; des émigrés, 69; des attentats par
les ennemis de la France, 84; dispositions générales de la police,
84; l'attentat de Georges, 125; des bourses de commerce, 163,
167; bureaux du ministre de la guerre, 181; composition de
gendarmerie nationale, 194; renouvellement des quatre premiers
cinquièmes du corps législatif, 264; le conseil pour la liquida-
tion de la dette publique, 499; Dispositions générales de la
bourse de commerce, 504; les cohortes de la légion d'honneur,
512; des biens affectés à la légion d'honneur, 522; les assem-
blées des cantons, 563; des différens survenus avec la régence
d'Alger, 577; admet les étrangers au droit de citoyen, 601; des
formules, 662; réglemens des Lycées, 723; du recrutement de
l'armée, 787; des livrets aux ouvriers, 829; les nouvelles trames
de l'Angleterre, 925; le gouverneur de Paris, 934.

a

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