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sympathie chez les personnes à même d'en obtenir l'accomplissement.

TORDEUX,

D.-m. - p. au Nouvion,

1

Ex-médecin des épidémies de l'arrondissement d'Avesnes membre correspondant de la société d'instruction médicale de Paris, de la société d'Emulation de Cambrai, de la société royale des sciences et des arts de Lille, etc., etc.

LETTRE

SUR UN FAIT AGRICOLE

qui s'est produit à la suite des ravages de Mai 1847.

MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

NE personne des environs de Wassigny, département de l'Aisne, que je viens de voir, m'exprime l'étonnement que l'on éprouve en ce moment à l'aspect admirable de la végétation de son pays.

On se rappelle que ce canton, ainsi qu'un grand nombre de communes circonvoisines, dont plusieurs appartiennent aux arrondissements d'Avesnes et de Cambrai, ont eté dévastés,' le 29 mai dernier, d'une façon déplorable et extraordinaire, par la grèle, la foudre, les trombes et

tout ce que l'on peut imaginer de phénomènes météoriques destructifs.

Entre autres faits du désastre, on a remarqué que des peupliers assez gros pour être sciés en feuillets, ont été cassés tous à une même hauteur.

Les blés ayant déjà atteint près d'un mètre de hauteur, se sont trouvés alignés.

Le lendemain, un grand nombre de cultivateurs des pays non ravagés, se sont empressés de venir généreusement offrir le secours d'eux-mêmes, de leurs domestiques, de leurs chevaux et de leurs instruments aratoires, pour remettre tout de suite les terres en état de culture.

Ces offres obligeantes ont été accueillies et mises aussitôt à exécution par beaucoup de personnes, et l'on vit, les jours suivants, une multitude de charrues sillonner la campagne. Néanmoins, cette réparation, pour plus d'un motif, n'a pas été générale; plusieurs champs n'ont été que fauchés afin d'en retirer l'avêtie et de le convertir en fumier.

Après le 29 mai, l'atmosphère est restée longtemps froide et pluvieuse, et maintenant ces champs sont de la plus belle apparence et ne semblent aucunement en retard des dispositions remarquablement belles qui réjouissent la vue dans nos campagnes.

Les avoines, en particulier, semblent avoir reçu un labour de la chute des grèlons, et sont dans un état magnifique.

Les racines de ces plantes détruites, ont produit de nouvelles tiges, parfaitement vigoureuses, qui permettent de croire, sous le rapport des graminées, que l'on aurait pu se dispenser des efforts et des dépenses que le désastre a occasionnés.

Recevez, etc.

Cambrai, le 6 Août 1847.

TORDEUX, pharmacien.

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