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esclaves y sont libres en touchant le sol du Texas comme ils le sont au nord en mettant le pied sur celui du Canada. Les Indiens reçoivent des terres où ils s'établissent.

Dans l'ÉTAT DE NUEVO-LEON: MONTEREY, ville de médiocre étendue et assez bien bâtie, avec une population qu'on estime à 15,000 àmes; c'est la plus importante de toutes les villes mexicaines situées entre son méridien et celui qui passe par la frontiere occidentale de la confédération Anglo-Américaine. Monterey fait un commerce assez étendu et est le siège d'un évêché et de la cour de justice pour les états de Nuevo-Leon, de Tamaulipas et de Cohahuila-et-Texas.

Dans l'ÉTAT DE TAMAULIPAS: AGUAYO, petite ville d'environ 6,000 habitans; c'est la capitale de l'état. TAMPICO DE TAMAULIPAS, petite ville, fondée en 1824 sur les bords d'un lac qui communique avec le Panuco par une issue navigable pour les gros bateaux. Pendant le siège de la citadelle de Saint-Jean de Ulua, Tampico faisait avet Alvarado tout le commerce que faisait auparavant Vera-Cruz; cette circonstance favorable et l'avantage d'avoir un port, qu'on regarde comme le moins mauvais de la côte orientale du Mexique, l'a rendue en peu de temps la ville la plus peuplée et la plus florissante de l'état; avant la révolution ce n'était qu'un repaire de contrebandiers et de pirates. EL-REFUGIO, très petite ville, importante par son port et son commerce. ALTMIRA, petite ville très déchue, depuis que le commerce s'est transporté à Tampico. A quelques milles d'Altamira s'élève une montagne isolée, au milieu d'un pays plat, monotone et aride; son sommet se perd dans les nues; coupée en pyramide partaite, pl sieurs savans l'ont jugée plutôt le produit des hommes que celui de la nature; les traditions des indigènes l'attribuent aux géans. C'est sans doute un phénomène qu'on doit ranger parmi les plus grandes merveilles du monde. Tula, assez jolie petite ville; elle doit son origine à une colonie de Mexicains de Tula, que nous avons décrite à la page 1056. A plusieurs milles de distance se trouve la fameuse gorge de los Galles; M. Beltrami, qui l'a visitée dernièrement, la compare à tout ce que la nature offre de plus romantique et de plus pittoresque en ce genre.

Dans l'ÉTAT DE SAN-LUIS-POTOSI : SAN-LUIS-POTOSI, ville de médiocre étendue, mais à laquelle une belle place, de belles fontaines, des rues larges et alignées, de superbes églises, des couvens très riches et un commerce très actif assignent une des premières places parmi les villes principales du Mexique. L'église paroissiale de SaintPierre et celles des vastes couvens du Carme et de Saint-François, la monnaie et l'aqueda. sont les édifices les plus remarquables; on loue surtout les ciselures des deux premieres, ainsi que le jardin du couvent du Carme, qui, selon M. Beltrami, a deux milles de tour. Pendant le siège de la citadelle d'Ulua, le commerce de San-Luis avait pris un dévelop pement extraordinaire; malgré sa diminution depuis l'ouverture du port de Vera-Cruz, il est toujours resté très considérable; c'est le grand entrepôt de Tampico pour les pats intérieurs. San-Luis doit sa célébrité aux riches mines d'argent de son voisinage, qui maintenant sont peu productives, et que bien des géographes confondent avec d'autres mines très abondantes situées dans cet état, mais trop éloignées pour être regardées comme appartenant aux environs de cette ville. San-Luis possède aussi un collège florissant et une école modèle à la Lancaster. On peut porter sa population à environ 20,000 àmes.

Nous nommerons ensuite : CATORCE (la Purísima Concepcion de Alamos de Catores, gros bourg, renommé par la richesse immense de sa mine d'argent; CHARCAS (SantiMaria de las Charcas), Ramos et GUADALCAZAR, autres bourgades importantes par leurs riches mines d'argent.

