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ner le moyen de connoître avec détails, l'étendue des plantations ainsi exécutées: en attendant nous ne pouvons nous refuser au plaisir de parler de celle faite par M. GONTARD, Inspecteur des forêts du département des Hautes-Alpes.

Le procès-verbal, dressé le 30 octobre dernier, donne, sur la plantation dont il s'agit, les détails suivans On a choisi la forêt impériale de Boscodon la plus accessible et la plus voisine d'une ville, ainsi que de plusieurs grandes communes du département; dans cette forêt qui peut aisément être aperçue de la grande route d'Espagne en Italie, on s'est fixé sur le plateau de la Faurrie, placé en face, à environ deux cents mètres d'élévation au dessus du niveau de cette route, et qui paroissoit l'endroit le plus convenable pour permettre de bien voir les arbres qui devoient être plantés.

On a donné à la plantation, la forme d'un cercle d'environ soixante mètres de circonférence, et il a été etabli pour parvenir à ce cercle, une avenue de cinquante mètres de longueur,

Dans le milieu du cercle dont il s'agit, on a planté deux chênes, l'un en l'honneur de S. M. l'Empereur, et l'autre en l'honneur de S. M. l'Impératrice,

Au pourtour du cercle et aux deux côtés de l'avenue qui y conduit, on a planté trente arbres, chê. ormes et tilleuls.

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Au jour pris pour effectuer, cette plantation, les agens forestiers de tous grades attachés à l'inspection, se sont rendus dans la forêt; M. le sous-pré→ fet de l'arondissement d'Embrun et M. le maire de cette ville qui y avoient été invités, se sont également trouvés au point indiqué pour la réunion.

Là, M. le sous-préfet, M. le maire et M. l'inspecteur ont planté les deux chênes du centre; l'ARBRE NAPOLÉON

a été placé en face et en vue de la grande route ; L'ARBRE MARIE-LOUISE près de là, du côté de l'avenue.

Les gardes ont annoncé, par des salves de mous queterie, la cérémonie qui faisoit l'objet de la réunion. M. l'Inspecteur a prononcé ensuite le discours

suivant :

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MESSIEURS. Quelle est touchante, combien elle << émeut doucement le cœur, la circonstance qui «< nous rassemble aujourd'hui! Ce n'est point l'adulation qui commande ces hommages; c'est le res«pect, c'est l'amour filial qui les inspire, c'est le «sentiment qui les rend; en effet, Messieurs, n'est-ce « pas une fête de famille, n'est-ce pas un jour d'alle"gresse pour tous les Français que celui où leur sou «< verain, leur père, sans cesse occupé de leur bon« heur, unit à son sort la plus vertueuse comme la « plus illustre des princesses? C'est pour consacrer hymen que << tons ces chênes, la tête

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le souvenir de ce glorieuxière se perdant dans

«<les nues, rappellera aux races futures, non pas « la mémoire de ces monarques chéris, (car elle est << immortelle) mais bien l'attachement sans bornes « et la reconnoissance inexprimable de leurs fidèles sujets; oui, couple auguste et genéreux, vous avez << encore un trône dans nos cœurs; vos vertus l'y ont << élevé, notre amour et notre admiration pour vos « personnes sacrées, en garantissent la durée à jamais, « C'est ici, c'est sur le plateau Napoléon, qu'as«<sis à l'ombre de ces chênes majestueux, le vieillard racontera à ses petits-fils, les incroyables exploits « et les belles actions qui ont illustre la vie du plus « grand des héros, du plus vaillant des capitaines du meillenr des princes; il leur dira comment il fit aimer ses douces lois; il leur dira comment << son nom glorieux parvint à l'immortalité ; il leur

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« expliquera les moyens qu'employa son génie pour « fonder et consolider le plus florissant, le plus vaste « et le plus puissant empire de l'univers; ces récits allumeront dans leurs cœurs le feu de la gloire, « et c'est ainsi que de génération en génération le peuple français restera digne des hautes destinées << que lui ont réservées la sagesse et la valeur du grand Napoléon.»>

