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Monsieur,

Le Président du Comité général de la Souscription patriotique des Femmes de France accepte, au nom de ce Comité, l'hommage de la deuxième édition de l'ouvrage : L'Armée de l'avenir, étude sur l'organisation militaire, pour être vendu au profit de l'œuvre. Il s'empresse de vous en exprimer ses remerciments et vous prie de recevoir l'assurance de sa considération distinguée.

Paris, le 20 avril 1872.

DROUYN DE LHUYS.

2.

PUBLICATION VENDUE

Au profit de l'OEuvre des Femmes de France
POUR LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE

L'ARMÉE DE L'AVENIR

ÉTUDES

SUR

L'ORGANISATION MILITAIRE

AU POINT DE VUE DU SERVICE OBLIGATOIRE

PAR UN OFFICIER SUPÉRIEUR DE L'ARMÉE D'AFRIQUE

DEUXIÈME ÉDITION

CONTENANT LE PROJET DE LOT SUR LE RECRUTEMENT PRÉSENTE
A L'ASSEMBLÉE NATIONALE
TEOROANISATION DE L'ARMÉE.

PAR LA COMMISSION E

« Nous avons si peu de vertu,
» que nous trouvons ridicule
» d'aimer la gloire.

» VAUVENARGUES. >>

PARIS

J. DUMAINE

ÉDITEUR D'OUVRAGES D'ART ET D'HISTOIRE MILITAIRES

30, RUE ET PASSAGE DAUPHINE

1872

Tous droits réservés.

DOLETAL

27 JUN1938

IBRARY

Paris, le 10 mai 1872.

MON CHER COMMANDANT,

Vous avez, en même temps, écrit un bon livre et accompli une bonne action.

Les femmes de France vous tiendront compte de la bonne action, parce que vous aurez, avec elles, contribué à la délivrance du territoire.

L'armée profitera de vos études et trouvera dans ces pages, dictées par l'expérience, l'espoir d'une régé

nération.

Le livre est tout militaire. Vous avez scrupuleusement évité le terrain de la politique et vous n'avez pas eu d'amères paroles pour un passé que le malheur doit rendre sacré.

C'est à Vauvenargues que vous empruntez l'épigraphe de votre livre « Nous avons si peu de vertu, » que nous trouvons ridicule d'aimer la gloire. »

Vous auriez pu demander à un écrivain militaire l'épigraphe d'un livre composé pour l'armée. Les Foy, les Lamarque, les Gouvion-Saint-Cyr ont assez écrit sur le recrutement pour vous fournir l'une de ces citations magistrales qui s'emparent de l'esprit du lecteur, l'entraînant dans la voie choisie par l'auteur.

Vous avez préféré le philosophe aux illustres généraux, le moraliste aux orateurs.

Cette préférence vous honore, car elle indique une sorte de parenté intellectuelle entre le simple officier du xvme siècle et l'auteur de l'Armée de l'Avenir. Tous deux ont aimé la guerre et les livres, tous deux ont connu les obscures fatigues des campagnes lointaines et les douces consolations de l'étude.

En faisant l'Éloge des officiers morts dans la guerre de 1741, Voltaire a rencontré la véritable éloquence. Il a été comme inspiré par l'esprit de sacrifice, qui était le caractère dominant de Vauvenargues..

Vous avez donc eu la plus heureuse pensée, en empruntant au soldat philosophe l'épigraphe de votre livre. C'est comme un parfum que vous répandez sur ces pages.

Ne craignez-vous pas, cependant, que cette épigraphe, où l'amertume se fait jour, ne laisse supposer que vous doutez, comme tant d'autres, et que vous seriez heureux de rencontrer plus de vertu et plus d'amour pour la gloire?

Lorsque votre main a tracé ce titre : L'Armée de l'Avenir, votre esprit a dû aller bien au delà des limites que vous imposiez à votre travail.

Vous avez dû comprendre que, pour fonder l'armée de l'avenir, il fallait transformer la société civile, lui demander de grandes vertus et lui faire aimer la gloire.

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