P. S. Votre Majesté trouvera ci-jointes les copies de ma PROCLAMATION AUX ESPAGNOLS et celle du Maréchal de camp Kindelan relatives à la trahison du Marquis. Soldats Espagnols, Un homme, qui mettait toujours en avant ses principes d'honneur et de loyauté, en qui vous aviez confiance et que vous estimiez comme un honnête soldat, vient par une perfidie QUI N'A PAS MÊME D'EXEMPLE CHEZ LES TARTARES, de faire un TRAFIC INFAME de VOS PERSONNES, DE VOS FORTUNES et DE VOS ENFANTS. Cet homme est le Marquis de la Romana; il VOUS A VENDUS COMME DES BÊTES DE SOMME AUX ENNEMIS DE VOTRE PATRIE, AUX ENNEMIS DE VOTRE GLOIRE, DE VOTRE HON NEUR ET DE VOTRE RELIGION. LE MISÉRABLE a poussé l'hypocrisie jusqu'à débiter les nouvelles les plus absurdes; il vous a montré votre pays en proie aux désordres les plus affli geans; il n'y a sortes de mensonges qu'il n'ait inventés pour arriver à son but. Il sait bien qu'aucun de vous ne verra plus les objets de ses affections les plus chères, IL A STIPULÉ VOTRE DÉPART POUR L'INDE ET POUR LE CANADA OU VOUS GÉMIREZ SOUS L'OPPRESSION CONTINUELLE DES ANGLAIS. Soldats, ceur d'entre vous à qui cette adresse parviendra, avant leur embarquement doivent rester dans les lieux où ils se trouvent, et repousser avec horreur tous les ordres qui leur seraient donnés par tout autre que par moi ou le Général Kindelan. JE VOUS PRENDS TOUS SOUS MA PROTECTION: JE PRENDS AVEC VOUS L'ENGAGEMENT DE RENVOYER DANS LEURS FOYERS TOUS CEUX QUI VOUDRONT S'Y RENDRE ILS S'ASSURERONT EUX-MÊMES DES ACCLAMATIONS UNANIMES DES PEUPLES DES Es chevaux espagnols abandonnés ainsi que tous leurs matériels. On en établit des listes. Un décret du 19 août prescrivit aux danois de rendre tous les chevaux même ceux dont ils auraient recu le cadeau, Ils furent transportés par Ribe, Tondern. Meldorf sur Altona et Hambourg : ruis sur Postdam, Hannover. Wessel, et partagés entre les régiments de cavalerie francaise (K. SCHMIDTr ʼn 302). Karl Schmidt indique que Bernadotte partit le 10 pour Kolding et Odense cù il arriva le 12 avec les Généraux Boudet et Veaux, le 14 chasseurs, 1 bataillon du 19 et 2 canons. Le 12. après-midi up détachement de cavalerie et d'infanterie partit pour Swendborg sur 100 voitures le 13, le reste partit sur 100 voitures avec le Généra! Veaux, avec le projet de marcher sur Langeland. Les événements n'empêchèrent nas le Prince de Ponte Corvo de célébrer la fête de l'Empereur à Odense. Elle devait avoir lieu primitivement à Altona où tous les régiments espagnols devaient envoyer des délégations d'Officiers. La fête ent lieu à grand orchestre diner, hal. illuminations. Les autorités danoises y furent invitées (K. SCHMIDT, p. 246). PAGNES EN FAVEUR DU FRÈRE DE L'IMMORTEL NAPOLÉON le Grand. Soldats, JE N'AI JAMAIS TROMPÉ PERSONNE ; l'opinion des troupes que j'ai commandées doit vous en être le garant. Signé le Maréchal de l'Empire, PRINCE DE PONTO-CORVO. Le Général Kindelan se laissa entraîner dans cette vaine. et ridicule phraséologie. Soldats, Je suis resté au poste d'honneur; je vous y appelle tous : vous me connaissez et vous savez que je vous aime; je suis un ancien soldat qui a servi entre vous écoutez ma voix qui n'a d'autre intérêt que la gloire d'Espagne, votre bonheur et la tranquillité de vos familles. Venez tous vous réunir à Flensbourg; vous y trouverez le Maréchal, Prince de Ponte-Corvo, qui donnera permission à tous ceux d'entre vous qui voudront retourner en Espagne. De cette facon, vous rentrerez avec honneur et sans remords au sein de vos familles et si vous vous laissiez entraîner par les insinuations perfides et mensongères que l'on vous a faites, rous porteriez dans toutes les parties du monde où l'on vous emmenerait la honteuse impression de l'Infamie qui vous décèlerait partout, SOLDATS, JE VOUS EMBRASSE COMME UN PÈRE EMBRASSE SES ENFANS: ce titre me donne droit d'espérer que vous serez dociles aux conseils salutaires que je vous donne. Signé le Maréchal de camp, Tandis que ces LAMENTATIONS s'imprimaient pour être répandues