Page images
PDF
EPUB

ment à tous les ennemis de la France; arborez cette cocarde tricolore; vous la portiez dans nos grandes journées!

Nous devons oublier que nous avons été les maîtres des nations; mais nous ne devons pas souffrir qu'aucune se mêle de nos affaires.

Qui prétendroit être maître chez nous? Qui en auroit le pouvoir? Reprenez ces aigles que vous aviez à Ulm, à Austerlitz, à Jéna, à Eylau, à Friedland, à Tudella, à Eckmülh, à Essling, à Wagram, à Smolensk, à la Moskwa, à Lutzen, à Vurken, à Montmirail. Pensez-vous que cette poignée de Français aujourd'hui si arrogans, puissent en soutenir la vue? Ils retourneront d'où ils viennent, et là, s'ils le veulent ils régneront, comme ils prétendent l'avoir fait depuis dix-neuf ans.

Vos biens, vos rangs, votre gloire, les biens, les rangs et la gloire de vos enfans, n'ont pas de plus grands ennemis que ces princes que les étrangers nous ont imposés; ils sont les ennemis de notre gloire, puisque le récit de tant d'actions héroïques qui ont illustré le peuple français combattant contre eux pour se soustraire à leur joug, est leur condam

nation.

Les vétérans des armées de Sambre et Meuse, du Rhin, d'Italie, d'Egypte, de l'Ouest, de la grandearmée, sont humiliés; leurs honorables cicatrices sont flétries; leurs succès seroient des crimes; ces braves seroient des rebelles, si, comme le prétendent les ennemis du peuple, les souverains légitimes étoient au milieu des armées étrangères.

[ocr errors]

Les honneurs, les récompenses, leur affection, Sont pour ceux qui les ont servis contre la patrie et

contre nous.

Soldats! venez vous ranger sous les drapeaux de votre chef; son existence ne se compose que de la vôtre, ses droits ne sont que ceux du peuple et les vôtres; son intérêt, son honneur, sa gloire, ne sont autres que votre intérêt, votre honneur et votre gloire. La victoire marchera au pas de charge : Faigle, avec les couleurs nationales, volera de clocher en clocher, jusqu'aux tours de Notre-Dame : alors vous pourrez vous vanter de ce que vous aurez fait; vous serez les libérateurs de la patrie.

Dans votre vieillesse, entourés et considérés de vos concitoyens, ils vous entendront, avec respect, raconter vos hauts faits; vous pourrez dire avec orgueil : « Et moi aussi, je faisois partie de cette grandearmée qui est entrée deux fois dans les murs de Vienne, dans ceux de Rome, de Berlin, de Madrid, de Moscou, qui a délivré Paris de la souillure que la trahison et la présence de l'ennemi y ont empreinte.

[ocr errors]

Honneur à ces braves soldats, la gloire de la patrie ! ét honte éternelle aux Français criminels, dans quelque rang que la fortune les ait fait naître, qui combattirent vingt-cinq ans avec l'étranger, pour déchirer le sein de la patrie,

[blocks in formation]

Le grand-maréchal faisant fonctions de major-général de la grande-armée.

Signé Comte BERTRAND.

(Bulletin des Lois, n° 1, tome unique.)

No III.

Au golfe Jun, le 1er mars 1815.

Les généraux, officiers et soldats de la garde impériale, aux généraux, officiers et soldats de

l'armée.

Soldats et camarades!

Nous vous avons conservé votre empereur, malgré les nombreuses embûches qu'on lui a tendues; nous vous le ramenons au travers des mers, au milieu de mille dangers; nous avons abordé sur la terre sacrée de la patrie, avec la cocarde nationale et l'aigle impériale. Foulez aux pieds la cocarde blanche; elle est le signe de la honte et du joug imposé par Tétranger et la trahison. Nous aurions inutilement versé notre sang, si nous souffrions que les vaincus nous donnassent la loi!!!

