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de flatterie, d'opulence, où des marchands se trouvèrent assez riches pour daller en argent massif la principale rue par laquelle le vice-roi, duc de la Plata, vint, en 1682, prendre possession de son gouvernement. » Depuis quelque temps le commerce a repris, et tout paraît lui promettre une grande activité. Malgré ses pertes, Lima compte encore une population que, par plusieurs raisons, nous n'hésitons pas à porter jusqu'à 70,000 âmes. Cette ville est la résidence d'un archevêque, qui est le plus ancien de toute l'Amérique-Méridionale. Parmi ses belles promenades, on doit citer la Nouvelle-Alameda, qui a un double rang de saules très élevés, entre lesquels passent une route pour les voitures, et une promenade pour les piétons, de chaque côté, avec deux rangs de sièges bâtis en briques; elle a environ un mille de longueur le long de la rivière, et fait partie du chemin de Callao; à son extrémité se trouvent des bains froids très commodes, formés par une source de belle eau limpide; l'Ancienne-Alameda, qui a un demi-mille de long, et, de chaque côté, un double rang de saules et d'orangers, avec des bancs en pierre; le paseo de las lomas, ou de los amancaes; elle n'est très fréquentée que les jours de la Saint-Jean et de la Saint-Pierre, lorsqu'on va se promener sur les montagnes qui s'élèvent au nord de Lima, et qui alors sont couvertes de narcisses en fleurs.

Les environs de Lima offrent plusieurs lieux qui sous plus d'un rapport méritent d'être mentionnés nous nommerons entre autres: CALLAO, petite ville, batie sur le bord de la mer; c'est la meilleure forteresse du Pérou; ses trois châteaux garnis de 190 pièces de canons commandent la ville, le port et l'espèce d'isthme par lequel on arrive à la place; avant la guerre elle avait 4,000 habitans. Lorsque la mer est calme on peut encore voir sous l'eau les ruines de l'ancienne ville de Callao engloutie par la mer en 1746; un magnifique chemin va de cette ville à Lima, dont elle est le port principal, ainsi que la première place maritime de la république. PACHACAMAC, emplacement remarquable pour les débris des murs du magnifique temple élevé par Pachacutec, dixieme inca, à Pachacamac le créateur et le conservateur du monde, dans la grande ville de Pachacamac; en 1533 les vierges consacrées au service de la divinité furent violees per les soldats de Pizarre, les autels furent détruits et le bâtiment démoli.

Voici les autres villes les plus remarquables, nous les indiquons en s vant l'ordre du tableau des divisions administratives.

Dans le DÉPARTEMENT DE LIMA outre les lieux que nous venons de nous citerons encore: Iça, petite ville, dont les environs fournissent la plus grande quadtité d'eau-de-vie, que l'on embarque à Prsco, qui est beaucoup plus petite fore moins peuplée; c'est à tort que les géographes et les voyageurs la nonment carderie de Pisco. On doit faire observer que le manque de ports, le long de la côte du Pérou, donne une grande importance à Pisco à cause de son port. HUAURA, petite ville, importante par ses salines; et HUACHE, par ses mines de sel; CHANCAY, par son commerce de pores; Pr TIBILCA, par les ruines d'une forteresse péruvienne d'une grande étendue, qui se trouver? dans ses environs, ainsi que celles d'une ancienne ville de ce même peuple.

Dans le DÉPARTEMENT D'AREQUIPA : AREQUIPA, grande ville épiscopale, fo rissante par ses manufactures de laine et de coton, et par le commerce qu'elle fait are les excellens produits de ses campagnes fertiles qui, malgré leur grande élévation au-dess du niveau de la mer, offrent un des cantons les mieux cultivés de l'Amérique-du-Sed la ville est à 2,377 metres. Le pont jeté sur le Chile qui arrose cette ville, la for en bronze sur la grande place et la cathédrale sont les objets qui méritent une mentio Arequipa possède quatre collèges pour les garçons et trois pour les filles; en 15 on y publiait deux journaux et on portait au-dessus de 30,000 ames sa population. Celle ville est très sujette aux tremblemens de terre. Le terrible volcan qui s'élève dans voisinage, et connu dans le pays sous le nom de Guagua-Putina, est regardé comme lie

