Page images
PDF
EPUB

1

la fin du

me fiécle.

1697 quatre Traités de paix furent fignés donnée au à Rifvick. Charles XI Roi de Suede, qui petit-fils de étoit médiateur, mourut: Charles XII fon Louis XIV. fils quoiqu'en minorité continua la média- Divers évétion. Le premier Traité fut figné avec les nemens de Hollandois, qui rendirent Pondicheri: le lix-feptiéfecond avec l'Espagne; le Roi y facrifioit tout ce que l'on vouloit, prévoïant bien la mort prochaine du Roi d'Espagne dont la Couronne devoit paffer à fon petit-fils le Duc d'Anjou. Du moins il s'en flattoit, & l'événement a justifié ses espérances. Le troifiéme Traité étoit avec l'Angleterre : le Roi s'engagea à ne point inquiéter le Prince d'Orange devenu Roi de la Grande-Bretagne, dans la poffeffion des Roïaumes dont il jouiffoit. Enfin par le quatrième avec l'Empereur, Fribourg lui fut rendu, & le Duc de Lorraine fut rétabli dans fes Etats. La même année fe fit la cérémonie du mariage de M. le Duc de Bourgogne, avec la Princeffe de Savoie. De ce mariage eft né Louis XV aujourd'hui regnant. L'année suivante tous les Princes de l'Europe s'envoïerent des Ambaffades reciproques. En 1700 Charles II Roi d'Efpagne déclara par fon Teftament, héritier de toute la Monarchie d'Espagne, Philippe de France Duc d'Anjou, fecond fils de M. le Dauphin, Il mourut un mois après, & Louis XIV fit valoir le Teftament & reconnoître Roi d'Espagne fon petit-fils, qui fut proclamé à Madrid. Ce fut le fujet d'une nouvelle guerre; mais elle appartient à T'hiftoire du dix-huitiéme fiécle, de même que les quinze dernieres années du regne de Louis XIV. Pendant le cours du dix - feptiéme fiécle, la Ville de Paris changea de face.

1700

On y ouvrit un grand nombre de nouvelles zues, on en élargit beaucoup d'autres; on éleva des Palais fuperbes & de magnifiques portes: on fit de belles places, des quais, des ponts, des jardins & des promenades publiques: on établit plufieurs nouvelles Communautés; on embellit & on décora les Eglifes; on vit fleurir les arts & les sciences, & briller dans tous les genres une multitude de grands hommes, dont les Ouvrages feront l'admiration de la posterité.

ARTICLE VII.

Affaire de la Régale. Démêlé avec la
Cour de Rome fur les bornes de la
puissance temporelle & de la puiffance
Ecclefiaftique.

I.

Affaire de Nous avons affez parlé jusqu'ici d'af

1.

droit de Régale.

faires temporelles. Il eft temps de la Régale. confidérer celles qui font purement EccléEn quoi fiaftiques. Le Formulaire qui condamne les confifte ce cinq propofitions & les attribue à Jansequ'on ap- nius, eft celle qui a fait le plus de bruit pelle le fous le regne de Louis XIV, & qui a eu de plus grandes fuites. Nous en parlerons dans d'autres Articles. Nous renvoïons auffi le Quiétisme à un Article particulier, & nous n'examinerons dans celui ci que l'affaire de la Régale, & les conteftations avec la Cour de Rome au fujet des principales maximes des libertés de l'Eglife Gallicanç.

[ocr errors]
[ocr errors]

La Régale, fur le pied où nos Rois en jouiffent aujourd'hui, eft le droit de percevoir les revenus des Archevêchés & Evêchés du Roïaume pendant la vacance du fiége & de conférer de plein droit tous les bénéfices qui en dépendent, excepté ceux qui font à charge d'ames, comme les Cures; jufqu'à ce que le nouvel Evêque ait prêté ferment de fidelité, qu'il en ait fait enregistrer l'acte à la Chambre des Comptes à Paris, qu'il ait obtenu de cette Cour pour une certaine fomme d'argent, arrêt de main-levée des fruits, & qu'il ait pris en perfonne poffeffion de fon Evêché. La Régale, comme on voit, eft bien différente de ce qu'étoient autrefois les inveftitures & tous les droits de fiefs. Les Princes fe contentoient de donner l'inveftiture aux nouveaux Evêques fans s'attribuer les revenus des Evêchés; au lieu que pendant l'ouverture de la Régale, le Roi le regarde comme proprietaire de ces revenus. Les inveftitures d'ailleurs ne regardoient que les fiefs donnés à l'Eglife par les Princes au lieu que par la Régale le Roi s'attribue tous les autres revenus & même

les dîmes, & de plus confere tous les bénéfices & dignités Eccléfiaftiques à l'exception des Cures. Ce droit eft auffi fort différent du droit de patronat, puifque le patron peut feulement préfenter au bénéfice, & non pas le conferer. D'ailleurs le patron veille pour empêcher la diffipation du revenu pendant la vacance du bénéfice; au lieu que le Roi regarde comme lui appartenans les revenus des Evêchés tant que dure la Régale.