ÉTAT DE VERA-CRUZ. Il y a peu de régions du Nouveau-Continent, dit M. de Humboldt, dans lesquelles le voyageur soit plus frappé du rapprochement des de mats les plus opposés. Toute la partie orientale de cet état occupe la pente des cat dillères d'Anahuac. Dans l'espace d'un jour, les habitans y descendent de la zone des neiges éternelles à ces plaines voisines de la mer dans lesquelles règnent des chaleurs s focantes. Nulle part on ne reconnaît mieux l'ordre admirable avec lequel les differentes tribus de végétaux se suivent comme par couches les unes au-dessus des autres, ques montant du port de la Vera-Cruz vers le plateau de Perote. C'est là qu'à chaque pa on voit changer la physionomie du pays, l'aspect du ciel, le port des plantes, la fre des animaux, les mœurs des habitans et le genre de culture auquel ils se livrent. V

ruz, qui est la capitale de l'état, est bâtie sur le bord de la mer, daus une plaine aride, ntourée de collines de sable mobile, et près de marécages dont les miasmes délétères éunis à l'étouffante chaleur produite par la réverbération des rayons du soleil, rendent on climat un des plus malsains que l'on connaisse. Deux redoutes avec quelques canons éfendent son port qui n'est ni vaste ni profond, et où les vaisseaux ne trouvent aucun bri contre les vents du nord qui y soufflent avec une grande violence. Malgré tous ces ésavantages et le manque d'eau, cette ville a été pendant des siècles, et est encore, la remière place commerçante du Mexique. Pendant la domination espagnole, elle était ème la seule où l'on apportait toutes les denrées de ce riche pays, pour y être échanées contre celles d'Europe, qui y arrivaient de la Havane; le commerce qui se faisait Acapulco ne devant être regardé que comme une très petite fraction dans la masse de elui du Mexique. Vera-Cruz est jolie et très régulièrement bâtie; elle a beaucoup gagné epuis quelques années sous le rapport de la police intérieure. Parmi les objets les plus marquables, on doit surtout nommer la citadelle de San-Juan de Ulua, bâtie sur un ot; la tradition vulgaire fait monter les frais de sa construction à 200 millions de francs; le domine la ville et protège le port; c'est la meilleure et la plus importante forteresse de ute la confédération. Viennent ensuite : le chemin qui mène au Perote; en 1803, il coùit, selon M. de Humboldt, plus de 480,000 francs par lieue; le magnifique phare; est une très haute tour placée à l'extrémité du château de San-Juan d'Ulua, qui, avec lanterne, a causé une dépense d'environ 500,000 francs; enfin l'aqueduc, dont la nstruction a coûté plusieurs millions de francs. Malgré les pertes produítes par la guerre par la fièvre jaune, qui y est endémique, on nous assure que la population de cette ville lève encore à 15,000 ames. Il est important de remarquer que ce terrible fléau ne paraît gulièrement que sur plusieurs points du Golfe du Mexique, et surtout à la Vera-Cruz, à Havanne et à la Nouvelle-Orléans. Hors de ces étroites limites, cette maladie ne s'est ontrée que sur quelques points de la côte des États-Méridionaux de la confédération Angloméricaine, à la Cayenne et dans quelques autres ports sur l'Atlantique, et dans l'hémihere oriental au Sénégal, à Cadix et sur quelques points des côtes de la Méditerranée, ais toujours à des époques éloignées. En 1826, on publiait deux journaux à Vera-Cruz. Les autres villes les plus remarquables sont: ALVARADO, très petite ville, naguère acore triste et misérable village, mais où, pendant le siège de la citadelle de San-Juan 'Ulua, s'était concentrée la plus grande partie du commerce de la Vera-Cruz; en 1826, on i accordait déjà au-dessus de 3,000 habitans. PAPANTLA, gros village indien, remaruable par l'antique pyramide située dans son voisinage au milieu d'une forêt épaisse. Ce onument, comme tous les téocallis mexicains, se compose de plusieurs assises, mais au eu de briques ou d'argile mêlée de cailloux, on n'a employé dans sa construction que 'immenses pierres de taille porphyritiques, dont le poli et la régularité de la coupe sont aiment remarquables. C'est une pyramide carrée, de 25 mètres de longueur et de 16 à 20 ètres de hauteur. Un grand escalier mène à la cime tronquée du téocalli. Le revêtement s assises est orné d'hieroglyphes, dans lesquels on reconnaît des serpens et des crocoles sculptés en relief. Chaque assise offre un grand nombre de niches carrées et syméiquement distribuées; on en porte le nombre total à 378. XALAPA, dans une position décieuse et environnée de jardins et de campagnes fertiles, où croissent les arbres fruitiers e l'Ancien et du Nouveau-Continent; c'est dans ses environs qu'on recueille et que l'on répare une grande partie de la célèbre racine purgative qui en tire le nom; elle est aussi séjour des plus riches négocians de Vera-Cruz pendant la saison chaude. La foire, qu'on tenait avant la révolution, était la plus fréquentée du Mexique. A quelques milles on ouve, sur le chemin de Las Vegas, une cascade qui, selon M. Beltrami, serait peuttre la plus haute qui existe au monde; et sur le chemin de Vera-Cruz on passe le Puente el Rey, construit sur la rivière Antigua dans une gorge profonde; c'est un des passages s plus importans, et il est fameux dans les annales de la guerre de la révolution. ORIABA, une des villes les plus florissantes de la confédération, et remarquable surtout par es immenses plantations de tabac et par le voisinage de son volcan colossal. PEROTE, imortante par sa citadelle, par l'école militaire qu'on y a établie et par la haute montagne oisine nommée Coffre de Perote; CORDOBA, par ses vastes champs de tabac, dont e produit, joint à celui d'Orizaba, suffisait, selon M. de Humboldt, à la consomma

