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nomma Van Diemen. Il continua sa Route au Sud-Est, en longeant la Côte, doubla l'Extrémité méridionale de cette Terre, au Sud du 43 e Parallèle, et le 1 Décembre

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°) Méridien, du latin meridies, pour medi-dies, medius dies, Milieu du Jour. On nomme ainsi de grands Cercles qui, passant tous par les Pôles de la Terre, et par le Zénith) et le Nadir ●●), sont censés chacun couper celle-ci en deux Parties égales ou deux Hémisphères, l'un oriental, l'autre occidental; ce sont les Méridiens terrestres. Le Prolongement indéfini, et dans tous les sens du Plan de chacun de ces Cercles, forme, sur la grande Voûte du Ciel qui nous entoure, ce qu'on nomme les Méridiens célestes; il y en a donc autant que de terrestres, et deux de ces divers Cercles, l'un sur la Terre et l'autre au Ciel, occupent donc toujours chacun le même Plan; leur Intersection, commune à tous, a également lieu sur l'Axe de la Terre, indéfiniment pro

Zénith, Corruption de l'arabe semt ou semtarras, qui signifie Point vertical. C'est le Point du Ciel qui répond verticalement au-dessus de notre tête.

Le Zénith est appelé le Pôle de l'Horizon, parce qu'il est distant de 90 Degrés de chacun des grands Points de ce Cercle. (Lunier, 1. c. T. III. p. 543. Col. 2. Dict. de la Conversation, T. LII. p. 459. Col. 1. - - Keith, 1. c. Part. I. p. 8. Conversations-Lexikon, T. XII. p. 469.)

) Nadir, de l'arabe nadher, qui regarde, qui est opposé.

Le Point du Ciel qui est directement sous nos Pieds, et auquel aboutit la Ligne verticale tirée du Point que nous habitons par le Centre de la Terre. C'est le Point opposé au Zénith.

Il en résulte que le Nadir serait le Zénith de nos Antipodes ☺), si la Terre était exacte

©) Antipodes, du grec avri, contre, et de τους, ποδός, Pied.

Lieux de la Terre qui sont diamétralement opposés; ceux qui sont sur des Parallèles à l'Équateur, également éloignés de ce Cercle, les uns du Côté du Midi, les autres du Côté du Nord, qui ont le même Méridien, et sont sous ce même Méridien à la Distance les uns des autres, de 180 Degrés, ou de la Moitié de ce Méridien, sont Antipodes, c. à. d. ont les Pieds diamétralement opposés. Les Antipodes ont à peu près le même Degré de Chaud et de Froid; ils ont les Jours et les Nuits également longs,

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longé de part et d'autre dans les Espaces célestes. Il est d'ailleurs inutile de dire que le Tracé de ces Cercles, comme de tous ceux des Sphères, terrestre et céleste, est purement fictif, et qu'on peut en compter autant qu'on veut. Il y en a un pour tous les Points de la Terre, en allant de l'Est à l'Ouest, et un autre pour tous les Points correspondants du Ciel. On nomme ces Cercles Méridiens, parce qu'il est en même tems Midi pour tous ceux qui du Nord au Sud, se trouvent sous l'un de ces Cercles pris dans le Ciel au moment où le Soleil y passe. On nomme Angles horaires, les Angles sphériques formés par l'Intersection des Plans des Méridiens. On les nomme aussi Cercles de Longitude ●●●), parce que c'est sur ces Cercles que se compte en Mer la Longi

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) Longitude, du latin Longitudo. La Longitude géographique est la Distance d'un Lieu de la Terre, à un Méridien qu'on regarde comme le premier Méridien, ou un Arc de l'Équateur, compris entre le Méridien du Lieu et le premier Méridien de la Terre. On a imaginé plusieurs Moyens mécaniques de trouver la Longitude; mais enfin on a compris que c'était dans les Cieux qu'il fallait chercher les Moyens de découvrir les Longitudes sur Terre: en effet, si l'on connait pour deux différents Endroits les Tems exacts de quelque Apparence

et lorsque les uns ont les Jours les plus longs, les autres ont les Jours les plus courts. Anciennement ceux qui admettaient les Antipodes étaient regardés comme des Fous, quelquefois même comme des Hérétiques. Un Evêque nommé Vigilius fut déposé, pour avoir soutenu les Antipodes, contre Lactance, le Précepteur du fils de Constantin. (Lunier, I. c. T. I.

p. 81. Col. 1. Dict. de la Conversation, T. III. p. 385. Col. 2. Penny Cyclopaedia, 116. Col. 1. P. Keith, 1. c. Part. I. Conversations-Lexikon, T. IV. p. 551.

