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Si en 1792, la France repoussa l'agression de la première coalition, c'est qu'elle avait eu trois ans pour se préparer et lever deux cents bataillons de garde nationale, c'est qu'elle ne fut attaquée que par des armées au plus de 100,000 hommes. Si 800,000 hommes eussent marché sous les ordres du duc de Brunswick, Paris eût été pris, malgré l'énergie et l'élan de la nation.

Comment dire que Napoléon ne pouvait faire ni la guerre ni la paix? Avec 50,000 hommes, il en combattit 300,000 qui ne seraient point entrés dans Paris, où qui du moins en eussent été chassés, vingt-quatre heures après y être entrés, sans les secours de la trahison. Il fut toujours maître de faire la paix sur les bases des anciennes limites de la France, et il eût obtenu une paix honorable pour lui et la nation, sans la défection du sénat et d'une partie de l'armée.

(Page 6.)

Les sénateurs appelèrent au trône le frère de Louis XVI, et ce choix, quoique, etc. souffrit peu d'opposition, parce que le rappel de Louis paraissait être le gage de la paix, et que la paix était avant tout le premier vœu de la nation; d'un autre côté, les Bourbons, sagement conseillés, s'étaient empressés de combattre par des proclamations les répugnances et les craintes qu'inspirait leur retour: nous garantissons, disaientils, etc. »

La révolution française a été un mouvement général de la nation contre les privilégiés; Our but principal de détruire tous d'abolir les justices seigneuriales,

elle

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de supprimer les droits féodaux, comme un reste de l'ancien esclavage des peuples, de proclamer l'égalité de l'impôt et des droits. Le royaume était formé de réunions successives faites au domaine de la couronne soit par

héritages, soit par conquêtes. Les provinces n'avaient entre elles aucunes limites naturelles, elles étaient inégales en étendue, en population, en privilèges; elles étaient régies par des lois et des coutumes locales au droit civil et administratif. La France n'était pas un état, c'était la réunion de plusieurs états placés les uns à côté des autres sans amalgame. La révolution, guidée essentiellement par le principe de l'égalité, détruisit tous les restes des temps féodaux; elle fit une France nouvelle, ayant une division homogène de territoire, d'accord avec les circonstances locales; même organisation judiciaire, même organisation administrative, même lois civiles, mêmes lois criminelles, même systême d'imposition. Le bouleversement que produisirent dans les personnes et dans les propriétés les effets de la révolution, fut aussi grand que celui opéré par les principes mêmes de la révolution. Tout ce qui était le résultat des évènements qui s'étaient succédé depuis l'établissement de le monarchie, cessa d'exister. La France nouvelle présenta le spectacle de 25 millions d'ames ne formant qu'une seule classe de citoyens gouvernés par une même loi, un même réglement, un mème ordre. Tous ces changements étaient conforines au bien de la nation, à ses droits, à la marche de la civilisation.

La France toute entière était attachée aux

Si en 1792, la France repoussa l'agression de la première coalition, c'est qu'elle avait eu trois ans pour se préparer et lever deux cents bataillons de garde nationale, c'est qu'elle ne fut attaquée que par des armées au plus de 100,000 hommes. Si 800,000 hommes eussent marché sous les ordres du duc de Brunswick. Paris eût été pris, malgré l'énergie et l'élan de la nation.

Comment dire que Napoléon ne pouvait faire ni la guerre ni la paix? Avec 50,000 hommes, il en combattit 300,000 qui ne seraient point entrés dans Paris, ou qui du moins en eussent été chassés, vingt-quatre heures après y être entrés, sans les secours de la trahison. Il fut toujours maître de faire la paix sur les bases des anciennes limites de la France, et il eût obtenu une paix honorable lui et la nation, sans la défection du sépour nat et d'une partie de l'armée.

(Page 6.)

» Les sénateurs appelèrent au trône le frère de Louis XVI, et ce choix, quoique, etc. souffrit peu d'opposition, parce que le rappel de Louis paraissait être le gage de la paix, et que la paix était avant tout le premier vœu de la nation; d'un autre côté, les Bourbons, sagement conseillés, s'étaient empressés de combattre par des proclamations les répugnances et les craintes qu'inspirait leur retour: nous garantissons, disaientils, etc. »

La révolution française a été un mouvement général de la nation contre les privilégiés; elle eut pour but principal de détruire tous les privileges, d'abolir les justices seigneuriales,

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de supprimer les droits féodaux, comme un reste de l'ancien esclavage des peuples, de proclamer l'égalité de l'impôt et des droits. Le royaume était formé de réunions successives faites au domaine de la couronne, soit par héritages, soit par conquêtes. Les provinces L n'avaient entre elles aucunes limites naturelles, elles étaient inégales en étendue, en population, en privilèges; elles étaient régies par des lois et des coutumes locales au droit civil et administratif. La France n'était pas un état, c'était la réunion de plusieurs états placés les uns 4 à côté des autres sans amalgame. La révolu

tion, guidée essentiellement par le principe de Se l'égalité, détruisit tous les restes des temps del féodaux; elle fit une France nouvelle, ayant eune division homogène de territoire, d'accord Le avec les circonstances locales; même organisatition judiciaire, même organisation adminis

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et dans les propriétés les effets de la révolution, defut aussi grand que celui opéré par les principes mêmes de la révolution. Tout ce qui était pale résultat des évènements qui s'étaient succédé depuis l'établissement de le monarchie, cessa d'exister. La France nouvelle présenta le spectacle de 25 millions d'ames ne formant qu'une seule classe de citoyens gouvernés par une même loi, un même réglement, un même orme dre. Tous ces changements étaient conforines au bien de la nation, à ses droits, à la marche rur de la civilisation.

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La France toute entière était attachée aux

intérêts qu'elle avait conquis pendant vingtcinq ans de sacrifices et de triomphes. Si elle vit sans inquiétude relever le trône de la troisième dynastie, c'est qu'elle avait le besoin de la paix, et qu'elle entendit l'héritier présomptif de la couronne lui dire: „Rien n'est changé en France si ce n'est qu'il y a un Français de plus." Cette conduite n'était pas nouvelle: Henri IV vainqueur de ses sujets leur avait donné des garanties, il avait abjuré, il s'était environné des ligueurs; il avait poussé le désir d'inspirer la confiance, jusqu'à éloigner de lui et des emplois ceux-mêmes qui l'avaient rendu-vainqueur à Coutras, à Arques, à Ivry: il savait que l'amour des hommes est hors du pouvoir des baïonnettes, et qu'un roi qui ne règne pas sur le cœur de ses peuples n'est rien, et cependant Henri IV n'avait pas à respecter les droits acquis par une révolution, que ses victoires avaient fait reconnaitre de toute l'Europe.

Sans doute, si le cardinal de Richelieu eût tenu les rênes de l'état en 1814, son vaste génie eût embrassé d'un coup d'œil la position de son roi, regnant par les droits de sa naissance et par les règles de la hiérarchie féodale, sur une nation fière de tant de victoires, heureuse par les lois qu'elle s'était données depuis 1789. Il se fût dit que la contre-révolution, si on la tentait, ne pouvait s'opérer que par la volonté constante de la coalition, et par la présence en France et l'emploi des armées ennemies; que, du moment où les baïonnettes étraneres quitteraient le sol de la patrie, la erait dans la jouissance de son in

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