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urtant écrit dans l'évangile. Soyez soumis ssances, y lit on; et quelle puissance plus que celle d'une nation qui se gouverne ne? Mais on trouve aussi dans l'évangile les étranges, sorties de la bouche sainte du ur qui a succédé à Moïse: Je suis venu erre apporter le glaive.

! c'est maintenant sur-tout qu'il nous faut la véracité des prophéties. Le clergé se -n faire en ce moment l'application. Il agité s mains un glaive à deux tranchans. L'envous dire aux riches: amis, coalisez-vous us; notre cause est la vôtre; on s'empare biens; quand on nous aura dilapidés, les donnés iront à vous; et la loi agraire, dont e déjà, est une conséquence du sequestre osé mettre sur les propriétés ecclésiastiComme si c'étoit violer la loi sainte de la té, que de rentrer un peu tard dans son

lergé dit au peuple: Enfans! vous voyez on nous traite! souffrirez-vous la spoliae vos bienfaiteurs? Verrez-vous tranquilleos belles possessions passer dans des mains res? Les verrez-vous indignement morcelées, er à la friche d'où nous avions eu tant de à les tirer? Permettrez-vous que ceux qui aisoient vivre à l'ombre des autels protecsoient honteusement chassés de leurs antiomaines? Et l'on voudroit mettre le sceau e iniquité, en nous obligeant à prononcer mêmes l'arrêt flétrissant qui nous dépouille! s! vous le savez, un seul prélat nourrissoit a canton; une seule maison religieuse alimenlusieurs villages peuplés de vassaux nomA présent et désormais que ferez vous de ras oisifs? Le prix du pain est baissé; mais e vous faudra-t-il du travail pour en gagner. Dalais, dont on fait malignement contraster te avec la simplicité des premiers apôtres,

ces palais n'ont été construits par les prélats, que pour occuper la classe indigente. Depuis que les malheurs des temps ont fait cesser tous ces travaux, que d'infortunés gémissent, et regrettent ce luxe tant de fois reproché aux évêques!

Bonnes gens des campagnes, dites: n'est-ce pas là les propos qu'on vous tient depuis une année? Dans nos grandes villes, on n'oseroit pas nous parler sur ce ton. Nous sommes trop près de la lumière; nous allons donc répondre pour vous à ces discours qui seroient insolens, s'ils n'étoient insensés. Dites-leur donc, avec nous:

Prêtres du seigneur, interprètes d'une loi d'égalité et de paix, parlez plus bas! Nous vous faisons l'honneur de vous regarder comme des citoyens; nous voulons bien oublier vos scandales passés. Vous principalement, prélats de France, qui, par votre conduite, avez hâté en France la chute des moeurs, vils esclaves d'une cour dissoJue, que parlez vous de palais ? Eh! quoi, vous avez le front de dire au peuple que c'est vous qui le faisiez vivre, lui qui vous salarioit! Pontifes superbes et durs! vous aviez le cœur de voir vos pères nourriciers se nourrir de pain noir sous un toit de chaume appuyé aux murailles de vos parcs superbes! Ingrats! ivres d'enoens, gorgés d'or, vous ne saviez que faire de vos biens; vous aviez parcouru le cercle des jouissances. Votre imagination s'épuisoit en projets d'ouvrages inutiles, autant que dispendieux. Si Armide (1) vous eût remis sa baguette, vous vous seriez bien donné de garde d'appeler les bras du pauvre pour la confection de vos routes, pour la construction de vos sérails et de vos haras, pour les dispositions

(1) La baguette d'Armide, espèce de fiction dans le genre de la verge d'Aaron. Il faut convenir pourtant que la mythologie du Tasse est plus naturelle et plus ainable que celle de Moïse,

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ardins qui enlevoient tant de bonnes terres ture; et vous auriez l'impudence de vous nneur de ces travaux de vous en faire à la reconnoissance de ceux qui avoient té de se laisser appeler vos vassaux? A tendre, ne croiroit-on pas que votre aba frapper de stérilité ces grandes possesont on vous a abandonné trop long-temps it ? Nous apprécions à sa valeur votre solpastorale: mais soyez tranquilles, les huit ermes, dont le produit suffisoit à peine aux x besoins d'un seul individu, rendront heuhuit cents familles honnêtes, dont les chefs ront pas à Rome pour savoir s'ils peuvent te sureté de conscience prononcer à la face I le serment de vivre et de mourrir libres, re des loix fraternelles faites par eux-mêmes. st temps encore; jurez avec nous; devenez ères, profitez de notre modération, elle è à son terme. Nous consentons à ne plus er en arrière, pourvu que vous marchiez ant et d'un pas ferme dans le droit sentier ous nous sommes frayé avec tant de peine vers tant de dangers. Dépouillez le vieil ne, pour vous revêtir des principes régénérs de la nouvelle constitution. N'allez pas her dans le fond du tabernacle ces vieilles S que jadis vous teniez en réserve pour imer la terreur à la foule ignorante et peureuse; vous arracherions du sanctuaire. Ne compas réussir mieux dans vos chaires de vérité, ien au fond de vos confessionnaux poudreux; vous ferions sortir les premiers de nos églises, trop long-temps ont retenti de vos homé1) séditieuses, prononcées en votre nom par

