D. Les prophéties qui annoncent le Messie,se sont-elles accomplies? Le Messie est-il venu?

R. Il est évident que les prophéties qui annoncent le Messie sont accomplies, ou qu'elles sont fausses. Or, ces prophéties ne peuvent être fausses; car si elles l'étaient, Dieu aurait trompé le monde ; - ce qu'on ne peut ni dire, ni penser sans crime. Donc le Messie est venu.

D. Comment prouvez-vous que les prophéties qui annoncent le Messie, sont accomplies, et que par conséquent le Messie est venu ?

R. Je prouve que les prophéties qui annoncent le Messie, sont accomplies, et que par conséquent le Messie est venu, parce qu'il est constant que Juda n'a plus de sceptre. Que les 490 ans de Daniel se sont écoulés cinq fois. Que le second Temple est détruit depuis plus de 1700 ans; et que le terme auquel Malachie touchait, ne peut avoir été placé plus de 2000 ans après lui.

NEUVIÈME CONFÉRENCE. Où l'on prouve que c'est Jesus-Christ qui est le Messie.

LE Messie promis de Dieu dès l'origine du monde, est venu, mon cher Théotime; il ne nous est plus permis, ni même

possible d'en douter. Prétendre que le Messie n'est pas venu, c'est dire que les prophéties qui l'annoncent, sout fausses; c'est accuser Dieu d'avoir trompé les hommes.

Comme dans les desseins de Dieu, l'objet de la Mission du Messie était de rappeler le monde à la connaissance de Dieu, de le réconcilier avec lui, et d'établir une paix éternelle entre le Ciel et la Terre; il est clair que l'avénement du Messie a du se faire avec un grand éclat, et avec tant d'évidence et de certitude, qu'on n'ait pu le méconnaître qu'en s'aveuglant volontairement. Que le Messie a dû avoir tous les caractères marqués dans les prophéties, et les avoir d'une manière si frappante, qu'on n'ait pu les lui contester de bonne foi. Remarquez bien ces paroles; car Dieu n'est nullement obligé de faire des miracles, pour dissiper les ténèbres, que ceux qui craignent la vérité, créent autour d'eux par orgueil ou par intérêt, pour ne la point voir.

Le Messie devait donc se montrer revêtu des caractères que je viens de dire; sans cela, on n'aurait pu le connaître, et Dieu seul aurait été responsable de cette erreur, et il n'aurait jamais pu en faire un crime aux hommes, sans violer la justice. Il aurait manqué aux hommes, il se serait manqué à lui-même; le plus grand de ses

desseins aurait échoué, pour n'avoir été concerté avec assez de sagesse.

pas

Nous allons prouver, mon cher Théotime, que c'est Jesus-Christ qui est le Messie; qu'il est même absolument impossible qu'un autre que lui le soit. En sorte que si ce n'est pas lui qui l'est, il faut dire que le Messie n'est pas venu.

Si le Messie n'est pas venu, toutes les Prophéties qui l'annoncent sont fausses. Donc le Messie est venu. C'est sur ce raisonnement, qui est des plus simples, qu'a roulé toute la Conférence précédente.

Jesus-Christ a tous les caractères du Messie prédit par les Prophètes; donc J. C. est le Messie. C'est sur cet autre raisonnement, qui n'est pas moins simple que le premier, que roulera toute la Conférence que nous commençons maintenant.

Nous n'avons donc, mon cher Théotime, qu'une chose à faire pour découvrir si Jesus Christ est le Messie; c'est de le comparer avec les prophéties; c'est de le confronter, si j'ose m'exprimer ainsi, avec le signalement que Dieu a donné du Messie dans l'ancien Testament. Si toutes les prophéties se sont accomplies dans la personne de Jesus-Christ, si Jesus-Christ ressemble trait pour trait au signalement que Dieu a donné du Messie dans l'ancien Testament, il est incontestablement le Messie. S'il ne

ressemble pas à ce signalement, il n'est pas le Messie.

Je prends donc l'Ancien Testament d'une main, et le Nouveau de l'autre ; les Prophètes qui ont annoncé le Messie, et les Evangélistes qui ont écrit l'histoire de Jesus-Christ: je rapproche les prédictions des premiers, de la narration des seconds; et je trouve que la ressemblance est si exacte, qu'elle ne laisse rien à désirer.

Entrons en matière, Théotime: comme cette Conférence sera longue, je la partagerai en plusieurs articles, pour soulager votre mémoire.

Prophéties touchant l'origine du Messie, le temps et le lieu de sa naissance, accomplies en Jesus-Christ.

SELON tous les Prophètes, le Messie devait être de la tribu de Juda, et dans cette tribu de la famille de David. Les Juifs l'ont toujours cru, et le croient encore aujourd'hui. C'était là une des plus constantes traditions de ce peuple ; et cette tradition était fondée sur les textes les plus clairs de leurs Ecritures. Ils appelaient le Messie le Fils de David par excellence. Le Prophète Isaïe ne le désigne pas autrement que par le nom de rejeton de Jessé, qui était le père de David.

On

On voit (a), par les deux généalogies de Jesus-Christ, que Saint Matthieu et

(a) On peut faire ici deux objections: la première, sur la différence qui se voit entre les deux généalogies que S. Matthieu et S. Lue nous ont laissées, sous le nom de Généalogies de Jesus-Christ. Car S. Matthieu fait descendre S. Joseph de David par Salomon, et S. Luc le fait descendre de David par Nathan. S Matthieu encore donne Jacob pour père à S Joseph, et S. Luc lui donne Eli.

La seconde, c'est que les Evangélistes n'ont écrit que la Généalogie de S. Joseph, et que la Généalogie de S. Joseph ne peut être celle de Jesus-Christ, puisque Jesus-Christ n'est point né de S. Joseph.

Sur la première objection, il faut remarquer que, selon la loi des Juifs, quand un homme marié mourait avant son épouse, sans avoir d'enfans, le frère du mort, ou son plus proche parent, était obligé d'épouser la veuve, et que les enfans qui venaient du second mariage étaient réputés enfans du mort, et perpétuaient son nom dans la Nation sainte, et qu'ainsi ils étaient ses enfans, selon la loi. Cela étant, la difficulté disparaît, et il faut dire, avec S. Ambroise, S. Jérôme et S. Augustin, que S. Matthieu, dans la Généa logie de S. Joseph, le fait descendre de David par les pères, selon la nature; au lieu que S. Luc le fait descendre de David par les pères, selon la loi.

Sur la seconde objection, il suffit de dire que la Sainte Vierge étant non-seulement de Tome I.

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