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bre sont: Morhing, Gasc, Bourges, Bourdier, Caillard, Zulati, etc. (1).

Il résulte de l'exposé de ces deux opinions différentes toutes deux basées sur des faits qu'on ne sait pas encore aujourd'hui si l'écorce du marronnier peut être considérée comme un bon fébrifuge et qu'il serait nécessaire de faire de nouvelles expériences pour décider cette question qui a été pour ainsi dire abandonnée (2).

L'écorce du marronnier a été analysée par MM. Pelletier et Caventou qui y ont trouvé, 1° une huile grasse verdâtre; 2o une matière de nature résineuse, d'une couleur rouge brunâtre, 3o une matière colorante rouge, 4° une matière colorante, jaune, peu amère, 5o du tannin, 6o de la gomme, 7° de la fibre ligneuse, 8° une petite quantité d'un acide libre. Le fruit du marronnier d'Inde a été d'abord employé à Constantinople pour guérir la pousse des chevaux; c'est de là que lui vient le nom d'hypocastanum (chataigne de cheval).

On a proposé de s'en servir.

1° Pour nourrir les volailles, par M. de Bon, de la Société Royale des sciences de Montpellier, après leur avoir enlevé leur amertume; pour cela il les privait de leur enveloppe, les coupait en quatre les jetait dans une eau de lessive, les y laissait 48 heures, lavant à grande eau jusqu'à ce qu'ils fussent privés de leur principe amer.

Les marrons ainsi obtenus étaient ensuite soumis à l'ébul

(1) M. Ranque (Bull. de la société d'émulation, 1808, t. 2) fait connaitre la guérison de 43 malades atteint de fièvres intermittentes. M. Lacroix dit avoir employé cette écorce avec succès sur plus de 200 malades (1808, Ann. de méd, pratique de Montpellier).

(2) Bourdier fit des essais sur la demande du ministre de l'intérieur, demande qui avait été faite à l'Ecole de médecine en 1807, et qui lui fût renvoyée par cette école.

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lition pendant 3 ou 4 heures, et réduits en pâte qui était donnée à la volaille (1).

Un autre procédé publié dans la Décade philosophique, consistait à peler les marrons, à les faire sécher, à les piler, à traiter la farine par l'eau, à changer celle-ci à plusieurs reprises (7 à 8 fois), à introduire la farine lavée dans un sac, à la soumettre ainsi mouillée à la presse, à la faire sécher, puis à l'employer pour la nourriture des animaux (2).

2o Pour préparer une eau savonneuse pour blanchir le linge. Ce procédé, proposé par Mercandier, consistait à raper les marrons, à les mettre en contact avec de l'eau, à faire chauffer, à agiter, à laisser reposer, et à décanter au bout de 24 heures, enfin à s'en servir pour savonner. Mercandier dit qu'on peut utiliser cette eau pour fouler les étoffes, pour faire rouir le chanvre, qui, trempé dans cette liqueur, fournit une filasse plus douce, susceptible de mieux prendre le blanc. 3° Pour préparer une pâte pour laver les mains. A cet effet on fait sécher les marrons écorcés, on les pile, on passe la farine qui peut remplacer la pâte d'amande.

4o Pour préparer de l'amidon (3), de la poudre à poudrer, et de la colle: cette dernière peut être employée par les tabletiers, les relieurs etc., etc.

5o Pour faire une espèce de carton.

(1) De temps en temps les journaux de médecine signalent des faits de guérison par l'emploi de cette écorce; mais ce n'est, comme nous l'avons dit,

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qu'en faisant une série d'expériences qu'on décidera la question.

(2) Il est à remarquer que des animaux mangent le fruit du marronnier non privé de son amertume.

(3) M. Ellis, qui a écrit sur le marronnier en 1732, P. son Traité sur la culture de quelques arbres, dit que l'on peut enlever l'amertume aux marrons ¿'Inde en les mettant dans un tonneau mal relié ou percé de trous, et les laissant tremper pendant trois ou quatre jours, le tonneau étant placé dans une eau courante qui renouvelle celle qui est en contact avec les marrons.

6o Pour en obtenir par combustión de la potasse, 100 livres de marrons récemment récoltés ayant fourni 21 onces 64 grains dé cendres et ri onces gros 30 grains de potasse, dans l'extraction de l'alcali du fruit du márron il serait bon de tirer parti de la chaleur dégagée pendant la combustion (1)

Pour obtenir de l'alcool en traitant la fécute de marrons par l'acide sulfurique étendu, la convertissant en sirop, qu'on fait fermenter pour obtenir l'esprit de vin, par la distillation.

