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vice encore aux officiers supérieurs, qu'ils ne peuvent le faire dans l'état actuel, et de ce secours mu. tuel résulterait une marche plus rapide dans l'expédition des affaires et en général une meilleure conservation. Il sera facile de juger du fond qu'ils pour roient faire sur leurs gardes, si ceux-ci étoient ins-, truits d'après les principes de M. Hartig, en examinant ce que ce grand-maître exige de cette classe d'employés. Les conditions qu'il établit pour être ad, mis comine garde, sont renfermées dans l'extrait ciaprès, que j'ai traduit d'une instruction publiée en 1808, par cet auteur-praticien. On verra à quel degre doit être portée la sience forestière dans un pays aù l'on exige une si grande diversité de connoissances de la part de simples gardes.

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Si l'on veut, dit M. Hartig, élever l'économie forestière au plus haut degré de perfection, et diri, ger cette brauche du domaine, pour le bien-être public et l'avantage du gouvernement, il est nécessaire que tous les emplois forestiers soient. remplis par des sujets formés à cet effet, et que dans aucune classe d'employés, on ne fasse d'exceptions à cette règle générale. Il faut que tout le personnel de l'Administration, tant ceux qui dirigent et inspectent, que ceux qui surveillent et par conséquent les simples gardes, possèdent les connoissances requises pour remplir dignement les devoirs importans de leurs places, et les intérêts considérables que l'Etat leur confie,b

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Mais s'il est vrai qu'un forestier ne puisse remplir l'objet de son institution, sans une éducation particulière, il ne l'est pas moins que souvent on exige de lui plus qu'il n'est raisonnable de le faire, Cette rigueur produit quelquefois le mauvais effet de faire regarder comme superflu même ce qui est:

nécessaire, et c'est ainsi que l'on manque le but qu'on s'étoit proposé, par l'excès des moyens employés pour l'atteindre ».

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L'auteur trace de la manière suivante, le portrait d'un garde tel qu'il devroit être, en considérant sa constitution physique, son caractère moral, son tempérament, son intelligence, son éducation. Constitution physique. Il veut que son garde soit d'une constitution robuste et d'une bonne santé; qu'il soit bon marcheur; qu'il ait une bonne vue et l'ouïe fine, parce que l'état du garde et du chasseur exige beaucoup d'activité et de fatigues de corps; parce que sa surveillance se trouvera souvent en défaut, s'il n'est pas bien servi par ses yeux et ses oreilles. L'auteur, en plaçant au premier rang la condition d'une bonne constitution, voudroit que la loi consacrât cette condition, comme cela a déjà été fait dans plusieurs pays, afin de détourner des emplois forestiers, des hommes valetudinaires ou foibles, dont on› ne peut jamais attendre un bon service,

Caractère moral. S'il est nécessaire, continue t-il,

, que tout homme attaché à un service public soit d'une moralité irréprochable, cette qualité est indispensable à un garde; parce que son service est bien plus difficile à contrôler que tout autre, et que c'est à lui que sont confiés les capitaux que représentent les forêts. Il faut écarter tout candidat, qui ne seroit pas porté à remplir ses devoirs avec zèle et fidélité, et punir avee sévérité le garde en fonction, qui auroit prévariqué.

Tempérament. Comme cet objet a une influence particulière sur la manière dont le garde fait son service, l'auteur repousse celui qui est d'un tempérament flegmatique et indolent, qui ne fait son service que par la crainte, qui ne va que parce qu'il

est forcé d'aller, et qu'on ne peut faire sortir de son état de nonchalance et d'engourdissement, quand même le feu seroit à la forêt. Un tel sujet, dit-il, ne convient nullement au service forestier, auroit-il d'ailleurs toute la capacité requise. La bonne humeur l'activité, la persévérance et un goût particulier pour l'état de forestier, telles sont les qualités qu'il exige de son garde.

