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follicita avec empreffement toutes les Villes d'y AN. 1634. foufcrire ; & peu de temps après Guillaume Duc de Saxe-Veimar, les Princes d'Anhalt, Georges Duc de Lunebourg avec quelques autres Princes, Ulm, Francfort fur le Mein, Nuremberg & d'autres Villes Imperiales le fignerent malgré tous les efforts des Alliez. C'eft là ce qu'on appella la paix de Prague, tant vantée par la Maifon d'Autriche, & tant décriée par les Suedois & leurs Alliez.

LXVI.

La France fe

dre les armes con

tre la Maison d'Autriche.

Ce dernier coup acheva de ruiner le crédit & les forces de la Suede en Allemagne. De grands corps. de troupes fe détacherent tout-à-coup de fes armées, pour fortifier celles de l'Empereur ; les anciens AlÎiez devinrent autant d'ennemis qui l'obligerent à partager fes forces déja trop affoiblies. Il falloit un fecours extraordinaire pour empêcher les Suedois de fuccomber après tant de pertes. La France qui détermine à pren- étoit feule en état de le fournir, le fournit en effet, en prenant enfin les armes contre la Maison d'Autriche. C'est ainsi qu'elle fauva la Suède dans ces fâcheufes circonftances, lorfqu'elle étoit fur le point de fe voir obligée de demander la paix à l'Empereur à des conditions bien peu proportionnées à fes premieres efperances. Il faut développer les refforts de cette nouvelle fcene; mais ici la matiere devient fi vafte la multitude des évenemens de la guerre & des négociations, que je fuis obligé de me resserrer dans des bornes plus étroites, pour ne pas faire une Hiftoire generale d'un ouvrage dont le principal but eft de faciliter l'intelligence des négociations de Munfter.

par

Fin du troifiéme Livre.

SOMMAIRE

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1.

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SOMMAIRE

DU QUATRIEME LIVRE.

olitique de la France & du Cardinal de Richelieu. II.

La France traite avec les Etats Proteftans d'Allemagne. III. Elle traite avec les Provinces - Unies. IV. Treves furpris par les Espagnols, & l'Electeur arrêté prifonniers occafion de la rupture entre la France & l'Espagne. v. Etat de l'Espagne & de la France. vi. La France fait de grands préparatifs de guerre. VII. Elle détourne de la Suede les armes de la Pologne par l'entremise du Comte d'Avaux. Caractere du Comte d'Avaux. VIII. Voïage du Comte d'Avaux par la Cour de Dannemark. ix. Il négocie la prolongation de la Treve entre la Suede &la Pologne. x. Succès de la négociation. XI. Premieres campagnes des François. XII. Ils attaquent les Pais-Bas. XIII. Bataille d'Avein. XIV. Vain projet du Cardinal de Richelieu. xv. Les Confédere affiegent Louvain. XVI. Ils fe retirent. XVII. Campagne du Rhin. XVIII. Retraite des François. XIX. Exper dition de Lorraine. xx. Le Duc de Rohan fait heureusement la guerre dans la Valteline. XXI. Campagne d'Italie. XXII. Le Pape exhorte les Princes à la paix. XXIII. Difpofitions de la Maifon d'Autriche par rapport à la paix. XXIV, Difpofitions de la France. xxv. Difpofitions de la Suede, XXVI. Congrès indiqué à Cologne pour y négocier la paix. XXVII. Artifice de la Maifon d'Autriche pour divifer les Alliez. XXVIII. Les Hollandois & les Suédois refufent d'envoier leurs Députez à Cologne. XXIX. La France eft réfoluë de ne point commencer la négociation avant l'arrivée de fes Alliez. Xxx. Les Venitiens offrent leur médiation. XXXI. La France traite avec le Duc de Saxe-Veimar. XXXII. Ce Prince reprend Saverne. XXXIII. Les François attaquent la Franche-Comté. XXXIV. Le Prince de Condé leve le fiege de Dole. xxxv. Irruption d'une grande armée en Picardie. XXXVI. Allarme de Paris. xxv. Les en

