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50, ou bien 68 pour 100, ce qui s'accorde très bien, à une fraction près, avec l'analyse que nous avons rapportée. Or, procédé ne donnant qu'une légère erreur, qui ne s'élève pas à 1 pour 100, peut être employé avec avantage dans les manufactures, (Records of general sciences.)

J. F.

MÉMOIRE

SUR LA MANIÈRE DONT L'ACIDE SULFURIQUE anhydre agit SUR CERTAINS CHLORURES MÉTALLIQUES.

Lu à l'Académie royale des sciences de Berlin, le 6 juin 1836,

Par M. ROSE.

Extrait.

Les recherches de M. L. Gmelin ont démontré que l'acide sulfurique anhydre décompose le sel marin d'une tout autre manière que l'acide hydraté, quoique le premier le transforme aussi en définitive en sulfate de soude comme le second; mais, dans le premier cas, le sodium est oxidé par l'acide sulfurique, et il se dégage, pendant la décomposition, du chlore et de l'acide sulfureux gazeux. M. L. Gmelin, et après lui MM. Serturner et Döbereiner, ont fait toutes leurs recherches en dirigeant de la vapeur d'acide anhydre sur du sel marin dont ils élevaient la température. Le résul tat est toutefois très différent quand la vapeur acide est amenée sur le chlorure de soude finement pulvérisé et déposé dans un vase qu'on refroidit au moyen d'un mélange réfrigérant. La vapeur d'acide est alors absorbée avec avidité par le chlorure métallique sans le décomposer; le tout se trans

forme en une masse transparente, molle d'abord, puis se durcissant peu à peu, non fumante, et sans qu'il se manifeste le moindre développement d'acide hydrochlorique, de chlore ou d'acide sulfureux. Cette masse, qui est un composé d'acide sulfurique anhydre et de chlorure de sodium, se décompose quand on la chauffe, et se transforme en sulfate de soude avec dégagement de chlore et d'acide sulfu

reux.

Le chlorure de potassium, l'hydrochlorate d'ammoniaque se comportent avec la vapeur d'acide sulfurique anhydre de la même manière que le chlorure de sodium, si ce n'est que le dernier sel l'absorbe avec plus d'avidité encore que les deux autres. Si on chauffe le composé formé par le sel ammoniac et l'acide anhydre, il se dégage d'abord du gaz acide hydrochlorique, et plus tard les phénomènes qui accompagnent la sublimation du sulfate d'ammoniaque.

Si on mouille avec quelques gouttes d'eau ces composés d'un sel et d'acide sulfurique anhydre, il se dégage aussitôt en abondance du gaz hydrochlorique, et quand on les expose à une atmosphère humide, ils commencent aussitôt à se décomposer avec dégagement du même gaz.

Tous les chlorures métalliques ne s'unissent pas également avec l'acide sulfurique anhydre. Ainsi, on ne réussit pas à unir ce dernier corps avec les chlorures de barium et de cuivre à l'état anhydre.

Au contraire, l'acide sulfurique anhydre s'unit avec quelques sels également anhydres, entre autres avec le nitrate, et même, quoique lentement et avec peine, avec le sulfate de potasse. Le plus important de ces composés est celui de l'acide anhydre avec le sulfate d'ammoniaque aussi anhydre qui se forme toujours simultanément dans la préparation de ces derniers, et qui s'oppose à ce qu'on puisse les obtenir en quantité et d'une grande pureté.

E. J.

NOTE

SUR UN MOYEN DE DÉCELER LA PRÉSENCE DE L'ACIDE ARSENIEUX.

Par M. PATON.

M. Paton, chargé par M. le juge de paix du canton de Clères de rechercher la cause de la mort de volailles appartenant à un fermier du canton, et soupçonnant qu'elles avaient été empoisonnées par l'acide arsénieux, fit des recherches à l'aide des moyens ordinaires sur les matières contenues dans l'estomac et dans les intestins; mais elles furent inutiles, et ne fournirent pas de traces de poison.

Cependant des recherches faites sur l'un de ces animaux firent reconnaître dans l'estomac un fragment d'acide arsénieux pesant environ deux grains.