cône volcanique le plus parfait et le plus pittoresque de toute la chaîne des Andes. Il en sort constamment des vapeurs et de petites quantités de cendres, mais il n'a pas fait d'éruption depuis l'arrivée des Espagnols en Amérique. C'est de l'immense cratère actuellement éteint du volcan d'Uvinas, situé à quelques milles à l'est-sud-est du précédent, que dans le xvi° siècle partirent les immenses quantités de cendres qui ensevelirent presque totalement la ville d'Arequipa et produisirent tant de désastres dans les environs.

Nous nommerons en outre: MOQUEGUA et TACNA, à cause de leur population assez considérable; la première a deux collèges. ARICA, village de 3 à 400 habitans, important par son port et par les salines de son voisinage; HUANTAJAYA, par ses riches mines d'argent, situées au milieu d'un désert, près de la còte du Grand-Océan, non loin du port d'Iquique.

Dans le DÉPARTEMENT DE PUNO PUNO, chef-lieu du département; on lui accorde de 15 à 18,000 habitans; elle possède un collège florissant; en 1826 on y publiait un journal; de riches mines d'argent étaient autrefois exploitées dans son voisinage. LAMPA et CAILLOMAS, petites villes, importantes par leurs mines d'argent. CHUCUITO ville très déchue depuis l'insurrection excitée par Tupac-Amaru dans la seconde moitié du xvne siècle, époque où l'on portait à 30,000 âmes sa population.

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Dans le DÉPARTEMENT DE CUZCO: Cuzco, grande ville épiscopale, presque aussi étendue que Lima, mais beaucoup moins peuplée, puisque même en 1826 on ne portait qu'à 46,123 le nombre de ses habitans. C'est sous tous les rapports la seconde ville de la république; elle possède une université, trois collèges de garçons, deux de filles et plusieurs autres établissemens littéraires. En 1826 on y publiait trois journaux. Ses habitans font un commerce assez étendu et se distinguent surtout par leurs broderies et leurs ouvrages en peinture et sculpture. Cuzco a été la capitale de l'empire des Incas, ce qui la faisait regarder par les anciens Péruviens comme une ville sacrée. Son fameux temple du soleil occupait l'emplacement du couvent actuel de Saint-Dominique. Ce temple, qu'on peut regarder comme le plus magnifique édifice que les indigènes aient élevé dans l'Amérique-du-Sud, et un des plus riches qui ait jamais existé, mérite que nous en donnions une description abrégée; nous le ferons en suivant Garcilasso de la Vega. « Ses quatre murailles, dit cet historien, étaient toutes lambrissées de plaques d'or. Sur le grand autel, situé du côté de l'Orient, on voyait la figure du soleil, faite de même sur une plaque d'or; son épaisseur était double de celle des lames qui recouvraient les parois. Cette figure qui était toute d'une pièce, avait le visage rond, environné de rayons et de flammes, de la même manière que nos peintres ont la coutume de le représenter; elle était si grande qu'elle s'étendait presque d'une muraille à l'autre. Dans l'église actuelle on a placé le saint-sacrement à la place même occupée jadis par cette idole. Aux deux côtés de l'image du soleil étaient les corps des incas décédés, tous rangés par ordre selon leur ancienneté ; leurs corps embaumés étaient très bien conservés; ils étaient assis sur des trônes d'or, élevés sur des plaques du même métal, et avaient le visage tourné vers le bas du temple, à l'exception de Huayna-Capac, qui était placé directement vis-à-vis la figure de cet astre. Le temple avait plusieurs portes, toutes couvertes de lames d'or; la principale était du côté du nord. Tout autour des murailles il y avait une plaque d'or en forme de couronne ou de guirlande; elle avait plus d'une aune de large. Le toit était en bois fort épais, couvert de chaume, parce que les Péruviens ignoraient l'usage des tuiles et des briques. A côté du temple on voyait un cloître à quatre faces, orné d'une guirlande d'or fin d'une aune de large, comme celle qui environnait le temple. Tout autour de ce cloître il y avait cinq pavillons en carré; leur toit avait la forme pyramidale. Le premier pavillon était consacré à la lune, femme du soleil; c'était celui qui était le plus voisin de la grande chapelle du temple; ses portes et son enclos étaient converts de plaques d'argent; une grande plaque d'argent offrait l'image de la lune, avec le visage d'une femme. Aux deux côtés de cette idole on voyait les corps des reines décédées, rangées dans l'ordre de leur ancienneté. Mama Oello, mère de Huayna-Capac, était la seule qui avait la face tournée vers l'astre de la nuit. Venait ensuite le pavillon consacré à Vénus, aux Pléiades et à toutes les étoiles en général; cet édifice et son grand portail étaient couverts de plaques d'argent comme celui de la lune. Son toit était parsemé d'étoiles de différente grandeur, afin d'imiter le ciel. L'autre pavillon était consacré à l'éclair, au tonnerre et à la foudre; il était

