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inconnus qui se trouvent être les intimes de nos amis, que je donnerai une courte généalogie (peutêtre inexacte, certainement incomplète) trouvée en nos papiers, uniquement parce qu'elle indique un lien possible entre Daoud et les Davout, et qu'elle confirme ainsi les renseignements suivants, qui nous furent communiqués par un docte ami, intéressé à une assertion émise par nous sans preuves, mais par intuition.

Les d'Avout ou de Davot, par leur alliance avec les comtes de Châlons, ont pu s'allier à la maison de Chypre et de Lusignan; enfin, depuis 1393, que mourut à Paris Roupen, prince arménien, de nouveaux liens ont pu se former. « Gabaret Artin Davoud-Oglou est né à Constantinople en 1816. Catholique arménien, il a fait au collège français de Smyrne de bonnes études, à en juger par les travaux qui l'ont fait recevoir « doctor utriusque juris par l'Académie des sciences d'Iéna et lui ont fait obtenir une médaille de l'Académie des sciences de Berlin en 1858. Davoud a étudié la médecine et la peinture. Davoud laisse dire qu'il descend de Léon VI, de la maison de Lusignan, de Chypre. L'Arménie, envahie par les Turcs Seldjoucides, fut réduite à une principauté cachée dans les gorges du Taurus et défendue contre Gengis-Khan par Roupen, prince arménien, dont les descendants s'allièrent aux princes

d'Antioche, de Chypre et d'autres pays de l'Orient et de l'Occident. Les descendants de Roupen régnèrent dans la Cilicie pendant environ quatre siècles. Le dernier, Léon VI, de la maison de Lusignan, de Chypre, fut emmené par les Égyptiens, puis se réfugia en Europe et mourut à Paris, où il s'était fixé, en 1793. Ce dernier fait est exact. Davoud descendrait donc de Roupen et de Léon VI. »

La similitude de nom, les probabilités d'alliances ne donnent-elles pas à notre « peut-être » plus de fondement que nous ne le pensions en le prononçant d'abord?

GÉNÉALOGIE DU MARECHAL D'AVOUT
COMMENÇANT PAR LUI.

Maréchal d'Avout, Louis-Nicolas, duc d'Auerstaëdt, prince d'Eckmühl, fils de Louis-François d'Avout, qui épousa Mile Minard de Velars.

Louis-François d'Avout, seigneur de Vignes, qui épousa en 1641 Edmée de Sainte-Maure.

Nicolas d'Avout, deuxième du nom, fils de Nicolas Ier, seigneur en partie de Domecy-sur-Levault, qui épousa en 1598 Françoise de Vaussier. Nicolas Ier, fils de Pierre II, qui épousa en 1573 Marguerite de Chappe.

Pierre II, fils de Claude Ier, seigneur de Tor

massin, Villers-Dompierre et Domecy, qui épousa Barbe de Marry.

Claude Ier, fils de Pierre Ier, qui épousa Claude Labesire. C'est à lui que fut donné le fief de Vignes en 1522.

Jean III, qui épousa : 1o Marguerite de Crécy, 2o Marguerite de Saint-Père, - 3o Perrette de Châlons.

Jean II, fils d'Ithier, qui épousa en 1410 Jeanne de Flavigny.

Ithier, fils de Jacques II, qui épousa Jehanne d'Etables.

Jacques II, fils de Jehan II, qui épousa : 1o Hélène de Balot, dame de Brion-sur-Ource, 2o Marguerite de Bar.

Jehan II, fils de Huguenin d'Avot.
Huguenin d'Avot, fils de Miles.

Miles, fils de Jehan d'Avou (1259),

Jehan d'Avout, d'Avou, Ier du nom, seigneur de Cussey-sur-Loire, vivait vers l'an 1240.

Cette généalogie, tracée par une main inconnue, a de visibles lacunes et sa parfaite exactitude serait à prouver, mais nous avons voulu la donner, au moins à titre d'indice.

C'est à un tout autre titre que nous donnons le document de curieuse sottise que voici.

Un certain Sergent, marié à Emira Marceau, et qui avait ajouté à son nom le nom de son illustre beau-frère, dans un ridicule opuscule accuse « Davout, chef d'une police secrète, de l'avoir fait expulser de Paris en disant à Bonaparte qu'il était dangereux par son influence. »

Dangereux, en vérité, je ne saurais le croire, après avoir lu son burlesque « Hommage de l'amour à la vertu » ; mais je pense que ce Sergent s'est vanté en écrivant les lignes suivantes, qui contiennent d'ailleurs d'autres erreurs : « Le général Davout, lieutenant de cavalerie au commencement de la révolution, avait été enfermé, par une lettre de cachet, au secret pour la vie. J'avais fait cesser cet ordre par un décret de la constituante, qui le fit rentrer dans son grade! Cette justice, je l'avais sollicitée au nom des habitants de Paris, avec éclat. Deux ministres du roi durent par-là perdre leur portefeuille. Davout s'était depuis lié avec Marceau et voulait lui faire épouser sa sœur..... »

Nous avons fait allusion à ce projet de mariage, dont ma tante, la comtesse de Beaumont, parlait quelquefois; nous avons donné une lettre du frère de Marceau adressée au frère de Louis Davout, lettre qui n'a d'autre intérêt que d'attester la noble amitié qui unissait ces deux jeunes généraux, mais nous devons à la vérité de dire

que Sergent n'est pas toujours aussi bien informé. Ne lui en déplaise, ce n'est point au secret à vie, mais bien à être passé par les armes que Louis Davout se vit condamné. Le danger était si pressant, que le brave commandant de la citadelle d'Arras, pris d'intérêt pour le sympathique officier de Royal-Champagne, touché des larmes de sa mère, se préparait à le faire évader sous des habits de femme, secrètement apportés par sa tante, Mme de Cissey, quand un décret de la Convention vint rendre Louis Davout à une liberté, dont il ne voulut d'abord point. En insistant sur ces détails, si nous avions, en notre premier récit, omis de parler du costume féminin que la jeunesse et le visage du prisonnier ne rendront incroyable pour aucun de ceux qui auront vu le portrait de Louis Davout à l'heure de ses prisons, c'est que nous avions redouté de donner un air de roman à une véridique histoire.

Nous avons encore une observation à faire sur le récit de Sergent : Comment est-il parvenu à émouvoir le peuple de Paris en faveur d'un jeune Bourguignon de race noble?... C'est-là chose aussi improbable que l'accusation de policier secret portée contre le maréchal Davout, dont nous avons lu les lettres de cette époque adressées à sa femme. Enfin Mme Emira Sergent-Marceau, plus encore que le prince d'Eckmühl, aurait eu le droit de se

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