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1873, Oct, 13, Minot Fund,

MODERNE,

OU

DICTIONNAIRE ABRÉGÉ

DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS.

DÉFLAGRATION. ( Géologie.) Les géologues donnent ce nom à l'ensemble des phéno. mènes qui se manifestent ordinairement dans les éruptions volcaniques. Les éruptions sont généralement annoncées par des tremblements de terre, des bruits souterrains dont l'intensité augmente progressivement, le tarissement des sources voisines, l'apparition ou l'augmentation de la fumée au-dessus du cratère, l'agitation de la mer, l'inquiétude des animaux, et enfin la sortie des reptiles qui vivent dans la terre.

A mesure que le moment de la crise approche les bruits augmentent, la terre tremble davantage, la fumée devient plus abondante, elle s'épaissit et se mêle de cendres. Quand l'air est agité elle se disperse de tous côtés et forme d'épais nuages, qui couvrent de ténèbres toute la contrée; mais lorsque l'air est calme elle s'élève majestueusement en une immense colonne, qui détermine, en s'épanouissant, des jets de matières embra. sées, semblables à des fusées d'artifice, traversant dans tous les sens ces nuages et ces colonnes. Ils sortent du volcan avec une forte explosion, s'épanouissent dans l'air et retombent tout autour du cratère, sous la forme d'une grêle de pierres et d'une pluie de cendres : on a souvent vu les cendres transportées par les vents à des distances très-considérables.

Pendant la durée de tous ces phénomènes il arrive généralement qu'une masse de matières fondues monte progressivement dans le cratère, qu'elle finit par combler. Alors elle passe par-dessus les bords, coule en nappes de feu le long des flancs de la montagne, ou comme un torrent fougueux, quand les parois du cratère viennent à crever sous l'énorme ENCYCL. MOD. T. XII.

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pression qu'ils éprouvent. Lorsque cette masse a gagné le pied du volcan elle se répand dans les campagnes, en détruisant tout ce qui se trouve sur son passage. D'énormes courants d'eau et de bois accompagnent quelquefois la sortie des laves; les neiges fondues et les pluies de l'atmosphère viennent encore augmenter le ravage; des gaz méphitiques s'accumulent dans les lieux bas, et portent partout la désolation et la mort en un mot, les environs d'un volcan en éruption présentent le plus horrible spectacle que l'on puisse imaginer.

La plus ancienne catastrophe de ce genre dont l'histoire fasse mention est l'éruption du Vésuve qui, en 79, sous le règne de Titus, ensevelit les cités d'Herculanum et de Pompéi et tua Pline le naturaliste. Pline le Jeune nous en a laissé une description dans la lettre qu'il écrivit à l'historien Tacite, pour lui faire connaître les circonstances de la mort de son oncle :

« Nous étions à Misène, dit-il, où il commandait la flotte. Le 13 août, à une heure de l'après-midi, ma mère l'avertit que l'on voyait, vers le mont Vésuve, un nuage énorme et d'une figure extraordinaire : il ressemblait à un pin; car, après s'être élevé très-haut en forme de tronc, il s'épanouissait en espèce de branchage on le voyait se détacher et se répandre; il paraissait tantôt blanc, tantôt noir et tantôt de diverses couleurs, selon qu'il était plus chargé ou de cendres ou de terre. Mon oncle crut ce prodige digne d'être examiné de près; il fit venir des galères, prit ses tablettes, s'embarqua, et se dirigea vers l'endroit où le péril paraissait le plus grand et d'où tout le monde fuyait.

