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combinaisons pharmaceutiques; il cite neuf observations de succès, mais il n'y tient pas compte des causes, de la forme et des espèces de dartres.

M. Chardon, docteur en médecine, adresse à l'académie un mémoire sur la fièvre typhoïde, qui depuis 18 mois règne épidémiquement à Chasselay (Loire). L'observation lui a fait conclure qu'aucun traitement n'est spécifique, qu'il vaut mieux n'avoir pas été saigné du tout, que de l'avoir été trop, et qu'enfin la médecine expectante est encore celle qui compte le plus de succès.

A la suite de la discussion déterminée par la lecture de ce mémoire, M. Bouillaud représente que c'est à tort que l'on décrie le traitement antiphlogistique, puisque personne, excepté lui, ne l'a rigoureusement mis en pratique; en effet, lorsqu'un malade est au dernier degré de prostration, il ne eraint pas de le saigner trois fois en 24 heures.

Par cette méthode, aidée de l'usage de l'eau de Seltz, du musc et du chlorure, qu'il dit avoir été le premier qui les ait employés contre cette maladie, M. Bouillaud dit n'avoir perdu qu'un malade sur six et demi environ du nombre 181 de ceux traités par lui en 4 ans.

Ce qui, comparé avec les résultats obtenus par M. Chomel, qui emploie la méthode classique pure, prouve une mortalité deux fois moins forte; ce médecin perdant un malade sur trois. Cependant M. Bouillaud fait observer qu'il ne prétend pas dire que la fièvre typhoïde ne soit qu'une inflammation, puisqu'il y a long-temps que cette affection présente un état spécial. Mais il pense que la base de la maladie est inflammatoire, et que c'est le traitement antiphlogistique quifdoit dominer.

M. Louis, dont le diagnostic tracé pour les fièvres typhoïdes, est pleinement adopté par M. Bouillaud, pour appuyer ce qui vient d'être rapporté, dit, que par une méthode uniforme, consistant pendant les dix premiers jours, en saignées plus ou moins fortes, et en boisson d'eau de Seltz gommée, il n'a perdu que dix malades sur 104.

D'un autre côté, M. Girardin fait remarquer que, dans une lettre de M. Piédagnel, une statistique établie d'après les règles de M. Bouillaud, démontre que le traitement par les purgatifs donne des résultats au moins aussi satisfaisans que les antiphlogistiques.,

Selon M. Pierry, on ne peut adopter une méthode exclusive de traitement, pour une maladie aussi complexe et aussi variée dans sa physionomic que la fièvre typhoïde; il veut que l'on attaque les symptômes dominans.

M. Castel conclut de ces débats que la fièvre typhoïde n'est pas même exactement définie, et que, quant au traitement, les méthodes anciennes

dans lesquelles on donnait l'émétique au début, étaient au moins aussi efficaces que les modernes, puisqu'alors on ne perdait qu'un malade sur huit.

L'académie termine ces débats en adoptant. d'après la proposition de M. Desportes, qu'elle fixerait un jour pour une discussion générale, où chacun apporterait les documens à l'appui de son opinion.

M. Florimond, interne à Bicètre, fait présent à l'académie d'une vessie extraite du cadavre d'un vieillard. Elle est remurquable par deux appendices sur les côtés des uretères, qui la convertissent en trois poches distinctes, elles renfermaient une certaine quantité de calculs urinaires suffisants pour remplir la moitié d'un œuf, ce qu'aucun symptôme n'avait indiqué pendant la vie.

Séance du 31 octobre. M. Mérat fait un rapport sur un travail du docteur Casanova (Calcuta 1833), relatif à l'emploi thérapeutique du MADAR, calotropis madarii indico orientalis album, pour le traitement de l'éléphantiasis, de la lèpre et des ulcérations rébelles de la peau. La partie la plus active de la plante est fournie par les racines recueillies dans un terrain sablonneux en avril et en mai. (Voyez Journal de Chimie médicale, août 1835. )

M. Villeneuve fait un rapport verbal sur une relation d'épidémie de dyssénterie qui a régné en 1834 dans le département d'Ile-et-Vilaine, par M. Toulmouche.

Sur onze malades, ce médecin a employé avec succès; 1o des tiers de lavemens préparés avec une once de chlorure de sodium; 2o une tisane faite avec un ou deux gros de chlorure par pinte de véhicule; 3° une pilule d'un grain d'opium prise matin et soir.

Séance du 3 novembre. - M. Bonnafoux annonce qu'à Turin, du 21 au 23 octobre, il n'y a eu qu'un cas de choléra et un décès. M. Cantu de la même ville, fait savoir qu'il a observé que le choléra avait débuté et sévi principalement dans les quartiers où se déclarent, presque chaque année, les fièvres intermittentes. Son opinion est que le choléra a la plus grande analogie avec la fièvre algide pernicieuse. Aussi l'a-t-il traité en conséquence et avec succès; ainsi au début, deux vésicatoires sont placés aux jambes et deux aux cuisses; après la dénudation du derme, ils sont pansés trois ou quatre fois par jour avec quinze grains de sulfate de quinine mêlés à six gros de beurre; des sinapismes sont mis aux pieds; la tisane est une limonade gazeuze froide et même glacée.