tout lambrissé d'or. Le pavillon suivant était dédié à l'arc-en-ciel, dont l'image était tracée sur une des murailles; on l'avait sculptée au naturel sur les plaques d'or qui la reconvraient. Le cinquième et dernier pavillon était destiné au grand sacrificateur et aux autres prêtres qui desservaient le temple, et qui tous devaient être de la famille des Intas. Cet appartement, enrichi d'or, du haut en bas comme les autres, leur servait seulement de salle d'audience; ils y délibéraient sur les sacrifices qu'il fallait faire et sur toutes l autres choses qui concernaient le service du temple. » Les célèbres vierges du soleil n'ha bitaient pas dans le temple, comme on le croit communément, ni même dans ses ent rons, mais elles occupaient un vaste bâtiment qui en était très éloigné, et travaillaient pour fournir des habillemens aux Incas et à leur nombreuse famille; cet immense entvent, dit Garcillasso, renfermait ordinairement 1,500 vierges. On sait combien était terrible la punition infligée à celle qui manquait au vœu de chasteté.

Les faubourgs de l'ancien Cuzco offraient pour ainsi dire une miniature de tout l'empire des Incas. Ces monarques avaient obligé une partie des sauvages, qu'ils avaient soumis, à s'y loger, conformément aux lieux d'où ils étaient sortis, de sorte que les tribus de FOrient devaient demeurer à l'Orient, celles de l'Occident à l'Occident et ainsi des autres. A mesure que les conquêtes agrégeaient de nouvelles nations à l'empire, on logeait ces nouveaux sujets autour des précédens et dans une situation relative à la position de je pays natal. Les curacas ou gouverneurs des provinces y faisaient aussi batir des botels pour s'y loger quand ils allaient à la cour. Chaque peuple devait conserver ses habillemess et sa manière de vivre. L'ancienne résidence des Incas offrait encore une autre construction très remarquable; c'était sa célèbre citadelle, qu'on doit regarder comme la construction la plus massive du Nouveau-Monde. On admire surtout les dimensions enormes des pierres qui composent ses murailles; on est embarrassé pour expliquer comment les Peruviens ont pu remuer ces masses et les transporter de plusieurs lieues de distance, sans le secours de nos instrumens et de nos machines. Pedro de Cieça fait observer que dans les murailles de cette forteresse on voyait une quantité de pierres, qui surpassaient en grad

deur toutes celles des autres bâtimens qu'il avait vus, quoiqu'il en ait mesuré une à Tiha

naco qui avait 38 pieds de long, 18 de large et 2 d'épaisseur. Les pierres ne sont pas taillées à la régle; elles sont de formes irrégulières, mais elles sont si bien ajustees sas l'aide d'aucun ciment, qu'elles paraissent enchassées les unes dans les autres, et fornit un tout, véritable chef-d'œuvre inimitable, qui joint à une grande solidité une apparence qui plaît beaucoup à la vue. La forteresse de Cuzco avait une triple muraille d'encete On y entrait par une grande porte, que l'on fermait avec une pierre de la mème deur, que l'on ôtait toutes les fois qu'on voulait ouvrir. Un espace de 25 à 30 pe

