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d'étrangers qui se répandent dans toutes les provinces, et elle fait distribuer des terres à ceux qui sont cultiElle statue que tous les enfans - trouvés naissent libres, et elle crée deux grands établissemens pour les recevoir et les préparer à cette destination. -Elle consolide le tiers-état, en lui donnant une charte constitutionnelle.

Alexandre Ier, par son édit du 12 décembre 1801, donne aux serfs de la couronne le droit d'acquérir des terres, qu'il étend encore à tous les sujets libres de l'empire. A la fin de l'année 1810, plus de 400,000 arpens de terrain avaient déjà passé entre les mains de ces nouveaux propriétaires, et leur valeur formait une somme de plus de 5,600,000 roubles en assignats (a).

Le même Souverain, par son édit du 20 février 1803, autorise le rachat des esclaves de gré à gré, et fonde la classe des cultivateurs libres. La plupart des affranchissemens qui ont eu lieu depuis cette époque se sont faits par villages entiers, et les paysans ont acquis en même temps la propriété des terres qui

(a) Voici la proportion dans laquelle les différentes classes de sujets avaient participé à l'achat de ses terres :

Des marchands en avaient acheté

de.

Des paysans de la couronne.

pour

la somme

Des roturiers de différentes conditions.

Des bourgeois.

Des affranchis.

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Des gens d'église.

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appartenaient à leurs villages. A la fin de la huitième année (1810), cette classe se composait déjà de 13,575 petits propriétaires libres, nombre qui ne comprend ni les femmes ni les affranchis qui, ayant été émancipés individuellement et sans terres, en ont acheté de quelqu'autre propriétaire et se sont fait inscrire dans la classe des cultivateurs libres. Enfin, par le règlement du 20 février 1804, l'empereur Alexandre abolit l'esclavage en Livonie, et rend le paysan serf à des conditions équitables. (Voyez sur toutes ces mesures la Note XIX).

États-Unis d'Amérique.

Le congrès de cette république, dès sa formation, avait déjà limité l'introduction des nègres; dans la suite, plusieurs États l'abolirent entièrement. En 1805, le congrès rendit cette mesure générale et lui donna force de loi pour tous les États. La traite devait cesser dès le 1er janvier 1808. (Bredow, Chronik des 19ten Jahrhunderts, 1805).

Colonies danoises.

Parmi les puissances européennes, le Danemarck a donné le premier exemple d'une loi défendant la traite dans ses colonies. Cette loi est de l'année 1794, et elle est en vigueur depuis le 1er janvier 1804, le roi ayant rejeté toutes les demandes qui lui ont été adressées pour sa suspension. (Thaarup, Statist. der Dän. Mon. Th. II, p. 270. Bredow's Chronik, 1804.)

Colonies anglaises.

En 1805, le parlement, britannique limita l'introduction des nègres dans les colonies anglaises, en statuant que dès le commencement de l'année 1806 il ne serait plus permis d'y importer que trois sur cent qui feraient l'objet de la traite. (Bredow's Chronik, 1805).

Amérique espagnole.

Au Mexique, les nègres esclaves, qui heureusement s'y trouvent en très-petit nombre, sont un peu plus protégés par les lois que les nègres dans les autres colonies européennes. Ces lois sont toujours interprêtées en faveur de la liberté. Le gouvernement désire de voir augmenter le nombre des affranchis. Un esclave qui, par son industrie, s'est procuré quelqu'argent, peut forcer son maître de l'affranchir, en lui payant une somme de 1500 à 2000 livres (375 à 500 roubles); et la liberté ne saurait être refusée au nègre sous prétexte qu'il a coûté le triple en l'achetant, ou qu'il possède un talent particulier pour exercer un métier lucratif. (Humboldt, Essai polit. sur la Nouv.-Esp. T. I, p. 133).

Les Indiens ou descendans des anciens Mexicains sont libres, mais ils vivent dans l'oppression. Nous avons vu qu'avant les derniers troubles, le gouvernement espagnol s'occupait d'améliorer leur sort.

Colonies françaises.

Le premier article additionnel du traité de paix conclu à Paris, le 30 mai 1814, entre la France et l'Angleterre, contient mot pour mot ce qui suit : « S. M. Très

chrétienne partageant sans réserve tous les sentimens de S. M. Britannique relativement à un genre de commerce que repoussent et les principes de la justice naturelle et les lumières du temps où nous vivons, s'engage à unir, au futur congrès, tous ses efforts à ceux de S. M. Britannique, pour faire prononcer par toutes les puissances de la chrétienté l'abolition de la traite des noirs, de telle sorte que ladite traite cesse universellement, comme elle cessera définitivement et dans tous les cas de la part de la France dans un délai de cinq années; et qu'en outre, pendant la durée de ce délai, aucun trafiquant d'esclaves n'en puisse importer ni vendre ailleurs que dans les colonies de l'État dont il est sujet.

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C'est ainsi que l'empire de l'humanité et de la justice s'étend d'année en année. Quand on réfléchit que les progrès de la liberté personnelle que nous venons d'énumérer ne datent que de cinquante ans tout au plus, n'est-il pas permis d'espérer qu'un espace de temps double de celui-ci suffira pour faire disparaître l'esclavage et la servitude, non-seulement en Europe, mais dans toutes les contrées du monde que peut influencer sa législation et sa civilisation?

FIN DES NOTES.

TABLEAUX

CONCERNANT LE NUMÉRAIRE,

LE CHANGE, ET LES POIDS ET MESURES

DE RUSSIE.

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