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SIX NOTES

SUR L'OUVRAGE INTITULÉ,

LES QUATRE CONCORDATS,

IMPRIMÉ EN 1818:

1° Sur le Concordat de 1801. 2° Sur les Pièces imprimées à Londres. 3° Sur l'enlèvement du Pape. 4° Sur le Concile de 1811. 5° Sur les Bulles. 6° Sur les Prisons d'état.

Cet ouvrage n'est pas un libelle; s'il contient quelques idées erronées, il en contient un plus grand nombre qui sont saines et dignes d'être

méditées.

Ire NOTE.

CONCORDAT DE 1801.

(Volume II, page 90.)

,,Lorsqu'il se sentit enlacé (Napoléon) dans les querelles re,,ligieuses toujours croissantes; lorsque, après avoir travai!': en vue de tout pacifier, il se trouva avoir semé des germes de ,, désordre; lorsque, après avoir compté sur l'appui du clergé, ,, il le trouva hérissé d'ombrages contre lui, il chercha d'où

venait un résultat aussi différent de celui qu'il croyait

préparé; et recueillant les tristes fruits de son inexpé

„rience, il reconnut avec douleur la faute qu'il avait faite en „se mêlant de la religion autrement que comme garant de la „liberté des cultes, etc., etc.“

Napoléon avait porté, en 1796 et 1797, en Italie, une attention particulière aux affaires de religion: ces connaissances étaient nécessaires au conquérant et au législateur des républiques transpadanes, cispadanes, etc. En 1798 et 1799, il dut étudier le Coran; il fallait qu'il connût les principes de l'islamisme, le gouvernement, les opinions des quatre sectes et leurs rapports avec Constantinople et la Mecque; il fallait bien qu'il se fût rendu habile dans les connaissances de l'une et l'autre religion, car cela contribua à lui captiver l'affection du clergé d'Italie, des ulémas en Egypte.

Il ne s'est jamais repenti d'avoir fait le concordat de 1801, et les propos qu'on lui prête, à cette occasion, sont faux: il n'a jamais dit que le concordat fut la plus grande faute de son règne. Les discussions qu'il a eues depuis avec Rome, proviennent de l'abus que faisait cette cour du mélange du spirituel et du temporel. Cela peut lui avoir occasionné quelques moments d'impatience; c'était le lion qui se sentait piqué par des mouches: mais ils n'ont jamais altéré ses dispositions, ni pour les principes de sa religion, ni pour ce grand oeuvre qui a eu des résultats si importans: il n'a jamais dit que les malheurs qui lui arrivaient, provenaient de ce qu'il avait blessé les idées libérales, ou de ce qu'il avait offensé les peuples. Toutes ses lois ont été liberales, elle même de la conscription, même les régl

sur les prisons d'état: ce ne sont pas les peuples qui ont été ses ennemis, mais l'oligarchie; car son gouvernement a été éminemment populaire.

Le concordat de 1801 était nécessaire à la religion, à la république, au gouvernement; les temples étaient fermés; les prêtres étaient persécutés, ils étaient divisés en trois sectes: les constitutionnels, celle des vicaires apostoliques, celle des évêques émigrés, à la solde de l'Angleterre: le concordat mit fin à ces divisions, et fit sortir de ses ruines l'Eglise catholique, apostolique et romaine. Il releva les autels, il fit cesser les désordres, il prescrivit aux fidèles de prier pour la république: il dissipa tous les scrupules des acquéreurs de domaines nationaux; rompit le dernier fil par lequel les Bourbons communiquaient encore avec le pays, en destituant les évêques qui leur étaient restés fidèles, et les signalant comme des rebelles qui avaient préféré les affaires du monde et les intérêts terrestres aux affaires du ciel et à la cause de Dieu.

On dit:,, Napoléon eût dû ne pas se méler des affaires religieuses, mais tolérer la religion en pratiquant le culte, en lui restituant ses temples." Pratiquer le culte.... mais lequel? Restituer ses temples.... mais à qui? aux constitutionnels, au clergé anglais, ou aux vicaires papistes.

Il fut question dans les conférences, pour la négociation du concordat, d'assigner un délai à l'exercice du droit conféré au pape, d'instituer les évêques; mais il avait déja fait de grandes concessions: il consentait à la sup

pression de soixante diocèses, dont les sièges dataient de la naissance du christianisme; il destituait de sa propre autorité un grand nombre d'évêques anciens, et consommait la vente, sans aucune indemnité, de 400,000,000, des biens du clergé: il fut jugé que même, dans l'intérêt de la république, il ne fallait pas exiger des stipulations nouvelles qui auraient favorisé les ultra. Ce fut dans une de ces conférences, que Napoléon dit: Si le pape n'avait pas existé, il eût fallu le créer, pour cette occasion, comme les consuls romains faisaient un dictateur dans les circonstances difficiles. Il est vrai que le concordat reconnaissait dans l'état un pouvoir étranger, propre à le troubler un jour; mais il ne l'introduisait pas, il exisfait de tout temps. Maître de l'Italie, Napoléon se considérait comme maître de Rome, et cette influence italienne lui servait à détruire l'influence anglaise.

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II NOTE.

PIÈCES IMPRIMÉES

A LONDRES.

(Volume II, page 249.)

,,Il faut distinguer dans sa carrière d'affaires religieuses deux époques, et si j'ose parler ainsi, deux éducations diffé„rentes; la première fut celle dans laquelle il agit par lui,, même, indépendamment de tout conseil éclairé dans cette matière; la seconde, celle dans laquelle il consulta et forma un conseil ecclésiastique, etc.“

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Les pièces imprimées à Londres, sur les discussions entre la cour des Tuileries et celle de Rome, sont apocryphes; elles n'ont jamais été avouées: on a espéré, par leur publication, exalter les imaginations espagnoles, et celles des béats de toute la chrétienté: la petite église les a colportées avec fureur; quelques-unes de ces pièces sont fausses; les autres sont toutes plus ou moins falsifiées. Il est fâcheux qu'elles aient trouvé place dans un ouvrage important; il n'était pas difficile de constater leur fausseté. 1° La cour des Tuileries n'a jamais promis directement ni indirectement les légations, et le pape n'a jamais mis cette condition pour prix de son voyage à Paris; il se peut qu'il se soit flatté d'obtenir la Romagne où est Cesène, sa patrie, de la reconnaissance impériale; il se peut que, pendant son séjour Paris, il en ait témoigné quelque chose direc

tement

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