་་ Déjà sur les vaisseaux volait la cendre, et 1

plus chaude et plus épaisse à mesure que l'on approchait; déjà, tombaient autour d'eux des pierres calcinées par la violence du feu; déjà le rivage paraissait inaccessible par les morceaux entiers de montagnes dont il était couvert. Pline donne ordre à son pilote de cingler droit à Stabia, où était Pomponianus. Là, il trouve son ami tout tremblant, l'embrasse, le rassure, l'encourage. Cependant on voyait luire, de plusieurs points du mont Vésuve de grandes flammes et des embrasements dont les ténèbres augmentaient encore l'horreur. Mon oncle, pour rassurer ceux qui l'accompagnaient, leur disait que ce qu'ils voyaient brûler étaient des villages abandonnés par les paysans terrifiés...... Ensuite il se coucha et dormit d'un profond sommeil. Mais la cour qui précédait son appartement se remplissait tellement de cendres, que l'on fut obligé de l'éveiller; il se lève et va rejoindre Pomponianus et ceux qui avaient veillé. Après avoir tenu conseil, ils se décident à gagner la campagne, malgré la chute des pierres et les fréquentes secousses de tremblements de terre dont tous les édifices étaient ébranlés. Ils sortent, après s'être couvert la tête avec des oreillers. Le jour recommençait ailleurs, mais à Stabia (trois lieues au sud du Vésuve) continuait la plus affreuse des nuits, qui n'était dissipée que par la lueur des flammes et de l'incendie. On s'approcha de la mer, pour voir ce que l'on pourrait tenter; mais on la trouva fort grosse et fort agitée par un vent contraire. Là, mon oncle, ayant demandé de l'eau, but deux fois, et se coucha sur un drap qu'il fit étendre. Alors les flammes, qui parurent plus grandes que jamais, et une odeur de soufre qui annonçait leur approche, mirent tout le monde en fuite. Il se lève, appuyé sur deux esclaves, et dans le moment il tombe mort..... Lorsque l'on commença à revoir la lumière, ce qui n'arriva que trois jours après, on trouva son corps, entier, sans blessure; rien n'était changé dans l'état de son vêtement, et son attitude était celle du sommeil plutôt que de la mort. »

Pompéi, Stabia et plusieurs villages furent enfouis par une pluie de cendres et de pierres ponces; Herculanum disparut sous un torrent boueux, que vint bientôt recouvrir une énorme coulée de lave, sur laquelle se trouve aujourd'hui bâti Résina.

Tous les traités de Géologie.
Pline le Jeune, Lettres, livre VI, 16.

ROZET.

DÉFRICHEMENT. ( Agriculture.) C'est l'action de livrer une terre aux cultures annales, soit qu'elle ne produise rien, ou qu'elle soit déjà couverte de bois ou de prairies. Cependant serait-il exact de dire d'une terre

boisée ou d'un pâturage, qu'il est en friche; et la culture des taillis, des forêts et des prairies n'est-elle pas, comme la culture annale, digne de soins et très-utile à la société ? Cette insuffisance et cette incorrection de la langue agricole se font fréquemment sentir, el donnent la mesure exacte de l'état de la science. L'on sait, en effet, que ce sont les progrès des sciences qui créent les langues, qui les fixent; et l'agriculture déparera le cadre des sciences naturelles, auquel elle appartient, aussi longtemps que sa nomenclature n'aura pas acquis plus de précision et de fixité. Quoi qu'il en soit, nous conserverons au mot Défrichement la valeur qu'on lui donne généralement.

La formation naturelle des terres arables donne les préceptes les plus utiles sur la théorie des défrichements. La majeure partie des sols arables proviennent de la décomposition des roches qui forment la base de la croûte de notre globe. Les eaux pluviales, en se précipitant en torrents du haut des montagnes, en sillonnent les flancs, et entraînent avec rapidité tous les fragments qu'elles en détachent. Ces fragments sont ensuite roulés par le courant des rivières; leurs angles s'émoussent par le choc, leurs formes s'arrondissent, leurs surfaces se polissent, leur volume diminue insensiblement, et il se forme ainsi successive. ment des galets et du sable. Ces courants entraînent, en outre, des débris d'animaux et de végétaux qui constituent le limon ou l'humus. Presque toutes les terres de nos riches vallées doivent leur origine à des causes naturelles; on retrouve dans leur composition tous les éléments des montagnes granitiques, c'est-àdire ceux des quartz, des feldspath et des mica; les terrains d'alluvion sont d'une nature analogue.

