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CUCUTA, importante par sa population. ROSARIO DE CUCUTA, remarquable par les séances du congrès, qui en 1821 donna la première constitution à la Colombie. SOCORRO, assez grande ville, mal bâtie, mais une des plus importantes de la république par l'industrie et l'activité commerciale de ses habitans, dont on porte le nombre à 12,000. SAN-GIL, avec un collège et environ 6,000 habitans, qui se distinguent par leur industrie. MONIQUIRA, remarquable par ses riches mines de cuivre exploitées aujourd'hui par une compagnie d'actionnaires anglais. VELEZ, par ses lavages d'or et par son commerce. PORE, petite ville ruinée par la guerre; elle a une maison d'éducation.

Dans le DÉPARTEMENT DE ZULIA: MARACAIBO, assez jolie ville, située sur le bord occidental du détroit qui sépare la lagune de Maracaibo du golfe de ce nom. Elle est défendue par trois forts, dont celui de la Barra est le principal; elle a aussi plusieurs chantiers, sur lesquels on construit des bâtimens; un des plus beaux appartient au gouvernement. Maracaibo possède un collège et une école de pilotage. Malgré les pertes éprouvées pendant la dernière guerre, cette ville fait encore un commerce assez important et paraît compter environ 20,000 habitans.

CORO, ville très déchue depuis 1636, époque à laquelle on transféra à Caracas le siège du gouvernement; aujourd'hui, malgré les navires qui en assez grand nombre fréquentent son port, sa population reste au-dessous de 4,000 âmes. Tocuyo, petite ville, importante par son industrie et par sa population. MERIDA, avec environ 5,000 habitans, une université du second ordre et un collège.

Dans le DÉPARTEMENT DE L'ORÉNOQUE: VARINAS, petite ville très florissante avant la guerre, et dont la population est descendue de 10,000 à 3,000 âmes. GUANARE, importante par sa population et par son collège. MANTECAL, la plus peuplée de la province d'Apure, quoiqu'elle ne compte que 3,000 habitans. ANGOSTURA OU NUEVAGUAYANA (Nouvelle-Guyane), petite ville épiscopale située sur l'Orénoque; la guerre a beaucoup diminué sa richesse, son commerce et sa population; cette dernière ne s'élève plus qu'à 3,000 âmes. Malgré cela, Angostura est encore la ville la plus importante de toutes celles que baigne l'Orénoque; on y a établi un collège. GUAYANA-VIEJA (GuyaneVieille), ville fortifiée, dans un climat excessivement malsain. CAYCARA, petite bourgade sur l'Orénoque, remarquable par des rochers de syénite et de granit, couverts de figures symboliques colossales, représentant des crocodiles, des tigres, des ustensiles de ménage, et les images du soleil et de la lune. En rappelant ce que nous en avons dit à la page 992, nous ajouterons, avec M. de Humboldt, qu'il existe des monumens semblables à Urbana sur l'Orénoque, entre les sources de l'Essequebo et du Rio-Branco, et dans la vaste plaine boisée qu'entourent l'Orénoque, l'Atabapo, le Rio-Negro et le Cassiquiare, entre le 2o et le 4 parallèles. Ces dernières sculptures sont d'autant plus importantes qu'elles se trouvent dans un coin de terre inhabité et environné de peuplades sauvages, ravalées au degré le plus bas de la barbarie, et bien éloignées de pouvoir graver le moindre hiéroglyphe sur les rochers. ESMERALDA, misérable hameau, remarquable par sa position sur le haut Orénoque, et auquel les granits du pic de Duida, pris pour des émeraudes, ont valu le nom brillant qu'il porte; c'est un lieu de mission.