T. II. 21.

P.

Art. Gegenfüfsler.)

mouilla dans une grande Baie, à laquelle il donna le nom de Frédéric Henri t). Le lendemain il envoya deux Canots à terre: le Pays était très haut, bien boisé, abondant

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céleste, la Différence de ces deux Tems donnera la Différence des Longitudes entre ces deux Lieux. Parmi les Apparences célestes, celles qui sont les plus propres à être observées, sont les différentes Phases des Eclipses de Soleil, de Lune, des Étoiles et des Satellites de Jupiter; le Lieu de la Lune dans le Zodiaque, sa Distance aux Étoiles fixes, etc. etc. Comme les Eclipses de la Lune sont très rares, les

Astronomes se sont attachés aux Occultations des Étoiles fixes par la Lune, qui sont plus fréquentes, et depuis la Découverte des Satellites de Jupiter, leur Observation a fourni des Moyens encore plus aisés pour la Recherche des Longitudes sur Terre; mais ces Moyens ne sont pas praticables à la Mer, à cause du Mouvement du Vaisseau, qui ne permet pas de conserver l'Objet dans le Champ des longues Lunettes, qui sont pourtant indispensables dans ces Sortes d'Observations.

Pendant longtems les Marins ont été réduits à des Procédés très imparfaits pour trouver la Longitude en Mer, quoique cette Recherche ait incessamment attiré l'Attention des Puissances aussi bien que des Savants. L'Espagne, la Hollande, la France et l'Angleterre, ont successivement fixé de grandes Récompenses pour celui qui découvrirait les Longitudes.

Deux Moyens ont été présentés: le premier est une Horloge ou Montre, capable de mesurer le Tems avec une Exactitude suffisante; et l'autre une Méthode astronomique fondée sur les Mouvements de la Lune.

Sully en France, et Harrison en Angleterre, construisirent, à peu près dans le même Tems, des Pendules et des Montres marines (Voyez ce mot dans le Dict. de la Conversation, T. XXXVIII. p. 482. Col. 1.); mais le second, plus heureux, obtint en 1765, une Somme de 10,000 livres sterlings, Moitié de la Récompense promise par l'Acte du Parlement de 1714, et l'autre Moitié huit ans après. Depuis cette Époque les Montres marines ont été perfectionnées en France par M M. Leroi et Ferdinand Berthoud, et en Angleterre par MM. Arnold et Kendal.

t) Frédéric-Henri de Nassau, frère aîné de Maurice de Nassau, fut revêtu des Charges de Capitaine et d'Amiral-général, aussitôt après la mort de son frère, le 23 Avril 1625, par

autres. On était assez généralement convenu autrefois de prendre pour ce Méridien de Com

Les Horloges ou Montres marines fournissent incontestablement la Méthode la plus commode et la plus simple, pour trouver les Longitudes, puisqu'il suffit de mettre sa Montre au Soleil, au Moment du Départ, et lorsqu'on veut avoir la Longitude d'un Lieu, d'examiner au Ciel l'Heure et la Minute qu'il est; la Différence entre le Tems ainsi observé et celui de la Montre, donne évidemment la Longitude.

Mais comme on ne pouvait de longtems espérer des Montres d'une assez grande Perfection, et de plus longtems encore des Montres parfaites, mais assez communes et d'un Prix assez modique, pour suffire aux Besoins de la Marine marchande et militaire, on a cherché à perfectionner les Méthodes astronomiques, et l'on y est parvenu de manière à pouvoir trouver la Longitude par le Moyen de la Lune, à un demi Degré près. Si l'on veut connaitre les divers Ouvrages qui ont été publiés sur cette Méthode, les Règles et les Préceptes nécessaires pour la mettre en Pratique, on peut consulter le Guide du Navigateur, par Mr. Lévêque de Nantes (1799. in 8°.).

