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1°. Qu'ils soient construits de manière à tenir sur une feuille de papier grand aigle(1).

2°. Qu'ils présentent, dans leur position relative, et à la même échelle, les diverses parties de bois qui doivent s'y trouver comprises (2).

30. Qu'ils offrent enfin, autant qu'il est possible, la configuration exacte des parties de bois qu'on a eu pour but d'y réunir.

Nous croyons avoir suffisamment exposé ce qui concerne les cartes trigonométriques et les tableaux d'assemblage: les premières fixent les points principaux des chaînes de triangles nécessaires pour assurer l'exactitude des opérations de détail à exécuter dans le ressort d'une inspection: les autres ont pour objet de présenter, à la même échelle, les parties de bois disséminées sur un territoire plus ou moins grand, et d'indiquer la véritable position ainsi que la configuration exacte de chacune de ces parties de bois.

Il faut maintenant parler des moyens qui nous semblent les plus sûrs, les plus prompts et les plus économiques, de parvenir à déterminer exactement la configuration des bois, destinés à entrer dans la composition des tableaux d'assemblage.

Cet objet important fera la matière d'un article du prochain numéro.

SECTION II. AMÉLIORATIONS.

S. 3. Ouvrages nouveaux.

Physique végétale.

Il n'est plus permis de contester les services que les

(1) Art. 3 de l'instruction du ministre des finances, tit. I. (a) Supplément à l'instruction du 24 messidor an 12,

sciences naturelles ont déjà rendus, et qu'elles rendent encore tous les jours aux différentes branches de l'industrie humaine. Ce sont les recherches et les observations des savans qui ont préparé et assuré les progrès des arts utiles, et notamment de l'économie rurale et forestière. En vain la routine veutelle encore s'opposer aux améliorations, elle sera forcée de céder à la raison, et aux lumières de l'expérience. On a ridiculisé, sous le nom d'économistes, ceux qui se sont occupés du perfectionnement de l'agriculture, et qui ont voulu que cet art important reposât sur des principes raisonnés. Si la satire, qui s'attache à tout ce qui est nouveau, n'eût frappé que sur le charlatanisme, ce produit de l'intérêt privé, de l'ignorance et de la vanité ridicule, elle eût été excusable et même juste; mais elle n'a pas épargné le mérite modeste et le zèle désintéressé des hommes estimables qui s'efforçoient de bannir les habitudes vicieuses et les préjugés funestes, pour leur substituer des pratiques plus raisonnables et plus utiles. Leur zèle les a sans doute égarés quelquefois, et la théorie la mieux combinée a dû céder, en plusieurs occasions, à la pratique devenue routine. D'un autre côté, de fausses applications de quelques-uns de leurs préceptes, ont jeté de la défaveur sur le corps entier de leur doctrine, et la maladresse dans l'exécution s'est encore excusée sur l'erreur prétendue des auteurs. Quoi qu'il en soit, il nous est resté, de leurs écrits, des lumières dont on profitera dans tous les temps. Pouvons-nous, en effet, pour ce qui concerne les bois, méconnoître l'utilité des travaux de Duhamel, de Buffon, de Varenne-de-Fenille, de Deperthuis, de Hartig, de Burgsdorf, et de plusieurs autres savans, qui ont élevé l'art du forestier au rang des sciences dont l'étude intéresse particulièrement l'économie pu

blique? Non sans doute, et nous avons, pour y croire, l'expérience et le témoignage des hommes qui ont passé leur vie à étudier les bois et à les administrer. Ils sont convaincus que, pour établir un système d'économie forestière aussi avantageux pour l'avenir que pour le présent, il est indispensable de consulter, dans les ouvrages de ces observateurs, les faits importans qu'ils ont constatés et que l'expérience a confirmés. Laissons donc à l'ignorance et à l'intérêt personnel le droit de révoquer en doute la nécessité de l'instruction, et à l'indifférence le privilège d'accueillir, à cet égard, les sophismes les plus ridicules, et soyons persuadés que la science forestière exige, comme toute autre science ayant un but utile, une suite d'études et d'observations de la part de celui qui, d'après l'expression de Burgsdorf, ne regarde pas son état comme un simple bénéfice. Cet auteur est de tous ceux qui ont écrit sur les bois, celui qui insiste le plus sur la nécessité des études forestières, et de la partie de l'histoire naturelle relative à l'administration des forêts. Sans adopter tout ce qu'il dit à cet égard, nous croyons faire une chose utile, en entretenant, de temps en temps, nos lecteurs d'expériences sur la physique et la culture des bois. Mais, comme nous ne pouvons pas toujours, dans les expériences qui ont eu pour objet l'avancement de la physique végétale et de la botanique, extraire ce qui semble n'appartenir qu'aux arbres forestiers, sans rompre la chaîne des découvertes, et sans nuire à la clarté des explications, nous serons quelquefois obligés de parler de choses qui ne se rattachent à l'art du forestier que par des points imperceptibles, mais qui concourent cependant à former le faisceau de lumières qui doit le diriger dans une infinité de circonstances. C'est ainsi que nous allons transcrire en entier un mémoire, lù à l'institut N.° 23.