Cependant la constitution minérale des terres arables est très-variable; mais on l'expli. que facilement par les distances variées auxquelles elles se trouvent des montagnes et des sources des courants qui les ont formées.

Toutes les terres sont susceptibles d'être conquises à la culture, soit sous l'influence du temps et des phénomènes naturels, soit sous l'influence plus rapide des travaux de l'homme. Ainsi, soit qu'un fonds comme celui de la Champagne se compose de craie, soit qu'il ne comporte que des sables comme celui des Landes, on peut dans l'un et dans l'autre faire naître des végétaux qui, en pourrissant sur les fonds mêmes, donneront de l'humus, lequel augmentera progressivement dans une succession de végétations. Ce genre de défrichement est sans contredit le plus utile à la production; mais c'est aussi celui qui exige le plus de temps, de persévérance et de sacrifices. J'ai vu, dans la Champague pouilleuse, des

plaines crayeuses vendues 16 fr. l'hectare. Ces plaines produisaient encore quelques herbes, et je ne doute pas que dix à quinze années de soin et de travail ne puissent les conquérir à la culture. Une semblable opération serait sans doute pour l'entrepreneur la source d'un lucre immense; il faudrait pour cela établir dans le voisinage une fabrication qui fût liée à l'éducation des bestiaux, et qui, par là même, pût fournir des engrais abondants; les bestiaux, placés dans la plaine pendant la belle saison, y trouveraient quelques aliments dont on pourrait activer bientôt la production par les graines que l'on y porterait; des nour. ritures supplémentaires seraient fournies aux animaux par la fabrication, et leurs excréments, déposés sur le sol, y deviendraient la source d'une végétation forte et vigoureuse. J'ai vu dans les plaines crayeuses de Lens, département du Pas-de-Calais, des champs presque incultes, amenés dans l'espace de dix an nées, par une distillerie d'eau-de-vie de pommes de terre, à une fécondité tellement active, que l'on pouvait y cultiver avec de grands avantages des graines oléagineuses.

Le défrichement des prairies est quelquefois avantageux; mais je doute que dans le plus grand nombre de circonstances on puisse trouver de l'avantage à passer la charrue dans des prairies bien situées, comme celles de la Normandie, des Ardennes et de la Hollande, qui fournissent, avec de grands bénéfices et peu de frais, du lait, du beurre, du fromage et de la viande. On a évalué que les prairies des environs de Bergues (Nord) rapportaient aux propriétaires trois fois autant de revenus que les meilleures terres à blé du même département. Les bonnes prairies, en effet, sont des terres très-fertiles; aussi peut-on, quand on les défriche, y faire pendant une longue série d'années des récoltes abondantes sans le secours des engrais. Il en est de même des taillis et des bois.

Lorsqu'on veut défricher une prairie il suffit d'y passer la charrue; les premiers labours y sont très-difficultueux et très pénibles; les sarclages y deviennent aussi indispensables pour les premières récoltes; mais ces moyens amendants sont les seuls frais de culture. Pour le défrichement des bois il faut, après avoir abattu les arbres, arracher les racines; nous possédons maintenant plusieurs machines qui exécutent cette opération avec beaucoup d'économie et de simplicité.

Quelquefois il est utile de procéder à l'opé ration de l'écobuage, qui consiste à brûler la surface du sol; mais cette méthode doit être autant que possible évitée, parce qu'elle consume les détritus et l'humus.

Le desséchement est indispensable pour le défrichement des marais, et alors les moyens

mécaniques d'épuisement deviennent indispensables. DUBRUNFAUT. DÉFRICHEMENT. (Législation.) Notre législation laisse faire, encourage, ordonne qu défend le défrichement, selon qu'il est indifférent, avantageux, nécessaire ou nuisible à l'intérêt public. Nous suivrons cet ordre dans l'exposé suivant :

1° Quand le défrichement n'a d'autre ob jet que de changer la nature des produits d'un terrain, de transformer, par exemple, une prairie en terre arable, l'intérêt public n'étant point engagé, la loi reste indifférente.