tion de tout le Mexique, et rapportait de 18 à 20,000,000 de francs au gouvernement. TUXTLA, remarquable par le voisinage de son volcan, que par erreur quelques géographes placent dans les environs de Vera-Cruz. GUAZACUALCO, emplacement remarquable à l'embouchure de la rivière de ce nom, que nous signalons à cause de son port regardé comme le meilleur qu'offrent les rivières qui débouchent dans le golfe du Mexique, sans en excepter le Mississipi, et par la célébrité que lui a valu l'essai malheureux de colonisetion fait dans ces dernières années par le gouvernement mexicain, en transportant sur ses rives des colons allemands, suisses et français.

Dans l'ÉTAT DE PUEBLA, outre Puebla, Cholula, TLASCALA et TEPeaca, que nous avons déjà décrites aux pages 1056, 1060 et 1061, nous ajouterons encore HUAJOCINGO, petite ville, jadis très importante, parce qu'elle était la capitale de la république de ce nom, souvent en guerre contre celles de Cholula et de Tlascala; elle résista comme ses rivales pendant des siècles à l'empire Mexicain. TEHUACAN, remarquable par sa population; ATLIXCO, par la beauté de son climat, la fertilité de son territoire et par son fameux cyprès (cupressus disticha Lin.), dont le tronc a 73 pieds de circonférence, œ qui, à quelques pieds près, est la même grosseur du baobab du Sénégal ( Adansonia digitata), Dans l'ETAT d'OAXACA : OAXACA, une des plus belles villes du Mexique, bite sur les bords du Rio-Verde, au milieu de jardins et de plantations de nopals, dans un climat renommé par sa bonté et par la longévité dont jouissent ses habitans. Oaxaca est le siège d'un éviché. Le palais épiscopal, la cathédrale et le séminaire sont ses bâtimens les plus remarquables. M. Robinson fait observer que cette ville est båtie en pierres vertes, ce qui lui donne un air de fraicheur qu'on ne voit dans aucune autre. En 1826, on y publa:! deux journaux, et on estimait sa population, en y comprenant celle de sa banlieue immediate, à environ 40,000 âmes. Nous rappellerons avec M. de Humboldt que c'est pres de cette ville qu'on a trouvé un relief, qui est un des restes les plus curieux de la sculpture mexicaine. Il représente un guerrier sorti du combat et paré des dépouilles de ses ennemis; son accontrement offre un mélange de costumes très extraordinaire. Les esclaves, représentés assis et les jambes croisées aux pieds du vainqueur, sont très remarquables à cause de leurs attitudes et de leur nudité. Ce qui frappe le plus dans cette composition, dit M. de Humboldt, ce sont les nez, d'une grandeur énorme, qui se trouvent répétés dans les six tetes vues de profil. Dans les environs immédiats d'Oaxaca, au village de Santa-Maria del Tule, on voit un énorme tronc de cyprès (cupressus disticha Lin.) qui a 36 metres de circonférence; mais, dit M. de Humboldt, en l'examinant de près, M. Anza a trouvé que ce qui excite l'admiration des voyageurs n'est pas un seul individu, et que trois trones reunis forment ce fameux cyprès, dont la circonférence apparente dépasse celle du cupressus dis ticha d'Atlixco, du dragonnier des Canaries et de tous les baobabs de l'Afrique. M. Ward estime la circonférence du tronc de ce cyprès à 93 pieds anglais. Un savant géographe, qui est en même temps un écrivain élégant, M. de Larenaudière, a donné dernièrement une brillante peinture de la délicieuse vallée au milieu de laquelle s'élève Oaxaca. « De bothbreux villages, dit notre ami, remarquables par des souvenirs ou des beautés