Une Loi rendue le 7 Messidor An IV. (25 Juin 1795) établit en France un Bureau des Longitudes, et le chargea spécialement de la Connaissance des Tems. Ce Bureau, dont le Siége principal est à l'Observatoire royal de Paris, publie, en outre, tous les Ans un petit Livre intitulé Annuaire du Bureau des Longitudes: il contient des Tables de Poids et Mesures, de Monnaies, de Mortalité, etc.; des Dissertations scientifiques. C'est un excellent petit Livre, et le meilleur, sans contredit, de tous les Almanachs qui se publient tous les Ans en Europe. [Lunier, 1. c. T. II. p. 465. Col. 1. Dict. de la Conversation, T. XXXIV. p. 389. Col. 2. T. XXXV. p. 381. Col. 1. Art. Bureau des Longitudes. Penny Cyclopaedia, T. XIV. p. 139. Col. 1. Art. Longitude and Latitude. Keith, 1. c. Part. I. 10. P. Conversations-Lexikon, T. VI. p. 493. Art. Länge (geographische).]

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Latitude, du latin Latitudo. Latitude géographique, ou Hauteur du Pôle, c'est la

en Plantes anti-scorbutiques, et bien arrosé; mais on éprouvait beaucoup de Difficultés à y faire de l'Eau. On n'y avait aperçu aucune Créature humaine; toutefois on avait cru entendre des Cris et même un Bruit assez semblable au Son d'une Trompette. On avait remarqué, sur deux Arbres très hauts et très gros, des Entailles qui paraissaient récentes; on avait distingué des Traces de Bètes sauvages, et vu des Vestiges de Feu et de la Fumée; le Soir il s'en éleva sur différents Points; ce qui prouva que le Pays était habité. Le 3, Tasman fit dresser, sur le Rivage de la Baie, un Poteau, auquel fut attaché le Pavillon de la Compagnie; le 5, il appareilla; les Vents contraires l'empêchèrent de suivre longtems la Côte au Nord; alors il fit Voile à l'Est, se proposant de tenir cette Direction jusqu'à ce qu'il eût rencontré les Iles de Salomon. Le 13,

Leurs Hautes Puissances, et peu de Jours après, les États de Hollande le nommèrent Stadhouder, à quoi ceux de Zéelande, et

paraison celui qui passe par l'Ile de Fer ●), la plus occidentale des Canaries. Les divers Peuples aujourd'hui prennent habituellement ́pour premier Méridien, celui qui passe par leur Capitale. Tout cela est fort indifférent, et quel que soit le Méridien de Départ, dont on se soit servi dans une Carte, il suffit de connaitre l'Angle qu'il forme avec un autre Méridien quelconque donné, pour rapporter aisément à ce dernier toutes les Observations. Comme le Soleil fait le Tour de la Terre en 24 heures (Locution impropre, mais suffisante pour ce que nous avons à dire), on conçoit que dans l'Estime des Longitudes on puisse indéfiniment prendre le Tems ou un Arc de Cercle pour Élément de Calcul, car, de ce qu'un Cercle se compose de 360 Degrés, Nombre dans lequel 24 est contenu 15 fois, il résulte que durant la vingt-quatrième Partie de la Durée du Jour, ou durant une Heure, le Soleil aura parcouru 15 Degrés; ce dernier Nombre peut donc être indifféremment pris pour une Heure, et vice versù, dans l'Étude des Mouvements du Soleil, considérés suivant leur Étendue, relativement à leur Durée. De là résulte aussi la Solution facile de ce Problème de l'Étude des Méridiens, savoir quelle Heure il est dans un Pays à une Heure donnée dans un autre Pays? Il ne faut pour cela que connaitre la Différence en Longitude des deux Pays, ou l'Arc de l'Équateur compris entre leurs Méridiens: supposez ainsi un Pays qui soit à 60 Degrés à l'Est ou à l'Ouest de Paris, si l'on demande quelle sera la Différence d'Heures de ce Pays avec Paris,

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plus tard, ceux de Gueldre, d'Utrecht et d'OverYssel accédèrent. (Art. de vérifier, T. XIV. (depuis J. Christ) p. 472.)

