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tre a exposé le motif du projet, qui sera discuté dans les bu→ reaux, le jeudi 8. La séance a été terminée par un rapport de M. le duc de Saint-Aignan, sur diverses pétitions.

CHAMBRE, DES DÉPUTÉS.

Voici la liste complète des commissaires nommés par les bureaux pour le budget: MM. Bengnot, de la Bourdonnaye, de Magneval, de Lastours, Roy, Delessert, du Marehalach, Ganilh, Lafitte, Magnier-Grandprés, Benoit, Morisset, le duc de Gaete, Lormand, de Villèle, Corbières, Soullier et Durand-Fajon.

Le 5 janvier, il y a eu comité secret, dans lequel M. Mes tadier a fait un rapport sur une proposition de M. Duvergier de Hauranne, relative à l'âge requis pour l'admission des députés. Six autres membres ont été appelés à développer des propositions déja faites en comité secret.

Séance publique, le mercredi pour entendre les rapo ports de M. d'Ambrujeac, sur le recrutement de l'armée, et de M. Blanquart-Bailleul, sur la proposition de M. de Serre, relative au réglement de la chambre.

LIVRES NOUVEAUX.

La Fertu parée de tous ses charmes, ou Traité sur la douceurs

L'Art de rendre heureux tout ce qui nous entoure, ou Petit Traité sur le caractère,

L'Heureux matin de la vie, ou Petit Traité sur l'humilité, › Le beau soir de la vie, ou Petit Traité sur l'amour divin, précédé des Lettres d'Ariste à Philemon. of 25 Chacun de ces ouvrages se présente avec deux titres, dont le premier me paroît un peu vague, je crois qu'on peut l'at

(1)4 vol. in-18, qui peuvent se détacher, et qui sont tous à la sez eonde édition; prix, 10 fr. et 12 fr. franc de port; chaque volume séparément, 2 fr. 50 c. et 3 fr. frane de port. A Lifle, chez Vanackère; et à Paris, chez Ad. Le Clere, au bureau du Journal.

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tribuer en sûreté de conscience aux libraires, qui s'imaginent exciter la curiosité par ces annonces singulières. Le second titre, plus modeste et plus vrai, est probablement celui qu'avoit d'abord fixé l'auteur, et convient mieux dans le fait au but de M. l'abbé Carron, Cet estimable écrivain, toujours guidé par le désir d'instruire, de toucher, de ramener à Dieu, prend toutes les formes pour s'insinuer dans les cœurs. Tantôt il rappelle des traits tirés de l'Histoire Ecclésiastique; tantôt il suppose des correspondances pieuses entre deux amis, et déguise les conseils de la sagesse sous une fiction propre à les rendre moins monotones. Partout on reconnoît l'ami de ses semblables, le mentor de la jeunesse, le directeur habile, l'homme instruit dans les voies de Dieu, le prêtre plein de zèle et de charité. Les lettres, les récits, les méditations, les prières, respirent également la simplicité et l'onction. C'est un père tendre, qui a fort à cœur la perfection de ses enfans, et qui se plie à tous les tons pour les corriger de leurs défants; c'est un moraliste exercé qui a observé les replis du cœur humain, qui en a sondé les blessures, et qui y applique les remèdes les plus convenables. La douceur la plus attrayante a dicté tous ses conseils. Il n'y a rien d'amer dans son langage, rien d'offensant dans ses re proches; partout le ton affectueux d'un père ou d'un ami: car tel est l'exemple que nous ont donné les saints qui ont écrit sur la vie spirituelle, ce n'est que par de charitables insinuations qu'ils travaillent à nous guérir de nos imperfections, et les plus parfaits étoient aussi les plus indulgens. M. l'abbé Carron, qui marche sur les traces de ces homines révérés, leur ressemble, surtout par sa douceur et par les effusions d'une charité active; il est sans cesse occupé du bonheur de ses semblables; c'est-là le but de ses livres, comme de ses discours et de ses conversations, de ses bonnes œuvres comme de ses exemples, et c'est par-là qu'il s'est fait connoître, dans sa patrie comme dans les terres étrangeres, dans les jours de calme, comme dans le temps d'orage.

Essai sur l'indifférence en matière de religion (1). ...”, Nous rendrons compte très-prochainement de cet ouvrage, où le mérite du style est joint à l'élévation et à la vigueur des pensées.

(1) 1 vol. in-8°.; prix, 6 fr. 50 c. et 8 fr. 50 c. franc de port.'1

(Samedi 19 janvier 1818.)

(No. 357);

Vie politique, littéraire et morale de Voltaire, où l'on réfute Condorcet et ses autres historiens, en citant et rapprochant un grand nombre de faits inconnus et très-curieux; par M. Lepan (1).