8o Pour en préparer une fécule quiz débarrassée de son amertume (2) peut entrer dans le pain. Parmentier a dit que le páin obtenu avec cette fécule pouvait être passable; > mais que la culture de la pomme de terre étant maintenant • répandue, il n'entrera dans la pensée de personne, à l'époque » actuelle, de préparer la fécule du marron pour la faire » servir à cet usage. »

9o Pour en préparer une poudre qui a été employée comme sternutatoire contre l'ophthalmie.

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M. Paymaurin a fait usage du marron d'Inde, pour n'qurrir des moutons pendant un mois; les mères brebis n'ont cessé de donner un lait de bonne qualité.

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Dans plusieurs cantons, en temps de disette, on a donné ce fruit coupé et cuit, à des bœufs et à des vaches; chez les premiers l'engrais a parfaitement réussi : les vaches fournissaient un lait gras et sans amertume.

M. Boos a assuré à M. de Colligny que son père avait, au

(1) Baumé a obtenu de roo livres de marrons 16 livres 13 onces de fécule. J'en ai obtenu une fois 15 livres pour 100; une autre fois ry livres,

(2) 30 livres des enveloppes épineuses du fruit ont fourni, après leur îñcinération, 4 onces 1 gros 36 grains de cendres, qui renfermaient 1 once 6 gros 36 grains de potasse.

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moyen des marrons d'Indé, garanti ses bestiaux d'une épizoo de qui régnait dans la principauté de Bâle et qui causait beaucoup de ravages.

On s'est servi du fruit du marronnier; pour faire des petites boules qu'on vendait pour des pois d'iris, en les mêlant avec les véritables. M. Caventou a donné un moyen de reconnaître cette fraude: les pois d'Itis eommuniquent à la solution faible de sulfate de zinc une belle couleur rouge, ce que ne font pas les pois de marrons d'inde.

M. Canzoneri dé Palerme avaît signalé, dans les fruits de læsculus hypocastanum, une substance alcaline non azotée à laquelle il avait donné le nom d'asculine. Mais plusieurs chimistes français contestèrent ce fait et démontrerent que cette substance n'était qu'un extrait contenant du sulfate de chaux.

1

Plus tard, M. Figuière, élève pharmacien au Val-deGrâce, reconnut, dans ce fruit, ane matière analogue à la saponine, matière que, depuis, M. Frémy fils a fait mieux connaître, et à laquelle il a donné le nom d'acide esculique. V. le journal Ch. Med. tom. 10 page 208.

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La commission des pharmaciens de Lyon a jugé à propos de vous envoyer copie de la pétition ci-jointe qu'elle vient d'adresser à M. le Mi

nistre de l'Instruction publique. Si vous trouvez juste et convenable l'objet de cette réclamation, vous nous obligeriez en la portant à la connaissance de nos confrères de la France, par la publicité de votre journal.

Agréez l'assurance de la considération distinguée avec laquelle nous avons l'honneur d'êtrè, M. le rédacteur etc.

L. V. PARISEL Secrétaire.

A MONSIEUR LE MINISTRE DE L'ISTRUCTION PUBLIQUE..

Monsieur le Ministre,

C'est avec un vif sentiment d'intérêt et de reconnaissance que les pharmaciens de la ville de Lyon et du département du Rhône ont accueilli les perfectionnemens que vous accomplissez dans l'intérêt des professions médicales. Chaque jour, quelques améliorations nouvelles signalent l'activité de votre zèle et de votre sollicitude à cet égard.

C'est ainsi qu'ils ont eu à applaudir tout récemment à l'importante mesure qui décrète la révision si désirée du Codex Medicamentarius; mais leur satisfaction eût été complète, si un oubli nullement mérité, n'y eût mêlé un sentiment de peine que vous allez facilement concevoir. Aussi avons-nous pris une résolution unanime de faire à ce sujet un appel à votre justice.

La loi contraint tous les pharmaciens de la France; 1° à s'imposer extraordinairement pour se munir du Codex; 2o à ne préparer tous leurs médicamens que d'après les formules qu'il renferme. Pourquoi les pharmaciens de Paris sont-ils seuls appelés à sa réforme? Peut-on sans injustice exclure les pharmaciens de la France de toute participation au travail que vous venez d'ordonner?

Si c'est un Codex français, pourquoi tous les pharmaciens français ne sont-ils pas aptes à concourir à sa réforme? Sans cela, ne risque-t-on pas de n'en faire qu'un Codex Parisien.

Un certain nombre de médicamens non formulés dans les anciens Codex, mais recommandés par de nombreux succès, ont mérité et obtenu un rang distingué dans la pratique médicale de notre ville; tout médecin les prescrit, tout pharmacien est appelé journellement à les exécuter. Il devient donc urgent de les introduire dans le Codex réformé, qui doit être l'expression des progrès de l'art par la réunion des formules éprouvées et usitées. Dans le cas contraire, nous nous trouverons dans l'alternative fâcheuse de violer la loi ou de priver des nom

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