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ormés des ci-devant Colonies Espagnoles; c'est surtout dans l'orfévree, la bijouterie, la passementerie, a sellerie et les ouvrages en bois que distinguent ses habitans. Mexico est le siège du président et du conrès de la Confédération Mexicaine, d'un archevêque et de la cour de jusce, dont le ressort s'étend sur le district Fédéral, sur l'état de Mexico et r le territoire de Tlascala. Cette vile, depuis les temps les plus anciens, st sujette à de terribles inondations causées par la différence de niveau tre la surface du lac de Tezcuco (presque égal à celui du sol de Mexico), le niveau de la surface des lacs de San-Christobal, de Zumpango, de halco et de Xochimilco. Ces derniers étant tous plus élevés que le lac e Tezcuco, débordent dans celui-d, font monter ses eaux et couvrent e plusieurs pieds d'eau toutes les rues de Mexico. Malgré la dépense norme de 31 millions de livres tourrois, faite depuis 1607 jusqu'en 1804 our la garantir de ce fléau par la construction des digues et par l'ouerture du fameux desague, Mexico reste encore très exposée. L'exéition du grand canal qui, partant du lac Tezcuro, devait porter ses eaux travers les lacs de San-Christobal et de Zumpango jusqu'à la fameuse anchée de Huehuetoca, a été non-seulement suspendue par les révoluons politiques, mais même, par manque d'entretien, les anciens travaux a desague ont été réduits à l'état le plus déplorable, et menacent la ville es plus grands malheurs. Les inondations ont été tellement considérables prolongées, qu'il a été plusieurs ois question d'abandonner la ville; eux fois la cour de Madrid avait déjà donné l'ordre positif de la transféer dans une position moins défavorable.

Avant de parler des environs du Mexico, nous devons nous arrêter un moment à conlérer la splendeur et l'étendue de la ville ancienne, sur les ruines de laquelle s'est élee la moderne capitale du Mexique. « Aninés, dit M. de Humboldt, de ce même esprit destruction que les Romains montrèrent à Syracuse, à Carthage et en Grèce, les conJérans espagnols ne crurent avoir achevé lesiège de Tenochtitlan qu'après en avoir rasé s bâtimens. » On ne doit donc pas être surpris de ne trouver presque aucun vestige des

ciens édifices mexicains.

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Orné de nombreux teocallis, qui s'élevaient en forme de pyramides, entouré de aussées ou digues, situé presqu'au milieu du lac de Tezcuco sur des îlots ornés de verire, recevant dans ses rues à chaque heure des milliers de bateaux qui vivifiaient cette ste nappe d'eau salée, l'ancien TENOCHTITLAN, dit M. de Humboldt, devait ressembler quelques villes de la Hollande, de la Chine ou du delta inondé de la Basse-Egypte, Trois aussées principales de la largeur de deux lances l'unissaient au continent; ces chaussées istent en partie; ce sont aujourd'hui de grands chemins pavés qui traversent des terreins arécageux. » De beaux aqueducs amenaient l'eau douce à la ville; on reconnaît encore les stes de celui à double tuyau qui passait près de Churubusco. Cortez comparait l'étendue Tenochtitlan à celle de Séville ou de Cordoue. Les rues principales étaient larges et ali ées; quelques-unes, comme à Venise, étaient moitié à sec et moitié occupées par des naux navigables garnis de ponts de bois très bien faits, et si larges que dix hommes à eval y pouvaient passer à-la-fois. Les maisons basses, comme celles de Péking et autres andes villes de l'Asie, étaient construites partie en bois, partie en tetzontli, pierre sponeuse, légère et facile à briser. D'après un fragment du plan de Tenochtitlan que Monzuma a fait lever pour Cortez, et que M. Beulloch a retrouvé de nos jours, on voit je cette ville était divisée en carrés réguliers formés par les rues principales et par les naux. Dans chaque carré s'élevait un temple ou teocalli.