nemis fe retirent. XXXVIII. Gallas attaque la Bourgogne & fe retire avec perte. XXXIX. Banier remporte une grande victoire à Vviftock. XL. Mort de Ferdinand II. XLI. La France refuse de reconnoître Ferdinand III. XLII. Mort du Duc de Pomeranie. XLIII. La France veut s'unir de plus en plus avec la Suede pour ne traiter que de concert. XLIV. Difficultez formées par la Maifon d'Autriche fur les fauf-conduits. XLV. Demandes du Roi de France. XLVI. Réponse des Imperiaux. XLVII. Replique des François. XLVIII. Le Pape propofe une Treve. XLIX. La Maifon d' Autriche la refufe. L. Conquêtes des François dans les Païs-Bas. LI. Le Vicomte de Turenne oblige le Cardinal Infant de fe retirer de devant Maubeuge. LII. Le Prince d'Orange" ferend maître de Breda. LILI. Les Grifons abandonnent le parti de la France. LIV. Le Duc de Parme traite avec les Espagnols. LV.. Mort des Ducs de Savoie & de Mantouë. LVI. Mort du Lantgrave de Hefe-Caffel. LVII. Les Espagnols portent la guerre dans le Languedoc. LVIII. Exploits du General Banier dans la haute-Saxe. LIX. Il eft enfermé par les Imperiaux. LX. Il fait une belle retraite. LXI. Prife des Villes Foreftieres par le Duc Bernard. LXII. Premiere bataille de Rhinfeld. 1x111. Seconde bataille. LXIV. Siege de Brifak. LXV. Bataille de Vvitemveir. LXVI. Défaite du Duc de Lorraine. LXVII. Nouvelle défaite des Imperiaux. LXVIII. Brifak fe rend au Duc Bernard. LXIX. La Ducheffe de Savoie fe ligue avec la France. LXX. Négociation de la France avec la Suede pour renouveller l'alliance. LXXI. L'Empereur s'oppose au Séjour du Comte d'Avaux à Hambourg. LXXII. Arrivée de Salvius à Hambourg. LXXIII. Commencement de la négociation. LXXIV. Article des Subfides. LXXV. Artifice de Salvius. LXXVI. La France confent à déclarer ba guerre à l'Empereur. LXXVII. Conditions exigées par la France. LXXVIII. Demande de Salvius éludée par le Comte d'Avaux.. LXXIX. Conclufion du traité.

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LIVRE QUATRIE ME.

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N a déja pû remarquer que depuis plufieurs années la France faifoit une guerre fecrete la Maison d'Autriche par les fecours qu'elle don

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noit aux Provinces-Unies & aux ennemis de Ferdinand. Mais les conquêtes de Gustave avoient fait craindre aux François de voir enfin toute l'Allemagne envahie par les Proteftans, & la religion Catholique profcrite dans l'Empire. Le Roi de Suede avoit d'ailleurs une ambition fi vafte, qu'il étoit de la prudence d'y mettre des bornes; car ce Prince, au rapport de l'Hiftorien de Suede, ne méditoit rien Pufendorf. l. 4. moins que de porter fes armes victorieuses jufques dans le fein de la Monarchie d'Espagne, après qu'il auroit fubjugué toute l'Allemagne. Ainfi quoique l'interêt de la France fût en general de feconder les ennemis de la Maifon d'Autriche, il avoit fallu reftraindre ce principe felon les conjonctures. Elle avoit temperé l'interêt de l'Etat par celui de la Religion, elle avoit donné aux Suedois affez de fecours pour abaiffer la Maifon d'Autriche, mais trop peu pour les mettre en état d'exterminer la religion Catholique. Elle avoit en même temps offert fa protection à tous les Princes, afin d'arrêter autant qu'elle pouvoit les progrès trop rapides de Guftave, en détournant les armes des Etats Catholiques. Quelques-uns même ont prétendu qu'elle vouloit abandonner tout à fait les Suedois pour former un tiers parti en Allemagne avec le Roi de Dannemark &

Valstein, dans le temps que ce General songeoit à AN. 1635. fe vanger de Ferdinand. C'étoit peut-être auffi dans le même deffein qu'elle ménageoit tant le Duc de Bavierc. Quoi qu'il en soit, sa réserve fut fi grande avec le Roi de Suede, que ce Prince s'offensa quelquefois du peu de fecours qu'il tiroit de la France.

Après la mort de Guftave les chofes aïant changé en Allemagne, la France crut auffi devoir changer de conduite. La décadence du parti Proteftant ne laiffoit plus rien appréhender pour la religion; mais elle fit craindre que la Suede épuifée d'hommes & d'argent ne traitât avec l'Empereur, & que les Princes de la Maifon d'Autriche ne fe vangeaffent. enfuite fur la France de leurs pertes paffées. Cette confideration avoit obligé le Roi à assister les Suedois plus efficacement qu'on n'avoit fait jusqu'alors. On avoit renouvellé à Hailbron dès le mois d'Avril 1633. le traité d'Alliance entre la France & la Suede, & quoique par ce dernier traité le Roi n'eût promis. qu'un million de livres tous les ans, au lieu de douze cens mille livres qu'il avoit promis par le traité de Bernwald, les Suédois en furent beaucoup plus foulagez, parce qu'ils furent païez plus exactement; outre que la France entretenoit dans l'Electorat de Treves une armée qui attiroit de ce côté-là une partie de l'attention des Imperiaux.:

Malgré ces fecours la Suede & les Etats d'Allemagne fe plaignoient encore de la France qui ne prodiguoit pas affez à leur gré fes finances & fes troupes. Mais le Cardinal de Richelieu avoit fes raifons pour en ufer ainfi. Si la France s'étoit épuisée à fecourir fes Alliez fans s'affurer d'un dédommage

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