DE LA CONVERSATION, ου RÉPERTOIRE UNIVERSEL DE TOUTES LES CONNAISSANCES NÉCESSAIRES, UTILES OU AGRÉABLES DANS LA VIE SOCIALE, ET RELATIVES AVEC LA BIOGRAPHIE DES PRINCIPAUX PERSONNAGES, MORTS ET VIVANTS, DE TOUS LES PAYS, SUR LE PLAN DU CONVERSATION'S LEXICON; ENRICHI D'UN GRAND NOMBRE D'ARTICLES SUR LA BELGIQUE ET LA HOLLANDE, QUI NE SE TROU VENT DANS Par une Société de Littérateurs, de Savants et d'Artistes; AVEC 200 BELLES GRAVURES REPRÉSENTANT PLUS DE 1000 SUJETS. DE LA CONVERSATION. D DIÈTE, assemblée nationale dans certains minorité, de faire des lois, d'autoriser les aliépays. Quelques étymologistes font venir ce mot nations du domaine, de concourir à l'établissedu grec díana (régime de vie), dans la signifi- | ment de nouvelles principautés, de faire la cation de salle où l'on fait des festins. Mais ilguerre et la paix, de décider des procès de leurs pairs, de juger et de condamner les États accusés de crime et de révolte. On peut presque regarder comme certain que dès lors on ne voyait plus dans les diètes que les seuls états et non plus les magistrats et les officiers inférieurs. Du temps d'Othon II, les états immédiats fournissaient aux frais des diètes. est plus naturel de le dériver de dies, jour, dies indictus, jour pour lequel on s'est ajourné ou donné rendez-vous. Cette étymologie paraît d'autant plus exacte que la diète allemande s'appelait toujours dans le pays Reichstag, jour d'empire, et s'appelle encore aujourd'hui Bundestag, jour fédéral; la diète suisse est de même appelée Tag, Tagsatzung (jour, séance de jour), et siéger en diète se dit tagen, journer, pour ainsi dire, d'où est formé le mot ajourner, en allemand vertagen. En français, le nom de diète a spécialement été donné aux assemblées des états d'Allemagne, de Suisse, de Danemark et de Suède, de Pologne, etc. Nous allons nous en occuper successivement. 1o Diètes d'Allemagne. Depuis que l'Allemagne figure sur la scène historique, elle s'y est con stamment montrée comme un assemblage de principautés distinctes, dont chacune avait son gouvernement et son existence à elle, mais qui toutes étaient membres d'un seul corps politique, dont le chef était l'empereur. Il prenait leur avis dans les affaires d'intérêt général. Les rois carlovingiens ne s'arrêtèrent pas beaucoup aux avis des états; et si l'on proposait les lois nouvelles à l'assemblée des peuples, c'était plutôt afin de les publier avec éclat que pour de mander le consentement des sujets; mais sous les empereurs saxons, les diètes germaniques eurent plus d'indépendance; elles avaient le droit d'élire les rois d'Allemagne, futurs empereurs; de leur nommer des tuteurs en cas de Sous les Franconiens, les diètes étaient composées d'états ecclésiastiques et d'états séculiers: les archevêques, les évêques et les abbés appartenaient à la première classe; les ducs, les princes, les comtes et la haute noblesse formaient la seconde. L'empereur convoquait librement ces assemblées, et, à son défaut, l'archevêque de Mayence, comme primat et archichancelier d'Allemagne (voir Lambert d'Aschaffenbourg, aux années 1073 et 1125): Lorsque les états s'étaient rendus au lieu prescrit, on proposait aussitôt les objets des délibérations, et on les décidait sur-le-champ, en sorte que les diètes ne duraient ordinairement que fort peu de jours ; Lambert d'Aschaffenbourg trouve même beaucoup à redire à ce que la diète de Tribur, de l'an 1076, resta assemblée une semaine entière. L'archevêque de Mayence remplissait dès lors toutes les fonctions qui lui furent reconnues plus tard, en qualité de directeur des comices et de premier ministre de l'empire. Les diètes se succédaient rapidement, et les états étaient tenus d'y comparaître en personne, sous différentes peines, dont celle de perdre leur suffrage chaque fois qu'ils y manquaient était la moins |