Le temple principal était dédié à Tezcatlipoca, la première des divinités atzèques près Téotl, qui est l'être suprême et invisible, et à Huitzilopochtli, le dieu de la guerre. Il vait été érigé seulement six ans avant la découverte de l'Amérique par Christophe Comb. Il occupait le centre de la ville et couvrait, avec les autres temples et bâtimens qui

lui étaient annexés, tout l'espace sur lequel sont actuellement la cathédrale, la plus grande partie de la place du marché et des rues et difices environnans. Cortez affirme que dans l'enclos de murailles qui l'entouraient en formant un carré, une ville de 500 feux aurait pu être élevée. Les murs de chaux et de pierres étaient fort épais, hauts de 8 pieds, et ornés de créneaux en forme de niches et de quantité de figures en pierres, qui repre sentaient des serpens, ce qui lui avait fait donner le nom de coatepautli, ou muraille des serpens. Ce temple avait quatre portes, qui répondaient aux quatre points cardinaux. At centre de l'enceinte s'élevait une pyramide ronquée semblable à celles de Teotihuacan, haute de 54 mètres et large de 97 à sa base, selon M. de Humboldt. Un escalier conduisait au sommet, qui avait 7 à 8 toises en caré; il renfermait deux chapelles magnifiques, ouvertes par devant, et surmontées d'une belle construction en bois très élevée. Les dem idoles contenues dans les chapelles étaient ce pierre, d'une stature colossale et d'une difformité affreuse. Le centre de cet espace contenait une pierre verte pyramidale, haste de 5 paumes, sur laquelle on immolait la victime. Cinq mille personnes étaient aitachées au service du temple, et y avaient leir logement. Parmi les temples au nombre de 39 qui environnaient le temple principal, et que Cortez a cru en être des parties, on distinguait celui de Quezalcoalt, le dieu qui présidait à l'air; il était de forme ronde, et sa porte représentait la gueule ouverte d'un serpent. Devant la première entrée du tem ple principal on voyait un vaste édifice tou revêtu des têtes des individus qui avaient été sacrifiés. Gomara affirme, d'après deux ténoins qu'il cite, que ceux-ci avaient calenie que le nombre des têtes s'élevaient à 130,000, sans compter celles des tours qui aeropagnaient le corps de l'édifice. Sans adopterles estimations évidemment exagérées des auteurs espagnols, qui prétendent qu'à la fête de l'inauguration de ce temple, 60,000 prisonniers y furent sacrifiés, et que plusieurs milliers subissaient le même sort tous les ans, nous n'hésitons pas à affirmer, que c'est peut-êtr: l'endroit du globe où ces horribles sacrifices étaient pratiqués le plus souvent et en plus grand nombre. Nous rappellerons à ce sujet que le grand-sacrificateur était le seul autorisé à frapper les victimes; il leur arrachait le cœur encore palpitant et l'offrait aux dieux; les membres de la victime étaient alors divisés entre les assistans, comme un festin digne de ces infernales divinités.