natrrelles, s'y rencontrent à de petites distances. C'est Talixtaca, renommé par sa fertilite; Huayapa, le jardin d'Oaxaca, qu'entoure un bois de citronniers, d'orangers et une multitude d'arbres à fruits, que parfume la fleur blanche des cacaotiers, et que rafraichis sent les eaux limpides des fontaines; Z achita, où les rois tzapotèques tenaient leur cour, et dont les voyageurs n'ont point encore examiné les antiquités; Ella, jadis Leon vanna (Marché), dont les terres fertiles approvisionnaient la maison militaire des amciens rois, et où l'on récolta le premier froment apporté par les Espagnols; Azompt, où l'on prépare la meilleure argile de la province, et qui, travaillée par des mains b biles, se transformerait eu vases élégans; Chilapa, qui n'offre que sou eglist go thique comme une médaille de l'Ancien-Monde; enfin Ocotlan, au pied de la Sierra. du sommet de laquelle le grand esprit, disaient les naturels, rendait ses oracles; les st perstitions ont disparu avec les pauvres Indiens, et la nature seule est restée inépuisable et pittoresque. » Nous rappellerons au lecteur que c'est surtout dans la vallée d'Oasara que l'on recueille cette belle cochenille, véritable trésor de cette contrée. Dans le cours de 62 ans, elle lui a vallu 95,937,509 piastres, sans y comprendre les sommes considerables entrées en contrebande par suite de l'élévation du tarif des droits.

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Les autres villes et lieux les plus remarquables sont: TEPOZCOLULA, importante par son industrie et par la culture de la cochenille; TEHUANTEPEC, par sa population, sa lagupe et ses salines; nous avons signalé à la page 937 tout ce qui concerne le projet de canalisation; VILLALTA, par ses mines d'argent et par ses manufactures. On ne doit pas oublier MITLA, dans une triste solitude, emplacement auquel les ruines des édifices très remarquables par leur ordonnance et par l'élégance de leurs ornemens donnent une grande importance archéologique. Le palais ou plutôt les tombeaux de Mitla forment trois bâtimens disposés symétriquement; l'édifice principal a près de 40 mètres de long; la hauteur paraît n'avoir jamais dépassé 5 à 6 mètres. Un escalier pratiqué dans un puits conduit à un appartement souterrein de 27 mètres de long sur 8 de large. Cet appartement lugubre est couvert des mèmes grecques qui ornent les murs extérieurs de l'édifice; et, ce qui est très curieux, leur dessin est égal à celui que l'on admire sur les vases nommés étrusques. La distribution des appartemens intérieurs offre des rapports frappans avec celle que l'on remarque dans les monumens de la Haute-Egypte. M. de Laguna a trouvé dans ces ruines des peintures curieuses représentant des trophées de guerre et des sacrifices. * Mais ce qui les distingue, dit M. de Humboldt, de tous les autres restes de l'architecture mexicaine, ce sont six colonnes de porphyre placées au milieu d'une vaste salle et soute'nant le plafond. Ces colonnes, qu'on regardait, il y a quelques années, comme les seules trouvées dans le Nouveau-Continent, manifestent l'enfance de l'art; elles n'ont ni base ni fchapiteau; on n'y remarque qu'un simple rétrécissement à la partie supérieure. On conjecture que c'est dans cet édifice que le roi des Tzapoteques se retirait pour quelque temps lors de la mort d'un fils, d'une épouse ou d'une mère. On voit aux environs de ces ruines celles d'une grande pyramide et les débris de plusieurs autres édifices.

