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il 1840, le nommé Brigaud, ancien chasseur à à garde municipal, qui a pris part à la tentative aparte sur Boulogne, et qui a été arrêté à peu e temps? R. J'ai dit que pour avoir un bel Lait s'adresser à la garde municipale. (Hilarité.)

affirme qu'en débarquant en France, il ne pence fût pour renverser le gouvernement. Il a suivi is dans toute son expédition, persuadé que le ne pouvait faire d'entreprise que pour le bon

tes que vous ignoriez le but de votre embarpendant, lorsque le prince vous demanda si vous mpagner dans une petite excursion qu'il allait i répondites: « Mon prince, vous savez que je la vie à la mort. R. Sans doute, Son Altesse it parente du prince Eugène, qui avait été mon je lui devais de la reconnaissance; mais, je le réavais pas où nous allions.

deux pas de Son Altesse. Le capitaine Puygellier avait pénétré dans le quartier, sa vie était entre nos mains, nous lui avons fait grâce de la vie. Une fois arrivé au centre de la compagnie, il a ordonné de croiser les baïonnettes. Les soldats n'avaient pas de balles dans leur fusil. Le prince a tiré un coup de pistolet, et par cet acte il a empêché que nous ne les massacrions. C'est grâce au coup de pistolet du prince que le sang n'a pas été répandu. (Rires et rumeurs.)

D. Comment avez-vous pu vous servir de cette expression: nous lui avons fait grace de la vie? Quoi! il vous appartenait de faire grâce de la vie à un officier qui commandait les troupes du roi, et vous vous vantez en quelque sorte de n'avoir pas fait un carnage! — R. Je rétracte cette expression, elle a pu m'échapper. Je dis seulement que le capitaine n'a pas été violenté, et que le coup de pistolet a été, dans mon opinion, tiré pour empêcher une effusion de sang. (Mouvement prolongé.)

M. LE PRÉSIDENT. La cour appréciera la valeur de cette réponse.

D. En sortant de la caserne, n'avez-vous pas accompagné Louis Bonaparte à la haute ville? Dans le trajet de la caserne à la haute ville, n'avez-vous pas rencontré le sous-préfet? Ce magistrat ne vous a-t-il pas sommé, au nom du roi, de vous disperser et d'abattre votre drapeau? Au lieu d'obéir à cet ordre, n'avez-vous pas repoussé le sous-préfet et ne l'avezvous pas frappé avec le drapeau dont vous étiez porteur? R. J'ai vu une personne qui a adressé quelques paroles à notre troupe ; j'ai incliné le drapeau vers cette personne, mais je ne l'ai pas maltraitée.

D. On incline le drapeau en signe d'hommage, et je ne pense pas que telle eût été votre intention. — R. Ce n'était pas pour rendre un hommage assurément, mais je n'ai pas pu blesser le sous-préfet par cet acte.

D. A quel moment avez-vous été arrêté ? — R. Au sommet de la colonne où j'avais planté le drapeau par ordre du prince Napoléon.

La part que vous avez prise à l'exécution de l'attentat n'est pas douteuse. Je vous demande maintenant quels motifs vous ont porté à le commettre? - C'est mon dévouement à la personne du prince et la conviction intime que j'ai que lui seul peut faire le bien de mon pays.

D. N'étiez-vous pas du nombre de ceux qui, en 1836, ont accompagné et assisté Louis Bonaparte dans la tentative qu'il

fit à cette époque sur la ville de Strasbourg, et n'avez-vous pas été traduit aux assises à raison de ce fait? - R. C'est vrai; j'ai été acquitté devant la Cour d'assises de Strasbourg. D. Dans le bonheur que vous avez eu d'échapper à une condamnation, comment n'avez-vous pas trouvé une leçon pour l'avenir? R. Après l'acquittement de Strasbourg, j'ai perdu mon état ; le prince Napoléon m'a accueilli comme un frère, il m'a honoré de son amitié. Ma reconnaissance m'a fait un devoir de l'accompagner.

D. Vous aviez pris le titre d'officier d'ordonnance; mais vous avez seulement exercé dans l'armée les fonctions de médecin. J'étais officier d'ordonnance du prince.

D. Dans l'ordre du jour, le prince vous donne le titre de colonel? R. Comment en aurais-je rempli les fonctions, puisque j'étais chargé de porter le drapeau de Son Altesse Impériale?

Interrogatoire de Fialin dit de Persigny.