Le palais principal, résidence ordinaire de Montezuma, était placé dans le même sile où se trouve aujourd'hui l'hôtel du duc de Monteleone, vulgairement appelé Casa del Elsado; il était construit en pierres et en chaux et, comme ceux de l'empereur de la Chine, composé d'un grand nombre de maisons spacieuses mais peu élevées. Il avait cinq grande portes à chacune des quatre façades qui le décoraient; trois vastes cours le divisas intérieurement; celle du milieu était ornée d'une belle foutaine. On y trouvait de gran des salles et plus de mille chambres. Quelques-unes de ces pièces étaient incrustees de marbres les plus fins, d'autres de pierres rares; les poutres et les parquets étaient de cèdre, de cyprès et d'autres bois parfaitement travaillés et sculptés. Suivant un téman laire digne de foi, il y avait une salle assez grande pour pouvoir contenir trois mille pe sonnes. Outre ce palais, Montezuma en avait d'autres dans l'intérieur de la capitale ou dehors. A Mexico, dit M. Beulloch, il avait non-seulement un sérail pour ses femmes. mais des logemens pour tous ses ministres et conseillers et pour tous les officiers de sa maison et de sa cour aussi nombreuse que brillante; de plus des maisons pour recevoir le seigneurs étrangers qui le visitaient et particulièrement les deux rois alliés. Deux vade bâtimens étaient en outre destinés, l'un aux oiseaux paisibles, l'autre à ceux de proie quadrupèdes et aux reptiles. Ces deux ménageries paraissent avoir été les plus magnifiques du monde. La première contenait plusieurs chambres et des galeries soutenues par d colonnes de marbre d'une seule pièce. Les galeries donnaient sur un jardin dans lequel, & milieu de massifs d'arbustes, dix viviers, les uns d'eau douce, les autres d'eau salée, res vaient les oiseaux aquatiques de rivière et de mer. Dans les autres parties du batimeal. on nourrissait un nombre prodigieux d'oiseaux de toute espèce. Cortez dit que 300 homin étaient employées à les soigner et à recueillir leurs plumes en certaines saisons; c'est at leur plumage qu'on faisait ces fameuses mosaïques qui firent justement l'admiration Espagnols. Des médecins étaient chargés d'observer les maladies de ces animaux et d appliquer de prompts remèdes. Les salles et les chambres de cette maison singulier. étaient en nombre si prodigieux, que ce conquérant atteste que deux grands monarqu

avec toute leur suite auraient pu y loger. Ce fameux édifice était situé sur la place où est actuellement le couvent de Saint-Françis. L'autre bâtiment destiné aux bètes féroces avait de vastes cours pavées en carreaux delalles et divisées en appartemens. Dans l'une, on nourrissait tous les oiseaux de proie duis l'aigle royal jusqu'à la crescerelle : plusieurs individus de chaque espèce. Ces oseaux étaient distribués suivant leur famille dans des chambres souterraines de plus d 6 pieds de profondeur et de plus de 16 en largeur et en longueur. Près de 500 dindas étaient tués tous les jours pour la nourriture de ces oiseaux. Le même édifice rentrmait un grand nombre de salles basses dans lesquelles de fortes cages de bois contenaint des loups, des chats sauvages, les espèces que les premiers Espagnols ont nommées lias et tigres et une foule d'autres bêtes féroces, que l'on nourrissait avec d'autres animaux et avec les entrailles des victimes des sacrifices humains. On y voyait aussi des crocodiles e des serpens; ces derniers étaient gardés dans de grandes tonnes ou vaisseaux, et les croodiles dans des étangs fermés de murailles. Il y avait en outre plusieurs viviers pour les pissons, dont deux forts beaux existent encore. M. Beulloch dit qu'on peut les voir au palas de Chapoltepec dans les environs immédiats de la moderne Mexico. Tous ces palais étaiat entourés de beaux jardins, où l'on cultivait toute espèce de fleurs, d'herbes odoriférante et de plantes médicinales. Il y avait de plus des bois clos de murs pour les chasses de l'empereur, qui les visitait souvent. L'un de ces bois occupait une île sur le lac, connue à pisent sous le nom de Peñon.