Avant de quitter les vastes solitudes de ce département nous devons dire un mot sur le pays fabuleux qui a tant occupé les géographes, sur le PAYS D'ELDORADO. Nous le ferons en répétant ce qu'en a dit notre savant ami, M. Jules de Blosseville, dans ses Explorations de l'Amérique, article dans lequel il a résumé avec une vaste érudition et un talent remarquable toutes les découvertes faites dans l'Hémisphère-Occidental; ce beau travail que cet officier de marine a entrepris pour le Tableau Physique, Moral et Politique des cinq parties du Monde, vient d'être publié dans une Revue mensuelle, à laquelle nous l'avons communiqué. « C'est dans cette vaste portion de l'Amérique, dit M. de Blosseville, comprise entre l'Amazone, l'Orénoque, les Cordillères et l'Atlantique, que l'on doit placer le berceau de la fable géographique la plus célèbre, celle du pays d'Eldorado, source inépuisable de richesses. A l'époque de la découverte, les Péruviens, les Indiens de Venezuela et ceux de Bogota en parlèrent simultanément. Sa recherche excita le zèle avide de plusieurs hommes entreprenans, et les découvertes qu'elle occasiona en firent un épisode remarquable dans l'histoire de la géographie. Tous les rapports semblaient s'accorder pour mettre ce pays au centre de la Guyane. Les plus grands efforts furent tentés

du côté de Venezuela, et l'expédition la plus saillante eut pour chef le chevalier allemand Phitip de Hutten, qui conduisit en 1541-1545 une petite troupe d'Espagnols de la côte de Caracas jusqu'aux environs du lac Parimé, auprès d'une ville des Omaguas, dont il exagéra l'importance. Une entreprise moins heureuse encore fut dirigée vers cette opulente région, une vingtaine d'années après, par Pedro Malaver de Silva. En 1586, Antonie Berrio y Oruna, séduit par la mème espérance, descendit de la cordillère de Bogota dans les plaines de l'est, s'arrêta sur les bords de l'Orénoque et y fonda la ville de San Thome ou de Vieja-Guayana. Plus tard Walter Raleigh, cet homme si instruit, si capable et si célèbre par son zèle malheureux pour la découverte des pays négligés, celle des mines et les progrès du commerce, porta ses vues vers l'Eldorado; en 1595 et 1616 il visita les rivages de la Guyane et le cours de l'Orénoque : on sait qu'il paya ses services de se tête. L'espoir d'arriver à ce pays attrayant avait déjà donné naissance aux expeditions f meuses de Gonzalo Pizarro, de Belalcazar, de Quesada; il devait exciter plus tard celle de Soarres vers la province de Charcas, et il avait conduit Federman de Venezuela à SantaFe de Bogota. Enfin, pour terminer le récit de ces courses ingrates vers un but chimerique, il faut parler ici d'Antonio Santos, qui en 1780, partit de San-Thomè sur la fai d'un prétendu Indien de Parimè. Après 500 lieues de chemin, son guide l'abandonna, ses compagnons périrent et il tomba seul dans les mains des Portugais.

Dans le DEPARTEMENT DE MATURIN : CUMANa, ville très déchue, quoique sa population s'élève encore à près de 10,000 âmes; elle est importante par ses fortifications, son commerce et par sa baie superbe. MANIQUAREZ, renommée par sa poterie faite par des Iudiens d'après leurs anciennes méthodes de fabrication. CUMANACOA, par son tabae et ses eaux minérales; CARIACO, très petite, mais importante par son port, les produits de son agriculture et son commerce; ARAYA, jadis très importante par ses riches salines que la mer a envahies. BARCELONA, la plus peuplée de la province à laquelle elle donne son nom, quoiqu'elle ne compte plus qu'environ 5,000 habitans; c'est un grand entrepôt pour le commerce de contrebande avec l'ile de la Trinité qui appartient aux Anglais; PIRITU, très petite ville, avec de riches salines et une belle église; Pampatar, Irės petite ville, mais la plus importante de l'ile Marguarita; son port a été déclaré franc, et l'a rendue déjà assez florissante. Nous nommerons encore l'ilot désert et stérile de CURAGUA, qui brilla d'un grand éclat, surtout dans la première moitié du xvIe siècle, à cause des trésors que la riche péche des perles y accumulait. Le Nouveau-Cadix y fut biti par les pêcheurs, dont les richesses et le luxe passèrent en proverbe. Mais la destruction confinuelle et inconsidérée des huîtres perlifères en diminua tellement le produit que, vers la fin du xvro siècle, le commerce était devenu tout-à-fait insignifiant. Plus tard la pêche cessa entièrement, les habitans abandonnèrent la ville et il disparut jusqu'aux vestiges du Nouveau-Cadix. Le quint que les officiers du roi retiraient du produit des perles, dit M. de Humboldt, montait à 15,000 ducats, qui, d'après la valeur des métaux à cette époque et l'étendue de la contrebande, peuvent être regardés comme une somme très considérable. Il paraît que jusqu'en 1530 la valeur des perles importées en Europe montait annuellement, terme moyen, à plus de 800,000 piastres. Pour juger de l'importance de cette branche de commerce de Séville, Tolède, Anvers et Gênes, nous devons nouS rappeler, continue ce savant, qu'à la même époque toutes les mines de l'Amérique ne rapportaient pas deux millions de piastres, et que la flotte d'Ovando semblait être d'une richesse immense, parce qu'elle portait environ 2,600 marcs d'argent.

