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suffisans pour obtenir quelqu'estime ou nous mériter quelque célébrité. »

L'un des journaux qui a rendu compte de l'ouvrage de M. Dupetit-Thouars, fait une observation qui nous paroît juste, sur le sens que l'auteur donne aux mots: paradoxes et préjugés. Il ne les prend point, dit le rédacteur, en mauvaise part, comme on a coutume de le faire, mais, il les emploie dans leur signification première. Ainsi, suivant M. Dupetit Thouars, qu'une opinion soit vraie ou fausse, si elle est contraire à celle reçue, c'est un paradoxe ; si elle est adoptée sans examen, c'est un préjugé. C'est dans ce sens que Cicéron a donné le titre de Paradoxa à un de ses traités philosophiques; et certainement, ,il ne vouloit pas le discréditer d'avance par un mot qui auroit pu être mal interprété.

Mais, passons à l'exposé des matières contenues dans l'ouvrage. Il est composé de douze chapitres sous le titre d'Essais. Dans le premier essai, l'auteur rapporte des expériences tendantes à prouver l'accroissement en diamètre du tronc des DRACENAS, quoique ces plantes étrangères soient de la classe des monocotylédons. Il en tire aussi la conséquence que le développement des bourgeons produit l'accroissement des troncs des arbres à une seule feuille séminale. Dans le second essai, il s'occupe de l'accroissement en diamètre, du tronc des arbres dicotylédones en général, et, en particulier, de ceux du maronnier d'Inde et du tilleul; il commence par dire que ce genre d'accroissement dans les arbres de cette classe, est très-rare, mais qu'ils en ont tous en eux le principe. Ce chapitre contient les principaux traits qui réunissent ou qui éloignent les arbres à une et à deux feuilles séminales. Le troisième essai traite de la germination des graines d'un arbre désigné sous le nom de Lecythis, par

Linné. Il renferme des faits sur lesquels l'auteur établit une partie de sa théorie. Le quatrième essai traite de l'organisation végétale, considérée dans les contrariétés que peut lui faire éprouver l'ART, par les greffes et les boutures; le cinquième, de la formation du parenchyme dans les végétaux; le sixième,. de l'organisation végétale en général, et, en particulier, de plusieurs arbres forestiers; le septième, de la production et de la marche de la séve; le huitième de l'identité des racines et des tiges, et de la comparaison des principes de l'auteur avec ceux de DuHAMEL. M. Dupetit-Thouars dit qu'il n'a pu démêler, dans la Physique des arbres de cet auteur, quelle étoit sa véritable opinion sur l'accroissement en diamètre des arbres; attendu qu'après avoir présenté celles des auteurs qui l'avoient précédé, il les combat successivement, en leur opposant des expériences décisives suivant lui. Il lui applique ce qu'on a dit de Bayle, dans un autre sens: c'est Jupiter assemble-nuages; il accumule, dit-il, les difficultés, et ne les résout presque jamais. Mais, dans une addition au chapitre, il déclare être loin de faire à Duhamel, un reproche de son hésitation, parce qu'il seroit à désirer qu'on en fit plus souvent usage dans les sciences. Le neuvième essai traite des bourgeons en général, de leur formation, et des rapports du principe de la végétation avec le galvanisme; le dixième, de la distribution des nervures dans les feuilles du maronnier d'Inde, que l'auteur appelle hypocastane; le onzième présente le tableau général. de la végétation, considérée dans la reproduction par bourgeons; enfin, le douzième et dernier essai traite de la culture en général, et en particulier de celle des arbres, considérés comme ne se reproduisant que par bourgeon.

Nous le répétons, la théorie de M. Dupetit-Thouars, qui fonde la reproduction des arbres et leur accroissement sur les bourgeons, est en opposition avec les idées reçues. Mais, il ne nous appartient ni de la combattre ni de l'approuver; c'est aux savans qui' font leur étude particulière de ces objets, d'en appré– cier le mérite. Nous avons dû, par-conséquent, nous borner à exposer le sommaire des chapitres de l'ouvrage, et à l'annoncer à ceux de nos lecteurs qui sont curieux de comparer les diverses observations recueillies sur les phénomènes de la végétation. Cet ouvrage, ainsi que ceux de M. Mirbel sur l'organisation, l'anatomie et la physiologie végétales, quoique différens dans leurs principes, doivent trouver place à côté de la Physique des arbres, de Duhamel, dont presque tous les forestiers sont en possession.

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Nous avons parlé plusieurs fois dans ces Annales, des voyages de MM. Michaux, père et fils, dans les Etats-Unis d'Amérique, et des services rendus par ces deux botanistes à l'agriculture et aux forêts, qu'ils ont enrichies d'une foule d'arbres et de plantes d'un grand prix. Nons annonçons avec plaisir, que M. Michaux publie en ce moment les premiers cahiers d'un onvrage sur les arbres les plus importans à multiplier dans nos forêts (1).

(1) On souscsit chez l'auteur, place S.-Michel No. 8, et chez Arthus-Bertrand, libraire, rue Hautefeuille.

ANNALES FORESTIÈRES,

FAISANT SUITE AU MÉMORIAL FORESTIER.

No. XXIV. AVRIL 1810.

*PREMIÈRE PARTIE.

1

REGLEMENS.

SECTION 1. LÉGISLATION.

§. 2. Décrets Impériaux.

Art. 1. Concernant l'organisation du territoire.

Décret impérial qui distrait la commune d'Entremont, du département du Mont-blanc, et la réunit à celui du Léman. ( Au palais des Tuileries, le 9 février 1810.)

NAPOLÉON, etc.

Sur le rapport de notre Ministre de l'intérieur
Notre Conseil d'état entendu,

Nous avons décrété et décrétons ce qui suit :

Art. 1. La commune d'Entremont sera distraite du département du Mont-blanc et réunie à celui du Léman, et fera partie du canton de Bonneville.

No. 24.

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Art. 2. En conséquence, la limite entre les deux départemens sera, dans cette partie, la crète des rocs de Planchi, du Trou à bouvier, des étroits et des traversoires répondant à Fontaine chaude, près le pont des Enterroirs.

Art. 2. Concernant l'administration forestière. No. 1. Décret impérial portant annulation d'un partage de biens communaux et des soumissions faites par suite, par les détenteurs de ces biens. (20 novembre 1809.)

Art. 1. L'arrêté du 28 juillet 1808, par lequel le conseil de préfecture du département de Saône et Loire a déclaré valable le partage des biens commuqui naux de Vierre, arrondissement de Louhans, et admet les détenteurs de ces biens à faire les soumissions prescrites par la loi du 9 ventôse an 12, est annulé. 2. En conséquence, ce partage est annulé et les soumissions, faites par seize habitans détenteurs, sont rejetées.

3. Néanmoins, tous les détenteurs desdits biens communaux, qui les ont défrichés, plantés ou clos de murs, fossés ou haies vives, si ces terreins étoient auparavant vagues et en friche, ou si, ayant été en nature de bois avant 1792, ils ne sont pas jugés, par les agens forestiers, susceptibles d'être replantés en bois, pourront les soumissionner à l'effet de les acquérir ou affermer; mais aux formes accoutumées pour les fermages ou améliorations ordinaires sans que le bénéfice de l'article 3 de la loi du 9 ventôse an 12 leur soit applicable.

4. Ils seront maintenus provisoirement dans leurs possessions, en faisant leurs soumissions dans le mois de la signification du présent décret

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