on n'aura toujours que cette simple Proportion à faire: si 15 Degrés produisent une Différence d'une Heure, quelle Différence produiraient 60 Degrés. Cette Différence sera ici de 4 Heures, seulement elles seront en plus ou en moins, suivant que le Pays est situé à l'Est ou à l'Ouest de Paris; si donc il est Midi dans cette dernière Ville, le Pays à 60 Degrés à l'Ouest p. e. sera encore à 4 Heures de Midi, on n'y sera donc qu'à 8 Heures du Matin; il y serait déjà, au contraire, 4 Heures après Midi, si le Pays était à 60 Degrés à l'Est. On opérera de mème dans tous les autres Cas, et l'on conçoit aussi qu'en prenant la Contre-Partie du Problème, on trouvera de suite à quelle Distance Est et Quest se trouvent deux Pays dont on connait la Différence des Heures. On conçoit par la même Raison comment un Homme qui ferait le Tour de la Terre, en allant de l'Est à l'Ouest, reviendrait au Point de Départ avec un Jour de moins que ceux qui n'auraient pas changé de Place, et avec un Jour de plus, s'il eût fait le même Voyage en marchant de l'Ouest à l'Est; seulement dans l'un et l'autre Cas, la Durée moyenne des Jours de marche aurait proportionnellement varié en plus ou moins avec 24 Heures d'une Différence, dont la Totalité des Sommes formerait une Durée de 24 Heures à ajouter au Tems qu'aurait duré le Voyage ou à l'en soustraire. (Lunier, 1. c. T. II. P. 513. Col. 1. Dict. de la Conversation, T. XXXVIII. p. 7. Col. 1. Penny Cyclopaedia, T. XV. p. 110. Col. 1. Keith, 1. c. Part. I. p. 3. Conversations-Lexikon, T. VII. p. 305.)

Par Edit de Louis XIII, du 15 Avril 1634, le premier Méridien fut fixé pour les Français à l'Ile de Fer. Dans la suite on compta les Longitudes de celui qui passe par l'Observatoire royal de Paris, qui est à 20 Degrés environ de celui de l'Ile de Fer.

Pour les Anglais le premier Méridien est celui de l'Observatoire de Greenwich.

