La section circulaire résiste bien à la pression des terrains, mais se prête mal à la division. Dans les dimensions à donner à un puits, il faut toujours tenir compte de l'épaisseur du revêtement.

196. Fonçage des Puits. - Avant de procéder au fonçage d'un puits, on devra se réserver les moyens nécessaires à l'abattage des roches, à l'extraction des déblais, à la descente des matériaux nécessaires au soutènement, à l'aérage, à la circulation des ouvriers, à l'épuisement des eaux.

L'abattage se fera au pic et à l'aide de coups de mine percés à la main ou mécaniquement. L'emploi des perforateurs entraîne pour le percement des puits une perte de temps considérable, par suite de la nécessité où on se trouve de remonter tous les appareils pendant le

sautage des mines; aussi n'est-ce que dans les roches dures et tenaces que le forage mécanique peut être utilement appliqué.

En Pensylvanie, on a employé le sondage au diamant noir dans des conditions toutes spéciales.

On commence par forer, dans le périmètre choisi, des trous verticaux de 75 à 90 mètres de profondeur; cela fait, on enlève les perforateurs et leurs supports et on remplit les trous de sable. Pour faire le sautage, on retire, avec une petite pompe, le sable d'un groupe de trous situés au centre jusqu'à une profondeur de 1m, à 1m.30; on dame au fond un tampon d'argile de 15 à 30 centimètres de hauteur, puis on charge. L'explosion produit une cavité au centre du puits jusqu'au niveau des cartouches; après enlèvement des débris, on charge les trous restants. On continue ainsi de mètre en mètre jusqu'au fond des trous. On réinstalle les machines au fond pour de nouveaux forages à grande profondeur.

Quel que soit le procédé d'abattage employé, l'enlèvement des roches abattues devra se faire assez rapidement pour ne pas retarder le service de l'abattage; cet enlèvement se fait au moyen de bennes dont l'une monte pendant que l'autre descend; elles sont mises en mouvement par un treuil à bras, par un manège, ou par un treuil mécanique placé à l'orifice du puits; on peut également faire mouvoir ces bennes par une machine d'extraction.

La présence d'ouvriers au fond du puits exige des précautions spéciales. Il convient de couvrir l'orifice en ménageant seulement le passage des bennes et le tout reste fermé pendant qu'on vide les bennes au jour. Les dispositions adoptées varient: tantôt on emploie des volets à charnières, tantôt on fait avancer un wagon plat, qui couvre l'orifice du puits et sur lequel on fait reposer la benne au jour. Pour diminuer encore les chances d'accidents, on réserve un' compartiment isolé pour la benne; on n'en emploie alors qu'une seule à laquelle on donne de grandes dimensions. Un moteur plus puissant sera nécessaire.

Les ouvriers circuleront par des échelles ou par la benne dès que le puits aura atteint une certaine profondeur. L'épuisement se fera par les bennes pour de faibles infiltrations; dans le cas contraire on emploiera des pompes qui seront descendues à mesure de l'approfondissement.

Lorsque le fonçage aura atteint une certaine profondeur, l'aérage ne se produira plus spontanément par diffusion. Il deviendra nécessaire de créer un courant d'air en établissant une cloison verticale étanche dans le puits ou, le plus ordinairement, en faisant suivre, le long de la paroi, une ligne de tuyaux en bois ou en tôle. L'air est envoyé dans cette colonne par un ventilateur; il devra arriver au front de taille avec une vitesse suffisante pour enlever les fumées produites par les explosifs, diminuant ainsi la perte de temps avant la reprise du travail. L'air chargé de fumée remonte par le puits.

197. Soutènement des parois. Lorsque le revêtement définitif d'un puits rectangulaire doit être fait en cadres de bois, il est possible de soutenir les parois, à mesure de l'approfondissement, par le boisage définitif. Lorsque, pour les autres formes, le revêtement doit être en maçonnerie ou en métal, on a recours à un soutènement provisoire en bois ou en fer que l'on installe à mesure de l'approfondissement de l'excavation.

On enlèvera ce soutènement à mesure que s'élèvera le soutènement

définitif qui se fait de bas en haut et, généralement, par tronçons successifs d'une certaine hauteur.

Boisage définitif d'un puits rectangulaire. Si on a un puits rectangulaire à foncer dans un terrain qui exige un revêtement complet, on fera le plus souvent usage de bois de chêne équarris et, si l'on admet que le puits doive être divisé en trois compartiments, chaque cadre se composera de deux grandes pièces et de quatre traverses.

On commence par installer à l'orifice du puits un cadre porteur qui sera capable de soutenir tous les autres placés au-dessous à mesure de

Coupe verticale.

l'approfondissement. Ces cadres, distants de 1m. à 1m. 20, maintiendront des madriers de chène verticaux et plus ou moins jointifs qu'on serrera fortement, à l'aide de coins, contre la roche. Les cadres sont réunis entre eux par des montants placés dans les angles et sur les grands côtés, ainsi que par des tirants en fer boulonnés et par des filières en chêne clouées sur les cadres et les réunissant deux à deux.