parmi les troupes espagnoles qui s'étaient évanouies. vers Langeland, les troupes francaises s'étaient mises en marche avec une rapidité étonnante 1 et lorsque le 27° chasseurs à cheval arrivait, le 10 août, à Kolding, suivi par la 2o division (Boudet), la 1 division s'établissait à Hardensleben, Apenrade, Flensbourg; les Hollandais avec 4 batail 1. Lettre du Prince de Ponte Corvo du 11 août. « Je viens d'arriver de ma personne sur le bord du petit Belt, avec une avant-garde, Vaurai demain, ici la division Boudet réunie. Elle arrive du Camp de Bends. bura sur des voitures, et aura fait cinquante lieues dans deur jours ; avant à la cavalerie, elle arrive de ses cantonnements très éloignés, faisant 16 et 18 lieves par jour. » L'avant-garde, sous les ordres du Génóral Veaux s'était mise en marche, sans ordre, dès me le Général Kindelan avant trouvé la Général Veaux sur sa route vers le Quartier Général l'eut mis au courant des faits. lons d'Infanterie, 2 escadrons de Cavalerie, 1 compagnie d'Artillerie légère appuyaient le mouvement et se rendaient, en 2 jours, de Hambourg et Altona à Rendsbourg; le Pare d'Artillerie du Corps d'Armée, parti le 10 de Tondern, s'établissait, le 12, à Schleswig. De Hanovre, le Général Milhaud rendait compte, les 11 et 12 août, qu'il soutenait le Prince de Ponte Corvo en envoyant le Général Monpettit avec le 5 Dragons pour suivre le mouvement du Général Dupas, et le 21° régiment sur les rives du Weser et de l'Elbe pour surveiller les embouchures de ces deux fleuves. Dès le 13 août, il y avait déjà 5.000 Français et 2 à 3.000 Danois en Fionie, et l'on cherchait la possibilité d'une descente à Langeland. L'officier de Marine danois qui commandait dans le port de Swendborg 4 chaloupes canonnières et quelques bombardes avait eu l'adresse, comme on l'a vu', dès qu'il s'était aperçu du mouvement des Espagnols de faire sortir les batiments de transport et de se placer hors de portée de manœuvre. De son côté, le Général Rantzau avait prévenu les Espagnols quand ils avaient voulu s'emparer des batteries de Middelfart, et il avait ainsi empêché, comme on va le dire, 1. Lettre à M. de Bose, du 16 août. 2. Lettre du Baron Didelot, du 13 août. une partie du régiment d'Algarbe de passer de Snoghoï en Fionie; mais il avait encore fait tirer sur les Espagnols qui, de Aarhus, avaient voulu, par le Petit Belt, rejoindre leurs camarades; il les avait obligés de passer par le Nord de la Fionie 1. Enfin le Général de Bardenfleth avait aussi coupé le passage à quelques-uns en Jutland, et avait favorisé la marche et la réussite partielle de l'Avant-Garde du Prince de Ponte Corvo, sous les ordres du Général Veaux. Mais quand celle-ci arrivait, le 10, sur le petit Belt, le régiment de Zamora était passé par Frédéricia et Snoghoï et avait rejoint le détachement de la Princesse. ALORS SEULEMENT L'ORDRE ÉTAIT ARRIVÉ de mettre tous les bateaux qui se trouvaient dans le Petit Belt sous les canons de la batterie de Vogermose, du côté du Jutland, près de Snoghoï ce qui fut exécuté, sauf par deux barques de pêcheurs en mauvais état qui étaient à terre avec leurs bateliers, un Sloop à 2 mâts et deux yachts qui faisaient un service de bac. Ces trois bateaux étaient à l'ancre près de Lyngsodde. Le 10 août dans l'après-midi, arriva à Frédéricia la pointe de l'avant-garde française, 2 escadrons du 14° Régiment de Chasseurs à cheval, 1 bataillon du 19° Régiment d'Infanterie de ligne l'on envoya des patrouilles dans la direction de Vejle, et tout fut préparé, conformément aux ordres du Général Veaux pour arrêter les troupes espagnoles qui se présenteraient pour passer. Les batteries de Vogermose et d'Erritse recurent l'ordre d'aider les Français. La nuit fut calme. Vers 3 h. 30 du matin, une patrouille annonça l'approche des troupes espagnoles 2 escadrons d'Algarbe passés par Vejle ces troupes étaient sous les ordres du Capitaine Don Antonio Costa. Immédiatement, le Général Veaux se mit en route sur Frédéricia avec un bataillon du 19°, une batterie danoise sous les ordres du Capitaine Von Hommel, tandis que l'escadron Danois du Capitaine Von Christensen se dirigeait sur Erritsœ. Les Espagnols se voyant découverts forcerent la marche sur Snoghoï où ils purent arriver, menaçant de brûler les maisons des bateliers, demandant les bateaux pour passer on ne pouvait leur résister, mais on leur fit observer que l'on se trouvait sous le feu de la batterie, bien défendue. Néanmoins, quelques Espagnols s'emparèrent de 2 barques, les chargèrent non sans peine à Middelfart où on les fit prisonniers. 