DE FRANCE. SAMEDI 3 OCTOBRE 1789. PIÈCES FUGITIVES EN VERS ET EN PROSE. TRADUCTION De l'Ode d'Horace, Donec gratus eram tibi. HORAC E. TANT que je fus te plaire, & tant que ma Lydie Me combla de faveurs qui n'étoient que pour moi, Combien je fus heureux! ah! fans doute, d'un Roi Mon fort eût excité l'envie. LYDIE. QUAND tu me préférois à toute autre Beauté, HORACE, OUI, Chloé m'a foumis; pour elle je foupire LY DIE. Tu me vois engagée en de nouveaux liens : HORACE. POURTANT, fi je brifois une chaîne fatale; LYDIE, Eh bien quoique Daphnis foit plus beau que l'Amour; Quoique tu fois jaloux, & volage, & colère, (Par M. D**. T****. ) ÉPITAPHE De M. l'Abbé DE CRILLON. LORSQUE les fiens cueilloient les lauriers de la guerre, Il cenfacroit fa plume à foutenir l'Autel ; (Par M. Sabatier de Cavaillon.) Explication de la Charade, de l'Enigme & du Logogriphe du Mercure précédent. LE mot de la Charade eft Chevre-feuille ; celui de l'Enigme eft la Mâchoire; celui du Logogriphe et Fiolette. CHARA D E. ARMANDE, dans fes do'g:s, tient souvent mon premier; On blâme dans l'auberge, à bon droit, mon dernier ; L'hoanête homme, en tout temps, abhorre mon enticr. (Par M. Le Hericy, Curé de Villy-Bocage.) ENIGM E. E n'ai pas une plume, & je vole fouvent ; Dans le palais du Roi j'entre fubtilement. On me bat, on me mouille; il n'eft pas un outrage Qu'on ne me faffe afin de m'écarter: Mais en vain croit-on m'éviter; Je me trouve par-tout, à la ville, au village. (Par le même.) LOGOGRIPHE. PAR le fer & le feu, tour à tour maltraitée, Je fers aux humains d'aliment. Qu'on faffen mes cinq pieds quelque dérangement, Je changerai, Lecteur, auffi-tôt de nature. Retranchez le dernier, j'offre un mets excellent. Compez en encore un, je ne fuis plus que vent. Réduite à deux, ô l'heureuse aventure! Tranfpofez-les, vous trouverez Peut-être tout ce que vous défirez. (Par le même. ). |