DE LA CONVERSATION, ου RÉPERTOIRE UNIVERSEL DE TOUTES LES CONNAISSANCES NÉCESSAIRES, UTILES OU AGRÉABLES DANS LA VIE SOCIALE, ET RELATIVES AVEC DES NOTICES SUR LES PRINCIPAUX PERSONNAGES, MORTS ET VIVANTS, DE TOUS LES PAYS, SUR LE PLAN DU CONVERSATION'S LEXICON; ENRICHI D'UN GRAND NOMBRE D'ARTICLES SUR LA BELGIQUE ET LA HOLLANDE, QUI NE SE TROUVENT DANS Par une Société de Littérateurs, de Savants et d'Artistes; AVEC 200 BELLES GRAVURES REPRÉSENTANT PLUS DE 1000 SUJETS. DE LA CONVERSATION. E lement annuel de leur enveloppe, entre mai et septembre. Quand le moment en est arrivé, l'écrevisse se tourne sur le dos, agite sa queue et frotte ses pattes l'une contre l'autre par domen et le thorax une séparation à la faveur de laquelle l'animal achève de se dégager de l'étui calcaire qui le retient emprisonné. Cette opération ne dure qu'un quart d'heure au plus; mais les efforts violents qu'elle exige ne sont pas sans danger pour les jeunes écrevisses, qu'on y voit parfois succomber. Au sortir de son enveloppe, l'animal n'est recouvert que d'une mince pellicule qui acquiert en quelques jours, par la transsudation de nouveaux sels calcaires, la dureté de l'ancienne. On trouve constamment sur les côtés de l'estomac, dans les écrevisses prêtes à muer, deux petites concrétions calcaires, arrondies, que l'on employait autrefois en médecine comme absorbant, sous le nom d'yeux d'écrevisse. On n'en connaît pas positivement l'usage. Réaumur pensait qu'elles servent, par leur dissolution dans l'estomac, de matériaux à la nouvelle carapace. ÉCREVISSE (cancer astacus). Nous nous bornerons à rappeler les traits les plus saillants de l'organisation de ce crustacé, qui, par le nombre de ses pieds (dix) et la longueur de sa queue, égale au moins à celle du tronc, appar-suite de ces mouvements, il se fait entre l'abtient à la tribu des décapodes, famille des macroures (μáxpòs, long; oùpà, queue). Son corps est enveloppé dans une espèce de carapace ou test calcaire d'un brun verdâtre et qui se termine en avant par un rostre allongé, en arrière par ce qu'on appelle la queue, et qui est, à proprement parler, l'abdomen, lequel est composé de six anneaux convexes en dessus, et terminé comme en éventail par cinq lames minces, organes de natation. La tête confondue avec le tronc, supporte des yeux hémisphériques placés à l'extrémité d'un pédicule, et quatre antennes inégales, dont les deux latérales sont plus lon- | gues que le corps lui-même. Le tronc donne naissance à cinq paires de pieds, dont la première, plus volumineuse et inégale, se termine en une pince ou serre à surface chagrinée et dentelée à son bord interne. Sous l'abdomen ou queue se voient de petits appendices ou filets, sortes de pattes rudimentaires destinées à la natation. La ponte, qui a lieu deux mois après l'accouplement, fournit un grand nombre d'œufs rougeâtres, que l'on trouve agglutinés en groupe sous l'abdomen de la femelle. C'est là que les petits, très-mous à leur naissance, trouvent un premier abri. Les écrevisses, quoique d'une organisation fort compliquée, ont la singulière propriété de régénérer leurs pattes, leurs antennes et leurs mâchoires dans un temps assez court. Un phénomène non moins remarquable chez les crustacés, c'est la mue ou le renouvel | L'écrevisse de rivière, celle dont nous faisons ici l'histoire, habite les eaux douces d'Europe, sous des pierres ou dans des trous dont elle ne sort que pour chercher les larves d'insectes, les mollusques ou les débris organiques dont elle fait sa nourriture. Elle peut marcher en avant, à reculons ou de côté ; c'est toujours en reculant qu'elle nage. Elle atteint, dit-on, 26 ans et au delà. On la pêche à la main ou à l'aide de filets ou de fagots dans lesquels on l'attire par quelque appât. On préfère pour la table les écrevisses qui habitent les eaux vives. |