Dans le DÉPARTEMENT DE VENEZUELA outre CARACAS, LA GUAYRA, LA VICTORIA et MARACAY que nous avons décrites aux pages 1084 et 1085, nous nommerous VALENCIA, la plus peuplée et la plus importante du département après Caracas; on vanie beaucoup la bonté de son climat et la beauté de sa situation, non loin du lac Taran gua; on lui accorde 15,000 habitans; son commerce est florissant. PUERTO-CABELLO, seconde place forte de la Colombie, et importante par son beau port et par son cmmerce; malheureusement le mauvais air ne laisse pas accroître sa population, qui m s'élève qu'à environ 3,000 âmes. BARQUICIMETO, qui avant la guerre et le tremblement de terre de 1812, était une des plus florissantes de la province; Tocuyo, avec une m son d'éducation; elle fait un grand commerce de blé; CARORA, renommée par ses résines aromatiques et ses baumes; SAN-CARLOS et SAN-FELIFE, importantes par leurs belles plan

tatious d'indigo, de café, de coton, etc., Aroa, par ses riches mines de cuivre qui ont appartenu à Bolivar.

RÉPUBLIQUE DU PÉROU.

POSITION ASTRONOMIQUE. Longitude occidentale, entre 69° et 84°. Latitude australe, entre 3° et 22°.

CONFINS. Au nord, le golfe de Guayaquil, la république de Colombie et l'empire du Brésil. A l'est, l'empire du Brésil et la république de Bolivia. Au sud, la république de Bolivia et le Grand-Océan. A l'ouest, le Grand-Océan.

FLEUVES. Le territoire de la république n'offre de grands fleuves qu'à l'est de la grande chaîne des Andes; ils sont tous des affluens de l'immense Amazone. Tous ceux qui descendent du versant occidental de la même chaîne ont un cours très borné. Nous avons déjà vu à la page 939 que le lac Titicaca forme un grand bassin intérieur.

Le GRAND-OCÉAN reçoit :

Le CHIRA, qui malgré son cours borné paraît être le plus grand de tous; il arrose l'extrémité nord-ouest du département de la Livertad (Liberté); son embouchure est dans le Grand-Océan entre Payla et la Pointe-Pariña.

Le PIURA et le LAMBAYEQUE, qui passent par les villes de ce nom.

Le SANTA, dit Toмво, dans la partie inférieure de son cours; il est remarquable par sa rapidité et le volume de ses eaux.

Le RIMAC, qui arrose Lima et Callao.

L'OCONA et le QUILCA; ce dernier passe par Arequipa. L'OCÉAN-ATLANTIQUE reçoit :

L'AMAZONE, dont à la page 935 nous avons tracé le cours supérieur. Pour éviter les répétitions nous nous bornerons à dire ici que le TUNGURAGUA, dit aussi le Nou. VEAU - MARAÑON ou le MARATON proprement dit, traverse les départemens de Junin et de Livertad, et baigne le territoire contesté par la république de Colombie, en passant par La Baranca et San-Regis. Dans sa longue marche il reçoit à la droite le Huallagua, nommé Huanuco dans la partie supérieure de son cours; ce dernier arrose Huanuco dans le département de Juuin. Nous ajouterons que l'UCAYALI ou le véritable AMAZONE, ainsi que ses branches, l'APURIMAC et le BEN: qui viennent de la république de Bolivia et leurs nombreux affluens, traversent les départemens de Cuzco et d'Ayacu cho, ainsi que les immenses solitudes que parcourent les sauvages indépendans et les faibles tribus régies encore par les missionnaires.

