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barbares, et plus d'énergie chez les peuples civilisés.

Chez les premiers, tout le monde a l'intelligence
développée jusqu'à un certain point, mais per-
sonne ne l'a perfectionnée; chez les autres,
peu de personnes ont l'intelligence développée,
mais parmi ce petit nombre il y en a qui l'ont
perfectionnée à un point étonnant.

Ce contraste est encore visible dans les différentes
classes d'un même peuple prospère, lorsque
l'on compare l'intelligence des ouvriers de cam-
pagne avec celle des habitans des villes,
Les progrès de la société en population, en indus-
trie et en lumières sont toujours acquis aux dé-
pens de la santé, de la dextérité et de l'intel-
ligence de la grande masse du peuple.

Si l'intelligence du gros des hommes s'affaiblit en
proportion des progrès de la prospérité géné-
rale, les arts et les sciences tiennent une mar-
che toute contraire.
Examen des causes qui produisent les beaux siè-

cles de l'esprit humain et les intervalles qui
les séparent.

Ces causes sont nombreuses. Il n'y en a aucune

Pages:

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ib.

qui, prise séparément, explique le phénomène. 346

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S'il est une condition absolue et nécessaire des progrès des arts et des sciences, c'est ce degré de richesse nationale qui fait naître le désir des jouissances intellectuelles, et qui fournit encore les moyens pécuniaires d'y satisfaire. Ainsi les arts et les sciences ne peuvent jamais briller chez les peuples chasseurs et pasteurs, ni même chez les peuples purement agricoles. ib. Ils ne fleurissent que chez les nations riches. Preu

ves, le beau siècle de Périclès.

Celui d'Auguste.

Celui de Léon X.

Si, à cette dernière époque, les richesses n'avaient point été répandues parmi les classes inférieures

du peuple, les effets de l'invention de l'imprimerie auraient été très-limités.

IV. Mœurs.

Influence que le genre de vie d'un peuple exerce

sur les mœurs,

Moeurs des peuples chasseurs,

Des peuples pasteurs.

Des peuples agricoles.

Des peuples manufacturiers et commerçans. La richesse et les lumières sont-elles favorables ou nuisibles à la morale publique?

L'opinion générale est qu'elles provoquent la corruption des moeurs; mais si l'histoire fournit des preuves qui confirment cette opinion, elle en offre aussi d'autres qui la démentent. L'influence nuisible ou bienfaisante de la prospé

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ib.

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rité sur les mœurs dépend de deux circons-
tances de la manière dont la richesse est ac-

:

quise, et de celle dont elle est distribuée. Partout où l'opulence est le fruit des guerres, des spoliations, des rapines; partout où elle est concentrée en un petit nombre de mains, elle traîne à sa suite le luxe et la dépravation des mœurs.

Pages:

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ib.

Tel a été le sort de la plupart des peuples anciens. 364 Mais lorsque la richesse est produite par le travail et l'économie, elle est favorable aux mœurs. C'est en général la situation des peuples modernes de l'Europe.

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ib.

Bienfaits moraux et politiques que l'Europe moderne doit à l'accroissement de la richesse nationale.

Cette différence entre la richesse des Anciens et
des Modernes explique comment la richesse a
été condamnée unanimement par les législa-
teurs et les moralistes de l'antiquité.
Les lumières et les arts ne sont nuisibles aux
mœurs que lorsque la richesse vient d'une
source impure.

Loin de corrompre les hommes, ils les ont adoucis

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lorsqu'ils n'ont pu les corriger. Nécessité des lumières pour un peuple corrompu. ib.

Les mœurs d'un peuple riche et civilisé ne sont pas les mêmes dans toutes les classes de la société, comme celles d'un peuple pauvre et barbare.

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Chez le premier on trouve toujours deux différens systèmes de morale ayant cours en même temps: le système rigide, pratiqué par les classes pauvres; et le système libéral, reçu parmi les classes opulentes.

Chacun de ces systèmes convient à la classe qui

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Ces observations expliquent pourquoi la plupart des sectes religieuses ont pris naissance parmi le commun du peuple.

V. Culte.

Différence entre le culte et la religion.

Le polythéisme est le premier culte naturel des peuples. Son origine.

་ཐཱ་

Les progrès de la prospérité amènent insensible-
ment des idées plus saines sur la divinité.
Le culte, devenu plus raisonnable, s'allie avec la
morale.

Pages.

Obstacles qui s'opposent à l'extension d'une religion épurée. Elle reste le partage d'un petit nombre de gens éclairés.

La religion du peuple n'est qu'un culte, souvent très-immoral.

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ib.

ib.

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ib.

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Combien la religion chrétienne l'emporte sur toutes les autres.

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Écueils à éviter si l'on veut lui conserver sa pu

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Tout gouvernement suppose autorité et subordi
nation. Les causes qui les amènent se renfor

ib.

ib.

cent avec l'accroissement de la propriété,
Ces causes sont: 1o La supériorité des qualités
personnelles, qui a peu
d'effet.

2o La supériorité d'âge, dont l'influence est déjà

plus sensible.

3o La supériorité de fortune, qui qui est très dé-
cisive, surtout à l'époque où l'établissement des
propriétés commence à admettre l'inégalité des
fortunes.

4° La supériorité de naissance. Elle n'est qu'une

ancienne supériorité de fortune.

ib.

La naissance et la fortune étant les deux grandes

sources de distinction personnelle, elles sont

aussi les causes principales qui établissent na-

turellement l'autorité et la subordination parmi

les hommes.

Chez les peuples chasseurs, ces deux causes ne
peuvent point agir; aussi ces peuples n'ont-ils
guère besoin d'un gouvernement.
Chez les peuples pasteurs, la propriété rend le
gouvernement nécessaire; aussi chez eux cha-
cune de ces causes opère dans la plénitude de
sa force, et le gouvernement s'établit de luis
même. Le pâtre le plus riche et le plus ancien-

ib.

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