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septembre 1808; que ce point de fait n'a pas été contesté par M. le procureur - général pour l'administration; d'où il suit qu'il doit être tenu pour vrai, et que, par suite, aucun délai n'a pu courir contre Agardan; déboute l'administration de la fin de nonrecevoir......reçoit Agardan opposant au jugement obtenu défaut contre lui, etc.

par

Quoique cet arrêt n'eût contrevenu à aucune loi, néanmoins, il y eut pourvoi émis au nom de l'administration, pourvoi sur lequel il a été statué par la cour suprême, ainsi qu'il suit.

« Oui M. Guieu et M. Giraud pour M. le procu«<reur-général impérial.

<< Attendu que l'administration forestière doit s'im<< puter la négligence de son préposé, qui n'avoit pas « joint aux pièces de la procédure, l'expédition du « jugement par défaut du tribuual correctionnel du « 23 novembre 1808, au bas de laquelle se trouvoit «la signification dudit jugement faite à Agardan, << par exploit du 22 avril 1809.

« Qu'elle doit s'imputer aussi, que son préposé « n'assistant point à l'audience où Agardan a faus«<< sement avancé que le jugement rendu par défaut « ne lui avoit jamais été signifié, ce préposé n'ait pas « donné au ministère public des renseignemens suf«fisans pour démentir cette allégation.

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« Mais, que dans l'état des faits articulés et non « contestés devant la cour de justice criminelle du département des Basses-Alpes, cette cour a pu, <«< sans violer la loi, rejeter la fin de non-recevoir proposée par l'administration.

«Par ces motifs, la cour rejette, etc. »

DEUXIÈME PARTIE.

ECONOMIE FORESTIÈRE.

SECTION 1. STATISTIQUE.

Suite des considérations sur les moyens de parvenir à former, le plus utilement, la statistique forestière de l'Empire ( 7o. article. ).

Dans le n.o 21 de ces Annales, nous avons (page 34 et suivantes) exposé tout ce qu'il a paru nécessaire de faire connoître relativement aux grands triangles dont le réseau couvre l'ancien territoire de la France: nous avons annoncé, en finissant l'article, que nous parlerions des triangles du second et du troisième ordre ajoutons que nous indiquerons aussi ce qui reste à faire pour complèter cette partie de travail.

Commençons par observer qu'il semble qu'avant l'organisation actuelle, des arpenteurs (oserons-nous dire un assez grand nombre) se soient plu à rendre, en quelque sorte impossible, le rapprochement et la comparaison des plans divers qu'ils étoient chargés de lever il faut pourtant faire exception en faveur des plans exécutés sous la direction de M. CHAILLOU, (peu de temps avant la révolution, dans les forêts de Bretagne et de Normandie), et de plusieurs autres travaux faits dans diverses forêts importantes.

Mais, quoique ces travaux (dont nous sommes loin de contester le mérite, surtout en les comparant aux opérations exécutées antérieurement) prouvent une amélioration sensible dans le levé ainsi que dans le dessin des plans, il n'en est pas moins vrai qu'ils lais

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sent encore beaucoup de choses à désirer: surtout quant à l'uniformité de leur disposition.

Il devoit donc entrer dans les vues de l'adminis

tration de prescrire les moyens de perfectionnement qu'exige le bien du service; ç'a été l'objet des instructions successivement données aux arpenteurs forestiers.

Nous répéterons toujours que l'ensemble de ces instructions se ramène à trois points principaux, de l'importance desquels ces arpenteurs ne sauroient trop se pénétrer, car, autrement, ils espéreroient en vain maintenir dans leurs opérations, l'harmonie qui doit s'y trouver et que le gouvernement a cherché, depuis plusieurs années, à introduire dans tous les travaux de ce genre, exécutés pour son service (1).

(1) C'est ici le lieu de parler de la commission formée, au mois de fructidor an 10 ( septembre 1802), d'après l'intention du ministre de la guerre ; commission chargée, par les différens services intéressés à la perfection de la topographie, de simplifier et de rendre uniformes les signes et les conventions en usage dans les cartes, les plans et les dessins topographiques. Les membres de cette commission ont été pris dans les divers départemens des ministres, et le procès-verbal des conférences qu'elle a tenues, depuis le 28 fructidor an 10 jusqu'au 24 brumaire an 11 (novembre 1803 ), a été signé par LL. EEx. les MINISTRES de la GUERRE, des FINANCES, des RELATIONS EXTÉRIEURES, de l'INTÉRIEUR et de la MARINE.