Le bassin intérieur du LAC TITICACA n'offre, sur le sol de la république du Pérou aucun fleuve que notre cadre nous permette de nommer.

DIVISION et TOPOGRAPHIE. La ci-devant vice-royauté du Pérou, dont les bornes avaient été beaucoup resserrées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, forme depuis 1821 la république du Pérou, dite aussi du BasPérou, pour la distinguer de celle de Bolivia, qu'on appelle communément du Haut-Pérou. Ce n'est que depuis 1824, et après la mémorable bataille d'Ayacucho, que cette république a pris une certaine consistance. Son territoire est divisé en 7 départemens, dont les limites diffèrent peu des anciennes intendances qui composaient cette grande division administrative de la ci-devant Amérique-Espagnole; chaque département est subdivisé en provinces, et celles-ci en cantons.

DÉPARTEMENS,

LIMA.

AREQUIPA.

PUNO.

Cuzco.

AYACUCHO.

JUNIN...

CHEFS-LIEUX, VILLES ET LIEUX LES PLUS REMARQUABLES.
LIMA; Callao; Pisco; Huaura; Huacho; Patibilca (Patavilca); Chancay,
Cañete; Ica.

Arequipa; Camana; Moquegua; Tacna; Arica; Huantajaya.
Puno; Chucuito (Chiquito); Lampa; Caillomas.

Cuzco ou Couzco; Abancay; Tinta; Urubamba.

Huamanga (Guamanga); Huancabelica; Jauja; Ocopa; Lucañas. Huanuco; Lauricocha ou Pasco; Tarma; Huaras; Junin (jadis Reges); Baños.

LIVERTAD (Liberté). Truxillo; Huanchaco; Caxamarca; Jesus; Micuipampa; Casabamba; Moyobamba; Chachapoyas; Eten; Lambayeque; Piura; Sechura;

Payta.

LIMA, grande ville, autrefois capitale de la vice-royauté du Pérou, et aujourd'hui chef-lieu du département de Lima et capitale de la république. Située sur les rives du Rimac, à 5 milles environ au-dessus de son embouchure, Lima est environnée de campagnes délicieuses et assez bien cultivées; le climat y est très agréable; on n'y ressent presque jamais la cha leur suffocante qu'on éprouve à Bahia sur le côté opposé du continent, et à Carthagène presque sous la même latitude au nord de l'équateur. Malheu reusement tant d'avantages sont rachetés par la terrible fréquence des tremblemens de terre, qui ont failli la détruire bien des fois; celui da 30 mars 1828 renversa plusieurs édifices publics, un grand nombre de maisons, et fit périr, à ce qu'on dit, un millier d'habitans. Lima est ceinte d'un mur d'adobes ou de briques séchées au soleil, flanqué de 34 bastions et percé de 7 portes; celle qui est appelée de Maravillas est remarquable par son architecture. La citadelle de Sainte-Catherine, où sont les casernes de l'artillerie, le dépôt militaire et l'arsenal, est située à l'extrémité sud-est de la ville. Un beau pont en pierre de cinq arches conduit de cette dernière au fau bourg appelé San-Lazaro; c'est le rendez-vous du beau monde pendant les soirées d'été. Toutes les rues sont alignées et ont en général 25 pieds de large. L'aspect de l'ensemble des maisons n'a rien d'agréable; elles sont toutes très basses, à cause des fréquens tremblemens de terre. Ordinaire ment elles n'ont qu'un étage; il n'y a que celles des personnes les plus riches qui en ont deux; très peu de leurs croisées sont garnies de vitres. Les murs extérieurs des maisons sont en général construits en adobes jusqu'au premier étage, et les murs des compartimens sont toujours faits en cas revêtues de plâtre de chaque côté; c'est ce qu'on appelle bajarcque. Ces additions les rendent tellement épais qu'ils paraissent composés de materiaux très solides, tant par leur épaisseur apparente, que par les corniches et les autres ornemens dont ils sont décorés. On emploie ces bajare ques dans presque tous les ornemens d'architecture; quelques-uns tellement bien exécutés et peints en couleur de pierre, qu'à la première un étranger demeurerait convaincu qu'ils sont véritablement construb avec les matériaux dont ils ne sont que l'imitation.