Les Auteurs ne s'accordent pas fur l'origi ae de ce droit. Les uns difent qu'il eft atta

mée dans toute l'Europe.

1687 & fui.

combien il eft important d'emploier pour la converfion des hérétiques les moïens qui font conformes à l'efprit de la Religion. XLII. La fameufe ligue d'Aufbourg projettée en Ligue d'Au 1686 fut conclue en 1687 à Venise, où le fbourg. La Duc de Savoie & l'Electeur de Baviere fe guerre allu- rendirent. Le Prince d'Orange qui ne cherchoit qu'à brouiller en étoit le moteur. L'Empereur, le Roi d'Espagne, l'Electeur de Brandebourg, en un mot tous les confederés de la derniere guerre fe réunirent. L'affaire des franchifes à Rome, dont nous avons parlé dans l'Article d'Italie, ne con tribua pas peu à fortifier la ligue d'Aufbourg. La grande révolution d'Angleterre, dont le Roi fut détrôné par fes fujets, qui donnerent fa Couronne au Prince d'Orange, alluma encore davantage le feu de la guerre. Nous n'entrerons pas dans le détail de cette guerre qui fut fi longue & fi vive. Les avantages que remporta la France par la valeur des Maréchaux de Luxembourg & de Catinat & de nos autres Généraux, lui courerent bien cher. N'oublions pas que la guer re eft un des plus terribles fleaux dont Dieu puiffe punir fon peuple. Peu de gens étoient alors attentifs à remonter jufqu'à la premiere cause de cet ébranlement général de toute l'Europe. La colere divine éclatoit de toutes parts, fans que l'on fongeât à l'ap paifer par la pénitence. Faut-il s'étonner fi Dieu ne ceffoit d'avoir le bras levé, pour XLIII. punir les iniquités des Chrétiens? Divers

Les dernieres années du 17: fiécle font re Traités de marquables par plufieurs événemens qui ont regne de Louis XIV, & qu'il eft à propos de rapporter ici en peu de mots En

paix. La

Monarchie d'Espagne

rapport au

lieux où ils avoient coutume d'en jouir. Philippe le Bel dans l'Ordonnance qu'il publia en 1302 s'exprime ainfi : Quant aux Régales que moi & mes prédéceffeurs ont coûtume de prendre & d'avoir dans QUELQUES EGLISES de mon Roïaume, lorfqu'elles viennent à vacquer. Ce même Prince dans les Lettres qu'il écrivit à Boniface VIII pendant le différend qu'il eut avec ce Pape, lui mande qu'il a par un droit Roïal, le pouvoir de conferer les prébendes de quelques Eglifes de fon Roïaume, pendant la vacance du fiége. Philippe de Valois dans fa célébre Ordonnance de 1334 s'exprime à peu près de même fur la Régale. Le Préfident le Maitre dans fon Traité de la Régale, & Pasquier dans fes Recherches, rapportent un extrait d'un registre de la Chambre des Comptes, qui fait le dénombrement des Provinces de France, où le Roi percevoit alors la Régale. » Le Roi notre Sire comme il paroît par les anciens regiftres de la Chambre, a accoûtumé de prendre la Régale pendant la vacance des Eglifes dans les Provinces fuivantes. Dans toute la Province de Sens, excepté le Diocèse d'Auxerre... Dans toute la Province de Reims excepté le Diocèfe de Cambrai. Dans toute la Province de Bourges, exceptés les Diocèfes de Limoges, de Cahors, de Rodez, d'Albi & de Mende. Dans la Province de Tours, exceptés les Diocèfes de S. Malo, &c. Dans toute la Province de Normandie. Dans la Province d'Auch, dans celle d'Arles, & de même dans tout le Languedoc le Roi n'a rien ».

Charles VI. dans fon Ordonnance de 1408, & Charles VII dans celle qu'il puTome X.

qu'il e

« PreviousContinue »