De distance en distance, on établira des cadres porteurs dont les pièces principales seront encastrées dans le terrain pour suppléer celui du jour et soutenir la série de cadres qu'on placera au-dessous. Le boisage sera ensuite complété par les cloisons entre les compartiments.

Il sera simplifié suivant les circonstances et la nature du terrain. On pourra faire usage de rondins, au lieu de bois équarris.

Dans les mauvais terrains ou lorsque le bois est à bon marché, on place les cadres contigus.

Le plus ordinairement, on donne aux puits de mine une section circulaire, plus rarement elliptique; le revêtement se fait en maçonnerie ou en métal.

Si les terrains sont assez consistants pour qu'on n'ait pas à craindre d'éboulements, on fonce directement le puits jusqu'à sa profondeur définitive et on commence le muraillement par le fond. Mais ce cas est l'exception: on doit, le plus souvent, soutenir les parois à mesure de l'approfondissement. On emploie alors un soutènement provisoire soit en bois, soit en fer, qu'on remplacera plus tard par le revêtement définitif. Mais on n'attend pas que l'excavation du puits ait atteint toute sa profondeur, ce qui entraînerait, pour le revêtement provisoire, une dépense trop considérable. Le revêtement définitif se fera par reprises successives.

Pour un puits circulaire, les cadres de boisage provisoire seront formés de pièces de bois grossièrement équarries et auront une forme polygonale, les assemblages étant à mi-bois, consolidés à l'aide d'éclisses en fer et de boulons.

On placera encore à l'orifice un cadre rectangulaire de fort équarrissage posé sur le sol et d'autres, plus tard, encastrés dans la roche. Les cadres polygonaux se succéderont au dessous au fur et à mesure de l'enfoncement; ils seront fortement serrés contre le terrain au moyen de coins et suspendus les uns aux autres au moyen de tirants en fer.

Pour empêcher les cadres de se rapprocher et pour établir une solidarité complète, on place entre deux cadres des montants serrés à l'aide de cales. Un garnissage plus ou moins complet sera placé derrière les cadres et serré par les coins.

Lorsque le boisage provisoire devra se faire sur une grande hauteur à la fois, il deviendra nécessaire de placer tous les 20 ou 30 m. un ea

dre porteur encastré dans la roche, en choisissant les assises qui présenteront le plus de solidité.

On a aussi recours aux soutènements provisoires en fer, qui diminuent la dépense et économisent le temps. On emploie des cercles en deux ou plusieurs parties, suivant les dimensions du puits. Ces cercles sont en fer plat, fers en U, à T, en vieux rails, réunis par des boulons, ou mieux par des manchons avec cales en bois.

Les cercles sont espacés, suivant la nature des terrains,, de 0 m. 50 à 1 m. et reliés verticalement entre eux par des fers plats recourbés. On loge, derrière, le garnissage nécessaire au maintien des terrains.

L'épaisseur à don

198. Construction d'un muraillement. ner au muraillement varie avec la poussée des terrains et le diamètre du puits; un blocage soigné doit toujours être fait pour remplir l'espace vide entre l'extrados et le terrain.

Dès que le puits a atteint la profondeur jugée convenable avec son soutènement provisoire, on établit au fond actuel un ROUET OU ROULisse, fort cadre polygonal en bois appuyé dans le terrain et qui supportera la première passe de maçonnerie. Cette passe sera prise sur les 15 ou 20 premiers mètres du puits, mais exécutée de bas en haut; le soutènement provisoire sera enlevé à mesure et ses éléments reserviront pour la deuxième reprise et les suivantes. Les rouets devront être d'autant plus rapprochés que les terrains seront moins consistants. Si le terrain n'offre pas d'appuis suffisants pour les recevoir, on suspendra les cadres par des tirants à des pièces encastrées ou encore à un cadre porteur solidement établi à la surface.

Dans certains cas, on devra augmenter progressivement l'épaisseur de la maçonnerie en allant vers la surface; on formera ainsi un tronc de cône renversé. Lorsqu'on emploie des briques, au lieu d'opérer par assises horizontales qui nécessiteraient la taille des briques, on opère par hélices, le rouet étant dressé suivant le pas de l'hélice égal à une épaisseur de brique. On remplace aussi quelquefois le rouet par une assise en pierres de taille ou par une embase conique en briques.

Aujourd'hui que l'extraction des produits se fait par cages guidées, on fixe les moises de guidage en même temps qu'on monte la maçonnerie.

Les suintements d'eau, pendant l'exécution d'une passe, trouvent leur écoulement par des trous de tarière ménagés dans le rouet et qu'on bouche sitôt la passe terminée. Si les suintements sont trop abondants, on les réunit dans un rouet à gargouille qui les envoie au réservoir inférieur.

En reprenant l'approfondissement, on a soin de laisser, sous le rouet de la passe supérieure, une corniche de terrain naturel pour servir de