2° Quand le défrichement a pour but de mettre en culture des landes, des terres vaines ou vagues dont les produits sont insignifiants ou nuls, la loi l'encourage en accordant certains avantages à ceux qui le tentent. Ainsi 1o ils sont exempts de toute aggravation d'impôts pour les terres défrichées : pendant dix ans s'ils les ont transformées en terres curables, pendant vingt ans s'ils les ont plantées en vignes, en mûriers ou en arbres fruitiers. 2o Celui qui tient les terrains défrichés de l'État à charge d'un réméré perpétuel peut, après les avoir mis en culture, en devenir propriétaire incommutable en payant le quart de leur valeur. Tels sont les avantages que la loi accorde aujourd'hui à ceux qui défrichent des terres incultes. L'ancienne législation les encourageait davantage : un édit de Henri IV, d'avril 1599; un autre de Louis XIII, d'août 1613; les déclarations royales du 4 mai 1641, 20 juillet 1643, 14 juin 1764 et 13 août 1766, exemptaient de toute espèce d'impôt pendant quinze ou quarante ans, suivant l'importance des travaux, les terres nouvellement mises en culture; et les baux des fermiers de ces terres étaient affranchis des droits d'insinuation. Certaines personnes pourraient peut-être être tentées d'attribuer au peu d'encouragement que les lois nouvelles accordent au défrichement des terres incultes la lenteur avec laquelle il se fait (il y a encore en France 7,799,672 hectares de landes, bruyères, etc.); ces personnes seraient dans l'erreur : la cause principale de la lenteur des défrichements est que les terrains incultes appartiennent, pour la plupart, aux communes. Or les communes sont généralement trop pauvres pour entreprendre de larges défrichements; et d'ailleurs les conseils municipaux sont ordinairement opposés aux concessions à longs termes et aux partages entre habitants, seuls moyens d'activer les défrichements des communaux. 3o La loi, dans l'intérêt de la salubrité publique, permet au gouvernement d'ordonner le défrichement des marais quand il le juge nécessaire. Celui-ci exécute lui-même le desséchement ou le confie à des concessionnaires,

qui doivent conduire et terminer les travaux suivant les plans et dans les délais fixés par la concession, à peine de déchéance. La déchéance est prononcée par ordonnance royale. C'est aussi par ordonnance royale que la concession est faite. Elle est accordée de préférence aux propriétaires du marais, s'ils la demandent, en se soumettant au cahier des charges; mais s'ils s'opposent au défrichement 'ils peuvent être expropriés pour cause d'uti lité publique; et dans ce cas ils ne reçoivent pour indemnité que la valeur des terrains avant le desséchement. L'opération terminée, les propriétaires non expropriés sont mis en possession des terrains défrichés; mais ils sont lenus de payer aux concessionnaires la moitié de leur plus-value. Pour constater cette plusvalue, des syndics désignés par le préfet parmi les propriétaires nomment un expert, les concessionnaires en choisissent un autre, et le préfet un troisième. Tous trois estiment, avant et après les travaux, la valeur de chaque parcelle de terrain, et c'est la moitié de la différence existant entre ces deux estimations que les propriétaires payent aux concessionnaires soit en argent, soit en rentes à quatre pour cent, soit en terrains desséchés. Les propriétaires sont, en outre, tenus d'entretenir les ouvrages de desséchement.

