A U ROY Sire. Les Bergers qui vont faire le tour du monde ious la conduitte des Muses, craindroient avecque raison qu'ils ne fussent accusez de peu de jugement, d'aller si loing voir les merveilles de la Nature , & n'en voir point une dont ils sont si près. C'est vostre Majesté, SIRE , de qui j'entends parler. Qui considerera les rares vertus que l'on voit paroistre en toutes ses actions , n'avoüera-t'il pas que les plus celebres peuples de la terre n'ont jamais veu de merites qui se puissent égaler aux vostres ; & que tous ces grands hommes des siecles passez, qui ma liberté si je vous dis qu'en ce feui poinct nous vous serons tousjours de sobeiflans : c'est une verité si cognuë | qu'elle n'est pas mesme ignorée dans les cabanes de ces pauvres Bergers, & c'est ce qui leur a faict naistre le desir de voir celuy dont la renommée les avoit si souvent entretenus ; & de vous asseurer qu'ils iront en tant de lieux publier les douceurs de vostre Empire, qu'ils feront envie à tous les peuples du monde d'y venir garder leurs troupeaux : & aux Rois mesme d'y changer leurs sceptres en houlettes : ce sera lors, SIRE, que je n'auray plus d'autres demandes à faire à Dieu, que de nous conserver ce que vous nous aurez acquis , ny d'autres graces à luy rendre que de m'avoir fait naistre, SIRE, Vostre tres-humble, tres-obeyliant & tres-fidele sujet & serviteur , RACAN V Hyomines , dont les inventions Tirent des mains des Destinées Faites , Déesse , que ma lire, 2 زنA ii Qu'un jour il sera sur la terre, Dès fon Printemps chacun s'eftonne Desja la Discorde enragée Toutesfois nos rages civiles les plaisirs ont leur tour, . |