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de quitter cette vie, nous puissions finir et remettre en bon état tout ce qui concerne les églises germaniques. Il en est parmi les princes qui nous ont déclaré qu'ils avoient le même désir, et qu'ils nous seconderoient dans un but si avantageux. Nous vous demandons vos prières et celles de tous les fidèles au Prince céleste de l'Eglise, pour qu'il nous revête de la vertu d'en haut, et qu'il favorise nos efforts par sa grâce, sans laquelle tout travail seroit vain et inutile.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. Le lundi 8 décembre, jour de la fête de la Conception de la sainte Vierge, il y a eu une prise d'habit au Temple, dans le couvent qu'habite Mme, la princesse de Condé. C'est Mme, la duchesse de Bourbon qui a donné le voile à la nouvelle religieuse.

Le jeudi 11, il y aura une assemblée de charité dans l'église des Jésuites, aujourd'hui paroisse, rue SaintAntoine. M. Fournier, archevêque de Narbonne, dira la messe. La quête est destinée à augmenter le nombre des Soeurs chargées du soin des pauvres et des malades.

M. l'abbé Capoul, missionnaire dans le Midi, est mort, le 30 novembre, à l'Ile en Jourdain, au milieu de ses travaux apostoliques. L'attaque d'apoplexie qui l'a frappé ne l'a pas empêché de recevoir les sacremens des mains de M. Miquel, son collègue dans l'oeuvre des missions.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Le Roi a conféré le titre de duc à M. le comte Berton de Crillon, en considération des services rendus par sa famille à la couronne.

On a commencé au conseil d'Etat la discussion d'un projet de loi sur l'instruction publique. On dit que M. Cuvier

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a fait un long rapport sur cet objet. M. le ministre de l'intérieur étoit présent.

M. Lannau-Rollan, ancien secrétaire-général de Lou et Garonne, est nommé sous-préfet de Gourdon, M. Liégeard ancien secrétaire- général de la Meuse, est sous-préfet d'Uzès. M. Le Père, sous-préfet de Commercy, passe en la même qualité à Trévoux, à la place de M. Dupré, qui devient souspréfet de Commercy. M. Courpon, sous-préfet de Gourdón, est nommé à la mêine place, à Béziers.

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- M. le préfet du Pas-de-Calais a été chargé de répartir, entre les six arrondissemens de son département, une somme de 80,000 fr., pour indemnité aux habitans qui fournissent le logement et le chauffage aux troupes alliées.

M. de Saint-Genest, préfet de Corse, a prescrit les mesures propres à empêcher des débarquemens non autorisés afin de prévenir les communications avec les bâtimens attaqués de la peste qui pourroient venir des côtes de Barbarie.

-Le département des Landes a obtenu cette année un secours de 40,000 francs, pour continuer les travaux relatifs á la fixation des dunes.

-Des ouvriers occupés à faire des réparations aux vitraux des galeries de bois, au Palais-Royal, n'ayant pas pris assez de précautions pour leur échafaudage, sont tombés avec les appuis destinés à les soutenir. Deux sont morts presque sur-lechamp, deux autres ont été transportés à l'Hôtel-Dieu. Trois personnes qui passoient dans la galerie ont été plus ou moins blessées.

Les habitans du Bas-Rhin, ont cessé d'avoir à leur charge le logement des troupes Autrichiennes et Wurtembur geoises, qui sont complètement casernées, et reparties entre quarante bâtimens, dont la moitié a été construite à neuf, ce qui a même fourni de l'occupation aux ouvriers.

Notre siècle est fécond en toute espèce d'inventions. Un M. Amoros, Espagnol, fait à l'Institut académique et européen, un cours de gymnastique, et dans une séance publique il a donné le spectacle d'exercices gymnastiques. Il mesure les forces des enfans avec un instrument appelé dy nanomètre. Ces exercices se font en chantant; ce qui peut les rendre encore plus gais. M. Amoros ne borne pas ses soins à l'Institut

académique; il propose d'établir une école de gymnastique, qui en effet nous manque encore à Paris. Je ne répondrois pas que cette invention n'y fût quelque jour à la mode; elle y figureroit aussi bien que tant d'autres nouveautés tout aussi bizarres et tout aussi utiles.

-Pierre-Antoine Antonnelle, qui s'étoit fait une si fâcheuse réputation dans le temps du plus grand délire révolutionnaire,' vient de mourir à Arles, sa patrie, où il s'étoit retiré. Il étoit âgé de plus de 70 ans.

Merlin de Douai, qui demeuroit depuis quelque temps à Harlem, a reçu l'ordre d'en partir, et se retire en Autriche. On sait qu'il étoit compris dans l'ordonnance du 24 juillet, M. de Maurissel, ancien colonel, et Mm. Hamelin, ont reçu ordre de quitter Bruxelles.

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Le prince d'Orange a décidément donné sa démission de tous ses emplois, et elle a été acceptée par le roi son père.