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par M. Mirbel, membre de la classe des sciences physiques et mathématiques, sur l'état actuel de l'anatomie et de la physiologie végétales, et que nous exposerons à la fin de cet article, le système de M. Dupetit-Thouars, sur la végétation. Nous devons cependant prévenir ceux de nos lecteurs qui ne connoissent point les ouvrages de ces deux savans, que les faits rapportés par M. Mirbel sont conformes à la doctrine reçue dans cette matière; et que ceux qu'expose M. Dupetit-Thouars, s'en éloignent plus ou moins. Il ne nous appartient pas de décider de quel côté se trouve la vérité, c'est à ceux qui ont fait une étude particulière del'organisation végétale, à apprécier le mérite des deux ouvrages.

1. OBJET. Mémoire de M. MIRBEL.

« Avant d'exposer l'état actuel d'une science, il faut porter ses regards en arrière, et considérer quels furent son origine, sa marche, ses écarts et ses progrès.

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Les monumens littéraires de l'antiquité prouvent que Théophraste est le premier qui ait parlé du règne végétal, en philosophe et en naturaliste. L'étude des plantes, dit il, embrasse leurs formes extérieures, leur organisation interne et les phénomènes de leur végétation. Sans doute, il est impossible d'indiquer avec plus de justesse le but qu'on doit se proposer dans cette étude; mais Théophraste manquoit de faits pour appuyer sa doctrine, et le génie ne put suppléer à l'observation.

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Après Théophraste, on négligea l'anatomie végétale, et, pendant une longue suite de siècles, on n'examina que les formes extérieures; c'est-à-dire, que les caractères qui servent de base à la botanique proprement dite.

«Enfin, dans le cours du dix-septième siècle,

période mémorable, durant laquelle les sciences firent des progrès si rapides, deux observateurs, l'un en Italie, l'autre en Angleterre, ne se connoissant ni de nom ni de réputation, concurent et exécutèrent le dessein d'étudier, à l'aide du microscope, trouvellement inventé, les organes intérieurs des plantes et les phénomènes les plus cachés de la vie végétale. Malpighi et Grew (ce sont eux dont je parte) publièrent en même temps, leurs immortels travaux ; et l'on fut surpris de voir paroître, à la fois, deux ouvrages si profonds sur une matière négligée, ou pour mieux dire, inconnue jusqu'alors. Mais, ce qu'on n'apperçut pas d'abord, c'est que Malpighi et Grew, étrangers à l'étude de la botanique, et, trop préoccupés des phénomènes de l'organisation animale, à l'exemple de Théophraste, transportent souvent dans la physiologie végétale, des opinions qui ne sont applicables qu'aux animaux ; et attribuent, aux plantes, une organisation beaucoup plus compliquée qu' 'elle ne l'est réellement. Cette fausse manière de voir exer

dans le siècle suivant, une influence pernicieuse sur les idées des observateurs; car les erreurs des hommes de génie sont des chaînes qui arrêtent l'essor de l'esprit humain.

«La réputation si bien méritée de Hales, de Charles Bonnet et de Duhamel, ne permet pas de les confondre dans la foule, et cependant je remarquerai que ces savans, tout entiers à leurs belles expériences de physique végétale, n'avancèrent point l'anatomie.

«Théophraste vouloit que l'on comparât les diverses espèces de plantes sous les trois points de vue de la botanique, de l'anatomie et de la physiologie, mais il falloit que l'on pût entreprendre ce grand travail avec espoir de succès; que les Tournefort, les Linné, les Adanson, les Jussieu et tant d'au

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