Tel est le système de la loi du 16 septembre 1807 sur le desséchement des marais. Il est sans doute mieux combiné, et les avantages qu'il ménage aux concessionnaires sont mieux entendus que ceux qui étaient usités antérieurement au seizième siècle l'entrepreneur avait droit à la moitié des terrains desséchés; 'il ne pouvait obliger les propriétaires à lui en payer la plus-value, et les propriétaires ne pouvaient contraindre le concessionnaire à leur en laisser la propriété. Il s'ensuivait toujours des embarras pour l'entrepreneur: tantôt la valeur des terrains avait trop peu augmenté pour cou. vrir ses dépenses; tantôt, obéré par les travaux, il vendait à vil prix des fonds desséchés à grands frais. Aussi ces entreprises, considérées comme ruineuses, étaient-elles rarement tentées.

Un édit de janvier 1607 changea l'état des choses; il donna aux entrepreneurs le droit d'exproprier les propriétaires du marais moyen. nant une indemnité préalable. Mais la position des entrepreneurs, qu'on voulait améliorer, se trouva aggravée : car ils étaient forcés de dissiper en prix d'acquisition les capitaux dont ils avaient besoin pour la confection des travaux. Cependant, malgré ses imperfections, ce système fut adopté par la loi du 26 décembre 1790, et resta en vigueur jusqu'en 1807, année où fut établi le mode qu'on a exposé plus haut.

4o On a vu quels sont les défrichements que la loi laisse faire, ceux qu'elle encourage et

ceux qu'elle ordonne; il nous reste à dire quels sont ceux qu'elle défend, ou au moins ceux qu'elle n'autorise qu'à certaines conditions et en remplissant certaines formalités. Ces derniers sont les défrichements des bois et forêts. Notre législation défend, jusqu'en 1847, de défricher, sans en demander l'autorisation, les bois dont la contenance dépasse quatre hectares, à moins que ce ne soient des parcs altenant à des habitations ou des jardins destinés à l'agrément, ou encore des bois plantés depuis moins de vingt ans.

Cette prohibition existait dès 1518; mais elle avait cessé en 1791: les principes de liberté absolue qui dominaient alors l'avaient fail rapporter. Les propriétaires de bois, affranchis de toute entrave par la loi des 15-29 septembre 1791, abusèrent de la liberté illimitée qui leur était accordée, avec un ensemble, une latitude et une célérité telles, que douze ans après les consommateurs se plaignaient du renchérissement du combustible, la marine et les arts de la destruction des futaies, tout le monde enfin de l'imprévoyante avidité des propriétaires, qui avaient sacrifié les intérêts de l'avenir à ceux du présent. Le gouvernement consulaire crut répondre aux vœux et aux besoins du pays en défendant, par la loi du 9 floréal an XI, comme l'avaient fait François Ier en 1518, Henri III en 1588, Louis XIV en 1669, de défricher sans autorisation. Mais ce gouverne. ment, moins hardi que le gouvernement royal, ou plus respectueux des droits de la propriété, ne fit cette défense que pour un temps: la prohibition ne devait durer que vingt-cinq ans, et cesser en 1828. Avant cette époque fut promulguée la loi du 21 mai 1827, qui renouvela la prohibition et la prorogea jusqu'au 31 juillet 1847, vingt ans après la promulgation du code forestier.

Les administrateurs et les hommes politi. ques font des vœux pour que cette prohibition devienne définitive, ou au moins pour qu'elle soit prorogée de nouveau : ils redoutent la destruction des forêts pour beaucoup de raisons le déboisement des montagnes a rendu les inondations plus fréquentes et plus terribles. Autrefois, les racines des arbres qui couvraient les montagnes, retenaient sur leurs flancs la terre végétale et ne laissaient s'écouler les eaux pluviales qu'avec lenteur; depuis le défrichement, les eaux coulent avec rapidité sur les pentes escarpées, en arrachent la terre végétale, la charrient dans le lit des fleuves, qu'elles exhaussent et dont elles rendent la navigation difficile. Des montagnes dénudées les eaux tombent en grandes et subites masses dans les rivières, dont elles enflent le cours et désolent les bords. Les forêts, qui préviendraient ces ravages, auraient encore l'avantage, immense pour la santé publique, d'absorber

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