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Après ce discours il a été procédé à la plantation des autres arbres, et chacun d'eux a été armé d'un fort tuteur pour lui servir d'appui contre les neiges et les vents,

Cette opération finie, le cortège s'est rendu en ordre dans une salle préparée à cet effet, et a pris la collation qui lui a été offerte par M. l'inspecteur. Au dessert, celui-ci propose un toast en l'honneur, de LL, MM,, tout le monde se lève spontanément, et M. l'inspecteur fait des vœux pour que ces souverains vivent aussi long-temps que les chênes plantés à leur gloire, et pour que leurs enfans, heritiers de leur tróne et de leurs vertus, portent leur dynastie aux siècles les plus reculés.

Des cris répétés de vive l'Empereur, vive l'Impératrice se sont ensuite confondus avec les salves de mousqueterie exécutées par les gardes,

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No 1. Etat des connoissances et des qualités requises pour former un bon garde; par M. HARTIG, grand maître des forêts du Royaume de Wirtomberg.

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in! 1.i Les connoissances et les qualités requises par nos règlemens de la part des gardes forestiers, ne sont! pas, à beaucoup près, aussi étendues que celles qu'on exige de cette classe d'employés dans les états de l'AI lemagne, suffit chez nous, pour être admis comme garde, que le candidat sache lire, écrire et un peu calculer; qu'il ait l'âge, fixé par la loi; quil soit de vie et mœurs honnêtes, et d'une bonne constitution physique. On ne lui fait point subir, comme en Allemagne, un examen sur les différentes con noissances de l'economie forestière, ni sur les dispositions règlementaires concernant ses devoirs et ses obligations. C'est dans la pratique qu'il s'en instruit, mais souvent il n'arrive au degré d'instruction convenable, qu'après avoir éprouvé bien des difficultés et commis bien des fautes. La loi du 29 septembre 1791, vouloit qu'il y eût des élèves-gardes, près les Conservateurs, Une telle institution eût remplacé, jusqu'à un certain point, les écoles forestières établies chez nos voisins, et l'on ne peut que regretter

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qu'elle n'ait point eu lieu; elle eut fourni des sujets qui ayant suivi les principales opérations forestières, sous des hommes instruits, eussent été en état de faire un service utile, dès leur entrée en activité. Mais cette idée ne sera peut-être point perdue, lorsqu'il sera possible de la réaliser. Il en résultera un grand soulagement pour les officiers supé rieurs, car l'ignorance absolue d'un nouveau garde devient pour ses chefs, un sujet d'inquiétude et de surcroît de travail; en ce qu'ils ne peuvent s'en rapporter à lui dans un grand nombre de cas, et qu'ils se trouvent obligés de le guider, et de le rectifier sans cesse. Cet embarras retombe principalement sur un ordre d'employés déjà largement partagés dans la distribution du travail, je veux dire les gardes genéraux, Occupés de l'instruction des gardes et quel quefois même de leur service, ils n'en sont pas moins tenus de remplir les fonctions qui leur sont spécialement attribuées, et souvent aussi de suppléer les agens supérieurs, lorsque ceux-ci sont trop éloignés ou qu'ils opèrent sur d'autres points. Combien les gardes généraux éprouveroient de soulagement et de satisfaction, s'ils avoient des subordonnés formés comme le veut M. HARTIG! Au lieu d'avoir à censurer et à rectifier, ils n'auroient que des éloges à donner et que de bons témoignages à rendre. Libres d'inquiétude sur la tenue des triages, sur l'état des opérations surveillées ou dirigées par les gardes, sur la constatation des délits, et sur l'exécution des formalités prescrites par la loi, ils n'auroient qu'u surveillance d'ordre à exercer et que de bonnes opérations à signaler. Ils pourroient se livrer pour l'étendue de leur cantonnement à des ravaux d'ensemble utiles pour la chose et satisfaisans pour eux mêmes. D'un autre côté, ils rendroient plus de ser

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