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APPENDICE

3-e corps de la

Grande Armée

Au quartier général à Oettingen, le 24 septembre 1806.

ÉTAT-MAJOR-GÉNÉRAL.

COPIE DE LA LETTRE DE MONSIEUR LE MARÉCHAL DAVOUT, EN DATE DU 2 NIVÔSE AN XIV, A SON EXCELLENCE MONSIEUR LE MARÉCHAL D'EMPIRE BERTHIER, MINISTRE DE LA GUERRE.

Monsieur le Maréchal,

J'ai eu l'honneur de rendre compte à Votre Excellence des bons services qu'a rendus le capitaine de gendarmerie Saunier à la bataille d'Austerlitz, où il servit près de moi et fut renversé de son cheval, atteint d'un coup de feu.

J'y ajouterai un témoignage de ma satisfaction particulière pour la manière distinguée avec laquelle il a commandé la force publique à ce corps d'armée, depuis qu'il est employé sous mes ordres.

D'après ces considérations, je saisis avec empressement la première occasion qui se présente pour prier Votre Excellence de vouloir bien proposer à Sa Majesté la promotion du capitaine Saunier à l'emploi de chef d'escadron, vacant dans son armée, par la mort du chef d'escadron Mutte qui était employé à Namur.

Salut et respect,

Signé Le Maréchal DAVOUT.

Certifié conforme à l'original,

Le Général, chef de l'État-Major du 3° corps d'armée,

D.

Skiernievice, le 8 mars 1808.

A MONSIEUR LE CHEF D'ESCADRON SAUNIER, COMMANDANT LA GENDARMERIE DU 3e CORPS D'ARMÉE.

C'est avec plaisir, mon cher Commandant, que je vous envoie la décoration de chevalier de l'ordre de St-Henry que S. M. le Roi de Saxe vous confère avec l'agrément de notre Empereur, comme un témoignage de sa satisfaction pour la bonne conduite de votre corps d'armée dans ses États et des services rendus à la cause com

mune.

Cette distinction est d'autant plus flatteuse qu'outre qu'elle vient d'un Souverain respectable, qui est le bon allié du nôtre, elle est aussi une preuve de la satisfaction de notre Empereur pour toute l'armée et de sa bienveillance particulière pour vous.

Vous recevrez incessamment de M. le comte de Bose, Ministre de Saxe, le brevet d'usage.

Cette décoration étant donnée avec l'approbation de notre Empereur, vous pourrez la porter de suite.

J'écris d'ailleurs au grand chancelier de la Légion d'honneur pour faire remplir toutes les formalités à cet égard.

Il m'est fort agréable d'être l'interprète des sentiments de satisfaction que témoignent, en cette occasion, le Roi de Saxe et notre Souverain.

Recevez, mon cher Commandant, l'assurance de ma parfaite estime.

Le Maréchal,

DAVOUT.

Varsovie, le 25 mai.

J'ai reçu, monsieur le Commandant, la lettre que vous m'avez écrite pour me prévenir qu'en vertu de l'ordre que vous avez reçu de Son Excellence le Ministre de la guerre, sous la date du 29 avril dernier, vous vous rendez à Florence pour prendre le commandement de la légion de gendarmerie de la Toscane; je vous observe que je crois devoir suspendre l'exécution de l'ordre de Son Excellence le Ministre de la guerre, jusqu'à ce que Son Altesse le Prince Major général, auquel j'en réfère, m'ait transmis le sien.

Je fais également connaître à Son Excellence le Ministre de la guerre l'ordre que je vous donne de suspendre votre départ et je lui fais part des motifs qui me déterminent.

En conséquence, vous resterez au troisième corps et vous continuerez à y remplir vos fonctions jusqu'à nouvel ordre.

J'ai l'honneur de vous saluer.

Le Maréchal,

L. DAVOUT.

A MONSIEUR LE CHEF D'ESCADRON SAUNIER, COMMANDANT LA FORCE PUBLIQUE AU TROISIÈME CORPS.

Au quartier général à Varsovie,
le 25 mai 1808.

ETAT-MAJOR-GÉNÉRAL.

30 corps de la

Grande Armée

Copie

A SON ALTESSE SÉRÉNISSIME MONSEIGNEUR LE PRINCE ALEXANDRE, VICE-CONNÉTABLE, MAJOR GÉNÉRAL DE LA GRANDE ARMÉE.

Monseigneur,

J'ai l'honneur de rendre compte à Votre Altesse que le chef d'escadron Saunier, commandant la gendarmerie au troisième corps, m'ayant fait connaître les ordres qu'il a reçus de Son Excellence le Ministre de la guerre, de se rendre sur le champ et en poste à Florence pour y prendre le commandement de la légion de gendarmerie de la Toscane, j'ai cru devoir ordonner à cet officier supérieur de suspendre l'exécution de cet ordre jusqu'à ce que j'aie pris ceux de votre Altesse. J'adresse à Son Excellence le Ministre de la guerre copie de la lettre que j'ai l'honneur de vous écrire, afin qu'il soit convaincu que le bien du service seul a pu me rendre formaliste dans cette circonstance. D'après les dispositions de l'ordre général de la Grande Armée du 16 août 1807 portant que Sa Majesté continue à commander sa Grande Armée et qui règle le mode à suivre dans la correspondance avec votre Altesse comme Major général pour tout ce qui regarde le service de la Grande

Armée et avec Son Excellence le Ministre de la guerre en ce qui concerne son ministère, j'ai dû penser que tous les ordres de mouvements relatifs à des corps de troupes ou même à des individus devaient m'être transmis par votre Altesse, afin d'éviter toute espèce de malentendu. En effet, déjà le général de brigade Cassagne, qui avait des lettres de service pour ce corps d'armée, en est parti il y a quelques mois pour passer à l'armée de Portugal sur un ordre direct de Son Excellence le Ministre de la guerre, sans que j'en aie été prévenu autrement que par cet officier au moment de son départ; il en est résulté que Votre Altesse, devant croire le général Cassagne toujours employé au troisième corps, lui a adressé, ici, la lettre d'avis de la dotation qu'il avait plu à Sa Majesté de lui accorder, tandis qu'il devait être déjà rendu à sa nouvelle destination.

Quelque fondés qu'eussent pu être mes motifs de différer alors l'exécution des ordres de Son Excellence, je m'en étais abstenu comme je l'eusse fait encore à l'égard du chef d'escadron Saunier si, dans cette dernière circonstance, je n'avais considéré le plus grand bien du service de Sa Majesté et que les mêmes motifs d'utilité ne se présentaient pas avec la même force dans le premier cas cité; mais, dans l'espèce présente, Votre Altesse, qui connaît ce pays, ne peut manquer d'être convaincue qu'il n'y a aucun fond à faire sur la police qui y est établie.

A notre arrivée dans le duché, après la paix de Tilsitt, nous avons eu à éprouver tous les inconvénients de sa mauvaise composition. Il existait dans cette grande ville des bandes de voleurs autorisés sous l'ancienne police prussienne et contre lesquelles la nouvelle police du duché n'avait su prendre aucune mesure efficace.

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