Dans l'ETAT DE CHIAPA : CIUDAD-REAL, petite ville, résidence d'un évêque ; CHIAPA DE LOS INDIOS, TUXTLA, SAN BARTOLOMEO (San-Bartolomeo de los Llanos), COMITLAN (San-Domingo Comitian), et CHAMULA (San-Juan-Chamula), toutes importantes par leurs populations. Chiapa avant la révolution n'était guère habitée que par des indigènes très civilisés, qui avaient obtenu du gouvernement espagnol de grands privilèges par la prootection de l'immortel Las Casas, défenseur des Américains et évêque de Ciudad-Réal. OCOSINGO, gros village, remarquable par les vestiges de l'ancienne ville de Tulha. SANDOMINGO DE PALENQUE, autre gros village, devenu de nos jours très important par les imp santes ruines de Culhuacan, improprement appelées Palenque, et que M. Jomard appelle élégamment la Thèbes Américaine. Cachées pendant tant de sieles dans d'épaisses forêts, et inconnues jusqu'aux derniers temps aux philosophes et aux antiquaires, elles ont été explorées pour la première fois en 1787 par le capitaine Anonio del Rio et dont José Alonzo de Calderon, et postérieurement par d'autres personnes, qui ont découvert une grande quantité de ruines dans la province de Chiapa et dans le Yucatan. Elles offrent incontestablement les monumens les plus curieux, les plus grandioses t les plus remarquables du Nouveau-Monde. Dessinées sur les lieux avec une grande fidéité par le colonel (alors capitaine) Dupaix, en partie publiées à Londres et savamment anaysées par M. Warden dans les Mémoires de la Société de géographie de Paris, leur enemble forme la belle collection de M. Baradère, et une partie de la collection mexicaine on moins remarquable qui a appartenu à M. Latour Allard. La ville de Culhuacan, siuée près du Micol, affluent du Tulija, dont les eaux se dirigent du côté de Tabasco, paait avoir eu de 6 à 7 lieues de tour; ses ruines offrent encore des temples, des fortificaions, des tombeaux, des pyramides, des ponts, des aqueducs, des maisons, et on y a rouvé des vases, des idoles, des médailles, des instrumens de musique, des statues coassales, et, ce qui est bien remarquable, des bas-reliefs d'une assez belle exécution et rnés de caractères qui paraissent être de véritables hieroglyphes. Tout annonce que ce ut jadis la résidence d'un peuple très avancé dans l'architecture, la sculpture et même dans. a peinture, peuple dont la taille haute et svelte, les belles proportions et les traits de la igure n'ont rien d'asiatique, d'africain ou de malais. Le grand temple, de forme carrée tentouré d'un péristyle, peut avoir 300 pieds de long sur environ 30 d'élévation; ses nurailles ont 4 pieds d'épaisseur. L'intérieur est divisé en plusieurs corps de logis sépaés par des cours. Du milieu de l'édifice s'élève une tour d'environ 75 pieds de haut, qui probablement servait de belvédère; il en reste encore 4 étages; l'escalier qui conduit au

sommet est au centre; il est éclairé par des fenêtres percées de chaque côté à chaque étage; l'architecture en est simple et élégante. Au-dessous du temple il y a de vastes sou terreius dans lesquels on descend par des escaliers; ils n'ont pas encore été explores. Les murailles sont ornées de bas-reliefs sculptés sur pierre et revêtus d'un stue très fin; les per sonnages ont huit à neuf pieds de hauteur. Notre savant ami M. le docteur Constauria qui en 1829 a donné un article très remarquable sur ces monumens dans la Revue Trimestrielle créée et savamment dirigée par M. Buchon, a fait preuve d'une vaste érudition dans l'explication qu'il a publiée du tableau de l'adoration de la croix, qu'on y a trouve et sur lequel, depuis plusieurs années, M. le baron de Humboldt avait appelé l'attention des philosophes et des antiquaires. Ce fait mystérieusement curieux, selon l'expression de ce voyageur célèbre, mérite que nous entrions dans quelques détails.