parait l'une de l'autre ces trois murailles, dont chacune avait son parapet. Au dedans

de la troisième enceinte on trouvait une place étroite et longue, où il y avait trois les placées en triangle; la principale était celle du milieu, nommée Moyoc-Marca (Forteresse Ronde), parce que sa forme était ronde. Elle était d'une grande magnificence, pare que c'était le lieu de repos des Incas quand ils allaient à la forteresse. Tous les mursary

étaient enrichis de plaques d'or et d'argent, sur lesquels on voyait des animas et des plantes représentés au naturel. Les deux autres tours étaient carrées et servaient à l les soldats. Le dessous de ces tours qui communiquaient ensemble, était rempli de logemen disposés avec beaucoup d'art. Il y avait une quantité de petites rues qui se croisaientet q aboutissaient à diverses portes. Les chambres y étaient presque toutes de la méme gre deur et formaient une espèce de labyrinthe, d'où l'on avait de la peine à se tirer. Celle magnifique citadelle était à peine achevée, lorsque les Espagnols envahirent l'empre ils en démolirent une grande partie; sa construction avait duré plus de 50 ans. Au sortir de Cuzco on trouvait deux immenses chaussées de cinq

cents leurs de l

qui aboutissaient à Quito; l'une traversait le pays plat en longeant la mer; l'autre alla travers les montagnes. Pour la construction de cette dernière les anciens Péruviens dur rompre des rochers, combler des vallées et des précipices de 15 à 20 toises de prue deur. Au plus haut du chemin de la montagne il y avait de part et d'autre des platse formes, avec des escaliers en pierre de taille, afin que ceux qui portaient Inca dans

plaisir d'étendre sa vue sur les montagnes et sur les vallons, où la neige paraissait d chaise à bras, y pussent monter plus à l'aise et s'y reposer pendant que le roi aurait

côté et la verdure de l'autre. Le chemin qui longeait la mer avait, selon Augustin de Zarate, près de 40 pieds de largeur ; à l'issue des vallées on avait planté des pieux qui indiquaient la route à travers les sables. C'est surtout le long de la route sur le dos des monagnes qu'on voyait se succéder les arsenaux distribués par intervalles, les hospices toujours ouverts aux voyageurs, les forteresses et les temples. De toutes ces admirables constructions il ne reste plus que des débris ; le temps et les guerres ont presque tout détruit. M. de Humboldt qui en a vu les restes imposans dans les hautes plaines de l'Assuay, au llano del Pullal dans la Colombie, et près de Caxamarca, dans cette république, dit que cette admirable chaussée, bordée de grandes pierres de taille, située à des hauteurs qui surpassent de beaucoup celle de la cime du pic de Ténériffe, peut être comparée aux plus belles routes des Romains, qu'il a vues en Italie, en France et en Espagne.

Dans le département de Cuzco nous citerons encore ABANCAY, petite ville, d'environ 5,000 âmes, importante par ses sucreries, et URUBAMBA, à laquelle on accorde 4,000 habitans.