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J'ai exprimé plusieurs fois le regret que nous n'eussions pas encore de Vie de Voltaire, rédigée de manière à contenter les lecteurs sages et exempts d'esprit de parti, et j'ai souhaité souvent avoir assez de loisir pour m'occuper d'un travail que je regarde comine fort important. J'avois même déjà rassemblé pour cela quel ques matériaux, que d'autres occupations ne m'ont pas encore permis de mettre en œuvre. Je me suis borné à donner, dans les Mélanges de philosophie, suite des Annales catholiques, tomes Villet IX, une ébauche de mon plan, sous le titre de Projet d'une nouvelle Vie de Voltaire, rédigée d'après sa Correspondance et ses écrits. Telles étoient en effet les sources où Je comptois puiser, et je n'y aurois ajouté que les quatre premiers historiens de Volaire, dont le témoignage n'est pas suspect. Il me semble qu'une histoire construite sur ces bases auroit fait connoître enfin d'une manière sûré un écrivain dont on a sì diversement parlé. Où disoit qu'un homme de lettres attaché à l'Université, M. Masure, se proposoit de donner au public une Vie de Voltaire, et on assuront que

(1) Vol. in-8°.; prix, 5 fr. et 6 fr. franc de port. A Paris chez Cordier; et chez Adr. Le Clere, au bureau du Journal. Tome XIV. L'Ami de la Religion et du Roi. S

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la sagesse et les principes de l'auteur étoient un heureux préjugé en faveur de l'esprit dans lequel devoit être rédigé cet ouvrage. M. Masure n'a encore rien fait paroître; en revanche, M. Lepan vient de publier un travail à peu près dans le même genre. En voyant annoncer son livre, je n'ai ressenti, et j'espère qu'on voudra bien m'en croire, ni jalousie, ni chagrin; je me suis, au contraire, réjoui, je le dis sincèrement, de voir exécuter par un autre un travail que je ne prévoyois pas avoir le temps de terminer, et j'ai fait des voeux pour que ce sujet eût été traité avec le soin et l'intérêt qu'il mérite. C'est dans ces sentimens que j'ai lu l'ouvrage de M. Lepan, dont le titre m'annonçoit d'abord que l'auteur n'avoit pas écrit dans le même esprit que ses devanciers. Il est bien éloigné de partager leur fanatisme et leur admiration aveugle pour le coryphée de la philosophie; il prend la liberté de signaler les torts et les erreurs du maître et des disciples, et de juger leur conduite et leurs écrits d'après les règles éternelles de la religion et de la morale.

M. Lepan a consulté principalement les historiens même de Voltaire, et surtout sa Correspondance. De telles sources sout irrécusables. J'ai été surpris seulement qu'il ne citất que trois historiens de Voltaire, Condorcet, Luchet et Duvernet, et qu'il eût oublié le marquis de Villette, dont l'ouvrage n'a pas eu moins de réputation que les précédens, et Ini auroit fourni des faits aussi piquans, et des jugemens aussi étranges. Cette Vie de Voltaire, qui fut publiée en 1787, et qui est dite imprimée à Londres, passe peut-être encore celle de Condorcet en exagération, en effronterie et en impiété. C'est-là, par exemple, que l'on apprend que lorsque la Henriade parut, on étoit im

bécille en France, et que la France étoit jusque-là dévote et bétement fanatique, comme il appert par l'exemple de Bossuet, de Pascal, de Fénélon, de Racine, et d'autres grands hommes qui avoient vécu avant cette époque. C'est-là qu'on apprend encore que certain poème de Voltaire, que nous n'avons pas besoin de nommer, sera peut-être mis un jour au-dessus de l'Iliade, de l'Eneide, de Roland et de la Jérusalem délivrée. Tout ce morceau est même d'un fanatisme et d'une déraison qui confondent. On y a recours à la dérision, à la calomnie, à l'outrage, et la grossièreté du ton y relève l'audace des injures. Ce ton grossier est familier à l'auteur, quand il s'agit des hommes les plus estimables, qui ont eu le malheur de se trouver en opposition avec Voltaire. Ainsi, M. Boyer, évêque de Mirepoix, est désigné sous ces qualifications polies: Le nommé Boyer, vieux moine, imbécille, fanatique. Le marquis de Villette assure que ces malheureux jeunes gens d'Abbeville, qui mêlèrent l'impiété à la débauche dans une orgie, singèrent les cé rémonies de la messe, en chantant une Ode infâme, et muilèrent un crucifix; il assure, dis-je, qu'ils ne donnèrent aucun scandale. Il entre dans beaucoup de détails sur les ouvrages irréligieux de Voltaire, et termine son livre par des réflexions où l'insolence et l'ironie le disputent à l'impiété. C'est-là qu'il dit que Voltaire a consumé sa vie à détruire de grandes erreurs qui corrompoient la morale; et ce qui rend cette assertion plus piquante, c'est qu'elle vient après le récit des honneurs qu'une foule d'admirateurs osa rendre publiquement au père immortel de la Pucelle. J'ai été fầché que M. Lepan se soit privé du secours d'un écrivain si bien instruit d'ailleurs des faits, et qui avoit

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