étant par 42o 10'Sud, et 169° 28' Est, il se trouva en vue d'une Terre haute et montueuse, la nomma Staaten-Land (Terre des États]. Son Élevation et sa grande Étendue firent penser à Tasman qu'elle appartenait au Continent austral: c'est la Nouvelle Zéelande. Il en longea la Côte en s'avançant au Nord-Est; et le 17 il mouilla, par 40o 50', à l'Entrée d'une grande Ouverture, qu'il prit pour une Baie. Bientôt des Insulaires s'avancèrent dans leurs Pirogues: ils s'arrêtèrent à une certaine Distance, et ne voulurent pas venir à bord, malgré les Démonstrations amicales des Hollandais. Il fut décidé qu'on se rapprocherait de Terre; tout à coup sept Pirogues ramèrent vers les Vaisseaux; un Canot envoyé du Heemskerk au Zeehaan fụt attaqué par les Insulaires; trois Matelots furent tués, d'autres se sauvèrent à la Nage, on les recueillit: les Sauvages emportèrent un des Hommes tués; lorsqu'on fit Feu sur eux, ils étaient déjà hors de la Portée du Canon. D'après cette Aventure les Hollandais nommèrent ce Lieu Mordenaars-Bay (Baie des Assassins); et persuadés qu'ils ne pourraient rien espérer des Habitants, ils appareillèrent pour s'éloigner. Vingt-deux Pirogues les poursuivirent; on leur tira des Coups de Fusil, qui firent tomber un des Sauvages roide mort; les autres se hâtèrent de regagner la Terre. La Baie des Assassins est par 171° 41′ de Longitude Est, et 40° 49′ de Latitude Sud. Tasman, en la quittant, fut obligé de faire Route à l'Est-Nord-Est, et se trouva environné de Terres de tout côté. Le Pays lui parut bon et fertile; les Vents d'Ouest forcés continuant à l'empêcher de faire Route au Nord pour s'éloigner de la Côte, il fut obligé de louvoyer; mais la Violence du Vent et le Mouvement des Vagues le contraignirent de venir mouiller dans une Baie à l'Est de celle des Assassins; il la nomma la Baie de Tasman. Il est évident que grande Baie, à l'Entrée de laquelle Tasman avait mouillé, est l'Entrée du Détroit de Cook t), qui divise la Nouvelle Zéelande en deux Parties; il s'approcha de la Côte Nord de ce Détroit, dont il nomma une Anse Baie du Zeehaan. Tasman, continuant sa Route le long des Côtes, se trouva, le 4 Janvier 1643, vis-à-vis d'une Pointe où la Violence du Courant, qui portait à l'Est, et la Grosseur des Lames qui venaient du Nord-Ouest, lui firent juger que la Mer était ouverte en cet Endroit, et qu'il devait y trouver un Passage; il aperçut à l'Ouest un Groupe de petites Iles, qu'il nomma les Trois Rois, d'après la Fête dont on approchait: elles étaient habitées; on ne put y aborder à cause du Ressac tt). Alors Tasman résolut de faire Voile à l'Est, jusqu'au 220 e Méridien, ensuite au Nord jusqu'au 17 e Parallèle Sud, puis à l'Ouest, vers les lles des Cocos et de Hoorn, de Le Maire et Schouten, afin de s'y procurer des Vivres. Du 6 au 25 Janvier, il découvrit les principales Iles de l'Archipel des Amis; le 1 Avril il aperçut la Nouvelle Guinée (Nouvelle Irlande): il longea les Côtes, espérant trouver un Passage au Sud. Le 12, une Secousse de Tremblement de Terre fit croire que les Navires avaient touché; huit Jours après, on passa devant l'Ile Brûlante, dont le Volcan jetait des Globes de Flammes. Parvenu à l'Extrémité occidentale de la Nouvelle Guinée, Tasman franchit le Détroit qui sépare cette Ile de Gilolo, puis il se dirigea sur Batavia où il arriva après un Voyage de dix Mois. Le Succès de cette Entreprise mémorable engagea Van Diemen à confier à Tasman le Commandement d'une seconde Expédition dont l'Objet était de reconnaître, avec plus d'exactitude, toute la Partie septentrionale de la grande Terre dont il venait de découvrir l'Extrémité méridionale. Cette seconde Expédition de Tasman, pour laquelle les Instructions signées par le Gouverneur général, le 29 Janvier 1644, lui tracent la Route à suivre, s'effectua sans doute aussi heureusement et aussi habilement que la première, mais on en ignore complètement les Détails; on ne sait ni la Date de son Départ, ni celle de son Retour, et l'on est réduit aux Conjectures pour connaitre la Route qu'il a suivie. On ne connaît non plus ni l'Année de sa Naissance, ni celle de sa Mort. Mr. G. Moll, Professeur à Utrecht, qui a écrit en hollandais, un Traité sur quelques-unes des premières Navigations des Nederlandais (Amsterdam 1825. in 8°.) dit: „Nous ignorons à quelle Époque il est allé dans „,l'Inde, à quelle Époque il est revenu dans sa Patrie, et les autres Évènements de sa

t) Voyez T. II. Part. II. Liv. III. Chap. I. Sect. V. Grande-Bretagne. §. 34. p. 835. Col. 2.

note ****

tt) Ressac. Terme de Marine. Retour vio

lent des Vagues vers le Large, après qu'elles ont frappé avec Impétuosité une Terre, un Obstacle. (Dict. de l'Académie.)

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Vie. Dans nos grands Dictionnaires historiques, où l'on a recueilli avec un Soin ,,minutieux tout ce qui concerne tel et tel Savant, qui n'est pas sorti de son Cabinet, ,, et qui n'est connu que pour avoir professé à une Université, ou pour avoir pris part „ à des Querelles survenues dans la République des Lettres, le premier Navigateur de „son tems n'a pu trouver place. Heureusement que Valentyn †) nous a fait connaitre ", quelques Circonstances de la Navigation de Tasman; je dis heureusement, çar Va„lentyn mème semble n'avoir pas senti l'Importance de ce Voyage. Nous ne connais,, sons donc de Tasman que ses Voyages et ses Découvertes.” Dans ces derniers Tems les Anglais ont proposé de changer le nom de la Terre Van Diemen, et de lui en substituer un tout britannique, mais la Raison et la Justice réclament le nom de Tasmanie, qui du reste commence à être en Usage, et que les Habitants eux-mêmes ont adopté de préférence. (Biogr. universelle, T. XLV. p. 2. Conversations-Lexi

kon, T. XI. p. 48.)

