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chariots seront livrés à raison de 10 fr. par cheval, chaque jour, et on les conduira immédiatement à la place des Tintel

leries.

ville.

Tous les douaniers s'assembleront à l'instant à l'hôtel de

« La gendarmerie s'assemblera aussi à l'hôtel de ville. Les gendarmes amèneront leurs chevaux, qui leur seront payés.

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Proclamation du prince Napoléon-Louis au
peuple français.

Français !

Les cendres de l'Empereur ne reviendront que dans une France régénérée ! Les mânes du grand homme ne doivent pas être souillées par d'impurs et d'hypocrites hommages. Il faut que la gloire et la liberté soient debout à côté du cercueil de Napoléon! il faut que les traîtres à la patrie aient disparu !

Banni de mon pays, si j'étais seul malheureux, je ne me plaindrais pas; mais la gloire et l'honneur du pays sont exilés comme moi; Français, nous rentrerons ensemble! Aujourd'hui, comme il y a trois ans, je viens ne dévouer à la cause populaire. Si un hasard me fit échouer à Strasbourg, le jury alsacien m'a prouvé que je ne m'étais pas trompé !

Qu'ont-ils fait ceux qui vous gouvernent pour avoir des droits à votre amour? Ils vous ont promis la paix, et ils ont amené la guerre civile et la guerre désastreuse d'Afrique; ils vous ont promis la diminution des impôts, et tout l'or que vous possédez n'assouvirait pas leur avidité. Ils vous ont promis une administration intègre, et ils ne règnent que par la corruption; ils vous ont promis la liberté, et ils ne protégent que priviléges et abus; ils s'opposent à toute réforme; ils n'enfantent qu'arbitraire et anarchie; ils ont promis la stabilité, et depuis dix ans ils n'ont rien établi. Enfin, ils ont pro

mis qu'ils défendraient avec conscience notre honneur, nos droits, nos intérêts, et ils ont partout vendu notre honneur, abandonné nos droits, trahi nos intérêts! Il est temps que tant d'iniquités aient leur terme; il est temps d'aller leur demander ce qu'ils ont fait de cette France si grande, si généreuse, si unanime de 1830!

Agriculteurs, ils vous ont laissé pendant la paix de plus forts impôts que ceux que Napoléon prélevait pendant la guerre.

Industriels et commerçants, vos intérêts sont sacrifiés aux exigences étrangères; on emploie à corrompre l'argent, dont l'Empereur se servait pour encourager vos efforts et vous enrichir.

Enfin vous toutes, classes laborieuses et pauvres, qui êtes en France le refuge de tous les sentiments nobles, souvenezvous que c'est parmi vous que Napoléon choisissait ses lieutenants, ses maréchaux, ses ministres, ses princes, ses amis. Appuyez-moi de votre concours, et montrons au monde que ní vous ni moi n'avons dégénéré.

J'espérais comme vous que sans révolution nous pourrions corriger les mauvaises influences du pouvoir; mais aujourd'hui plus d'espoir: depuis dix ans on a changé dix fois de ministère; on changerait dix fois encore, que les maux et les misères de la patrie seraient toujours les mêmes.

Lorsqu'on à l'honneur d'être à la tête d'un peuple comme le peuple français, il y a un moyen infaillible de faire de grandes choses, c'est de le vouloir.

Il n'y a en France aujourd'hui que violence d'un côté, que licence de l'autre ; je veux rétablir l'ordre et la liberté. Je veux, en m'entourant de toutes les sommités du pays sans exception, et en m'appuyant uniquement sur la volonté et les intérêts des masses, fonder un édifice inébranlable.

Je veux donner à la France des alliances véritables; une paix solide, et non la jeter dans les hasards d'une guerre générale.

Français ! je vois devant moi l'avenir brillant de la patrie. Je sens derrière moi l'ombre de l'Empereur qui me pousse en avant; je ne m'arrêterai que lorsque j'aurai repris l'épée d'Austerlitz, remis les aigles sur nos drapeaux et le peuple dans ses droits.

Vive la France!

Signé: NAPOLÉON.

Boulogne, le

1840.

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Proclamation du prince Louis-Napoléon à l'armée.

Soldats! la France est faite pour commander et elle obéit. Vous êtes l'élite du peuple, et on vous traite comme un vil troupeau. Ils voudraient, ceux qui vous gouvernent, avilir le noble métier de soldat. Vous vous êtes indignés et vous avez cherché ce qu'étaient dévenues les aigles d'Arcole, d'Austerlitz, de Iéna. Ces aigles, les voilà! Je vous les rapporte, reprenez-les; avec elles, vous aurez gloire, honneur, fortune, et, ce qui est plus que tout cela, la reconnaissance et l'estime de vos concitoyens.