Intelligence. -Il s'élève avec force contre le préjugé où sont plusieurs personnes qu'il suffit d'avoir un corps robuste pour être forestier, et que l'administration des bois exige moins d'intelligence, moins de capacité que les autres sciences; et il démontre la fausseté de cette opinion par l'état déplorable où l'ignorance a précipité les forêts. Mais aujourd'hui que l'on reconnoît la nécessité de faire succéder à une administration désastreuse, un système fondé sur des connoissances positives, on ne peut, dit-il, exiger trop d'intelligence de la part des forestiers. D'après ce principe, il veut que l'on exclue des places de gardes, tout candidat dépourvu d'une cértaine aptitude et qui ne posséderoit pas d'ailleurs les connoissances ordinaires que l'on enseigne dans les écoles.

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Instruction. M. Hartig exige de son garde les connoissances suivantes comme indispensables :

1.0 Savoir lire et écrire correctement et pouvoir. faire un rapport clair et méthodique;

2. Connoître le calcul des nombres entiers et des fractions, et savoir assez de géométrie et de stéréométrie pour être en état de mesurer la contenance d'une coupe, ou d'une clairière à repeupler, et de cuber les solides qui se rencontrent dans l'économie forestière ;>

3.o Avoir une idée juste et générale de l'administration

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que

4. Avoir également une idée claire de ce que que c'est la nature en général, et des corps organisés ; 5. Connoître les différentes espèces de terres et pouvoir juger dans quels sols et dans quelles situations les bois croissent plus ou moins vite, et celui où ils ne peuvent prospérer;

6.0 Connoître ce qui est le plus important dans l'histoire générale des arbres;

7.0 Connoître l'histoire naturelle de chaque espèce d'arbres les plus utiles;

8. Connoître les repeuplemens naturels et artificiels, les moyens d'augmenter la végétation des bois dans les forêts, et d'en améliorer l'état ;

9.o Connoître tout ce qui est ou peut devenir nuisible aux forêts, et les moyens de les en préserver; 10. Etre en état de faire une estimation sur un canton déterminé ;

11. Connoître tous les objets utiles à l'économie forestière et les moyens propres à favoriser les pros? duits;

12.0 Connoître et pouvoir tenir les comptes relatifs aux forêts;

13. Avoir des idées justes sur la propriété des forêts, sur les servitudes et les droits auxquels elles sont soumises;

Indépendamment de ces objets, il doit connoître ce qui concerne la chasse, par exemple :

14. L'histoire naturelle des animaux les plus utiles et les plus intéressans pour la grande et la pe tite chasse;

15.o Les instrumens, machines, animaux et tous les objets nécessaires pour prendre ou chasser le gibier, la manière d'élever les chiens pour la chasse, et de faire les piéges et filets nécessaires;

16.0 Les différens moyens de prendre ou de tuer

chaque espèce de gibier et l'art de les employer

avec succès.

17.o Le gouvernement de la chasse en général et ce qui tient à sa conservation.

Telles sont les connoissaces que M. Hartig a fixées comme devant être exigées des gardes. Son ouvrage traite de chacune d'elles en particulier, et forme le cours d'instruction qu'il professe lui-même en sa qualité de directeur d'école forestière. J'en donnerai quelques extraits dans les Annales, persuadé que MM. les officiers forestiers liront avec plaisir ce qui vient d'un homme, dont ils ont déjà apprécié les lumières et les principes, par la lecture de son excellent ouvrage sur la culture des bois et de celui sur la combustibité comparée des diverses essences forestières (1). Je puiserai encore dans son instruction sur les aménagemens, la matière de quelques articles, cet ouvrage n'ayant point été traduit et n'étant connu que des forestiers qui peu

vent le lire dans le texte.

BAUDRILLART.

N.o 2. Annuaire forestier pour 1811.

OUVRAGE

Contenant les noms, grades et résidences des officiers forestiers; des officiers du génie maritime, chefs d'arrondissemens forestiers, et des officiers de la louveterie; suivi de l'analyse méthodique et raisonnée des lois, arrêtés,décisions et instructions en matières de forêts, chasse et péche (2), d'un

(1) Deux volumes in-12. — Prix: 3 fr. 50 cent. Cbez Arthus Bertrand.

(2) Un volume in-12. Chez Arthus Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, n°.. 23. Frix: 2 fr. 50 c. franc de port, 3 fr.

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