L'arsenal était un vaste bâtiment remli de toutes sortes d'armes offensives et défensives, dont ces peuples faisaient usage ainsi que des ornemens et des enseignes militaires. Un nombre surprenant d'ouvries y étaient employés à fabriquer ces armes et l'autres objets. Des artistes, tels que sculteurs, peintres, orfèvres, ouvriers en moaique et autres, travaillaient constammet pour la cour. Un district entier n'était peuplé que de danseurs, que l'on élevait pour le plaisir de l'empereur. Le marché, leux fois grand comme celui de Séville, éta entouré d'un portique immense sous lequel on exposait toutes sortes de marchandises,des comestibles, des ornemens en or, en argent, en pierres fines, en os, en coquilles een plumes, de la faïence, des cuirs et du coton filé. On y trouvait des pierres taillées des tuiles, des bois de charpente. Il y avait des ruelles pour le gibier, d'autres pour les égumes et les objets de jardinage; on voyait des maisons, où des barbiers rasaient la tête vec des rasoirs faits en obsidienne. D'autres maisons ressemblaient à nos boutiques de harmaciens, dans lesquelles on vendait des médecines toutes préparées, des onguens et es emplâtres. Il y avait aussi des maisons où l'on trouvait à manger et à boire en payan Pour éviter la confusion, chaque genre de marchandises se vendait dans un lieu séparé tout s'y vendait à la mesure d'étendue ou de capacité, jamais au poids. Au milieu de la rande place était une maison qu'on pourrait appeler le palais de justice; dix ou douzepersonnes y siégeaient en permanence et ugeaient les disputes suscitées par la vente es marchandises. D'autres personnes se teaient continuellement dans la foule pour vir si l'on vendait à juste prix; les Espagnols nt vu briser des fausses mesures saisies au marchands. On doit ajouter que la plus grande propreté régnait non-seulement danse marché, dans les palais impériaux, mais Jussi dans tout le reste de la ville. Chaque ratin, s'il faut en croire les récits de quelques historiens, mille hommes étaient employs à balayer et laver les rues de la ville. Les opinions les plus absurdes ont été émis par les auteurs espagnols sur la population de cette ancienne capitale. L'abbé Clavigro, qui a eu soin de les recueillir, a demontre qu'elles vont de 60,000 jusqu'à 1,500,00 âmes! Sur les traces de M. le baron de Humboldt nous croyons que l'on ne s'éloignent pas de beaucoup de la vérité en portant 300,000 le nombre d'habitans que content Tenochtitlan lors de l'arrivée de Cortez. En adoptant ce nombre, elle aurait été non-sulement la ville la plus peuplée de tout le Nouveau Monde, où la population dans aucune ville ne s'est encore élevée si hant, mais elle aurait été une des cités les plus populuss du globe, puisque, à l'exception de quelques-unes des plus grandes villes de l'Asie et d l'Afrique-Musulmane, sa population aurait dépassé à cette époque celle de toutes les métropoles de l'Europe, Londres, Paris, Constantinople et peut-être Séville seules exceptées

Tel était l'état de Tenochtitlan l'année 150, d'après la description de Cortez et de Bernal-Diaz, dont la véracité a été confirmée ar les vestiges qui à Tezcuco et en d'autres

lieux montrent par analogie quelle était sa mgnificence. M. de Humboldt et autres savans voyageurs qui ont médité sur ce sujet n'n doutent plus; c'est ce qui nous a engage à entrer dans ces détails qui ont pour but dedonner au lecteur une idée de la civilstion à laquelle s'étaient élevés les Américain: avant l'arrivée des Espagnols. Maiutenant nous allons indiquer le peu de vestiges de tat de splendeur, qui ont survécu à la ragy destructive des soldats de Cortez, à la stupic superstition des ecclésiastiques qui l'acompagnèrent et à la barbare vengeance de es alliés, accourus des provinces les plus éloignées pour travailler à la destruction de lacapitale de leurs rivaux. Nous avons da indiqué à la page 975 tout ce qui se rapporte ux manuscrits et à la littérature des Met cains. Voici les monumens les plus remarquales de l'ancienne Mexico.

