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Conformément à l'ordonnance (*) du 6 juin 1814, un Concours pour deux places d'Elèves ingénieurs - hydrographes, a été ou vert le 1er mars 1816. En l'absence des deux examinateurs de la Marine, MM. Monge (Louis) et Lancelin, M. Poisson a été chargé de l'examen.

MM. Paul Monnier et Etienne-Germain Capella, élèves de l'Ecole Polytechnique, ont été nommés à ces deux places comme ayant le mieux satisfait à l'examen.

CONSEIL DE PERFECTIONNEMENT.

Année scolaire 1815-1816.

Le Conseil de Perfectionnement a revu dans cette session (la) 15) les programmes d'enseignement de l'Ecole. Le programme de Physique seul, a subi une nouvelle rédaction; il a été adopté tel qu'il a été proposé par le Conseil d'Instruction.

L'ensemble de ces programmes forme une brochure in-4° de 64 pages. On y a joint, suivant l'usage, trois tableaux qui montrent la distribution des Cours et du tems des études pendant l'année scholaire 1815-1816.

(*) Extrait de l'Ordonnance du Roi, concernant l'organisation du dépôt de la Marine, 6 Juin 1814.

Art. 3 et 4. Le nombre d'élèves ingénieurs-hydrographes ne pourra dépasser celui de qnatre; ils seront assimilés aux élèves du genie maritime.

Art. 10. Les sujets qui se présenteront pour être élèves hydrographes, de yront écrire correctement la langue française, et posséder une autre langue; ils devront en outre savoir l'Arithmétique, la Géométrie, les deux Trigonometries, les Elémens d'Astronomie pratique et les principes du dessin. Ils ne pour ront être reçus élèves avant d'avoir été examinés, d'après un ordre du Ministre, par un des examinateurs de la Marine, en présence du directeur général et de son adjoint, des deux ingénieurs-hydrographes en chef. Il sera dressé procèsverbal de cet examen.

ADMISSION A L'ÉCOLE ROYALE POLYTECHNIQUE.

Discours prononcés à l'ouverture des examens de l'Ecole Polytechnique, en 1814 et en 1815, par M. le Comte de CHABROL, Préfet de la Seine.

Paris, 3 août 1814.

« Messieurs,

"La circonstance qui rassemble ici la majeure partie des candidats à l'Ecole Polytechnique, réveille chaque année chez moi le même intérêt et les mêmes souvenirs.

» C'est à vous, messieurs, à maintenir, par vos études, une Ecole célèbre, estimée chez tous les peuples de l'Europe autant qu'elle l'est en France. Plusieurs d'entre vous contribueront sans doute à l'illustration de cet établissement destiné à traverser toutes les époques de nos révolutions sans en éprouver aucune atteinte.

"Tel est le sort des institutions liberales et utiles, on y revient toujours avec empressement, et elles s'adaptent d'ellesmêmes à toutes les circonstances politiques; celle-ci, dès son principe, eut pour but de former des sujets que l'on pût employer avec confiance dans toutes les carrières. Elle est propre à faire germer et à développer de grandes vues à élever les pensées et à faire entrevoir le grand ensemble qui lie entr'eux tous les arts qui concourent à la splendeur des Etats, et à établir entre tous les services cette harmonie et cet accord qui contribuent au succès des grandes entreprises.

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"L'examinateur distingué (M. Labey), qui doit juger de vos talens, nous est cher à plus d'un titre. Sa longue expérience vous garantit, messieurs, que rien de ce qui peut déterminer son suffrage en votre faveur n'échappera à sa sagacité. Sa douceur vous permet d'user de tous vos moyens elle doit borner cette timidité qui pourrait en restreindre le développement. Si tous les candidats ne peuvent être admis un retard ne fera que les fortifier dans des études utiles.

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» Félicitez-vous, messieurs, d'être arrivés au degré d'instruction nécessaire pour soutenir l'examen de l'Ecole Polytechnique. Ce que vous avez acquis de connaissances pour y parvenir indique déjà que vous avez employé utilement le tems de votre jeune âge.

» Vous n'êtes pas étrangers à la littérature, et les sciences, exactes ne doivent pas vous la faire négliger; elles doivent ser¬

vir, au contraire, à vous mettre à même d'y porter une lo gique plus forte, des vérités plus exactes et mieux démontrées. » L'éloquence n'est puissante que par la force des raisonnemens, par l'ordre des idées et l'enchainement des conséquences. Loin de nous l'idée de ceux qui croient que l'étude des sciences étouffe dans leur naissance l'élan des sentimens du cœur et les fleurs de la littérature: plusieurs génies ont prouvé qu'elles pouvaient se concilier; et si ces exemples sont rares, c'est qu'il est donné à peu d'hommes d'exceller à la fois dans plusieurs genres différens.

» Les carrières qui vont s'ouvrir devant vous seront désormais plus variées, et n'en seront pas moins importantes. Jusqu'ici la guerre réclamait le plus grand nombre des élèves de l'Ecole Polytechnique; plusieurs ont été moissonnés de bonne heure, une foule de jeunes talens ont disparu avant d'avoir acquitté toute leur dette à l'Etat; mais du moins ont-ils tous laissé les exemples les plus nobles de leur dévouement à la Patrie.

