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L'impression considérable prod France, par l'élection du 10 dé croire un instant à la pacification C'était l'apaisement sans doute, m encore la stabilité complète. Ent voulaient, comme dernier mot de triomphe de leur cause, ce n'éta c'était seulement la trêve.

Pendant les premiers temps d chacun, en effet, sembla s'appliqu question irritante. Le général Ca

incident regrettable pour sa dignité, supporta noblement sa défaite et ses amis les plus dévoués imitèrent quelque temps sa réserve (1). Nul obstacle sérieux ne semblait se présenter en face du nouveau Président de la République.

L'acte important qu'il avait à faire en prenant possession du pouvoir, c'était la formation de son ministère. Du jour où les premiers résultats connus du scrutin du 10 décembre en avaient fait prévoir le résultat, les négociations s'étaient engagées. Elles se poursuivaient dans des vues différentes. Le Prince avait ses combinaisons. Les chefs des anciens partis avaient les leurs. Le Prince faisait la part des circonstances; il consentait à prendre quelques-uns de ses ministres parmi les hommes du passé; mais il voulait que la majorité du cabinet fût sympathique à sa cause et qu'elle consentit à accepter ses idées de gouvernement.

Les politiciens, au contraire, ne songeaient qu'à tirer profit de ce qu'ils avaient l'illusion de considérer comme leur victoire; ils cherchaient à établir, près du Prince, plutôt un conseil de surveillance qu'un conseil des ministres. Ce premier cabinet n'était pas facile

(1) L'incident auquel nous faisons allusion est celui-ci. Le jour où Louis-Napoléon avait, en sa qualité de Président de la République, prêté serment à l'Assemblée, ce Prince en descendant de la tribune s'était dirigé vers le général Cavaignac et lui avait tendu la main. Le général avait refusé sa main. La Chambre, presque entière, avait été aussi péniblement impressionnée d'un tel manque de convenance qu'elle avait su gré au Prince de son acte de haute courtoisie envers le vaincu du scrutin du 10 décembre.

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à former. Les chefs des anciens p surtout, malgré le rôle important dans l'Assemblée constituante, ma s'y étaient acquise, n'avaient pa blier leur participation au gouve d'être renversé; leur appel au considéré comme inopportun. I prendre leurs doublures, en leu ques hommes nouveaux et en che à leur tête, un nom important compromis par son passé. a

Le Prince fut assez heureusem dressant à M. Odilon Barrot pou mission. M. Odilon Barrot était égale distance du Gouvernemen n'avait pu réussir à sauver après chute, et de la Révolution dont il moteurs inconscients. Libéral, ava il pouvait ne pas effrayer les rép de la Chambre. Les anciens par time pour lui, acceptaient son no était d'ailleurs homme de tribun tenir, avec talent, la politique qu'a Prince. Il avait de l'autorité dans bagage politique suffisant; c'était Le Prince et les siens avaient e de M. Barrot et avec lui-même d rieurs. M. Odilon Barrot avait dû Napoléon dans le procès de Strash M. Ferdinand Barrot avait été, d Boulogne, l'un des trois avocats d

vant la cour des pairs. Le Prince avait de la sympathie pour M. Odilon Barrot, et il lui accorda la mesure de confiance qu'il était susceptible de donner. M. Odilon Barrot réussit à former un cabinet qui fut bien accepté par l'opinion et qui n'éveilla dans l'Assemblée aucune susceptibilité. Le cabinet fut ainsi composé :

MM.

ODILON BARROT, ministre de la justice, président
du Conseil en l'absence du Prince,
DROUYN DE LHUYS, affaires étrangères,
DE FALLOUX, instruction publique et cultes,
DE MALLEVILLE, intérieur,

BIXIO, agriculture et commerce,

LÉON FAUCHER, travaux publics,
Général RULHIÈRE, guerre,
DE TRACY, marine,

PASSY, finances.

Toutes les nuances modérées de l'Assemblée étaient représentées dans ce ministère. A quelques jours de sa formation, et sur un incident de peu de valeur, le cabinet avait dû cependant subir une modification. M. Léon Faucher avait été appelé à l'intérieur, M. Lacrosse, aux travaux publics, et M. Buffet au commerce. Mais ces changements de personnes ne modifiaient pas la politique du cabinet, qui restait une politique d'attente et de conciliation.

L'élection du 10 décembre avait dû nécessairement agir sur l'Assemblée et opérer certaines modifications dans l'esprit de ses membres. Le succès de

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Louis-Napoléon avait, en effet beaucoup d'hommes de bonne fo cru le choix du général Cavaign autre, voyaient le bien du pays p Napoléon et s'inclinaient de bon verdict de la nation. A ceux-là la jeune génération ambitieuse levant, et, on peut dire, la plupa dérés des diverses nuances cons férents éléments, néanmoins, ne l'Assemblée, une majorité compac tait acquise au Prince que dans le au profit de la cause de l'ordre, Elle se fût exposée, en se séparan sur un pareil terrain, à se discréd En dehors de ces circonstances ma faisait sentir au Prince sa volonté mettre à son autorité; elle allait fois, et se mettait, vis-à-vis de lui

Un incident menaça un jour d chancelant accord. La garde mol moment de trouble comme un ex naire, devenait un danger pour la Le Gouvernement avait résolu d celte anomalie toute transitoire e été portée à l'Assemblée. Une telle naturel effet de surexciter cette agitateurs avaient exploité son hu dent qu'on devait redouter quelq

Et en effet, les rapports qui par fecture de police ne tardaient pa

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