Cette circonstance porta M. Paton à faire de nouvelles tentatives, et il put enfin obtenir du sulfure d'arsenic, des arsénites de cuivre, de l'arsénite d'argent, enfin de l'arsenic métal.

Le procédé employé par M. Paton consiste à précipiter les matières qui embarrassent l'acide arsénieux par un macéré de noix de galles qui donne lieu à un précipité et à une liqueur filtrée de laquelle on peut précipiter l'acide arsénieux par les réactifs, comme on le ferait en employant une solution d'acide arsénieux.

M. Paton indique aussi la noix de galles dans l'analyse `du pain contenant de l'acide arsénieux, analyse dans laquelle, par les moyens ordinaires, le précipité ne se sépare qu'au

bout de plusieurs jours. Voici le procédé indiqué par M. Pa

ton.

On écrase le pain empoisonné, on le met à infuser dans l'eau chaude; on laisse en contact pendant une demi-heure; on filtre; on ajoute un macéré de noix de galles, obtenu par de l'eau froide, pour déterminer la précipitation des substances qui enveloppent l'acide arsénieux; on filtre, et on essaie ensuite la liqueur par les réactifs employés ordinairement pour déceler la présence de l'acide arsénieux.

Nous ferons observer ici que le procédé indiqué par M. Paton peut être employé utilement pour précipiter les matières organiques qui cèlent la présence de l'acide arsenieux, et qui empêchent les réactifs d'agir sur lui; mais nous devons dire aussi que déjà d'autres moyens ont été indiqués dans le même but. Ainsi, dans son travail sur les exhumations, M. Orfila a particulièrement signalé la non participation de l'acide arsénieux lorsqu'il est mêlé avec de la fécule, de l'albumine, etc. Mais cet auteur a aussi indiqué un moyen d'obvier à cet inconvénient. Ce moyen consiste à faire évaporer la liqueur à siccité, et à traiter le résidu par l'eau distillée; le solutum filtré contient alors l'acide arsénieux, qui pent être précipité par l'acide hydrosulfurique.

M. Taufflieb a aussi proposé de précipiter les matières animales par de l'oxide de zinc dissous par la potasse.

Quant à la séparation de l'acide arsénieux qui serait contenu dans le pain et dans la farine, un moyen simple consiste à traiter soit la farine, soit le pain par l'acide sulfurique, à saccharifier aussi la fécule, à filtrer le liquide, puis à faire passer dans ce liquide un courant d'air hydrosulfurique.

Les observations que nous joignons ici n'ont point été faites dans le but de critiquer le procédé de M. Paton; mais

elles doivent rappeler des procédés proposés dans le but de débarrasser l'acide arsénieux des substances végétales et animales qui empêcheraient sa précipitation.

A. C.

NOTE

SUR UNE MATIÈRE COLORANTE ROUGE-BLEUE QUI SE FORME PAR LA DÉCOMPOSITION D'OSGILLATOIRES.

Par M. NEES D'Esenbeck.

M. Nees d'Esenbeck avait prié le docteur Bluff, à Aix-laChapelle, de lui envoyer les conferves que l'on trouve dans les sources chaudes de cette ville pour les comparer à celles observées à Carlsbad, par Agardh. Le 15 décembre, il reçut un verre contenant des conferves recueillies aux sources indiquées et remplies d'eau minérale. Comme tout dénotait, à l'aspect, que ces conferves avaient déjà tellement souffert qu'il n'était plus possible de les déterminer, le verre resta dans une chambre assez éclairée, mais non exposée au soleil, et dans laquelle la température variait de 8 à 10 degrés R. Le 8 janvier, l'eau qui surnageait le dépôt vert limoneux offrit un jeu de couleurs remarquable; elle était d'un rouge de sang vue d'en haut, et d'un très-beau bleu de ciel quand on la tenait contre la lumière. A l'ouverture du vase, il se dégagea une odeur désagréable d'hydrogène sulfuré et de marecage. L'eau fut séparée par le filtre, et on versa sur le dépôt de l'eau distillée qui, au bout de vingt-quatre heures, avait déjà pris la même couleur foncée. Cette opération fut répétée pendant huit jours, et toujours au bout de vingt-quatre heures on obtint un liquide d'une très-belle couleur, de telle sorte

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