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jamais, être réduits de telle façon que l'exportation des produits dits pauvres tels que coton, graines, huile, bois et peaux devienne susceptible d'être essayée.

des voyageurs, des bagages et des marchandises. Cette réduction a été consentie par application de l'article 21 du cahier des charges ainsi

conçu :

La Compagnie pourra, en tout temps, abaisser ses tarifs jusqu'au moment où les tarifs perçus représenteront une moyenne de 25 centimes par tonne kilométrique; le gouvernement de l'Etat Indépendant, pourra exiger une réduction de 5% des tarifs de transport chaque fois que la recette annuelle de la ligne aura dépassé 8,000 francs par kilomètre pendant trois années consécutives.

Cette réduction de 5. pourrait être suivie d'une nouvelle réduction de 25 à 30 %, si la Compagnie du Chemin de fer du Congo concluait avec l'Etat Indépendant et l'Etal belge une convention ajournant de quinze ans le droit de rachat du chemin de fer.

Les tarifs actuels sont donc les suivants :

TARIF DU TRANSPORT DES MARCHANDISES A LA MONTÉE

Pour les marchandises non sujettes à réduction:

De Léopoldville à Matadi, les 10 kilogr. indivisibles. fr.

9.50

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DISTANCE

(2) TARIF

des Transports par la Compagnie des Messageries fluviales du Congo.

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DE BRAZZAVILLE A

approximative

RETOUR

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La nourriture n'est pas comprise dans les prix du tarif; elle est facturée à raison de Fr. 20 par homme et par jour.

Le Moyen Congo et le Haut Congo ne sont donc guère exploitables par de nombreuses Sociétés concessionnaires qu'autant qu'ils fournissent des produits riches tels que l'ivoire, le caoutchouc et peut-être le tabac.

Or, les réserves d'ivoire ne sont pas inépuisables et la colonisation n'est pas propice à leur reconstitution.

Quant au caoutchouc le Congo n'est pas le seul pays qui en produise. Il se trouve en abondance dans beaucoup de pays tropicaux et tout spécialement dans l'Indo-Chine. Administrateur d'une Société d'exploitation dans ce pays, j'ai été frappé de la rapidité avec laquelle nos Agents ont enseigné aux indigènes à faire du caoutchouc de qualité tout à fait supérieure.

Si le frêt de l'Indo-Chine pour l'Europe est un peu plus élevé que celui du Congo, les transports dans le premier pays ne sont pas extrêmement onéreux comme ils le sont dans le dernier, et quant à la main-d'oeuvre, tout le monde sait combien l'une est abondante et intelligente et combien l'autre l'est peu.

Les personnes qui tablent sur le maintien de l'élévation des cours du caoutchouc et de la modicité de son prix d'achat au Congo ne commettent-elles pas une erreur économique ? L'on est fort porté à le croire, quand on considère ce qui est advenu au sujet des cours des produits coloniaux et de leurs prix d'achat. Je me rappelle qu'en 1890, à la Côte Occidentale d'Afrique, le caoutchouc s'obtenait au moyen du troc, c'est-àdire que l'on donnait au noir, en échange d'un kilogramme de très beau caoutchouc, 2 fr. 50 en marchandises comptées à environ 300% du prix de revient. Actuellement le caoutchouc qui est moins pur qu'alors, est acheté 4 francs le kilogramme et non plus contre marchandises, mais contre argent.

Ce qui est advenu à la Côte Occidentale d'Afrique adviendra fatalement au Congo; les indigènes, au fur et à mesure qu'ils se civiliseront, élèveront leurs prétentions. Quant à les embrigader pour l'exploitation méthodique du caoutchouc, il ne faut pas y songer, car les essais qui ont été faits n'ont guère réussi. La raison en est non seulement qu'ils ne sont pas les serfs des Sociétés concessionnaires et que peu nombreux sont ceux qui consentent à travailler autrement que par intermittence, mais surtout parce qu'en Afrique les arbres et les lianes à caoutchouc poussent d'une façon tellement capricieuse, que leur exploitation méthodique ne peut être faite que dans les plantations. Or, celles-ci demandent beaucoup plus de temps et d'argent que les théoriciens ne le disent (1) et, par conséquent, il serait imprudent de compter sur leur production pour consolider les Sociétés congolaises.

L'on ne doit pas oublier non plus que le Congo est une colonie où les aliments à l'usage d'Européens sont très rares et que toutes les Sociétés congolaises sont obligées d'y envoyer constamment des chop-boxes, c'est-à-dire des cantines contenant des conserves de viande et de légumes. L'entretien des Agents y est donc des plus coûteux.

En cet état de choses, il s'agit de savoir si les améliorations de détail que le Gouvernement est disposé à apporter dans l'organisation du Congo et peut-être même dans les cahiers

(1) En Casamance des lianes plantées en 1892 ne sont devenues exploitables qu'en 1901.

de charges, seront suffisantes pour que les nombreuses Sociétés congolaises puissent, en restant concessionnaires, tirer un avantage réel de la jouissance qui leur a été concédée. Je ne le crois pas, et c'est pour cela que j'ai adressé à Monsieur le Ministre des Colonies la lettre suivante :

Paris, le 12 Juin 1901.

A Monsieur le Ministre des Colonies, Paris.

MONSIEUR LE MINISTRE,

L'expérience démontre combien sont vaines les concessions de jouissance de territoires au Congo, tout au moins de ceux qui ne sont pas sous la puissance d'un sultan.

Loin de critiquer les décrets et cahiers de charges qui régissent ces concessions, j'estime que leur auteur a pris toutes les dispositions qui pouvaient être prises pour concéder la jouissance de biens au Congo. En effet, les articles de ces décrets et cahiers de charges contiennent des stipulations si sages, si claires et si précises que le concessionnaire devrait, ainsi que le dit votre éminent prédécesseur dans ses instructions ministérielles du 24 Mai 1899, jouir seul du domaine concédé et être seul à en recueillir les fruits. Théoriquement il en est ainsi, mais dans la pratique il en est tout autrement, et vous ne pouvez prendre de nouvelles dispositions susceptibles de faciliter l'exercice du droit de jouissance.

De par les décrets et cahiers de charges, le concessionnaire a la jouissance exclusive de son domaine hormis des terres réservées aux indigènes, mais ceux-ci peuvent exploiter ces terres et vendre leurs produits à qui bon leur semble.

C'est bien à tort que quelques concessionnaires prétendent que les indigènes ne pourraient se livrer dans les réserves qu'à des cultures vivrières. Quoique inspirées par la plus grande sollicitude à l'égard des concessionnaires, les instructions ministérielles citées plus haut disent en effet :

« Si des tiers veulent pénétrer dans les territoires concédés pour s'y livrer à des opérations commerciales, vous n'avez pas

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