t) Valentyn (François), Ministre du Saint Évangile et Voyageur, était né à Dordrecht, vers l'année 1660. Il s'attacha comme Ecclésiastique au Service de la Compagnie des Indes, et partit le 13 Mai 1685 pour Batavia, où il arriva le 30 Décembre suivant. II fut quelque tems Prédicateur à Japara; ensuite il alla exercer ses Fonctions dans l'Ile d'Amboine, où il débarqua le 1 Mai 1686. Aussitôt il étudia le Malais, dont les Insulaires parlent un Dialecte. Il fit des progrès si rapides, qu'en quelques Mois il fut en état de prêcher dans cette Langue. Dès 1689, il s'occupa de traduire l'Écriture sainte en Malais vulgaire, qu'il regardait comme le plus utile pour répandre la Connaissance de la Foi. Il ne négligea pas non plus de recueillir des Renseignements sur l'Ile qu'il habitait. En 1694, l'Affaiblissement de sa Santé le força de revenir en Europe, et il se retirá dans sa Ville natale. Plusieurs des Intéressés de la Compagnie des Indes l'ayant invité, en 1705, à retourner dans ces Contrées, il s'embarqua le 10 Mai, et arriva à Batavia, le 18 Janvier 1706. Il ne revint dans sa Patrie qu'en 1714. Alors il s'occupa de réunir tous les Matériaux qu'il avait rassemblés dans les Indes, et il les publia en hollandais, sous ce Titre: Les Indes orientales anciennes et modernes, comprenant un Traité exact et détaillé de la Puissance de la Nederlande dans ces Contrées etc. etc. Dordrecht et Amsterdam 1724-1726. V Parties en VIII Vol. in fol. Cartes, Figures et le Portrait de l'Auteur fort bien gravé. On peut appeler cet Ouvrage l'Encyclopédie de l'Inde hollandaise. Indépendamment du Résultat de ses propres Recherches,

°) Thévenot a publié le premier, dans le II. Vol. de ses Relations de divers Voyages qui n'ont point été publiés, etc. etc. (Paris 1663 -1672. IV Parties en II Tomes in fol.) le Journal de la première Expédition de Tasman; il fut traduit en anglais par Dirk Rembrandt, qui avait possédé l'Écrit original, et parut avec

Valentyn se servit des Renseignements que lui fournirent diverses Personnes qui avaient occupé de grands Emplois dans les Indes. Ce Livre offre l'Histoire de la Navigation des Peuples européens dans les Mers de l'Orient, et notamment celle du Progrès de la Puissance hollandaise; la Description des Moluques, de Banda, Amboine, Macassar, Borneo, Java, Sumatra, celle de plusieurs autres Iles, du Tonkin, du Cambodje, de Siam, de Surate, des Côtes de Malabar et de Coromandel, dè Malacca, de Ceylan, du Japon, du Cap de Bonne Espérance; du Commerce des Hollandais en Perse et en Chine. L'Auteur traite aussi de l'Histoire de ces Pays, et décrit leurs Productions naturelles. C'est sur Amboine qu'il donne le plus de Détails. Valentyn a publié un Extrait du Journal de Tasman ). Il est assez singulier que ce Morceau, si intéressant pour Histoire de la Géographie, soit contenu dans la Description de Banda, et que Valentyn ne cite pas ce grand Navigateur, quand il raconte les Expéditions maritimes de ses Compatriotes. On pourrait désirer plus d'Ordre dans cette immense Collection, et l'on a quelque peine à trouver les Voyages de l'Auteur, qui terminent le VIe Vol. Mais ce Recueil est une Mine abondante, dans laquelle puiseront toujours avec fruit ceux qui voudront écrire sur les Indes orientales. Les Cartes, quoiqu'elles soient inférieures à celles de Thévenot 0°), sont bonnes pour le tems où elles parurent; les Figures, excepté celles des Productions naturelles, sont en général peu exactes, quoique bien gravées. (Biogr. universelle, T. XLVII. p. 312. Col. 1.)

d'autres Voyages, dans la Collection de Hook, Londres 1682. in 4°.; dans une autre de 1694, in 8°., ibid. et 1711. in 8o.

00) Voyez plus haut T. II. Part. II. Liv. III. Chap. I. Sect. IX. Russie. §. 5. p. 1217. Col. 1. note 00.

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