sont

Au milieu de la ville est la grande place (plaza mayor), une des pl belles de l'Amérique; son enceinte est formée par le palais du ci-devan vice-roi, à présent palais du gouvernement, par la magnifique cathedra par le sagrario et par le palais de l'archevêque, regardé comme le plus beau de la ville. Au centre de cette place on voit une belle fontaine d'airais. au milieu de son vaste bassin s'élève une colonne du même métal de 13 pieds de haut, surmontée d'une statue en bronze de la Renommée, dont

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la trompette ainsi que les gueules des quatre lions qui l'entourent lancent l'eau. C'est sur cette place que se tient le marché principal, où l'on voit étalé régulièrement avec profusion tout ce que la nature et l'art peuvent fournir pour satisfaire les premiers besoins et les desirs des hommes. Cette métropole possède plusieurs églises remarquables surtout par les immenses richesses prodiguées pour leur ornement; on peut dire sans exagération que plusieurs sont tapissées d'or et d'argent; d'énormes candelabres, des statues de grandeur naturelle, les vases sacrés, les calices, les patènes, les hostiaires sont en argent et même en or massif, enrichis avec profusion des pierres précieuses les plus rares. De petits oiseaux en vie, renfermés dans des cages, sont assez communément suspendus aux piliers du maître-autel et joignent leur doux ramage aux sons imposans de l'orgue et aux chants sacrés du culte. Devant l'autel de Notre-Dame-du-Rosaire, on voit suspendues par des chaînes d'argent massif huit de ces cages en argent. Le Sagrario, qu'on peut regarder comme la principale église paroissiale de la ville, la cathédrale, l'église de Saint-Dominique, le sanctuaire de SantaRosa, et l'église de San-Francisco, sont surtout remarquables sous ce double rapport; dans les grandes fêtes, le service divin y est célébré avec une pompe dont il est à peine possible de se faire une idée, et qu'on ne peut comparer qu'à ce qu'on voit à Mexico et à Puebla. Parmi les autres bâtimens les plus remarquables il faut encore nommer: l'église de NuestraSeñora de la Merced; le couvent de la Conception, qui est le plus riche de tous; l'hôpital de San-Andres, remarquable par la grandeur de ses salles qui contiennent 600 lits, et qui sont construites de manière à en admettre un nombre double en cas de nécessité; le beau bátiment de l'université ; le vaste édifice de la monnaie; le théâtre, plus remarquable par son architecture que par ses dimensions, qui sont loin de correspondre à la grandeur de la ville; le cirque pour les combats de taureaux, vaste bâtiment qui peut contenir plus de vingt mille personnes, et qui est presque toujours plein; enfin le panthéon, qui est le cimetière public; il est situé hors des murs de la ville, et se distingue autant par sa construction que par son étendue.

Lima possède un grand nombre d'établissemers littéraires, dont les principaux sont: l'université, qui est une des plus renommées et des plus anciennes de toute l'Amérique; les collèges de San-Carlos, de la Livertad (Liberté), de San- Torribio, de l'Independencia (de l'Indépendance), de SanTome, trois autres collèges pour les demoiselles ; la bibliothèque nationale, qui est une des plus riches du Nouveau-Monde, et celle des collèges de San-Carlos et de l'Independencia, assez bien fournies. Nous passons sous silence d'autres établissemens moins importans. Les produits de la presse sont alimentés par plusieurs imprimeries d'où, en 1826, sortaient 9 journaux. Lima est regardée comme la ville la plus riche de toute la ci-devant Amérique-Espagnole-du-Sud; elle se distingue aussi par son industrie; on y fabrique plusieurs étoffes de laine et de coton, outre un grand nombre d'autres objets de moindre importance. Elle est en outre le centre d'un grand commerce, avantage qu'elle doit à son heureuse position; à l'aide de Callao, elle a des débouchés et de faciles communications avec tous les ports de la mer du Sud, depuis le Chili jusqu'à la Californie, et, dans l'intérieur, alimente les provinces internes de la république. « Rien aujourd'hui, dit M. Lesson, voyageur aussi instruit qu'impartial, rien ne rappelle ce temps

elle

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