-On a publié en Angleterre une proclamation pour défendre aux sujets du roi de servir chez les insurgés d'Amérique.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Il y a eu, le 6, une séance publique à laquelle ont assisté M. Je garde des sceaux, M. le ministre de la police, MM. les conseillers d'Etat, Siméon et Ravez. Deux membres, M. Arnaud, des Basses-Alpes, et Paillard du Cléret, de la Mayenne, ont été admis et ont prêté le serment. M. Ruinard de Brimont fait un rapport sur des pétitions. La chambre du commerce de Rouen demande des changemens dans le code des douanes ; sa pétition est appuyée par M. Duvergier de Hauranne et renvoyée au ministre des finances: une copie restera, sur lé bureau de la Chambre, et pourra devenir l'objet d'une proposition de loi. On passe à l'ordre du jour sur des pétitions qui demandent que les mariages entre beau-frère et bellesœur soient autorisés. Des condamnés au bannissement, détenus à Pierre-Châtel, réclament l'exécution des arrêts portés contre eux. M. d'Argenson appuie cette pétition. M. le mi nistre de l'intérieur explique que ces arrêts n'ont pas été exéeutés, parce que les puissances voisines ont refusé de rece

voir ces bannis. En attendant que la négociation ouverte à cet égard soit terminée, on a déposé les bannis dans une forteresse sur le bord du Rhône où il y a un parc. Un pétitionnaire réclame contre plusieurs abus du régime de la garde nationale, et voudroit qu'on y remédiât par une loi. La commission croit aussi qu'une loi est nécessaire : la pétition sera déposée au sécrétariat.

M. Faget de Baure a la parole au nom de la commission chargée d'examiner le projet de loi relatif aux abus de la presse. Il passe en revue les différentes lois portées sur cette matière, et se déclare en général pour le projet de loi. Cependant il propose des amendemens que la commission a cru plus favorables aux auteurs, sans blesser les intérêts du gouvernement. On supprimeroit les articles 7, 8 et 10 du projet, et on les remplaceroit par une autre rédaction. Le rappor-` teur a proposé aussi de stipuler que les journaux ne pourroient paroître qu'avec l'autorisation du Roi, jusqu'à la fin de la session des Chambres de 1818; le projet de loi portoit jusqu'en 1821. Quand les amendemens ont été lus, plusieurs, orateurs se sont fait inscrire; pour le projet, MM. Jolivet, Beugnot, Boin, Bourdeau, Courvoisier, Camille Jordan, Lainé de Villevesque, Figarol, Froc de la Boulaye, Sartelon, Favard de Langlade, Mestadier, Bellart, Jacquinot, Morisset, Passerat de Silans, Becquey et Maine de Biran; et contre le projet, MM. Martin de Gray, Savoye-Rollin, Ganilh, de Chauvelin, le comte de Salaberry, Hernoux, Ponsard, Dupont, Bignon, Casimir Perrier, Caumartin, de la Bourdonnaye, Paccard, Lafitte, d'Argenson, Tronchon, de Villèle, Benoît, Corbière. La discussion s'ouvrira jeudi.

Les membres de la commission pour le projet de recrutement, sont MM. les comtes d'Hautefeuille et d'Ambrujeac, le baron Ernouf, le maréchal duc de Trévise, le prince de Broglie, le baron Augier, les comtes de Floirac et de la Grange, et Perceval.

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Il a été fait une nouvelle distribution des bureaux.

La commission chargée d'examiner le projet de loi sur le Concordat continue son travail préparatoire.

La commission chargée d'examiner la proposition de M. Duvergier de Hauranne, est composée de MM. Mestadier, Duvergier de Hauranne, Dumanoir, Metz, Harlé, de Courval, Anglès, Mortarieu et Morisset,

(Samedi 13 décembre 1817.

(No. 349).

Examen des articles organiques publiés à la suite du Concordat de 1801, dans leurs rapports avec nos libertés, les règles générales de l'Eglise et la poFice de l'Etat, avec les modifications qu'ils ont subies, et celles dont ils sont encore susceptibles (1).

Les articles organiques, décrétés en 1802, sont un peu décrédités dans l'opinion, et essuyèrent, même sous leur auteur, des reproches et des critiques qui n'étoient que trop fondés. Ce ne fut pas seulement le Pape qui en demanda le changement et la suppression; il s'éleva, contre plusieurs de leurs dispositions, des plaintes de toutes les parties de la France. Des évêques firent des représentations au gouvernement d'alors, et l'auteur de l'Examen en cite quelques exemples. Loin donc que ces articles eussent obtenu l'assentiment du clergé, le clergé les regarda toujours comme une servitude. C'est donc avec une insigne mauvaise foi qu'il est dit, dans un de ces pamphlets qu'enfante um parti acéphale et ténébreux : Quoi! le Pape déclare que quelques-uns de ces articles sont contraires à la doctrine et aux lois de l'Eglise; et cependant ces mêmes articles font, depuis quinze ans, la doctrine et l'enseignement de l'eglise de France! Non, ces articles n'ont jamais formé la doctrine de l'église de France; nulle part on ne les

(1) Brochure in-8°.; prix, 3 fr. et 3 fr. 50 cent. franc de port. A Paris, chez Eymery, libraire, rue Mazarine; et ches Adrien Le Clere, au bureau du Journal.

Tome XIV. L'Ami de la Religion et du Ror. K

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