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dans la composition du corps la Constitution. On pouvait et on pouvait également exige plus longue. C'est à ce doubl et le domicile fut porté à tro mois. La loi nouvelle écartait a trois millions d'électeurs.

Le Gouvernement n'avait pr facée dans la discussion. Le P la responsabilité d'une mesure laire et sans efficacité conclua pesait tout entière sur l'Asso les plus éminents étant seuls, de cette loi (1). M. Léon Fa avait soutenu vaillamment les orateurs de la Montagne et de Dans ce grand débat, la vict tout entière pour les chefs Mais c'était, ou jamais, une vi plutôt un avantage périlleux.

montrer.

Tant il est vrai qu'une législ saurait s'appliquer à une socié

(1) La commission, nommée par ner le projet de loi, comprenait effe notabilités de l'Assemblée. Elle av dans la commission dite des Burg parlé plus haut. Elle se composait Broglie, président; Léon Faucher, se Bocher, Boinvilliers, Combarel de Ley de Laussedat, de l'Espinasse, Léon tigny, Piscatory, le général de Saint

esprits, encouragée par le principe même du gouvernement, transforme incessamment la situation du pays. Une loi efficace à une heure peut, à l'heure suivante, devenir périlleuse; et c'est ainsi que nous verrons cette loi du 31 mai, loi bonne et salutaire en elle-même, opportune et protectrice à son origine, devenir, peu de temps après, la source de graves complications.

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Tous les épisodes relatifs à la laient, de la part des anciens på secouer le joug de l'Élysée, de pendance, de marcher, désor leur but, la restauration de leurs au 11 août, date à laquelle l'Ass qu'elle prendrait trois mois de n'offrirent qu'un intérêt seconda aux jours tumultueux des gran put, toutefois, constater les pro vouloir marqué vis-à-vis du Pr

d'augmentation de sa dotation n'était acceptée qu'après d'assez pénibles tiraillements, et à une faible majorité. Le général Changarnier, en donnant au gouvernement l'appui de sa parole, faisait, en quelque sorte, ses adieux à l'alliance qu'il paraissait avoir formée avec l'Élysée; son attitude, nébuleuse en cette circonstance, devait bientôt devenir plus nette. Celle des partis allait également être significative. Les masques allaient tomber.

A peine, en effet, la Chambre s'était-elle séparée que le parti légitimiste organisait une manifestation qui prenait toutes les proportions d'un événement. M. le comte de Chambord s'était rapproché de la France; il avait, momentanément, fixé sa résidence à Wiesbaden, et ses plus fidèles amis d'abord, puis, après eux, un très grand nombre de ses partisans étaient allés lui porter l'hommage de leur dévouement. Les journaux du parti publiaient soigneusement la liste des visiteurs et encourageaient le zèle de leurs adhérents. On se compta et, dans des réunions choisies, on délibéra.

La question qui s'imposait en première ligne aux entretiens des chefs du parti était naturellement celle de savoir quelle attitude on devait prendre au cas où quelque nouveau mouvement insurrectionnel, provoqué par la Montagne, viendrait à se produire. On pensait qu'en pareille occurrence, tout serait remis en question, on voulait être préparé pour tirer parti des événements. Comme donnée générale, on peut affirmer que les amis de M. le comte de Chambord étaient partagés en deux camps: celui de l'action et

celui de la prudence. Les partisans de l'action croyaient pouvoir affirmer qu'ils avaient pour eux une condition de succès, de première valeur à coup sûr, c'était l'appui éventuel, et, pour parler plus exactement, la complicité du général Changarnier.

Le général Changarnier avait donné à l'un au moins des députés légitimistes, particulièrement autorisé, les assurances les plus explicites de son dévouement à la cause de M. le comte de Chambord. Le général ne s'en était pas tenu aux demi-mots, il avait nettement exprimé sa résolution de ne point favoriser les projets supposés du Prince-Président; il avait déclaré que, le cas échéant, il mettrait son épée au service de la légitimité (1). La République était expirante. Dans son esprit, le triomphe de la bonne cause était proche et n'offrait pas autant de difficultés qu'on paraissait le supposer. Il était naturel qu'une semblable confidence eût fait naître, dans le cœur de celui qui l'avait reçue, de chaleureux desseins. Le député légitimiste avait vivement insisté pour qu'on se mît en mesure de prendre part à une action qui pouvait devenir décisive; il voulait une politique plus hardie, plus affirmative, et qui fût de nature à précipiter un dénouement. Ce ne fut pas cette opinion qui l'emporta dans les conseils de M. le comte de Chambord. On décida néanmoins que,

(1) Le député dont il est ici parlé est M. le marquis de La Rochejacquelin. C'est de lui-même que nous tenons ce renseignement relatif au général Changarnier. Nous avons eu, à diverses reprises, l'occasion de nous entretenir de ces faits avec lui. Ses souvenirs étaient d'une extrême précision.

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