Dans le DÉPARTEMENT D'AYACUCHO : HUAMANGA, assez grande ville, bien batie, florissante par son industrie et par son commerce. Elle est le siège d'un évêché et possède une université fondée 12 ans avant celle de Cuzco. Sa population, qu'on nous dit s'élever à 39,000 âmes, nous paraît arriver à peine à 25,000. HUANCABELICA, petite ville, autrefois chef-lieu de l'intendance de ce nom, remarquable par sa grande élévavation, étant située à 1,925 toises au-dessus du niveau de la mer et très importante par sa riche mine de mercure; depuis 1570 jusqu'en 1789 elle a fourni la somme de 1,040,452 quintaux de ce métal. Mais la grande mine de Santa-Barbara, qui a produit presque toute cette immense quantité de mercure, a été abandonnée à cause de l'éboulement qui eut lieu par l'imprudence d'un intendant, qui fit enlever les piliers pour augmenter les produits de la mine. Avant ce désastre, un de ses puits, nommé Hoyo-Negro, était à 2,159 toises au-dessus du niveau de la mer. Voilà, dit M. de Humboldt, des mineurs qui travaillaient dans un point, qui est de 500 mètres plus élevé que la cime du Pic de Ténériffe. Depuis l'éboulement sus-mentionné, tout le mercure, que Huancavelica fournit aux mineurs du Pérou, provient des gîtes de minerai qu'on exploite dans ses environs, surtout près de Sillacas a ; leur produit de 1790 à 1800 a été année moyenne d'environ 3,500 quintaux. On nous assure que Huancavelica a près de 12,000 habitans.

JAUJA et OCOPA, petites villes, situées dans la belle vallée de la Jauja, si remarquable par sa fertilité, malgré sa grande élévation; elles sont commerçantes et on leur accorde de 14 à 15,000 habitans. Ocopa est en outre importante par ses haras, et Jauja possède les plus belles casernes de cavalerie de tout le Pérou. On doit nommer encore: LUCAÑAS, très petite ville, importante par son commerce et par ses mines d'argent; et AYACUCHO, emplacement célèbre par la victoire remportée en 1824 par le général colombien Sucre sur les royalistes; elle décida du sort de la campagne, et mit un terme à la domination espagnole dans l'Amérique-Méridionale; Ayacucho donne le nom au département.

Dans le DÉPARTEMENT DE JUNIN: HUANUCO, petite ville, qui n'est plus qu'une ombre en comparaison de ce qu'elle était sous la domination des Incas; mais qui cependant n'est pas un misérable village comme le prétend quelque géographe. Elle est le cheflieu de ce département. Le grand chemin de Cuzco à Quito y passait. On y voit encore les ruines de quelques-uns de ses anciens édifices, entre autres du palais des Incas et du temple du soleil. LAURICOCHA, petite ville, importante par sa mine d'argent, qu'à la page 1063 nous avons rangée parmi les plus riches du monde; on lui accorde de 6 à 8,000 habitans. TARMA, autrefois chef-lieu de l'intendance de ce nom; on estime à près de 10,000 âmes sa population. JUNIN, misérable village d'environ 300 habitans, remarquable par la victoire remportée par les républicains sur les royalistes ; il donne le nom au département. BAÑOS, village remarquable par les bains chauds construits par les Incas et plus vastes que ceux de Caxamarca, ainsi que par les ruines d'un grand monument appelé le palais de l'Inca; ce dernier est construit en pierre, et ressemble à ceux de Callo et de Cañar décrits aux pages 1084 et 1086. Il ne reste plus que les fondations du bâtiment et quelques fragmens de ses murs, tous de pierres taillées avec une telle précision, ou peut-être tellement rapprochées en frottant les côtés ensemble, que les sépara

tions sont presque imperceptibles. Près du palais sont les ruines d'un temple de forme circulaire; et sur le haut de deux montagnes, situées de chaque côté de la rivière, ou voit les restes de deux forteresses; plusieurs ouvrages sont taillés dans le roc vif.