Nous nommerons d'abord le grand Caledrier Mexicain, déterré en 1790 dans le fondations du grand temple de Mexitli à la Gande-Place; il est posé maintenant contre le mur nord-est de la cathédrale, et on le nome vulgairement l'horloge de Montecam. C'est une pierre énorme de porphyre trappée gris-noirâtre à base de wacke basaltiqo”, dont le diamètre, selon M. de Humboldt, estle près de 12 pieds et le poids de 24.05 kilogrammes. La sculpture en relief, dit ce ivant, a le même fini que l'on trouve dans tous les ouvrages mexicains: les cercles conentriques, les divisions et les subdivisions sans nombre sont tracés avec une exactitudemathématique; plus on examine le détail de cette sculpture, plus on y découvre ce got pour la répétition des mêmes formes, et esprit d'ordre, ce sentiment de la symétrie qi, chez des peuples à demi civilisés, renplace le sentiment du beau. L'aunée civile es Aztèques était une année solaire de 365 jours; elle était divisée en 18 mois, dont cheun avait 20 jours: après ces 18 mois ou 360 jours, on ajoutait 5 jours complémenta es, et l'on commençait une nouvelle année. Le commencement du jour civil des Azteèqueétait compté comme celui des Persans, des Egyptiens, des Babyloniens et de la plupart es peuples de l'Asie, à l'exception des Chinois, depuis le lever du soleil. Il était divisé « huit intervalles, division que l'on retrouve chez les Hindous et les Romains. De ces huit atervalles, quatre étaient déterminés par le lever, le coucher et les deux passages du sold par le méridien. Nous ajouterons que leur semaine était de cinq jours comme chez les euples du Benin et les anciens Javanais, el que ces peuples avaient des indictions de 13 as, des demi-siècles de 52 ans et des siècles on vieillesses de 104 ans. Nous nommerons ensue la prétendue pierre des sacrifices, enterre dans la place devant la cathédrale à 100 vers du calendrier; on peut en voir la surface. elle a 25 pieds de circonférence, ses côtés ant couverts de sculptures historiques, partgées en quinze groupes qui représentent les vtoires des guerriers mexicains sur differents villes, dont les noms y sont inscrits. La state colossale de la déesse Teoyaotimiqui, eterrée sous la galerie de l'université ; on l'a d'nièrement exhumée pendant une semaine, afiu que M. Beulloch put en faire prendre lemoule en plâtre. Il serait impossible, dat ee voyageur, à l'artiste le plus ingénieux d'invnter une figure mieux adaptée à l'objet abo minable auquel cette divinité était destinée. Des milliers d'hommes ont été sacrifiés devan cette idole affreuse pour lui en offrir le cœu encore palpitant. C'est un monstre colossal taillé dans un bloc de basalte de 9 pieds detaut, à figure humaine difforme, unie a tou ce que la structure du tigre et du serpent àonnettes offre de plus horrible. Deux grands serpens lui tiennent lieu de bras, et sa draerie est composée de viperes entortiliees e nombreux anneaux de la manière la plus débutante. Deux ailes de vautours terminent se côtés; ses pieds sont ceux d'un tigre avec 1 griffes étendues comme pour saisir la pro et au milieu d'eux paraît la tête d'un autre erpent à sonnettes, qui semble descendred corps de l'idole. Ses ornemens s'accordent vec sa forme hideuse; c'est un large colle de cœurs humaius, de crânes et de mains efilées par des entrailles et couvrant ente ment la poitrine à l'exception des seins diffemes de la statue. Elle a évidemment été pe de couleurs naturelles, qui devaient beaucop ajouter au terrible effet qu'elle était destin à produire sur ses adorateurs, Mexico possde encore quantité d'autres objets interesse pour les antiquaires. Selon M. Beulloch ompeut trouver des idoles sculptées dans pres toutes les parties de la ville. La pierre du oin du bâtiment, occupé par l'administrato de la loterie, est la tête d'un serpent, d'ue grandeur démesurée, que ce voyageur este n'avoir pas moins de 70 pieds de long. Das les cloîtres, derrière le couvent des Dom cains, on voit un serpent idole presque enter et d'un bon travail ; cette monstrueuse derà

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est représentée dévorant une victime humaine, que l'on voit se débattre dans ses horribles mâchoires. A ces objets on doit ajouter les idoles et les peintures aztèques conservées à l'université, au musée mexicain et dans la superbe collection qui appartient à don JoseAntonio Pichardo, qui est la plus riche et la plus belle, et à laquelle se trouvent réunis les précieux morceaux recueillis par le savant Gama.