1. Lettre à M. de Bose, du 16 août. Pendant ce temps, Costa se portait au galop vers le Sloop et les yachts espérant pouvoir les utiliser, mais alors arrivait à Snoghoï sous les ordres du Major Ameil1, une colonne comprenant un escadron de dragons de la cavalerie danoise du Jutland, un escadron du 14° régiment de chasseurs à cheval français, un bataillon d'infanterie danoise suivi de quelques compagnies françaises, et une batterie montée danoise, qui coupèrent la retraite aux escadrons d'Algarbe. Ceux-ci se placèrent en face des arrivants, et le Capitaine Costa demanda à capituler; mais le Major Ameil répondit qu'il ne s'agissait point de cela, qu'oN VENAIT UNIQUEMENT POUR LES EMPÊCHER DE COURIR A LEUR PERTE; alors se retournant vers le front de sa troupe Don Antonio Costa s'écria : « C'est moi qui vous avois engagés à me suivre, je vous ai trompés ; je 1. A probos de ce brave officier qui ne fit qu'exécuter son devoir et dirigea admirablement ses troupes d'extrême avant-garde puisqu'il évita um combat avec les deux escadrons d'Algerbe, il a fallu que M. de Gomez versåt encore un peu de fiel. En effet, voici comme il rapporte l'incident: « Ameil qví JOIGNIT A L'ARROGANCE DE LA RACE CELLE QUE DONNAIT. A CETTE ÉPOQUE AU SOLTAT FRANCAIS L'OMBRE DE NAPOLÉON, ordonna à Costa de faire mettre pied à terre à sa troupe et d'attendre les ordres du Prince Ponte Corvo qui ne tarderait pas à arriver. » Un autre historien français Touchani-Lafosse dit, que das cette situation, Costa tenta de canituler, avant pour base la vie sauve et le retour en Espagne, « mais le Maréchal qui arrivait en ce moment, fit répondre qu'il N'ADMETTAIT RIEN D'AUTRE QU'UNE REDITION sans condition, ajoutant qu'il allait sur le champ fusiller les officiers et décimer la troupe, » Op. cit., page 54. Le Commandant Boppe dit, contrairement aux faits. Arrivé a Kolding, Bernadotte FASSA LE PETIT BELT avec les troupes françaises, CONTINUA SA MARCHE VERS MIDDELFART, se faisant précéder d'un détachement de cavalerie commandé par le Major Ameil ; cette avantgarde Y ARRIVA à temps pour empêcher l'embarquement du régiment d'Algarve. Ce n'est pas à Middelfart, en Fionie, qu'eut lieu l'incident du régiment d'Algarbe. M. le Professeur Karl Schmidt dit que ce fut le Colonel Biaunié qui présida à l'incident d'Algarbe. Questionné par mot. M. K. Schmidt m'a répondu qu'il avait attribué au Colonel Biaunié l'incident avec D. A. Costa @ d'après le journal du quartier maitre Bardenfleth qui était témoin oculaire. » M. K. Schmidt dit aussi que le Maréchal Bernadotte n'était pas présent et n'er pas à intervenir. Bardenfleth me rapporte pas le moindre mot de sa présence, ce qu'il eut fait certainement si le Maréchal y avait été. » Et il ajoute : « Je ne crois pas à Touchard-Lafosse il n'est pas un historien sévère ». En lisant la citation de Boppe l'on s'en rend compte facilement. On le voit mieux encore quand on lit (TOUCHARD LAFOSSE, Histoire de Charles XIV, t. II), la citation suivante qui est d'une INEXACTITUDE FLAGRANTE et certainement VOULUE : « La Romana avait eu peu de peine à persuader les officiers le patriotisme parte haut dans les cœurs espagnols lorsqu'il se combine avec l'orgueil du rang. Il fut moins facile d'entraîner les soldats quoique naturellement braves, ils reculaient devant les dangers attachés à l'évasion; d'un autre côté, ces hommes simples se fussent considérés comme parjures s'ils eussent trahi leur nouveau souverain... Il fallut faire en |