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dernier traité d'alliance fait avec la Suede pour trois AN. 1639. ans devoit bien-tôt expirer, on fongca de bonne heure à le faire renouveller. Le Cardinal de Richelieu eut le fuccès de cette négociation beaucoup plus à cœur que la paix même. On n'oublia rien pour la faire réuffir, & on y verra le Comte d'Avaux emploïer tour à tour l'adreffe, la patience, la hauteur même & tout ce que la prudence humaine pouvoit imaginer de plus fubtil pour conduire une affaire fi délicate.

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SOMMAIRE

DU SIXIE ME LIVRE.

Effeins de la France dans le renouvellement du traité d'alliance avec la Suede. 11. Salvius laiffe entrevoir les demandes de la Suede. 111. Le Comte d'Avaux lui ôte l'efperance de les obtenir. IV. Il eft fecondé par le Baron de Rorté. v. Demandes de la Suede. VI. Réponse du Comte d'Avaux. VII. Il affecte beaucoup d'indifference pour le traité. v111. Sentimens de la France fur le choix des lieux pour les Conferences de la paix generale. 1x. Le Comte d'Avaux propofe de choisir Munfler & Ofnabrug. x. Conteflation fur l'article qui obligeoit le Roi de France à porter la guerre en Allemagne. XI. Propofition captieufe du Comte d'Avaux. XII. Conteftation fur les Subfides. XIII. Tous les autres articles demeurent indécis. XIV.. Le Comte d'Avaux fufpend l'échange du Maréchal Horn avec Jean de Vverth. xv. Il fufpend pareillement le paiement des Subfides. xvi. Il intimide les Sucdois. XVII. Les Suedois moderent leurs demandes. XVIII. La France les rejette encore. XIX. Difpofitions de la Suede peu favorables à la France. xx. Les divers partis témoignent beaucoup de zele pour la paix generale.

XXI. Diete de Ratisbonne. XXII. La Diete écrit aux Princes de l'Europe pour les exhorter à la paix. XXIII. L'Empereur propofe une amnistie. XXIV. La Diete renvoie à Vienne l'affaire des Princes Palatins. xxv. Banier forme le deffein de rompre la Diete en attaquant Ratisbonne. XXVI. Il je décredite parmi les troupes. XXVII. Les armées Françoife & Suedoife donnent l'allarme à Ratisbonne. XXVIII. Le Comte de Guebriant fauve. l'armée Suedoife. XXIX. Mort du Duc Georges de Lunebourg.. XXX. Mort de Banier. XXXI. Suite de la négociation du Comte

avec les Régens de Suede. XXXIII. Nouvelle intrigue des Imperiaux avec les Suedois. X X XIV. Artifice du Comte d'Avaux. XXXV. Il preffe vivement les Régens de Suede. xxxvi. Il les détermine à rompre leurs négociations particulieres avec l'Empereur pour traiter avec la France. XXXVII. Nouvelle difficulté formée par Salvius. XXXVIII, Les deux Ambassadeurs reglent les articles du traité. XXXIX, Zele du Comte d'Avaux pour la Religion. XL. Conclufion du traité. XLI. Le Comte d'Avaux refte à Hambourg. XLII. Mort de l'Electeur de Brandebourg.Le jeune Electeur fait paroître de l'inclination pour le parti des Alliez, XLIII. Fuite de la Reine-Mere de Suede. XLIV. L'Electeur de Brandebourg afpire à la Couronne de Suede par le mariage de Chriftine. XLV. Les Ducs de Lunebourg fongent à quitter le parti des Alliez. XLVI. L'Empereur tente de mettre les Suifles dans fon parti. XLVII. Mort du Comte de Soiffons. XLVIII. Accommodement du Duc de Lorraine. XLIX. Soulevement de la Catalogne. L. Révolution de Portugal. LI. Intelligences du Cardinal de Richelieu à Lisbonne, LII. Le Roi de Portugal traite avec la France. LIII. Suite de la guerre d'Allemagne. LIV. On renouë la négociation pour le traité préliminaire de la paix generale, Conduite irréguliere du Roi de Dannemark,

LIVRE

AN. 1640.

L

LIVRE SIXIE ME.

pro

I. Defleins de la France dans le re

liance avec la

A France ne vouloit pas faire avec la Suede un nouveau traité, pour ne lui pas donner occafion de demander de nouvelles conditions. Il ne s'a- nouvellement d'algiffoit pas non plus de renouveller l'alliance pour suede. quelques années, mais de faire durer le traité de Hambourg jufqu'à la paix generale. Si le Comte d'Avaux en venoit à bout, il faifoit perdre pour jamais aux Imperiaux l'efperance de divifer les Alliez: il affermiffoit la Lantgrave & les autres Confederez dans le parti, & il mettoit la France en état de longer à fon gré les négociations de la paix fans craindre d'être abandonnée des Suedois, jufqu'à qu'elle eût obtenu les conditions qu'elle souhaitoit. Il fembloit que la chose fut aisée, parce que l'avantage paroiffoit égal pour la Suede. Les Régens devoient être convaincus par mille experiences que l'Empereur n'avoit en vûë que de rompre une alliance qui lui étoit fi préjudiciable. Ils avoient lieu de craindre la foi d'un traité ne fût un foible garant pour leur affurer les avantages qu'ils pouvoient obtenir dans un accommodement particulier. Ils avoient été fouvent obligez d'en convenir eux-mêmes. Mais la conftance de la Maison d'Autriche à les éblouir par des offres fpecieuses, fon adreffe à leur perfuader que la France les trahiffoit, les replongeoit fans ceffe dans de nouvelles inquietudes, & les rendoit faciles à écouter toutes fortes de propofition: tout cela rendoit le fuccès de la négociation de la France fort

que

incertain. Elle cût été fans doute plus aifée à termiAN. 1640. ner, fi le Comte d'Avaux avoit offert une augmentation de Subfides; mais la France étoit épuifée, il falloit ménager ses finances, & c'étoit là une derniere reffource qu'on fe réservoit pour une néceffité abfoluë.

Dépêche du Roi au

Février 1640, 26.
Avril, &c.

La premiere chofe que le Comte crut devoir faire fut de diffimuler l'empreffement du Roi, & d'affecter de l'indifference pour une chofe qui en effet intereffoit la Suede autant que la France. Rien ne lui C. d'Avaux 23. étoit plus recommandé par le Roi ; mais on vouloit en même temps qu'il fit les premieres avances, & il étoit difficile d'allier ces deux points; car en matiere: de négociation celui qui fait la premiere démarche perd toujours de fon avantage, parce qu'il donne lieu de croire qu'il fouhaite ce qu'il propofe. Salvius étoit trop habile pour ne pas entrevoir les difpofitions de la France, & il cfperoit en profiter. Aux premieres propofitions que le Comte lui infinua de renouveller le traité, il répondit que rien ne presfoit encore, que les Régens de Suede étoient occupez à une Affemblée des Etats du Roïaume, & que Pufendorf. 1. 13. peut-être les affaires changeroient de face avant la fin du dernier traité.

II.

Salvius laiffe endeman

des de la Suede.

Cependant comme il avoit reçû fes ordres des trevoir le Régens de Suede, il les déclara indirectement au Comte d'Avaux, pour le préparer à une déclaration plus ouverte. Il exagera les difficultez que Banier avoit à foutenir la guerre en Boheme: il fe plaignit de ce que les François negligeoient d'arrêter Picolomini dans les Païs-Bas, & d'attaquer les Païs heréditaires de la Maifon d'Autriche, comme ils l'avoient

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