Ce bas-relief présente au milieu une grande croix de forme latine, avec une seconde croix inscrite dans la première. Les trois bras supérieurs des deux croix se terminent par trois croissans réunis, et le pied de la grande croix repose sur un support presque demi e l pt que placé sur un cœur, dont la partie supérieure porte la figure d'un 8 placé en travers, ainsi m. La croix est surmontée d'un coq à double queue, tenant dans le bee un bounet ou calotte hémisphérique. A gauche de la croix, on voit une femme tenant un enfant nouveau-né du bras gauche, et le présentant à un prêtre en habits sacerdotaux, debout du coté oppose sur un siège forme de deux spirales placées en sens oppposé. L'enfant est couché sur deux branches de lotus; sa tête est terminée ea croissant, de l'extrémité duquel sort le disque a rayons tournés en haut. De derrière sa tête sortent deux feuilles de lotus, et son curpis se termine de même par une feuille, et est séparé de la main de la figure de feu.me par quatre petites sphères. La croix inscrite est ceinte dans sa longueur par quatre demi-cercies placés deux à deux en face l'un de l'autre. De chacun des bras latéraux de la grande croix extérieure part une branche droite terminée en crochet rectangulaire et garnie de rayons divergens terminés par de petits globes. Ce vaste tableau est entouré d'un grand nombre de médaillons et de figures. Le scarabée est répété plusieurs fois sur les deux bandes latérales, et, sur celle à droite de la croix, il est accompagné de deux ellipses croisées, Sur plusieurs médaillons, on remarque la croix rectangulaire à branches égales, et dans l'un d'eux, elle porte quatre globes, chacun répondant à un de ses angles. Dans un autre me daillon on voit le T, et au-dessous est une ellipse renfermant une seconde ellipse qui coutient un arc surmonté d'une pyramide. Deux sphères sont placées au-dessus de l'un et tur au-dessous.

D'après la place qu'occupent dans ce tableau et dans tous les autres les caractères disa sés en bandes devant les personnages, et d'après l'expression de la bouche de ces mène personnages, qui ont l'air de parler ou de donner des ordres, M. Constancio pense que e sont de véritables hieroglyphes. En poursuivant ses comparaisons, il a reconnu les resseublances les plus frappantes entre les symboles de ce bas-relief et ceux de l'Egypte et de l'Inde. L'identité est parfaite pour plusieurs, et comme, dit ce savant, la religion et la syne bolique des Brahmes paraissent n'être qu'une contre-épreuve modifiée et retouchée du systeme primitif égyptien, il n'est pas étonnant que la symbolique du Guatemala ressembl à-la-fois à celle des deux nations dont la civilisation remonte le plus haut. Le serpent, ik lotus, la tiare, le scarabée, la roue, la croix rectangulaire à branches égales ou inegales inscrite ou non dans un cercle, le 7 mystique et une foule d'autres emblèmes solaires e luni-solaires, sont communs à Palenque, à l'Egypte et à l'Inde. Plusieurs poses semblent s rapprocher davantage du type hindou; mais la croix posée sur un cœur, le crochet en sceptre mystique, le fouet symbolique, le scarabée solaire, le disque d'où sort un fas ceau de rayons, qui répond à l'idée de lumière, la calotte de Horus, sont tout-àégyptiens, et se rattachent au sens des représentations emblématiques exprimant la force et l'énergie solaires et la marche annuelle de l'astre du jour, source de lumière et de vie. dans un système comme dans l'autre. M. Constancio finit sa savante analyse en disant q dans ce tableau, qui occupait tout le fond d'un temple, dédié sans doute au soleil, of a voulu figurer la naissance du soleil au solstice de l'hiver. L'enfant mystérieux est presen par la déesse de l'année, ou l'année personnifiée, au grand-prêtre du soleil, qui tire l'TMroscope de cet enfant; les hieroglyphes disposés des deux côtés de la croix expriment lis paroles des deux personnages. M. Constancio ajoute que les Portugais, à leur arrivee da...»

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