Soldats entre vous et moi il y a des liens indissolubles : nous avons les mêmes haines et les mêmes amours, les mêmes intérêts et les mêmes ennemis.

Soldats! la grande ombre de l'empereur Napoléon vous parle par ma voix.

Soldats aux armes! Vive la France!

Signé NAPOLÉON..

Boulogne, le

1840.

Proclamation du prince Napoléon-Louis aux habitants du département du Pas-de-Calais.

Habitants du département du Pas-de-Calais et de Boulogne !

Suivi d'un petit nombre de braves, j'ai débarqué sur le sol français dont une loi injuste m'interdisait l'entrée. Ne craignez point ma témérité, je viens assurer les destinées de la France et non les compromettre. J'ai des amis puissants à l'extérieur comme à l'intérieur, qui m'ont promis de me soutenir. Le signal est donné, et bientôt toute la France, et Paris la première, se lèveront en masse pour fouler aux pieds dix ans de mensonge, d'usurpation et d'ignominie; car toutes les villes, comme tous les hameaux, ont à deman

der compte au gouvernement des intérêts particuliers qu'il trahis.

Voyez vos ports presque déserts; voyez vos barques q languissent sur la grève; voyez votre population laborieus qui n'a pas de quoi nourrir ses enfants, parce que le got vernement n'a pas osé protéger son commerce, et écriez-vou avec moi Traîtres, disparaissez, l'esprit napoléonien, qu ne s'occupe que du bien du peuple, s'avance pour vous con fondre.

Habitants du Pas-de-Calais ! ne craignez point que le liens qui vous attachent à vos voisins d'outre-mer soien rompus. Les dépouilles mortelles de l'Empereur et l'aigle impériale ne reviennent de l'exil qu'avec des sentiments d'amour et de réconciliation. Deux grands peuples sont faits pour s'entendre, et la glorieuse colonne qui s'avance fièrement sur le rivage, comme un souvenir de guerre, deviendra un monument expiatoire de toutes nos haines passées !

Ville de Boulogne ! que Napoléon aimait tant, vous allez être le premier anneau d'une chaîne qui réunira tous les peuples civilisés: votre gloire sera impérissable, et la France votera des actions de grâces à ces hommes généreux qui les premiers ont salué de leurs acclamations notre drapeau d'Austerlitz.

Habitants de Boulogne! venez à moi et ayez confiance dans la mission providentielle que m'a léguée le martyr de Sainte-Hélène. Du haut de la colonne de la grande armée, le génie de l'Empereur veille sur nous, et applaudit à nos efforts, parce qu'ils n'ont qu'un but, le bonheur de la France.

Boulogne, le

Signė NAPOLÉON.

Le général MONTHOLON, faisant fonctions de major-général;

Le colonel VoISIN, faisant fonctions d'aide-major-général;

Le commandant MESONAN, chef-d'étatmajor.

1840.

Ordre.

Quartier général de.... le....

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS.

Monsieur le....

Appelé en France par le vœu général, représentant d'une mille que la France entière a élue, j'agis au nom du peue français. Désobéissance à mes ordres est un crime de se-nation.

Je vous ordonne, dès que vous aurez reçu cette lettre, de ire arborer les aigles dans vos régiments, de les élever aux is de Vive la France! Vive l'Empereur! et de me re›indre sur la route de.... le plus tôt qu'il vous sera possible. Je vous rends responsable de tout ce qui pourrait arriver, i vous résistez au mouvement national qui doit assurer les estinées de la France. Mais je serai heureux, si vous conribuez au triomphe de la cause nationale, de pouvoir vous narquer ma reconnaissance, comme ayant bien mérité de la

patrie.

A Monsieur le....

(Cette pièce paraît apocryphe. Elle ne figure pas parmi les documents cités dans le rapport de M. Persil.)

Ordre du jour du major-général Montholon.

« Après avoir pris les ordres du prince Napoléon, « Le major-général a fixé la position de MM. les officiers dont les noms suivent :

<< MM. Vaudrey, colonel d'artillerie, premier aide de camp du prince;

Voisin, colonel de cavalerie, aide-major-général;

Mésonan, commandant, chef d'état-major;

« Parquin, colonel, commandant la cavalerie à l'avantgarde;

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