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c, sur la face tête laurée d'Antonin à droite, ANTONINVS AVG. PIVS.... revers: une femme assise sur un siége et tenant dans la main droite un objet indécis; la légende est effacée; exergue S.C. (1).

La terre de Virginal faisait partie du patrimoine que Waubert III, comte de Hainaut, donna vers l'an 573 à sa fille sainte Amelberge. Cette dame ayant épousé le comte Witger, seigneur de Condé, en eut trois enfants saint Emebert, évêque de Cambrai, sainte Reinelde, patronne de Saintes, et sainte Gudule, patronne de Bruxelles. Lorsque Witger et Amelberge se séparèrent pour aller servir le seigneur dans la retraite et les exercices de la pénitence, à Lobbes et à Maubeuge, les terres de Saintes, de Virginal, et plusieurs autres grands biens tombèrent en partage à sainte Reinelde. Celle-ci ayant résolu, vers 655, de ne posséder autre chose que son Dieu, et de se dépouiller entièrement de son patrimoine, alla au monastère de Lobbes, qui lui rappelait un souvenir bien doux, car c'était là que son père Witger avait quitté la terre pour le ciel, et conjura l'abbé de recevoir en don les terres de Saintes, de Virginal et quelques autres, qu'elle léguait à saint Pierre, patron de l'oratoire de l'abbaye. Cette donation fut acceptée avec reconnaissance par les religieux, émus à la vue d'une si rare et si héroïque abnégation (1). (Voyez aux appendices, no 1.)

Dans la suite l'abbé de Lobbes nomma un seigneur avoué, pour garder les droits de son abbaye à Virginal; mais insensiblement ces avoués s'y attribuèrent plusieurs droits seigneuriaux et s'arrogèrent le titre de seigneurs. De manière que la juridiction se trouva partagée entre les seigneurs primitifs et les seigneurs avoués.

La haute, moyenne et basse justice compétait par indivis aux deux seigneurs; mais l'exécution de la haute justice ou le coup d'épée appartenait privativement au seigneur avoué. Le pilori se

(1) Bulletin de l'Académie royale de Bruxelles, tom. x, 2o part. 1843. (2) LES BOLLANDISTES. Acta sanctorum, 16 juillet. - SURIUS. Vitæ sanctorum, 16 juillet. BUTLER. Vies des saints, t. 10, p. 242. · GHESQUIÈRE. Acta sanctorum Belgii, t. 4, p. 642. - · VINCHANT. Annales du Hainaut, t. 2, p. 20. - Bibliothèque royale. Section des manuscrits, no 18711.

trouvait près du bois de Hennuyères, à l'endroit qui porte encore le nom de Bruyère de la justice. L'avoué commettait le bailli, pour garder ses droits, un sergent pour faire les exploits de loi, et trois échevins; l'abbé nommait quatre autres échevins, et le mayeur, mais ce dernier ne pouvait entrer en fonction qu'après avoir prêté serment au seigneur avoué ou à son commis le greffier était établi par les deux seigneurs. Les crimes étaient du ressort du bailli, du mayeur et des échevins; les dettes et les ventes ou mutations de biens étaient du ressort du mayeur et des échevins seulement. Tous ces fonctionnaires étaient amovibles au gré des seigneurs (1). (Voyez aux appendices no 2.)

Les bois et les plantations sur les chemins et places publiques appartenaient pour les deux tiers à l'abbé de Lobbes, et pour un tiers au seigneur avoué. Les tonlieux, les amendes de loi, de bois et de fourfaison, les confiscations, les compositions criminelles ou civiles se divisaient entre les deux seigneurs, moitié par moitié, Au seigneur avoué seul appartenaient les droits suivants : le droit de terrage consistant en vingt et un deniers par an sur chaque bonnier d'héritage; le droit de douzaine, de cremaillon ou de bourgeoisie consistant en un vieux gros, ou un sou et dix-huit deniers, qui se levait sur chaque chef de famille ayant moins de deux bonniers d'héritage; le droit de goubau ou de cambage, consistant en deux pots de chaque tonneau de bierre brassée à Virginal; sur les bierres étrangères il levait deux sous pour chaque roue des voitures qui l'amenaient. Il y possédait encore en rentes particulières quarante-cinq florins; et en rentes seigneuriales dix chapons et une poule, vaillant annuellement huit florins; ces diverses rentes et les droits de terrage et de cremaillon rapportaient soixante florins, année commune (1).

Les vertes amendes avaient été abandonnées par les deux seigneurs au bailli et au mayeur; tandis que le droit d'afforage,

(1) Documents des biens appartenant au seigneur marquis de Herzelles, t. I, Manuscrit appartenant à M. Théodore de Jonghe, à Bruxelles. — Archives du château d'Iure. LEROY. Le grand théâtre profane de Brabant, Ier part. p. 22.

consistant en quatre pots de bierre par brassin, avait été donné aux échevins pour les jours d'assemblée (1).

Les habitants de Virginal étaient régis par des coutumes particulières, qu'ils s'étaient sans doute forgées eux-mêmes et qu'ils observaient opiniâtrement, ne se souciant pas des désordres auxquels elles donnaient lieu, et s'imaginant qu'ils ne pouvaient être censurés que par leurs seigneurs (2). Comme ces coutumes ont échappées jusqu'ici à tous les jurisconsultes publicistes, je préfère de les publier en entier telles qu'elles existent encore dans les archives de la commune, que d'en donner une pâle analyse. (Voyez aux Appendices, n° 3.)

(1) Documents des biens appartenant au seigneur marquis de Herzelles. Manuscrit cité.

(2) LEROY. Le grand théâtre profane de Brabant, 1. c.

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