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AU BUREAU DU CONSERVATEUR,

CHEZ LE NORMANT FILS, RUE DE SEINE, N. 8.

M. DCCG. XIX.

AP 20 r076

v.5

IMPRIMERIE DE LÉ NORMANT, RUE DE SEINE.

LE CONSERVATEUR.

(Cet article étoit destiné à paroitre dans la dernière Livraison du Conservateur. Il avoit été envoyé de la campagne où se trouvoit alors M. de Castelbajac, et malheureusement il arriva trop tard pour être inséré. )

ÉLECTIONS DE LA HAUTE-GARONNE.

FOUR un vrai Français, la plus douce récom pense du dévouement à la monarchie légitime et aux intérêts de son pays, le prix le plus flatteur auquel il puisse prétendre, est sans aucun doute l'opinion de ses compatriotes. Quand cette opinion se manifeste, et qu'elle porte sur lui d'honorables suffrages, la reconnoissance s'unit au devoir, et elle double le courage nécessaire pour soutenir les saines doctrines au milieu du choc des passions ou des espérances du crime. Que la révolution s'agite, qu'elle se présente avec l'épouvantable cortège de tous ses forfaits, qu'elle ait l'apparence de la force, parce qu'elle a toute l'impudence de l'audace, il n'en est pas moins vrai qu'elle rentrera dans le néant, le jour où les royalistes éclairés et réunis s'entendront pour ne vouloir plus être ni dupes ni victimes! Ce jour s'approche déjà les injures des journaux du ministère ne trouvent plus de croyans, et leur ton d'assurance ne trompe plus personne. Les élections viennent de donner la mesure du système ministériel; on l'a vu s'évanouir dans l'exécution même de cette loi, qui, d'après les ministres, devoit lui donner une si grande force; loi qu'ils

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avoient défendue avec tant de tendresse et de résolution. Quelques préfets, quelques employés ont assisté seuls à de douloureuses funérailles; seuls ils ont gémi sur la catastrophe qui mettoit à nu l'imprévoyance de nos prétendus grands hommes, et qui leur enlevoit toutes leurs espérances, en leur rendant toute leur petitesse. Pour obtenir des candidats ministériels, il a fallu que le ministère les prît dans les rangs de la révolution; et là où les royalistes ont su s'entendre et se réunir, malgré les vices de la loi, ils ont balancé l'influence révolutionnaire; et, dans quelques colléges même, ils l'ont emporté. Le ministère peut donc, sans trop de modestie, évaluer à presque rien sa puissance électorale.

D'un autre côté, les jongleries et les outrages des feuilles révolutionnaires perdent chaque jour de leur empire. Ceux qui en sont l'objet s'en honorent, et ceux qui les lisent se lassent d'y croire, en raison du dégoût qu'elles inspirent; à ce compte la guérison entière ne peut tarder. Les mots de féodalité, de dîmes, d'hommes de 1815 n'épouvantent plus on commence à savoir ce que cela veut dire, et l'on se fatigue de voir quelques bonnets rouges et quelques arlequins exploiter la langue française au profit de leurs passions ou de leur bassesse.

L'homme modéré, à quelque classe de la société qu'il appartienne, cherche indistinctement et sans préjugé, dans toutes les autres classes, celui dont les principes lui offrent une garantie pour la défense de la monarchie et des intérêts du pays. La preuve la plus complète de cette assertion se trouve dans la bienveillance dont a bien voulu m'honorer le commerce de Toulouse. Appréciant à leur juste valeur les stupides et banales déclamations révolutionnaires, il a bien voulu réunir son suffrage à celui des autres électeurs, et compter ainsi avec

eux pour quelque chose mon dévouement à la cause royale.

Le département de la Haute-Garonne, qui a lui-même si noblement et si courageusement défendu cette cause, a démontré, en me préférant à tant de candidats royalistes, plus dignes que moi d'un tel honneur, le peu de puissance de la force ministérielle, et le peu d'empire des outrages d'un autre parti.

J'ai senti, comme je le dois, l'honneur que m'a fait ce département; en m'attachant à leurs intérêts d'une manière aussi flatteuse, les électeurs de la Haute-Garonne m'imposent l'obligation de les défendre : ils ajoutent à mes devoirs, et s'ils ne peuvent accroître mon dévouement à la monarchie, ils me prouvent du moins qu'ils y comptent, puisqu'ils m'unissent à une députation à laquelle il n'est personne qui ne se fît gloire d'appartenir. J'oserois me flatter de mériter leur confiance, s'il suffisoit pour cela d'une grande abnégation de soi-même, d'un attachement inaltérable pour la religion, d'une fidélité à l'épreuve pour le trône, d'un zèle sincère pour la défense des libertés publiques, et d'une véritable reconnoissance pour le département dont la loyauté me servira toujours de modèle. CASTELBAJAC.

SUR LES ÉLECTIONS.

Les élections viennent régulièrement chaque année justifier les craintes que la loi inspire à ceux qui l'ont combattue, et à plusieurs de ceux qui l'avoient acceptée. Cette arme, que le ministère avoit forgée et saisie comme propre à servir ses passions, est aujourd'hui arrachée de ses mains, et bientôt les coups qu'il vouloit faire tomber sur de

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