La municipalité de Marseille vient de rendre une ence contre un prédicant aristocrate, qui le conne à 50 livres d'amende envers l'hôtel dieu de la

des orateurs à vos gages. Vos ouailles sont devenues sourdes aux insinuations perfides de leurs pasteurs infidèles. Prélats de France! descendez de vos siéges, faites place à des pontifes selon le cœur de la nation; ou bien, du giron de l'église passez dans le sein de la patrie; elle a plus besoin de citoyens que d'évêques; elle a plus besoin de moeurs que de dogmes. Laissez - lui reprendre l'administration des biens qu'elle avoit eu l'imprudence de vous donner en garde ; reposez vous sur elle du soin d'alimenter vos frères nécessiteux; ils sont aussi ses enfans. Fiez-vous à elle pour l'amélioration des terres dont vous étiez les fermiers dissipateurs: elle négligera peut-être de mettre la dernière pierre aux édifices dont vous avez jeté les fondemens à grands frais; mais elle employera vos menses abbatiales à bâtir des habitations commodes et sans faste pour ceux de ces enfans, qui, n'ayant où reposer la tête, venoient, à la chute du jour, mendier à votre porte un peu de paille dans un coin de vos étables. Convertissez-vous au patrio tisme, et prononcez avec nous le serment d'être citoyens vous en avez fait de plus pénibles et de moins honorables.

Habitans des campagnes, répondez ainsi aux

ville, sous plus grande peine en cas de récidive. Il ne falloit peut-être d'autre correction,' que de laisser là le prédicateur raconter aux échos solitaires ses jérémiades anti-patriotiques. On doit laisser délirer tout à l'aise dans les églises, comme dans les cafés; mais le peuple n'est pas encore assez instruit pour permettre aux magistrats d'user de ce tolérantisme civil: on a pris le bon parti; les prêtres sont plus sensibles à la plus foible amende pécuniaire, qu'à la plus forte dose de mépris.

Un curé, près de Lille en Fiandre, ne voulut jamais dans une procession porter le Saint Sacrement sous un dais aux trois couleurs nationales: on s'est contenté de le reconduire à son presbytère au milieu des huées, et s'est tout ce qu'il convenoit de faire.

subalternes que le haut et moyen clergé milieu de vous, pour vous intéresser, au religion, en faveur de ses ministres. Pés bien de ce grand principe: l'église est as l'état, l'état n'est point du tout dans a religion n'est qu'un lien fraternel, ima-, resserrer les noeuds politiques. Ce lien, mps, étoit devenu une chaîne fort lourde, Eissue d'abstractions (2). Il est temps de r le culte simplifié de véhicule à l'instrucs prêtres ne sentent pas assez toute la u rôle qui leur reste à jouer. En cessant s jongleurs vivant de leurs tours de goberaignent de perdre toute leur consistance. ient pas que ce serment qu'on exige d'eux, habiliter aux yeux des honnêtes gens. révolution, ils n'étoient que les frelons de - C'étoit des parasites qu'on avoit la foihéberger dans la maison commune. Ils t le murmure des uns, le mépris des auIs étoient suspects à tous. A présent, s'ils nous promettre de s'en tenir à l'évan

le

is curés de Dijon s'étoient donné le mot pour, manche à la grand'messe, faire à voix très-basse a décret sur la réduction des cures, et fa re ensuite ans adieux à leurs ouailles. Toutes les dévotes ier d'assaillir aussi-tôt le pied de la chaire, plus de décrets, s'il faut nous priver de nos Les curés aimèrent mieux pourtant subir la ortification de relire les décrets par ordre du e que de donner leur démission.

en

rés de Strasbourg ont tenu une toute autre ; ils n'ont jamais voulu lire dans leurs églises tation que le cardinal de Rohan, leur évêque, it envoyée pour être hue.

onnes gens des campagnes! cette expression ne vous être familière. Encore un peu de temps, abstractions métaphysiques seront bannies toutculte. Cette heureuse révolution dans les idées quand la religion sera devenue tout-à-fait naNous touchons peut-être à cette époque.

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