Cet accusé reconnaît avoir suivi Louis Bonaparte dans le but de renverser le gouvernement. Il déclare qu'il a connu par les ordres de détail une partie des projets du prince. Il ajoute que dans la caserne il s'était précipité sur le capitaine Puygellier pour le tuer; et qu'il n'en avait été empêché que par l'accusé Aladenize.

D. Ainsi vous vouliez assassiner un brave officier qui faisait son devoir. R. Je ne voulais pas l'assassiner, car mon fusil était chargé et j'aurais pu le tuer; mais je voulais l'attaquer en face.

D. Vous étiez au milieu de gens armés, et il était seul. R. Au reste, je vous apporte ma tête. Je n'ai rien à ajouter à mes déclarations.

D. Vous étiez armé d'un fusil avec sa baïonnette et il était désarmé. C'est une tentative d'assassinat? R. Je voulais l'attaquer en face.

D. Vous prenez le nom de Persigny; mais ce n'est pas le vôtre ? R. C'est le nom de mon grand-père.

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D. Paternel ou maternel? (L'accusé ne répond pas.) Votre grand-père était-il vicomte? R. Mon arrière-grand-père était comte. (On rit.)

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Forestier est celui qui a envoyé au prince les domestiques qu'on a vus lors du débarquement porter l'uniforme.Il n'était pas à bord du paquebot qui a amené Louis Bonaparte à Boulogne. Il était arrivé de la veille dans cette ville. Il venait d'Angleterre, et était descendu à l'hôtel des Bains où il avait rencontré Bataille. Le 6 août, il s'est levé de grand matin, et il a été se promener du côté de Wimereux avec Bataille. A un quart de lieue de la côte, ajoute l'accusé, nous avons rencontré des douaniers qui nous ont dit que des militaires du 40 de ligne venaient d'y débarquer; qu'une des roues du paquebot à bord duquel ils étaient s'étant brisée, ils n'avaient pu continuer leur route par mer. Nous nous sommes ainsi dirigés vers le lieu où ils nous avaient dit qu'étaient ces militaires. Quand j'y fus, je vis parmi les débarqués plusieurs individus que, sur la demande qui m'en avait été faite, j'avais envoyés en Angleterre pour y servir comme domestiques chez diverses personnes.

Le prince lui-même ne tarda pas à venir à terre. Je ne doutai plus alors que les personnes habillées en militaires n'étaient pas des soldats du 40 de ligne, et je compris ce dont il s'agissait. Le débarquement terminé, on marcha sur Boulogne. Je suivis le prince, et, un peu avant d'arriver à la colonne, je consentis, sur la proposition qui m'en fut faite, à me vêtir d'un uniforme de sous-lieutenant. Un motif d'honneur m'a déterminé à agir ainsi : je voyais que ceux que j'avais fait passer en Angleterre allaient être compromis, j'ai voulu m'exposer aux dangers qu'ils allaient courir.

J'ai accompagné le prince à la caserne. La troupe a d'abord sympathisé avec nous; mais un capitaine est survenu, et il a complétement changé ses dispositions premières. Quelque tumulte a eu lieu. Un coup de feu a été tiré, et bientôt nous avons été dispersés.

L'accusé nie avoir embauché quelqu'un pour servir les projets de Louis Bonaparte.

L'audience est levée à cinq heures et demie.

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euxième audience. 29 septembre.

ominal, fait à l'ouverture de l'audience, constate MM. les pairs Lanjuinais, Dode et Aubert. LOMBARD. Je demande la parole.

ÉSIDENT. Vous aurez la parole après les interro

é Bataille, levez-vous. Vous avez fait il y a queln voyage en Angleterre?

- Je demande la parole pour présenter quelques s préliminaires.

ÉSIDENT. Bornez-vous à répondre à nos ques

avez pris part à l'attentat dirigé par le prince léon Bonaparte? R. Je ne nie point ma paren Angleterre que vous avez connu le prince?

êtes venu à Boulogne dans les premiers jours du ?. R. Oui. J'ai dit que j'y étais venu par l'ornce, c'est par son autorisation que j'aurais dû

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autre personne envoyée par Louis Bonaparte as venue vous trouver le 5 août?-R. C'est vrai. ous a-t-elle pas apporté une lettre du prince?

e était cette personne? R. M. Forestier.

re qui vous a été transmis n'était-il pas relatif au Aladenize qui se trouvait alors en garnison à SaintR. A moi, à M. Forestier et à M. Aladenize. re que vous avez reçu le 5 août ne vous informait

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