Depuis le peu de mois que les Bourbons règnent, ils vous ont convaincus qu'ils n'ont rien oublie ni rien appris. Ils ont toujours gouverné par des préjugés ennemis de nos droits et de ceux du peuple.

Ceux qui ont porté les armes contre leur pays, contre nous, sont des héros ; vous, vous êtes des rebelles à qui l'on veut bien pardonner jusqu'à ce qu'on soit assez consolidé par la formation d'un corps d'armée d'émigrés, par l'introduction, à Paris, d'une garde suisse, et par le remplacement successif de nouveaux officiers dans vos rangs! Alors il faudra avoir porté les armes contre sa patrie, pour pouvoir prétendre aux honneurs et aux récompenses; il faudra avoir une naissance conforme à leurs préjugés pour être officier. Le soldat devra toujours rester soldat; le peuple aura les charges, et eux les honneurs.

En attendant le moment où ils oseroient détruire la Légion-d'Honneur, ils l'ont donnée à tous les traîtres, et l'ont prodiguée pour l'avilir; ils lui ont ôté toutes les prérogatives politiques que nous avions gagnées au prix de notre sang.

Les 400 millions du domaine extraordinaire sur lesquels étoient assignées nos dotations, qui étoient le patrimoine de l'armée et le prix de nos sueurs, ils se les ont appropriés.

Soldats de la grande nation! soldats du grand Napoléon! consentiriez-vous à l'être d'un prince qui, vingt ans, fut l'ennemi de la France, et qui se vante de devoir son trône à un prince régent d'Angleterre?

Tout ce qui a été fait sans le consentement du peuple et le nôtre, et sans nous avoir consultés, est illégitime.

Soldats officiers en retraite! vétérans de nos armées! venez avec nous conquérir le trône, palladium de nos droits, et que la postérité dise un jour : « Les étrangers, secondés par des traîtres, » avoient imposé un joug honteux à la France, les » braves se sont levés, et les ennemis du peuple » de l'armée, ont disparu, et sont rentrés dans le

» néant. »

[ocr errors]

Soldats! la générale bat, nous marchons; courez aux armes! Venez nous rejoindre, joindre notre empereur et nos aigles tricolores.

Signé à l'original,

Le général de brigade, baron CAMBRONNE, major du er régiment de chasseurs à pied de la garde; le lieutenant-colonel, chevalier

[ocr errors]

MALLET.-Artillerie de la garde : CORNUEL, RAOUL, capitaines; LANOUE, DEMONS, lieutenans. Infanterie de la garde: LouBERT, LAMOURETTE, MONPEZ, COMBES, capitaines; DEQUEUX, THIBAULT, CHAUMET, FRANCONNIN, MALLET, lieuten.; LABORDE, EMERY, MOISSOT, ARNAUD. Chevau

légers de la garde: le baron JERMANOUSKI, major; BALINSKI, SCHULTZ, capitaines; FINTOSKI et SKORONSKI, lieutenans.

Signé, le général de division aide-de-camp de S. M. l'empereur, aide-major-général de la garde, comte DROUOT. (Journal de l'Empire du 22 mars 1815.)

N° IV.

Gap, le 6 mars 1815.

NAPOLÉON, par la grâce de Dieu, et les constitutions de l'empire, empereur des Français, etc. etc. etc. AUX HABITANS DES DÉPARTEMENS DES HAUTES ET BASSES-ALPES.

Citoyens !

J'ai été vivement touché de tous les sentimens que yous m'avez montrés; vos vœux seront exaucés. La cause de la nation triomphera encore!!! Vous avez raison de m'appeler votre père ; je ne vis que pour l'honneur et le bonheur de la France. Mon retour dissipe toutes vos inquiétudes; il garantit la conservation de de toutes les propriétés, l'égalité entre toutes les classes; et les droits dont vous jouissiez depuis vingtcinq ans, et après lesquels nos pères ont tous soupiré, forment aujourd'hui une partie de votre existence.

« PreviousContinue »