Dans le DÉPARTEMENT DE LIVERTAD: TRUXILLO, assez jolie ville, de mé diocre étendue, siège d'un évèché, avec un mauvais port et 12 à 14,000 habitans; c'est une des plus anciennes de l'Amérique, ayant été fondée par François Pizarre en 1533. On voit dans ses environs les ruines d'anciens monumens péruviens, où l'on a trouvé, dit-on, des trésors considérables. CAXAMARCA, jolie petite ville située à 1.464 toises au-dessus du niveau de la mer, dans la charmante vallée traversée par la Casamarca. Ses rues spacieuses se coupent à angles droits; sa vaste place au centre de la ville, les aiguilles et les domes de ses églises, ses maisons construites avec soin et couvertes de tuiles, tout contribue à réjouir les yeux et augmente l'intérêt qu'inspire cette ville, si célèbre dans l'histoire du Pérou et théâtre des souffrances et de l'assassinat de finca Atahualpa. Ses principaux bâtimens sont : l'église appelée la Matris, bel edifice en pierres, construit avec goût, et l'église du monastère de la Concepcion. Parmi les édifices appartenant à des particuliers, on doit citer le palais du cacique Astopilco, qui prétend descendre en ligne droite de l'infortuné Atahualpa; il offre une partie du palais, ou ce monarque fut assassiné. On y voit encore la vaste chambre, où il fut détenu prisonnier pendant trois mois, et où il fit une marque sur le mur, promettant de remplir la chambre d'or et d'argent jusqu'à cette hauteur pour payer sa rançon. Nous rappellernas à te propos, que l'on a extraordinairement exagéré les trésors gagnés par les Espagnols M. de Humboldt, qui a traité ce sujet comme tant d'autres avec un talent remarquable, n'évalue pas au-delà de 80,000 marcs d'or le produit des butins faits dans les conquètes du Mexique et du Pérou. La rançon de l'inca, qu'un voyageur portait encore rece ment, sur l'autorité de Zarate, à 498,000 onces d'argent et à 1,599,000 caces d'or, ne s'est élevée, selon Garcilasso, qu'à 4 1,987 marcs d'or et à 115,508 mares d'argent, ce qui fait 20,149,804 livres tournois, somme que M. de Humboldt parait ad pter. Nous avons signalé dans d'autres parties de cet ouvrage plusieurs butins dont la valeur a surpassé de beaucoup la fameuse rançon de l'inca; le seul argent comptaat, trouvé dans la Qassabah d'Alger, est plus que double de la somme répartie entre les compagnons de Pizarro à Caxamarca. Dans la chapelle dépendante de la prison ordinaire, qui faisait autrefois partie du palais, on voit un autel élevé sur la pierre où Atahualpa fut etrangle par les Espagnols, et sous laquelle il fut ensuite enseveli. On remarque encore près de la fontaine, sur la place, les fondations en pierre de la petite batterie élevée par Pizarre es face de laquelle Valverde adressa sa fameuse harangue à l'inca, et d'où il commande aus soldats espagnols de massacrer les Indiens. M. Stevenson porte à 7,000 âmes la populative de cette ville, qui possède un collège et qui est aussi importante par son commertet par son industrie. A 3 milles environ de Caxamarca se trouvent les fameux bias chauds; ce sont deux grandes maisons bâties en pierres ayant chacune un bain très raste c'était à ces bains que le malheureux Atahualpa avait établi sa résidence lorsque Parre arriva à Caxamarca. Ils sont très fréquentés encore de nos jours. Plus loin on vest aussi une pierre appelée Inga rirpo ou la pierre de repos de l'inca, ressemblant à œele que nous avons décrite à la page 1087.

A 15 milles environ et sur la Caxamarca on trouve Jesus, village remarquable par les restes d'une ville péruvienne très curieusement bâtie. Plusieurs maisons sont entert entières; elles sont construites en pierre et entourent une petite colline; le rez-dechaussée a des murs d'une épaisseur étonnante. Il y a des pierres de 12 pieds de long sur 7 de haut, formant tout le côté d'une chambre; une ou plusieurs pierres mises en travers forment le toit. On avait construit de la même manière une rangée de maisons au-dess de celle-là, dont les portes d'entrée étaient derrière, et une seconde rangée ado-see i montagne. Le toit de la seconde rangée avait été couvert en pierres sur le devant, f probablement formait une promenade; un second rang de chambres était ainsi étals. sur le toit du premier, qui était au niveau avec les chambres du second rang De ce manière on était parvenu à établir une double rangée de chambres habitables, construis l'une au-dessus de l'autre, jusqu'à la hauteur de sept rangs. Sur le haut de la ville voit des ruines qui paraissent être celles d'un palais ou d'une forteresse. Tont l'ensemble

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