Cette belle Nymphe du Tage, Dans les chaînes de fes cheveux : Roy, dont le pouvoir indomptable Ce Grand HENRY, dont la Memoire A triomphé du monument, Eft maintenant comblé de gloire Sur les voûtes du Firmament, La nuit pour luy n'a plus de voiles, Il marche deffus les eftoiles, Il boit dans la coupe des Dieux, Et voit fous fes pieds les tempeftes Venger fur nos coulpables teftes La jufte colere des Ĉieux. Mais quoy que ce Roy confidere De tout ce qu'il voit aux deux bouts, ̈ CHANSON DE BERGERS, A la loüange de la Reyne Mere PAISSEZue le Ciel nous envoye, AISSEZ, cheres brebis, jouiffez de la joye, A la fin fa clemence a pitié de nos pleurs : Il en revient affez fous les pas de Marie. De Saturne & de Rhée, Où le bon-heur rendoit tous nos defirs contens Tel que nous le voyons pareftre en fon vifage. De tant de bataillons l'un à l'autre oppofez: Oubliront pour jamais l'ufage du tonnerre. Rend tousjours leur fuccez conforme à fon defir. Que de fi belles mains la tiennent enchaînée, Son bon-heur nous rendra la terre auffi feconde, Qu'en l'enfance du monde, A l'heure que le Ciel en eftoit amoureux, Ne verferont jamais que des larmes de joye. Efpand de tous coftez fa lumiere fi loin, Nos troubles pour jamais font par elle amortis, On n'entend autre bruit que celuy de fa gloire. Qui chaffe de fes bords tout fuje&t de foucy Porte plus lentement fon tribut à Neptune. Par un fi beau remede ont guery nos douleurs : Il en revient affez fous les pas de Marie, CE A MONSIEUR DE RACAN: EPIGRAMME. Es Bergers ont fi bien parlé Tant d'ornements fur le theatre: AUTRE A LUY-MESME: Par Monfieur de Sigongne fon Nep veu, & de defunct Monfieur de Sigongne. EPIGRAM ME. Crous rend luy melime fes oracles; Fait encore voir à la Cour Tous les jours de nouveaux miracles. |