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Cherchant à ranimer l'efperance d'Ithaque :

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C'eft votre fils, dit-il, & celui de Circé',

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Qui vient vous rendre un fang innocemment verfé.

A ces mots, ménageant quelques fouffles de viej Le Roi fait arrêter tout-à-coup fa furie:

,, Mon fils, dit-il, l'Oracle a dégagé fa foi. Pour honorer ma mort, fouffrez-la comme moi Telemaque, songez que vous avez un frere:

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En tout montrez tous deux que je fuis votre pere? Faites à mes fujets douter fi je fuis mōrt.

Alors il rend la vie en triomphant du fort, Laiffe aux regrets d'Ithaque une vafte matiere Et porte chez les monts fa gloire toute entiers.

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LETTRE de Monfieur *** Chanoine de l'Eglife d *** à Monfieur

Sur un nouveau Calendrier
Ecclefiaftique.

Ly a long-temps, Monfieur, que yous m'avez demandé mon fentiment fur les arrangemens qui paroftroient les plus convenables pour un Calendrier nouveau, auquel on veut travailler dans votre Diocefe, à l'occafion de la reforme qu'on y fait du Breviaire. Vous m'avez marqué que vous connoiffez plus de douze (a) Dioceses en France, où l'on travaille fortement à donner de nouveaux Breviaires; mais que vous ne pouvez pas attendre que tous ces ouvrages ayent paru, pour travailler à refondre votre Calendrier, & que vous avez quel que confiance dans ce que je vous

(a) Sens, Rouen, Nevers, Toul, Verdun, Chartres, Auxerre, Chaalons, Soiffons, Beauvais, Bayeux, Autun, Evreux., &c.

écrirai

écrirai à ce fujet. Je vous envoye, Monfieur, dans cette Lettre quatre maximes, aufquelles je fouhaiterois fort qu'on fe fixât en redreffant les difformitez de plufieurs des Calendriers de nos Eglifes Françoifes. Je ne prétends point vous impofer de loi; je ne fais que propofer fans décider: mais je fuis refolu à foûtenir la regularité de mes quatre maximes, à moins qu'on n'oppofe contre elles de très fortes raisons.

Nous fommes, Monfieur, dans un fiecle, où par une pieufe & noble émulation les Evêques paroiffent fe porter à l'envie les uns des autres à corriger les legendes de leurs Breviaires plus éxactement que jamais. C'est ce que les Conciles Provinciaux tenus depuis celui de Trente, & furtout ceux de Cambrai & de Reims avoient ordonné en des termes fort. précis pour les Eglifes de ces deux Provinces. Mais il étoit arrivé qu'en voulant corriger les legendes, quelques particuliers avoient effayé de corriger les rits en bien des articles, dans lefquels ils ne pechoient point Depuis cinquante ans ou environ on

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a commencé à s'appercevoir de cette méprife. Les ouvrages publiez à Rome par Thomafius, mort Cardinal, & en France par les Peres Mefnard, Mabillon, Martene, & autres Sçavans, ont fait faire quantité de reflexions fur T'origine des rits, fur celle des Breviaires, fur la maniere de reciter l'Of fice en públic, & celle de le dire en particulier deforte qu'on s'apperçoit de jour en jour que les éditions que l'on a données des Breviaires depuis cent ans & au-delà, font fort imparfaites; qu'elles meritent une exacte revifion, & qu'elles ne font qu'un foible effai de ce qu'il y auroit eu à faire pour arriver à la perfection. Il eft à fouhaiter que ce qu'on tâche d'exécuter aujourd'hui avec tant de zele en plufieurs Diocefes, n'ait pas le même fort dans cinquante ans. On s'attache à ne plus employer que l'Ecriture fainte dans les principales & anciennes parties de l'Office, & de ne rien mettre dans les legendes que de très-averé. On a très-grande raifon mais auffi plus on ira en avant, plus il fera aifé d'encherir dans la beauté du choix des paffages, & plus

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on connoîtra de fautes ou d'incertitudes dans les Hiftoriens. Facile eft, comme vous fçavez, inventis addere. Il feroit cependant fâcheux qu'un jour on nous reprochât d'avoir ignoré les principes. On fent affez comment les chofes devroient fe trouver pour être plus parfaites: mais fouvent certains ménagemens obligent à retenir encore du vieux levain.

Il a paru un projet de Breviaire imprimé à Paris chez Lottin en 1720.Il a été goûté de bien des perfonnes. On a imprimé contre ce Livre à Caën en Normandie des reflexions ou des remarques, qu'on n'a fait que montrer, & qu'on a retiré auffi-tôt. J'aurois voulu que celui qui s'étoit proposé de critiquer ce Projet de Breviaire, eût fongé d'abord à l'article le plus effentiel d'un Breviaire, qui eft le Calendrier. C'eft fur quoi il fe forme dans la Republique Liturgique, s'il m'eft permis d'ufer de ce terme, differens fyftêmes.

Les uns voudroient que le Calendrier d'un Breviaire Diocefain ne fût principalement rempli que du nom des Saints Ecrivains Ecclefiaftiques,

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