L'indostane de M. Rivet, d'après M. Lodibert, n'est point, comme l'annonce pompeusement son auteur, un mélange d'une moelle feculente fournie par un palmier d'Asie et d'une espèce d'orge particulière; mais

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bien tout simplement de la fécule de pomme de terre mêlée à de la farine de seigle; aussi l'académie répondra-t-elle au ministre qu'il n'y a pas lieu à donner un drevet d'importation.

Séance du 17 novembre.-M. Murat fait un rapport sur une observation d'opération césarienne pratiquée avec succès par M. Stoltz, professeur à Strasbourg.

Le sujet était upe fille de 26 ans, rachitique, e, haute d'une aune seulement; le diamètre antéro-postérieur du bassin n'avait que deux pouces 4 lignes. L'opération a duré une demie-heure. L'enfant extrait par les pieds était vigoureux et bien portant. Après 35 jours la plaie du ventre était cicatrisée. Les règles reparurent le 70e et la santé parfaite le troisième mois,

Société de Chimie médicale.

Séance du 4 janvier 1836. — La société reçoit :

1° De M. Poggiale, pharmacien, aide-major au Val-de-Grace, un mémoire sur les eaux minérales de la Corse; ce mémoire sera imprimé.

De MM. les membres de la commission de pharmacie de Lyon, chargés de poursuivre et obtenir la répression des abus, la copie d'une lettre écrite à l'école de pharmacie de Montpellier, lettre dans laquelle la commission signale quelques-uns de ces abus dont elle demande une prompte et énergique répression. Ces abus existeraient surtout dans la facilité de certaines réceptions.

La société considérant que la lettre originale a été adressée à l'école de pharmacie de Montpellier, et qu'il y a tout lieu de croire qu'il y sera fait droit, suspend l'impression de ce document.

3. Une lettre de M. Vandamnée, contenant des observations sur des moyens mis en usage par MM. les membres du jury médical, pour reconnaître, lors de leurs visites dans les pharmacies du département du Nord, la qualité du laudanum trouvé dans ces pharmacies. -Renvoyé à M. Julia de Fontenelle.

M. Payen met sur le bureau une note sur l'analyse de la tangue ou cendres de mer d'Avranches; M. Julia de Fontenelle une note sur la creosote, M. Richárd l'extrait d'un travail sur les eaux minérales d'Ischia.

La Société, d'après le rapport de sa commission, fait par M. Lassaigne, décerne une médaille d'encouragement à M. Boutigny.

M. Béral fait le rapport suivant sur deux formules adressées à la Société par M. Vandamme d'Hazebrouck:

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Observations. La dénomination donnée à ce médicament par M. Vandamme ne le désigne pas d'une manière convenable. En effet, on pourrait le confondre avec plusieurs autres teintures analogues, mais non semblables, dont on trouve les formules dans nos pharmacopées sous le même nom.

Cette teinture, qui offre la réunion de divers agens stomachiques et d'une substance très-amère, doit avoir des propriétés très-actives; mais nous pensons qu'il serait convenable de supprimer l'iris de Florence qui en fait partie, et de plus le galanga.

Seconde formule,

ou

SIROP VERMIFUGE COMPOSÉ.

M. Vandamme prépare ce sirop en faisant dissoudre 4 livres de sucre dans 34 onces d'une teinture aqueuse.

La teinture résulte de l'action de 42 onces d'eau bouillante sur 9 onces et 3 gros de diverses substances vermifuges et purgatives.

Ces substances sont: la mousse de Corse, le semen-contra, les fleurs de camomille, les feuilles de spigélie, les racines de la même plante, celles de rhubarbe et de turbith, et enfin les semences de carda

mome.

Il est difficile de concevoir dans quel but l'auteur a réuni toutes ces drogues, et dans tous les cas douteux que cette réunion ajoute quelque chose à leurs propriétés individuelles.

MOYEN PROPOSÉ PAR M. BLEYNIE, PHARMACIEN A PÉRIGUEUX,

POUR IMITER AU BESOIN LA TÉRÉBENTHINE.

Pr.: Galipot....

....

7 livres.

Huile volatile de térébenthine...... 8

Faites dissoudre le galipot dans l'essence à l'aide d'une douce cha

jeur, et passez au travers d'un tissu.

DE

CHIMIE MÉDICALE,

DE PHARMACIE ET DE TOXICOLOGIE.

a

MÉMOIRE

SUR DES SUEURS VERTES OBSERVÉES JUSQUE CHEZ DES CADAVRES,
ET SUR LES URINES, LES SUEURS ET LES CRACHATS BLEUS;

Par M. JULIA DE FONTENELLE (1).

Lorsque l'on considère les changemens qu'éprouvent les sécrétions cutanées pendant quelques maladies, ce n'est point un phénomène nouveau que la nouvelle couleur qu'elles contractent quelquefois, ainsi que leur altération. Si nous consultons les auteurs anciens et modernes, nous voyons que Olao Borrischio (2), Lancelotti (3), Junker (4), Cajo Britanno (5), etc., ont observé des sueurs noires; Borelli (6)

(1) M, le docteur Prichard a publié, dans le Rép. med. chirur. de Turin, une observation sur une sueur verte, suivie de judicieuses réflexions de M. le professeur Speranza; nous en avons fait un résumé, auquel nous avons ajouté les résultats de nos propres investigations.

(2) Acta medica; t. 1.

(3) Ephem, med. Allem. ann. VII.

(4) Ephem. Britan.

(5) Ephem. Britan.

(6) Ephem. Allem. ann. VIII.

2. 2 SÉRIE,

8

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