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DE

LA LOUISIANE,

PAR

CHARLES GAYARRÉ.

"Si je réglais mes conditions sur ce que ces vastes
territoires vaudront aux Etats-Unis, les indemnités
n'auraient point de bornes.

NAPOLÉON (Traité de cession de la Louisiane,
par Barbé-Marbois.)

PREMIER VOLUME.

NOUVELLE-ORLÉANS.

IMPRIMÉ PAR MAGNE & WEISSE,

81, rue de Chartres.

-

1846.

Can 6007.2.

Park. 18.11.

Harvard College Library

Bequest of

FRANCIS PARKMAN
17 Jan. 1834

Entered according to Act of Congress, in the year 1846,
By CHARLES GAYARRÉ,

In the Clerk's Office of the District Court of Louisiana.

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PREFACE.

Je hais les préfaces, et cependant j'en fais une. Mais où est l'ouvrage qui n'en soit pourvu!... C'est qu'on aime à parler de soi, et qu'il n'y a pas d'auteur exempt de ce défaut. Pourquoi donc aurais-je la prétention de faire exception à la règle générale ? Pourquoi n'apprendrais-je pas au public, qui l'a oublié sans doute depuis si long-temps, que j'ai composé en 1830 un Essai historique sur la Louisiane? On s'apercevait facilement, au style et aux autres imperfections de cet opuscule, que, lors de sa composition, j'étais fort jeune, et que je manquais de matériaux. Pourquoi ne dirais-je pas que je crois maintenant avoir mieux réussi, puisqu'à mon esprit plus mûr ont été soumis de nombreux documents, que je n'avais pas auparavant? Si je me trompe, le lecteur aura le plaisir de se moquer de

A

moi, et probablement me saura gré de lui en avoir fourni l'occasion. Pourquoi ne me donnerais-je pas la satisfaction de regarder mon lecteur en face, si j'ai le bonheur d'en rencontrer un, et de lui expliquer les règles que j'ai suivies dans la composition de cet ouvrage ? Pourquoi n'irais-je pas au-devant de ses critiques pour les émousser? Si le lecteur est prévenu en ma faveur, il aimera à m'écouter. Si, au contraire, il est disposé à lire d'un œil bilieux les pages que je lui soumets, il est d'autant plus important pour moi de chercher à capter ses bonnes grâces. C'est ma propre cause que je vais plaider et que je tiens à gagner. Ainsi, j'entre en matière.

Je commencerai par être juste envers les autres, afin qu'on le soit envers moi. J'éprouve donc le besoin de dire que je dois beaucoup à l'excellent ouvrage du juge Martin sur la Louisiane. Pour ce qui concerne la fa

meuse expédition de Soto, j'ai surtout pris pour guide l'intéressant ouvrage de Garcilasso de la Vega. Pendant le long séjour qu'une maladie douloureuse m'a forcé de faire en France, j'ai aussi feuilleté quelques ouvrages, consulté quelques archives, et pris des notes que j'ai utilisées plus tard. J'ai trouvé quelques éclaircissements dans mes papiers de famille, et je me plais à déclarer que je dois plus d'un renseignement à quelques anciens habitants du pays. Mais c'est surtout un besoin pour moi de faire connaître, que j'ai puisé les principaux documents dont je me suis servi, dans un recueil dû au patriotique labeur de M. Magne, l'un des éditeurs de l'Abeille de la Nouvelle-Orléans. M. Magne

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