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CHEZ

TOR

DES

GENS DU MONDE,

A L'USAGE

DE LA COUR ET DE LA VILLE;

Pav un jeune Hermite.

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SECONDE ÉDITION,

REVUE, CORRIGÉE ET CONSIDERABLEMENT
AUGMENTÉE

ET DIMINUÉE.

AR

Les longs ouvrages me font peur.
Loin d'épuiser une matière

On n'en doit prendre que la fleur.
LA FONTAINE

PARIS.

ALEXIS EYMERY, LIBRAIRE, rue Maza-
rine, n. 30;

BAUDOUIN FRÈRES, LIBRAIRES,
rue de Vaugirard, n. 36.

1818.

P

DE L'IMPRIMERIE DE J.-B. IMBERT,

RUE DE LA VIEILLE-MONNAIE, N 12.

WH

THENEW YORK
PUBLIC LIBRARY

ASTOR, LENOX AND TILDEN FOUNDATIONS. 1899.

AVANT-PROPOS.

La première édition du petit Diction

A

naire des Gens du Monde ayant été promptement épuisée, je me préparais à faire imprimer la seconde; j'avais beaucoup ajouté, retranché plus encore, retouché presque tous les articles, et je me plaisais à penser que mon livre ainsi corrigé pourrait être agréable lecteur, lorsqu'un de mes amis, homme d'un caractère assez moroşe et fort

peu

encourageant pour les jeunes auteurs, arriva chez moi : nous eûmes ensemble l'entretien qu'on va lire.

L'AMI. Vous allez, m'a-t-on dit, publier une nouvelle édition de votre petit Dictionnaire.

L'AUTEUR. Vous me voyez occupé à en corriger les épreuves.

L'AMI. Ne craignez-vous pas un peu de ressembler au geai de la Fable, et, si chacun vous arrache une des plumes dont vous êtes paré, de rester entièrement dépouillé et en butte à la risée des autres oiseaux ?

L'AUTEUR. D'où vous vient

pour moi

cette frayeur?

L'ANI. C'est que j'ai trouvé dans votre ouvrage un grand nombre de passages que j'avais déjà lus ailleurs. J'étais obligé de faire une révérence presqu'à chaque mot, parce que je rencontrais toujours quelque personne de ma connaissance.

L'AUTEUR. Qu'importe : chaque nation choisit les lectures qui conviennent

le mieux à son esprit et à son caractère. Il faut de la profondeur aux Anglais, de la mélancolie aux Allemands; le Français aime les traits, les saillies, les aperçus ingénieux et rapides; mais tantôt ils sont épars dans des ouvrages dont la longueur ou la forme sérieuse peuvent effaroucher le lecteur; tantôt, placés dans des brochures ou dans des journaux, ils se perdent et s'oublient avec les feuilles légères auxquelles l'auteur les a consignes; quel mal peut-il y avoir à les réunir dans un cadre commodé où ils frappent coup sur coup, sans être enchainé les uns aux autres et pour répondre à vos comparaisons, quand un bouquet nous plait par son parfum et par ses couleurs, vous informez-vous des jardins où les fleurs qui le composent ont été cueillies?

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