» Des faits biens récens encore, applaudis par tous les militaires, admirés par un ennemi généreux, ont montré sous les murs de Paris, ce qu'on pouvait attendre d'élan, de sang-froid et de bravoure d'une jeunesse élevée dans la contemplation continuelle du service de l'Etat; aujourd'hui, messieurs, la paix est donnée au monde, une famille auguste et révérée vient faire cesser une lutte qui a ensanglanté l'Europe et qui la menaçait d'une décadence rapide, suite nécessaire de la dépopulation causée par tant de batailles meurtrières.

» Le commerce, les arts, les manufactures, la navigation réclameront particulièrement votre application et vos services. Vous vous y livrerez avec d'autant plus de joie que vous sentirez tout l'avantage de contribuer au bonheur des peuples, objet constant de la méditation d'un souverain dont tous les desirs. tendent à fermer les plaies de l'Etat. Contribuez, messieurs >. de tout votre pouvoir, dans les carrières que vous devez parcourir, à le faire bénir par ses peuples; c'est le sentiment qu'il réclame d'eux, et il doit principalement l'obtenir, à l'aide de. ceux qui sont destinés à suivre l'exécution des sages projets de son administration paternelle. »

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Vous allez entrer dans la lice qui vous est ouverte pour être admis à servir un jour votre pays par vos lumières et par votre courage. Cette noble destination vous impose des devoirs, comme elle vous promet de l'honneur. Plus les hommes

sont éclairés, plus ils doivent connaître et pratiquer les principes d'ordre et de soumission à l'autorité. Si l'ignorance est une excuse pour la multitude aveugle qui marche sous la bannière des factions, il n'en est pas ainsi de l'homme instruit qui leur prête son appui. Il doit savoir que la prospérité publique et le bonheur privé dépendent de la stabilité du pouvoir suprême, et qu'il n'est rien de stable sans un dévouement sincère, sans une fidélité inviolable envers le prince légitime, revêtu de l'autorité et chargé du maintien des lois.

» Jeunes gens, espoir du Monarque et de la Patrie, croyez aux conseils de celui qui vous a devancés dans la carrière que vous allez parcourir, et qui ne peut se rappeler cette époque sans la plus vive émotion. Au milieu des vicissitudes que j'ai pu éprouver, je n'ai jamais perdu le souvenir de ces heureux instans de la première jeunesse, où des principes, des goûts, des études semblables forment des liens indissolubles pour le reste de la vie, et fondent l'amitié sur l'estime,

"C'est à ce titre, autant qu'à celui de magistrat, que j'ai droit de m'adresser à votre cœur, et j'ai l'orgueil de penser que ma voix ne sera pas comme un vain bruit qui résonne et se perd sans laisser de traces après lui.

» La Patrie et le Roi, le Roi et la Patrie! Ces noms sont inséparables; telle est la maxime qu'un illustre prince proférait dernièrement au milieu de l'élite de nos concitoyens. Placé le plus près du trône, il considérait comme la première gloire celle d'être le premier et le plus fidèle sujet du Roi.

"Puissent ces paroles mémorables, qui firent une si forte impression sur nous, produire le même effet sur vos esprits! Qu'elles vous servent constamment d'exemple et de leçon; qu'elles soient toujours la règle de votre conduite.

» Si vous abandonniez jamais ces principes pour suivre les écarts des factions, en vain vous feriez des progrès dans les arts et dans les sciences, vos succès même et vos talens seraient un malheur pour l'Etat. Ils ne peuvent avoir de prix qu'autant qu'ils serviront à consolider le trône et à l'environner du respect et de la vénération des peuples.

"Votre carrière, messieurs, peut être plus ou moins brillante elle ne sera jamais véritablement honorée et embellie par la considération publique, sans la pratique des devoirs de sujet dans toute leur étendue, et le sentiment d'un ardent amour pour la Patrie et le Souverain.

» Ces vertus furent de tout tems familières aux Français; elles doivent l'être plus que jamais, sous un Prince que l'Europe place avec justice au rang des Monarques les plus renommés, par ses lumières et par ses vertus. ».

CONCOURS DE 1815.

EXAMINATEURS POUR L'ADMISSION DANS LES SERVICES PUBLICS.

MM. Legendre, Poisson.

..{ suppléant, M. Ampère.

Géométrie descriptive; Analyse M. Binet ( J. P. M. )

Analyse; Mécanique....

appliquée à la Geometrie,

Physique et Chimie......

Paris....

M. Dulong.

EXAMINATEURS POUR L'ADMISSION A L'ÉCOLE Polytechnique.

Tournée du Sud.

M. REYNAUD.

M. DINET. ·

Tournée du Nord..

M. LABEY.

Les examens ont été ouverts le 1er septembre, et les cours pour la seconde division formée par la nouvelle promotion, ont commencé le 13 novembre.

Le Jury d'admisssion a prononcé le 17 octobre 1815, sur les candidats qui se sont présentés au concours de cette année. 147 candidats ont été examinés ;

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Sur ce nombre 118 ont été déclarés admissibles,..

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Le nombre des candidats admis à l'Ecole, par suite de la décision du Jury, a été de 94.

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Nombre des élèves admis à l'Ecole depuis son établissement,

3189.

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