L'un de nous, honoré de la confiance du ministre des finances (dans les attributious duquel rentrent les opérations d'art concernant les forêts), a été membre de cette commission, et lui a fait part des dispositions déjà prises par l'admi nistration pour concourir au perfectionnement désiré. Nous ne pouvons nous refuser à transcrire ici un procès-verbal dont il vient d'être parlé.

passage

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La commission apprend avec satisfaction, de M. CHANLAIRE, les mesures prises par l'ADMINISTRATION GÉNÉRALE

Ces trois points sont: 10. l'uniformité de disposition des plans; 2°. l'uniformité de leur échelle; 3o. le rattachement à des points fixes, pris au dehors de chaque partie de bois décrite.

les

DES FORÊTS, pour rendre uniformes les arpentages, pour rattacher aux grands canevas trigonométriques, et rendre CES OPÉRATIONS, SI MULTIPLIÉES, UTILES A LA TOPOGRAPHIE,

Les arpenteurs forestiers répandus en effet sur la surface entière de la France, opérant, à la fois, sur un nombre trèsconsidérable de points différens, et se livrant, tantôt à des travaux qui concernent des parties de bois importantes, tantôt au levé de simples coupes ordinaires, ne sauroient donc trop se bien convaincre du soin qu'ils doivent mettre dans chacune des opérations qui leur sont confiées.

Ils doivent surtout ne jamais oublier que les plans des forêts entières, les plans mêmes des simples coupes, non-seulement doivent offrir avec exactitude la configuration et l'étendue du sol qu'ils décrivent, mais encore que chacun de ces plans (quel qu'il soit) doit être mis en position et dressé, de manière à pouvoir être facilement réuni aux objets environnans.

Ils doivent enfin considérer toujours que le plan d'une forêt entière peut servir à la description topographique de toute la contrée où se trouve cette forêt, et à faire connoître les débouchés nouveaux 'que ses produits sont susceptibles de recevoir et que le plan d'une simple coupe devient l'élément de la description de la forêt entière, description qu'on parviendra à obtenir, si les plans successivement levés des coupes de cette forêt, présentent l'exactitude recommandée par les instructions.

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Disons de plus (en terminant cette note, déjà peut-être trop longue ), que la perfection du travail d'un arpenteur ne dépend pas seulement de l'exactitude qu'il doit mettre au levé et au rattachement de ses plans il faut encore que, dans la manière dont les plans qu'il présente sont construits et dessinés, on retrouve cette harmonie que la commission dont nous venons de parler a eu pour but d'introduire : c'est un autre point essentiel sur lequel nous reviendrons, en faisant connoître les bases qu'elle a posées à cet égard.

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Ce dernier objet (le rattachement ) doit nous occuper à présent; et c'est pour indiquer les moyens les plus sûrs et les plus prompts d'opérer le rattachement des plans, qu'après avoir parlé des grands triangles, nous avons à traiter ici des triangles de second et de troisième ordre.

Observons, d'abord, que les sommets des grands triangles (peu nombreux, eu égard à l'étendue du territoire sur lequel ils reposent) se trouvent, presque toujours, éloignés du point où l'arpenteur opère, et ne peuvent que très-rarement, dès-lors, être rappelés dans les travaux de détail.

Cette circonstance faisoit désirer des triangles intermédiaires.

Les côtés de ces triangles devoient, d'une part, se lier, autant que possible, aux sommets des grands triangles; et d'une autre part, ne pas avoir une longueur telle qu'il devint impraticable de tracer sur un canevas (dressé à une échelle de quelqu'étendue), une certaine quantité de ces triangles dans leur entier.

En effet, nous avons dit que les côtés des grands triangles avoient assez ordinairement de quiuze à trente mille mètres de longueur; il se rencontre dès-lors peu de sommets de ces grands triangles dans certains départemens : quelques-uns même n'en offrent pas du tout.

Afin de remédier à cet inconvénient et de donner les moyens de former, pour chaque arrondissement d'inspection, un canevas trigonométrique, on a pensé qu'il falloit deux sortes de triangles d'ordres inférieurs; et que la longueur des côtés des triangles de chacun de ces ordres, fût maintenue dans une proportion telle que les angles, formés par ces côtés, ne se trouvassent ni trop grands ni trop petits.

En cherchant donc à nous fixer sur la longueur

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