Les faubourgs de Mexico sont loin de correspondre à la magnificence de la ville proprement dite; ils sont encombrés de masures, de platras et d'immondices. Souvent on rencontre la misère et la plus dégoûtante malpropreté dans l'intérieur d'une construction élégante; ils sont le séjour ordinaire d'environ 20,000 mendians, qui étalent tous les signes de la misère la plus hideuse. Voici les lieux les plus remarquables situés dans les environs immédiats de Mexico, et dans un rayon de 40 milles. Mais avant tout, nous devons nous arrêter un instant pour faire connaître au lecteur le beau bassin dans lequel est située Mexico.

Le bassin de Tenochtitlan est assis sur le dos même de la cordillère; quoiqu'il offre un enfoncement assez considérable, la surface de son sol se trouve encore à 2,277 mères au-dessus du niveau de la mer. Une série de cinq lacs traverse ce bassin du nord u sud; ce sont les lacs de Zupango, de San-Christobal, de Tezcuco, de Xochimilco et le Chalco, qui prennent leurs noms des petites bourgades situées sur leurs bords. M. de Humboldt évalue la surface totale de ces lacs à 22 lieues carrées; celle du lac de Tezcuco, qui est le plus grand, est de 10 lieues 1/10 carrées; celle des lacs de Chalco et de Xohimilco réunis est de 6 lieues 1/2 carrées. Ces lacs sont renommés par leurs jardins flotans connus sous la dénomination de chinampas. Cette ingénieuse invention des Aztèques emonte, selon M. le baron de Humboldt, à la fin du xive siècle. Ces jardins extraordiaires étaient très nombreux sur tous ces lacs à l'époque de l'arrivée des Espagnols; 'étaient des radeaux formés de roseaux (totora), de joncs, de racines et de branches de broussailles, couverts de terreau noir. Les chinampas renferment quelquefois même la rabane de l'Indien qui sert de garde pour un groupe de ces jardins flottans. On les toue ou on les pousse avec de longues perches pour les transporter à volonté d'un rivage à l'autre. Leur nombre a beaucoup diminué, et maintenant on n'en trouve que dans le lac ** de Chalco; mais en revanche il y a un grand nombre de chinampas fixes. On en voit beaucoup tout le long du canal de la Viga dans le terrein marécageux contenu entre le lac de Chalco et celui de Tezcuco. C'est sur ces chinampas que se cultivent les fèves, les petits pois, le piment, les pommes de terre, les artichaux et autres légumes consommés à Mexico. La promenade que l'on fait en bateaux autour des chinampas d'Istacalco est une des plus gréables dont on puisse jouir dans les environs de cette capitale.

CHAPOLTEPEC, rocher isolé au sommet duquel s'élevait un des palais de Montezuma, et sur lequel le vice-roi Galvez fit construire un superbe château de plaisance pour lui et es successeurs. Quoique cette construction eût coûté au roi d'Espagne 1,500,000 francs, on l'a laissé dépérir par ordre de la cour avant d'avoir été meublée; elle ne présente déjà que des ruines, mais ses jardins offrent des arbres magnifiques. M. de Humboldt, fondé sur le grand age de ces énormes cyprès, dont les troncs ont plus de 16 mètres de circonférence, croit que ces arbres ont été plantés par les rois de la dynastie aztèque. TacuBAJA, gros village avec environ 2,000 habitans et le palais de l'archevéque : presque tontes ses maisons sont de belles villas avec de superbes jardins appartenant à la noblesse et à d'autres riches citoyens de la capitale. TLALPAN, capitale de l'état de Mexico. Avant la révolution, ce n'était qu'un misérable village d'environ 300 habitans, connu sous le nom de San-Agostino de las Cuevas; il est déjà devenu une petite ville florissante, qui possede un hotel des monnaies et compte environ 6,000 âmes. Un grand nombre des plus riches habitans de Mexico y passe la belle saison, et ceux des environs s'y rendent par milliers pour la Pentecôte. TACUBA, gros village, avec environ 2,500 habitans et plusieurs maisons de campagne où les riches habitans de Mexico vont passer la belle saison; on y voit encore la belle chaussée en pierres, par laquelle Cortez fit son entrée dans Tenochtitlan. GUADELUPE, gros village, d'environ 2,000 habitans, remarquable par le riche

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